Mavis Owusu-Gyamfi
Centre africain pour la transformation économique (ACET)
John Asafu-Adjaye
Centre africain pour la transformation économique (ACET)
Mavis Owusu-Gyamfi
Centre africain pour la transformation économique (ACET)
John Asafu-Adjaye
Centre africain pour la transformation économique (ACET)
La transformation économique peut contribuer à réduire la pauvreté et les inégalités en Afrique, où la forte croissance enregistrée au cours des 30 dernières années n’a pas permis de relever les revenus des ménages de manière significative, de créer des emplois pour les jeunes du continent, dont le nombre croît rapidement, et de renforcer la résilience face aux chocs. Ce chapitre analyse de quelle façon la transition vers les énergies vertes peut accélérer et renforcer la transformation économique dans les pays africains, en leur permettant de diversifier leur production et d’améliorer la compétitivité de leurs exportations, de tirer parti de leurs abondantes ressources renouvelables en vue de stimuler la création d’emplois, et d’utiliser leurs stocks de carbone considérables pour participer aux marchés du carbone et accroître les flux de financement climatique. Soulignant la persistance de contraintes, entre autres, de capacités, les auteurs concluent en formulant des recommandations d’actions prioritaires pour les pays de l’OCDE, les administrations africaines et l’Union africaine.
Les processus de transformation économique qui diversifient les économies, et les modernisent sur le plan technologique, peuvent contribuer à réduire la pauvreté et les inégalités en stimulant la création d’emplois et la résilience face aux chocs mondiaux.
Bien que coûteuse, la transition vers la neutralité carbone peut être une dimension essentielle de la transformation économique de l’Afrique ; elle peut également créer des possibilités en vue d’étendre l’accès à une électricité abordable, de diversifier la production, d’améliorer la compétitivité des exportations, de créer des emplois verts durables et de réduire la pauvreté.
Sur le continent, la transition vers la neutralité carbone repose fortement sur les possibilités d’accès à une énergie renouvelable abordable et de qualité. L’intégration régionale est essentielle pour y parvenir à grande échelle.
Les actions prioritaires que doivent envisager les pays de l’OCDE englobent l’extension des garanties de prêts pour les projets d’énergie propre, l’apport d’un soutien à la collaboration régionale afin d’aider à intensifier le développement des énergies renouvelables sur le continent, et l’aide au renforcement des capacités locales au service de la mise au point et de la gestion des projets d’énergie renouvelable à grande échelle.
Au cours des trois dernières décennies, les économies africaines ont enregistré une forte croissance économique. Par exemple, dans les années 2000, six des dix économies les plus dynamiques du monde se trouvaient en Afrique1. Entre 2009 et 2017, la croissance s’est établie en moyenne à 3.8 % par an, contre 2.5 % en moyenne à l’échelle mondiale. Cette croissance n’a cependant pas réussi à transformer les économies africaines, à créer des emplois ou à améliorer sensiblement le niveau de vie de la population. Le taux de pauvreté reste élevé dans la région, où 478 millions de personnes (environ 40 % de la population) vivaient dans l’extrême pauvreté en 2019. On estime que la pandémie de COVID-19 a porté ce nombre à 490 millions en 2021 (CNUCED, 2021[1]). Alors même que les pays africains commençaient à se remettre de la pandémie, la guerre d’agression menée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine a entraîné une hausse des prix des produits alimentaires et des carburants, dont la majorité des pays africains sont importateurs nets. Cette guerre a donc eu des répercussions sur les ménages vulnérables et accentué les inégalités sur le continent.
Il y a dix ans, dans la première édition du Rapport sur la transformation en Afrique, le Centre africain pour la transformation économique (ACET) a fait valoir que la croissance économique en Afrique était insuffisante pour soutenir le développement à long terme du continent et renforcer sa résilience face aux chocs mondiaux (ACET, 2014[2]). Les auteurs estimaient alors que, pour parvenir à un développement durable et inclusif, les pays devaient transformer leur économie, et non pas se contenter de la faire croître. Le rapport définissait la transformation économique en Afrique comme une « croissance en profondeur » – « growth with depth » en anglais, « d » pour la diversification de la production et des exportations, « e » pour des exportations plus compétitives, « p » pour une productivité accrue dans tous les secteurs, « t » pour l’utilisation de contenu de moyenne et haute technologie dans la production et les exportations, et « h » pour l’amélioration du bien-être humain grâce à des emplois et des revenus plus productifs et équitables2.
Afin d’améliorer la productivité, il conviendra d’investir dans les infrastructures, les compétences et la technologie, tout en améliorant l’accès à une éducation et une formation de qualité (notamment pour les femmes et les jeunes), qui sont indispensables pour réduire la pauvreté et les inégalités et améliorer le bien-être humain.
Les gains de productivité et la modernisation technologique accroissent la production totale, ce qui se traduit par une hausse de l’emploi et du revenu des ménages, et par une diminution de la pauvreté. Axées sur l’industrie manufacturière et les services à forte valeur ajoutée, les mesures en faveur de la diversification contribuent à offrir davantage de perspectives d’emploi aux Africains, réduisant ainsi les inégalités au niveau de l’emploi formel. Afin d’améliorer la productivité, il conviendra d’investir dans les infrastructures, les compétences et la technologie, tout en améliorant l’accès à une éducation et une formation de qualité (notamment pour les femmes et les jeunes), qui sont indispensables pour réduire la pauvreté et les inégalités et améliorer le bien-être humain.
Dans le but de suivre les progrès accomplis sur la voie d’une croissance en profondeur, l’ACET a créé l’Indice de transformation de l’Afrique (African Transformation Index, ATI), dont la dernière version a été rendue publique en 2023. Cet indice couvre aujourd’hui 30 pays africains et utilise 14 indicateurs pour mesurer les progrès de la transformation entre 2000 et 2020. Les résultats révèlent qu’en dépit de quelques améliorations au début de ce siècle, la transformation économique progresse lentement, le score global moyen du continent n’étant que de 30.3 sur 100 d’après l’ATI (ACET, 2023[3]) (Graphique 22.1).
Si quelques pays (Afrique du Sud, Maroc, Maurice et Tunisie, par exemple) ont progressé sur le plan de la diversification et de la compétitivité des exportations, de nombreux autres continuent de dépendre des exportations de matières premières. Cette dépendance a amoindri la résilience des économies face aux chocs mondiaux. Par exemple, la crise financière mondiale de 2007 et la pandémie de COVID‑19, qui a débuté en 2020, ont eu une incidence négative sur les trajectoires de croissance et de transformation. L’analyse des tendances réalisée par l’ACET a montré que les pays à fort pouvoir de transformation ont moins souffert de la crise financière que les pays à pouvoir de transformation faible ou moyen. Pour accélérer leur transformation, les pays doivent réorienter leur production et la structure de leurs exportations, et renforcer leurs capacités technologiques et industrielles. Ils doivent également moderniser et améliorer les chaînes de valeur agricoles et minières.
La transformation économique de l’Afrique doit, au fil du temps, parvenir à un bilan carbone neutre et ne pas aggraver le dérèglement climatique. À ces fins, le meilleur axe pour les pays du continent consiste à améliorer leur accès à une énergie renouvelable abordable et de qualité ; à tirer parti de leurs abondantes ressources renouvelables pour bâtir des industries vertes qui exportent leurs produits dans le monde entier ; et à associer l’utilisation de leurs stocks de carbone à des solutions fondées sur la nature. En prenant ces mesures, l’Afrique créera des emplois pour ses jeunes, dont le nombre croît rapidement, augmentera les revenus des ménages et réduira la pauvreté.
L’énergie joue un rôle essentiel dans la transformation économique de l’Afrique. Un accès fiable aux services énergétiques peut accroître la productivité et favoriser la création de valeur ajoutée dans les chaînes de valeur de l’agriculture, de l’industrie et des services. L’Afrique affiche néanmoins le taux de couverture du réseau électrique le plus faible au monde, à seulement 42 %, soit à peine la moitié du taux mondial de 87 % (AIE, 2017[5]). En Afrique subsaharienne, 57 % de la population n’a pas accès à l’électricité.
Dans une perspective d’amélioration de l’accès à l’énergie, une collaboration régionale plus poussée sur le plan du partage des ressources énergétiques et l’investissement sont des éléments déterminants en ce qu’ils permettraient de maximiser les avantages liés aux ressources énergétiques renouvelables de l’Afrique, mais aussi d’améliorer la sécurité énergétique régionale, de stimuler le développement du marché de l’énergie et d’accélérer les progrès vers la réalisation de l’Objectif de développement durable 7 (garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable). On estime que l’adoption d’une approche régionale de la crise énergétique du continent pourrait permettre d’économiser 63 milliards USD, soit 14 % de l’investissement total nécessaire pour quadrupler la consommation d’électricité d’ici à 2040 (Castellano et al., 2015[6]). Par exemple, la mise en commun de l’énergie électrique et les échanges transfrontaliers peuvent accélérer l’électrification du continent et inciter à investir dans des projets d’énergie renouvelable à grande échelle. En outre, une telle approche pourrait permettre au continent d’économiser 860 milliards USD entre 2014 et 2040 (17 % du coût de l’électricité), soit un gain annuel de 33 milliards USD (Banque africaine de développement, 2017[7]).
On estime que l’adoption d’une approche régionale de la crise énergétique du continent pourrait permettre d’économiser 63 milliards USD, soit 14 % de l’investissement total nécessaire pour quadrupler la consommation d’électricité d’ici à 2040 .
Par ailleurs, une vision régionale du financement des investissements en faveur des énergies renouvelables permettra de relever le défi actuel que posent la petite taille et la forte dispersion des marchés. Avec une approche régionale harmonisée des tarifs, des normes techniques, des accords d’achat d’électricité et des directives en matière d’approbation des projets, il est possible de réduire les coûts de transaction et d’accélérer le développement des projets dans la région (IRENA, 2015[8]). On estime que le rendement des investissements dans le transport transfrontalier pourrait atteindre en moyenne 20 à 30 % dans la région, et jusqu’à 120 % en Afrique australe (Eberhard et al., 2011[9]). Une collaboration à l’échelle régionale aidera aussi à intensifier le développement des énergies renouvelables sur le continent et donnera aux pays africains les moyens de participer au marché mondial du carbone.
Dans leurs contributions déterminées au niveau national, nombre de pays africains ont indiqué qu’ils comptaient atteindre leurs objectifs de réduction des émissions en mettant en œuvre des politiques telles que des mécanismes de tarification du carbone et des systèmes d’échange de quotas d’émission (SEQE). Compte tenu des diverses limitations institutionnelles et de capacités au niveau national, une approche régionale peut permettre de générer des gains d’efficience. À titre d’exemple, l’Afrique pourrait mettre en place un SEQE régional, soit distinct de la Zone de libre-échange continentale africaine, soit en parallèle de celle-ci. Ce SEQE inciterait les pays à modifier et/ou améliorer leurs cadres juridiques nationaux en vue de faciliter sa mise en œuvre et son administration.
Pour réussir leur transformation, les pays africains doivent utiliser de manière stratégique leurs abondantes ressources renouvelables et leurs stocks de carbone considérables. L’Afrique détient environ 60 % des meilleures ressources solaires du monde et 39 % du potentiel mondial en matière d’énergie renouvelable (Ramalope et al., 2022[10]). Toutefois, dans la majorité des cas, les pays africains n’ont pas été en mesure de maximiser le potentiel de ces ressources. En 2020, les énergies renouvelables ne représentaient que 14 % des approvisionnements totaux en énergie. En 2019, dans le secteur de l’électricité, elles comptaient pour environ 22.1 % de la production, et les combustibles fossiles 77.1 % (AIE, 2021[11]). Au cours de la dernière décennie, le continent n’a attiré que 2 % des investissements mondiaux en faveur des énergies renouvelables (KfW Development Bank, GIZ et IRENA, 2021[12]).
La transition vers les énergies vertes permettra à l’Afrique de diversifier sa production et d’améliorer la compétitivité de ses exportations, par exemple en mettant en place des usines de traitement des minerais essentiels à la transition, des panneaux solaires et des batteries. Ces industries créeront à leur tour des emplois pour les jeunes, dont le nombre augmente rapidement. Un meilleur accès aux technologies des énergies renouvelables peut également contribuer à rompre le cycle de la pauvreté, en renforçant l’accès à l’électricité et en réduisant son coût pour les ménages pauvres qui consacrent actuellement une part plus importante de leur revenu à l’énergie que les ménages aisés raccordés au réseau. On estime qu’une réduction des coûts de l’énergie pourrait aider 16 à 26 millions de personnes à sortir de la pauvreté (Africa Progress Panel, 2015[13]). En outre, le remplacement des sources d’énergie domestique tirées de la biomasse (bois de chauffage et charbon de bois) par des sources modernes (solaire et gaz) réduira la déforestation, la dégradation des terres et les dommages causés aux écosystèmes.
Par ailleurs, l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies de transformation verte – en ayant recours à des sources d’énergie propre et en appliquant des pratiques d’économie circulaire – peuvent aider à concrétiser les ambitions de l’Afrique en matière d’industrialisation verte et faire du continent un pôle de production bas carbone au service de l’économie mondiale.
Pour générer des financements à l’appui de ses ambitions d’industrialisation verte, l’Afrique doit exploiter ses stocks de carbone en vue d’accroître les flux de financement climatique grâce à sa participation aux marchés du carbone. Selon les estimations, les marchés africains du carbone pourraient mobiliser chaque année 6 milliards USD d’ici à 2030 et plus de 100 milliards USD d’ici à 2050 (Elusoji, 2023[14]). Les pays se heurtent toutefois à plusieurs difficultés pour participer à ces marchés. Les investisseurs privés perçoivent l’Afrique comme une région risquée en raison des infrastructures limitées, de la mauvaise gouvernance, des régimes fonciers peu fiables, et du caractère limité des capacités et des connaissances (ACMI, 2022[15]). Le régime foncier constitue la plus grande difficulté en matière de gouvernance puisque, pour plus de 90 % des terres rurales, il n’existe généralement aucun document officiel (Byamugisha, 2013[16]), et moins de 2 % des terres boisées tropicales sont légalement détenues par des communautés forestières ou des groupes autochtones, ou destinées à être utilisées par eux.
Ces difficultés sont aggravées par de nombreux facteurs : le manque de capacités des secteurs privé et public du continent à développer des projets liés aux marchés du carbone susceptibles de bénéficier de concours financiers ; le coût élevé du financement et les évaluations de crédit faussées ; l’obligation pour de nombreux bailleurs de fonds multilatéraux de préfinancer des projets que les administrations africaines à court d’argent n’arrivent pas à financer faute de marge de manœuvre budgétaire suffisante ; et la nécessité pour les pays de disposer de systèmes crédibles de mesure, de notification et de vérification afin de participer aux marchés du carbone et de quantifier les réductions d’émissions et les absorptions, autant d’actions pour lesquelles les pays africains manquent souvent de la technologie et de l’expertise nécessaires.
Les pays africains peuvent renforcer leur participation aux marchés internationaux du carbone en instaurant une collaboration à l’échelle régionale, en partageant leurs ressources et compétences limitées et en élargissant leur vivier au fil du temps grâce au renforcement des capacités dans des domaines clés, tels que le développement et la gestion de projets d’énergie renouvelable. Ils peuvent également s’inspirer des bonnes pratiques en matière de réforme foncière appliquées sur l’ensemble du continent, afin de renforcer la participation des communautés locales et d’autres entités privées aux marchés de la compensation carbone.
La transition vers la neutralité carbone rend également possibles la création de nouveaux moyens de subsistance et l’amélioration de ceux qui existent, tout en atténuant les émissions de CO2. L’application de solutions fondées sur la nature, comme la plantation d’arbres, l’utilisation de biocharbon issu de résidus de récolte et l’amélioration des pratiques de pâturage, peut contribuer à créer des emplois verts, à élargir l’accès au financement du carbone et à réduire les émissions de CO2.
Selon une étude récente, le coût de la transition énergétique aurait été équivalent à 6.8 % du produit intérieur brut (PIB) mondial en 2021, et il passerait à 8.8 % entre 2026 et 2030 (McKinsey Global Institute, 2022[17]). L’étude indique que pour soutenir le développement économique et construire les infrastructures bas carbone nécessaires à la transition vers la neutralité en gaz à effet de serre, les pays d’Afrique subsaharienne doivent investir au moins 1.5 fois plus (en pourcentage du PIB) que les économies développées.
Avec un prix du carbone de 10 USD par tonne, les solutions fondées sur la nature pourraient éliminer 95 tonnes d’équivalent CO2 (téqCO2) par absorption du CO2 atmosphérique et 455 téqCO2 par évitement des émissions3 (Graphique 22.2, partie A) ; or, en portant ce prix à 50 USD par tonne, ces solutions pourraient éliminer respectivement 308 téqCO2 et 593 téqCO2.
La partie B du Graphique 22.2 des estimations du potentiel de création d’emplois de l’Afrique grâce à l’absorption du CO2 atmosphérique, qui vont de 40 millions d’emplois par an pour un prix du carbone de 10 USD par tonne à environ 86 millions d’emplois pour un prix de 50 USD. Ces estimations sont prudentes et se concentrent sur les emplois directs, dont les emplois en amont. La réalisation d’une estimation précise des emplois indirects étant complexe, les données présentées dans le graphique ne les incluent pas et sous-estiment donc le nombre total d’emplois créés.
La transformation des économies africaines peut créer des emplois verts et réduire la pauvreté et les inégalités. Cela suppose toutefois que les responsables de l’action publique et leurs partenaires mènent une réflexion à l’échelon local, tout en agissant à l’échelon régional.
Mettre davantage l’accent sur le soutien aux pays, en privilégiant une collaboration plus stratégique avec les plateformes régionales, ainsi qu’un soutien international, le cas échéant, afin d’étayer la transformation économique grâce à une intégration régionale.
Étendre les garanties de prêts aux projets d’énergie propre et choisir en priorité les compagnies d’électricité, en allouant de manière stratégique l’aide au développement et le financement climatique.
Accélérer les réformes visant à pallier les contraintes auxquelles sont confrontés les pays africains pour accéder aux financements, telles que les exigences en matière de cofinancement, le manque de soutien lors de l’élaboration des notes conceptuelles, la longueur des délais, ou encore les retards dans le traitement des demandes de financement.
Fournir une assistance technique à l’appui du renforcement des capacités et des compétences en matière de gestion de projets, de développement des entreprises et de gestion des projets d’énergie renouvelable à grande échelle.
Concernant l’accès à l’énergie :
Réhabiliter et/ou étendre les réseaux nationaux de transport.
Élargir le déploiement des installations solaires hors réseau et autonomes, notamment dans les zones rurales, afin de contribuer à la réalisation de l’objectif d’accès universel à l’électricité.
Améliorer l’intégration des marchés régionaux de l’électricité en augmentant l’efficacité des groupements énergétiques régionaux et en accroissant les investissements.
Concernant les technologies des énergies renouvelables :
Instaurer des incitations, telles que des subventions ou des dégrèvements fiscaux, en faveur des ménages et des petites et moyennes entreprises.
Encourager la participation des femmes et des jeunes à la chaîne de valeur des énergies renouvelables en leur fournissant des ressources financières et en renforçant leurs capacités.
Réduire sensiblement les subventions aux technologies énergétiques fondées sur les combustibles fossiles.
Réformer les compagnies d’électricité pour en faire des entités efficientes et financièrement viables.
Concernant la participation aux marchés internationaux du carbone :
Investir dans le renforcement des capacités et la formation professionnelle, en axant ces actions sur la mise au point et la gestion de projets d’énergie renouvelable.
Engager des réformes foncières afin de renforcer la participation des communautés locales et d’autres entités privées aux marchés de la compensation carbone.
Concernant la croissance porteuse de transformations :
Élaborer et mettre en œuvre des stratégies d’industrialisation verte pour permettre au secteur privé de bâtir des industries vertes qui aideront à diversifier la production et à améliorer la compétitivité des exportations.
Accroître la productivité en investissant dans la technologie, l’innovation et le capital humain.
S’appuyer de manière stratégique sur son statut de membre du G20 pour faire avancer le programme d’intégration régionale de l’Afrique et plaider en faveur de partenariats plus stratégiques avec les pays du G20.
Soutenir les investissements transfrontaliers afin de tirer parti des possibilités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine.
Encourager une collaboration plus poussée entre ses membres pour relever les défis tels que l’inadéquation des infrastructures, la mauvaise gouvernance, ou encore l’incohérence et le manque de fiabilité des cadres d’action et de réglementation.
Faciliter l’apprentissage mutuel entre les membres afin de favoriser et de stimuler les bonnes pratiques sur l’ensemble du continent.
[4] ACET (2023), African Transformation Index 2023: Tracking Africa’s Economic Successes and Setbacks, African Center for Economic Transformation, Accra, https://acetforafrica.org/ati.
[3] ACET (2023), African Transformation Report 2021: Integrating to Transform, African Center for Economic Transformation, Accra, https://acetforafrica.org/research-and-analysis/reports-studies/atr/african-transformation-report-2021/.
[2] ACET (2014), African Transformation Report 2014: Growth with Depth, African Center for Economic Transformation, Accra, https://acetforafrica.org/research-and-analysis/reports-studies/atr/african-transformation-report-2014/.
[15] ACMI (2022), Roadmap Report: Harnassing Carbon Markets for Africa, Africa Carbon Markets Initiative, https://www.seforall.org/system/files/2022-11/acmi_roadmap_report_2022.pdf.
[13] Africa Progress Panel (2015), Power, People, Planet: Africa Progress Report 2015, https://www.seforall.org/news/power-people-planet-africa-progress-report-2015.
[11] AIE (2021), Key World Energy Statistics 2021, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/2ef8cebc-en.
[5] AIE (2017), World Energy Outlook 2017, Éditions OCDE, Paris/Agence internationale de l’énergie, Paris, https://doi.org/10.1787/weo-2017-en.
[7] Banque africaine de développement (2017), The PIDA Energy Vision, Banque africaine de développement, https://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Generic-Documents/PIDA%20brief%20Energy.pdf.
[16] Byamugisha, F. (2013), Securing Africa’s Land for Shared Prosperity: A Program to Scale Up Reforms and Investments, Banque mondiale, Washington, D.C., http://documents.worldbank.org/curated/en/732661468191967924/Securing-Africas-land-for-shared-prosperity-a-program-to-scale-up-reforms-and-investments.
[6] Castellano, A. et al. (2015), Brighter Africa: The Growth Potential of the sub-Saharan Electricity Sector, McKinsey & Company, New York, https://www.mckinsey.com/~/media/mckinsey/dotcom/client_service/epng/pdfs/brighter_africa-the_growth_potential_of_the_sub-saharan_electricity_sector.pdf.
[18] Climate Action Platform-Africa (2022), Nature-based climate change mitigation, page web, https://capa.earthrise.media/.
[1] CNUCED (2021), Rapport 2021 sur le développement économique en Afrique de la CNUCED, Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, Genève, https://unctad.org/system/files/official-document/aldcafrica2021_fr.pdf.
[9] Eberhard, A. et al. (2011), Africa’s Power Infrastructure: Investment, Integration, Efficiency, Banque mondiale, Washington, D.C., https://openknowledge.worldbank.org/handle/10986/2290.
[14] Elusoji, S. (2023), « Can carbon markets help Africa meet its climate financing goals? », Dialogue Earth, https://dialogue.earth/en/climate/can-carbon-markets-help-africa-meet-its-climate-financing-goals/.
[8] IRENA (2015), Off-Grid Renewable Energy Systems: Status and Methodological Issues, Agence internationale pour les énergies renouvelables, https://www.irena.org/publications/2015/Feb/Off-grid-renewable-energy-systems-Status-and-methodological-issues.
[12] KfW Development Bank, GIZ et IRENA (2021), The Renewable Energy Transition in Africa: Powering Access, Resilience and Prosperity, KfW Development Bank, Frankfurt; Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit, Eschborn; International Renewable Energy Agency, Abu Dhabi, https://www.irena.org/publications/2021/March/The-Renewable-Energy-Transition-in-Africa.
[17] McKinsey Global Institute (2022), The Net-Zero Transition: What It Would Cost, What It Would Bring, McKinsey Global Institute, New York, https://www.mckinsey.com/business-functions/sustainability/our-insights/the-net-zero-transition-what-it-would-cost-what-it-could-bring.
[10] Ramalope, D. et al. (2022), Renewable Energy Transition in Sub-Saharan Africa, Climate Analytics, Berlin, https://ca1-clm.edcdn.com/assets/renewable_energy_transition_in_sub-saharan_africa.pdf.
← 1. Il s’agissait de l’Éthiopie (taux de croissance de 7.5 %), de la Côte d’Ivoire (7.4 %), du Rwanda (7.2 %), du Sénégal (7 %), du Ghana (6.3 %) et du Bénin (6 %). Voir : https://www.imf.org/fr/Publications/WEO/Issues/2018/09/24/world-economic-outlook-october-2018.
← 2. La diversification se fonde sur la part de la valeur ajoutée du secteur manufacturier et des services dans le produit intérieur brut et les exportations ; la compétitivité des exportations mesure les exportations hors activités extractives des pays ; les gains de productivité mesurent la productivité du travail dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie manufacturière, de la construction et des services ; la modernisation technologique correspond au contenu de moyenne et haute technologie dans la production et les exportations ; et le bien-être humain est mesuré par le revenu, les inégalités de revenu et le taux d’emploi formel total et des femmes.
← 3. Les émissions évitées comprennent celles qui seraient associées au nombre de puits de carbone risquant d’être détruits chaque année. Cela découle de la protection des puits de carbone et de pratiques agricoles optimales.