Ce chapitre s’intéresse aux compétences nécessaires pour soutenir le développement du secteur minier dans les neuf pays d’Afrique centrale : Burundi, Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République du Congo, Sao Tomé-et-Principe et Tchad. Après avoir dressé un état des lieux des niveaux d’éducation, d’emploi et de développement des compétences dans la région, il propose une étude de cas sur les compétences requises dans le secteur minier de sorte que l’Afrique centrale puisse pleinement tirer profit de la hausse de la demande mondiale en matière de minerais critiques. Il évalue la dotation en compétences des travailleurs opérant sur différents types d’exploitation minière puis analyse l’évolution de la demande en matière de compétences. Enfin, ce chapitre propose un éventail de politiques publiques permettant d’améliorer l’adéquation de l’offre de compétences à la demande dans le secteur minier et les secteurs connexes.
Dynamiques du développement en Afrique 2024
Chapitre 4. Compétences pour l’exploitation minière en Afrique centrale
Abstract
En bref
L’Afrique centrale fait face à un déficit de compétences contribuant à la prédominance des emplois vulnérables (74 %) et peu qualifiés. Une inadéquation entre niveau d’éducation et emploi est également constatée. En 2020, seuls 18 % des jeunes avaient terminé le secondaire et parmi eux, moins de 10 % avaient opté pour la formation ou l’enseignement technique ou professionnel (EFTP). En outre, la qualité de l’apprentissage pourrait être améliorée : le nombre moyen d’années d’études ajusté à cette dernière s’élève à 4.5 ans contre 5.1 pour le reste de l’Afrique.
La région possède d’importantes réserves de minerais stratégiques propres à alimenter une demande mondiale croissante. Elle représente près de 70 % de la production mondiale de cobalt, 30 % de celle de tantale et 20 % de celle de manganèse. Le manque de main-d’œuvre qualifiée, d’infrastructures et de gouvernance efficace limite la transformation locale des minerais et la création d’emplois. Le développement des compétences soutiendra l’intégration aux chaînes de valeur. Il permettra également la formation de la main-d’œuvre aux nouvelles technologies et l’adaptation aux risques liés au changement climatique.
Afin d’améliorer l’adéquation entre compétences et emploi, les décideurs politiques devront s’appuyer sur quatre actions prioritaires : 1) l’utilisation de stratégies nationales et régionales basées sur des données fiables de sorte à anticiper la demande ; 2) la stimulation de la coopération public-privé afin d’améliorer l’EFTP ; 3) le développement de programmes de formation des travailleurs des exploitations minières artisanales et à petite échelle (EMAPE) ; 4) le renforcement de la gouvernance pour une meilleure allocation des ressources.
Profil régional de l’Afrique centrale
Les pays d’Afrique centrale font face à un important déficit de compétences se traduisant par une majorité d’emplois peu qualifiés et une informalité répandue
En Afrique centrale le niveau et la qualité de l’éducation sont généralement inférieurs à ceux des autres régions du continent. La durée de scolarisation moyenne s’établit à 6.4 ans à travers l’Afrique centrale, durée supérieure à celle rencontrée en Afrique de l’Ouest (5.5 ans) mais inférieure à celle du reste du continent (6.7 ans). Cependant, l’ajustement du nombre moyen d’années d’études à la qualité de l’apprentissage abaisse cette moyenne à 4.5 ans en Afrique centrale, contre 5.1 ans pour l’ensemble du continent. Cette situation varie de 6 ans au Gabon à 2.6 ans en République centrafricaine (Graphique 4.3). En 2020, le nombre de jeunes ayant terminé l’enseignement secondaire ou supérieur atteignait 18 % contre 9 % en 2000 (CUA/OCDE, 2021[4]). De plus, en moyenne, seuls 8 % des étudiants du secondaire sont inscrits dans des programmes de formation professionnelle, cette part variant de 19 % en République démocratique du Congo (ci-après, RD Congo) et au Cameroun à moins de 2 % au Tchad et en République du Congo (UNESCO Institute for Statistics, 2023[5]). Les disparités de genre, ainsi qu’entre zones rurales et urbaines, renforcent les lacunes en matière de compétences fondamentales (Graphique 4.4).
L’essentiel des emplois dans la région restent peu qualifiés et informels. L’emploi dans l’agriculture, la sylviculture et la pêche représentait plus de la moitié (57 %) de l’emploi en Afrique centrale en 2021 (contre 74 % au début des années 2000). L’emploi dans le commerce de détail et la vente de gros a quant à lui considérablement augmenté, passant de 9 % à 20 % sur la même période. En 2021, 74 % des travailleurs occupaient en outre un emploi vulnérable (travailleurs à leur comptes ou travailleurs familiaux non rémunérés) et près de 95 % évoluaient dans le secteur informel. La part des travailleurs exerçant un emploi qualifié varie de 43 % en moyenne au Gabon à moins de 10 % en RD Congo ou au Tchad. La majorité des femmes et des travailleurs ruraux occupe des emplois non qualifiés (Graphique 4.5). La productivité du travail reste faible (environ 5 700 USD par travailleur en 2022) et inférieure aux autres régions d’Afrique (16 000 USD en moyenne).
Malgré la prépondérance des emplois peu qualifiés, une majorité de travailleurs n’ont pas le niveau d’éducation requis pour leur profession. Au Cameroun et au Tchad, respectivement 61 % et 84 % des travailleurs occupent des emplois pour lesquels ils sont insuffisamment éduqués (Graphique 4.6). Cette situation est plus répandue chez les femmes et les travailleurs à leur compte. Une faible part (environ 13 %) des travailleurs salariés disposent d’un niveau d’éducation supérieur au besoin de leur profession. Ce constat se retrouve dans d’autres enquêtes : en République du Congo, 49 % des jeunes n’ont pas le niveau d’éducation requis et 24 % s’estiment sous-qualifiés pour leur profession actuelle (Morsy et Mukasa, 2019[10]).
Les nouvelles compétences et connaissances, qui pourront contribuer à transformer le secteur économique, souffrent d’une diffusion inégalitaire. Les compétences numériques se développent de façon inégale : ainsi, plus de 50 % des personnes interrogées sont capables d’utiliser un compte bancaire mobile sans l’aide d’un tiers au Gabon, contre 15 % en RD Congo (Graphique 4.7). De même, si environ 60 % des populations interrogées au Cameroun, au Gabon, en République du Congo et à Sao Tomé-et-Principe ont déjà entendu parler du changement climatique, ce chiffre se réduit à 17 % pour les personnes n’ayant pas reçu d’éducation. On note également que dans ces pays 49 % des habitants des zones rurales sont informés contre 66 % des résidents des villes (Afrobarometer, 2023[11]).
Les pays d’Afrique centrale peinent à retenir les migrants hautement qualifiés, qui partent souvent hors d’Afrique, contrairement aux migrants moins qualifiés qui restent en Afrique centrale ou dans le continent. En 2020, 45 % des personnes originaires d’Afrique centrale avec un niveau d’éducation secondaire ou inférieur (« peu éduquées ») résidaient dans une autre région africaine, contre 38 % dans un autre pays d’Afrique centrale et 17 % sur un autre continent. Pour les personnes ayant une éducation supérieure (« hautement éduquées »), 61 % résidaient sur d’autres continents, 24 % dans une autre région africaine et seulement 15 % dans un autre pays d’Afrique centrale (Banque mondiale, 2023[13]). Le Gabon, la Guinée équatoriale et la République du Congo attirent des migrants peu éduqués, principalement pour l’exploitation des ressources naturelles. Seul le Gabon accueille une part de migrants qualifiés plus importante provenant majoritairement du reste du continent (Graphique 4.8).
La région possède d’importantes richesses minières pour alimenter la demande mondiale, mais peu sont transformées localement faute de compétences et d’infrastructures
Les minerais critiques représentent une ressource stratégique pour le développement de l’Afrique centrale
Dans un contexte de demande mondiale croissante, l’Afrique centrale dispose d’importantes ressources minières stratégiques. Ses gisements de minerais, parmi les plus importants et les plus diversifiés au monde, représentent une ressource stratégique pour de nombreuses industries. La RD Congo détient la majorité (47 %) des réserves de minerais prouvées de la région, suivie du Gabon (17 %), de la République centrafricaine (11 %) et du Cameroun (9 %) (Romel Touka, 2015[14]). Selon les statistiques officielles, 55 minerais différents sont présents dans le sous-sol de la RD Congo mais seulement 12 connaissent une véritable exploitation. L’Afrique centrale se place parmi les principaux producteurs mondiaux de cobalt, de tantale, de cuivre et de manganèse, tous identifiés comme minerais critiques pour la transition énergétique (Tableau 4.1 ; Encadré 4.1).
Tableau 4.1. Minerais exploités en Afrique centrale
Pays |
Minerais et produits du secteur extractif exploités en 2021 (% de la production mondiale/rang mondial) |
|
---|---|---|
Burundi |
|
|
Cameroun |
|
|
Gabon |
|
|
Guinée équatoriale |
|
|
RD Congo |
|
|
République centrafricaine |
|
|
République du Congo |
|
|
Tchad |
|
|
Note : Les données pour Sao Tomé-et-Principe sont indisponibles.
Source : Reichl, C. et M. Schatz (2023[15]), World Mining Data 2023, https://www.world-mining-data.info/wmd/downloads/PDF/WMD2023.pdf.
Encadré 4.1. Évolution de la demande mondiale en minerais critiques et implications pour l’Afrique centrale
Les transitions énergétique et numérique impactent significativement la demande de minerais. Elles impliquent une hausse de la demande en minerais dits « critiques », c’est-à-dire nécessaires à la production de technologies telles que les équipements numériques, les voitures électriques, les panneaux solaires, les éoliennes et les autres systèmes de production d’électricité bas-carbone. Si l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dénombre 33 minerais critiques1, il n’existe toutefois pas de définition universelle les concernant, chaque pays ou organisation prenant en compte ses priorités stratégiques (Hendriwardani et Ramdoo, 2022[16]). Les projections basées sur les engagements internationaux pour la neutralité carbone suggèrent notamment une multiplication de la demande par plus de 3 (+221 %) pour le cobalt, par 2.5 pour le cuivre (+185 %), par 2 pour le zinc (+110 %), par 7 pour le manganèse (+609 %) et par 8 pour le tantale (+700 %) d’ici à 2040 (AIE, 2023[17]).
Fortement dotée en minerais critiques (Tableau 4.1), l’Afrique centrale entend tirer parti de ces opportunités (Bazilian, 2023[18]) mais peine à développer une industrie locale de transformation minière, principalement en raison du manque de compétences et d’infrastructures et d’une gouvernance inadaptée (CEA, 2011[19]). Depuis 2022, l’Union Africaine (UA) – en partenariat avec la Banque africaine de développement (BAfD) et plusieurs agences des Nations Unies – travaille à l’élaboration de la Stratégie africaine des minerais verts (African Green Minerals Strategy, AGMS). Celle-ci vise à compléter les politiques existant en matière de développement minier en encourageant une exploitation stratégique des minerais critiques – dont 14 minerais prioritaires2 – à travers quatre piliers :
1. Développement de l’exploitation (études de faisabilité et mise en place d’infrastructures).
2. Renforcement des capacités humaines et technologiques par le biais de l’identification des compétences nécessaires à l’intégration aux chaînes de valeur (exploitation minière, transformation et fabrication de nouvelles technologies).
3. Établissement de chaînes de valeur régionales pour développer l’industrialisation basée sur les ressources naturelles et accès à des marchés plus vastes grâce à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
4. Gestion responsable des minerais (BAfD, 2022[20]).
1. L’AIE liste 33 minerais critiques : Argent, Arsenic, Bore, Cadmium, Chrome, Cobalt, Cuivre, Étain, Gallium, Germanium, Graphite, Hafnium, Indium, Iridium, Magnésium, Manganèse, Molybdène, Nickel, Niobium, Or, Palladium, Platine, Plomb, Silicium, Sélénium, Tantale, Tellure, Terres rares (Néodyme, Dysprosium, Praséodyme, Terbium, etc.), Titane, Tungstène, Vanadium, Zinc, Zirconium (AIE, 2023[91]).
2. L’AGSM cible en priorité les minerais critiques suivants : Aluminium, Cadmium, Chrome, Cobalt, Cuivre, Fer/Acier, Graphite, Lithium, Manganèse, Nickel, Platine, Terres rares, Vanadium, Zinc, (BAfD, 2022[20]).
Le secteur minier représente une part non négligeable des revenus et des exportations de la région et s’insère dans les stratégies nationales de création d’emploi. La rente tirée des minerais compte pour 9.4 % du PIB de l’Afrique centrale, contre seulement 2 % pour l’ensemble de l’Afrique. La rente totale de la région est principalement tirée par la RD Congo, dont la rente constitue environ 29 % du PIB. Le cuivre et le cobalt représentent presque 90 % des exportations du pays. De même, les minerais constituent plus de 50 % des exportations de la République centrafricaine et pas moins de 30 % de celles du Burundi (Graphique 4.9). Les industries minières sont moins intensives en main-d’œuvre que d’autres secteurs, mais requièrent plus de capital. En 2017-21, la création d’emplois liée aux investissements dans le secteur extractif s’établissait à 1.3 emploi par million USD investi contre 3.8 emplois créés par million USD investi dans l’industrie manufacturière (CUA/OCDE, 2023[21]). Toutefois, l’emploi indirect, notamment dans l’exploitation minière artisanale et à petite échelle, est entre trois et six fois plus important que l’emploi direct et représente un enjeu stratégique pour la région (Östensson et Roe, 2017[22]).
La majorité de la production de minerais critiques, toutefois, est exportée sans avoir fait l’objet d’une transformation locale. Au niveau mondial, la République populaire de Chine (ci-après « Chine ») occupe une place dominante dans le traitement des minerais, raffinant 73 % du cobalt, 40 % du cuivre, 59 % du lithium, 67 % du nickel et 95 % des terres rares (AIE, 2021[24]). Le manque d’infrastructures et de gouvernance ainsi que le coût élevé de la main-d’œuvre qualifiée et des services ont entravé la transformation des ressources minérales en Afrique centrale. Ainsi, bien que première productrice mondiale de cobalt, la RD Congo arrive au 7ème rang des pays raffineurs de ce minerai ; la RD Congo représente seulement 1 % de l’offre globale et se positionne après Madagascar (2 %) et avant le Maroc (1 %) (Bazilian, 2023[18]). De même, le Gabon, second producteur mondial de manganèse brut, n’a commencé à transformer le minerai qu’après 2015 grâce à la création du Complexe Métallurgique de Moanda (Fliess, Idsardi et Rossouw, 2017[25]).
La Vision du Régime Minier de l’Afrique et la Stratégie africaine des minerais verts proposent chacune une feuille de route pour permettre une meilleure intégration aux chaînes de valeur. La Vision du Régime Minier de l’Afrique de l’UA, publiée en 2009, propose un cadre d’orientation pour une utilisation stratégique des minerais qui entend améliorer : i) la collecte de données géologiques de qualité ; ii) la qualité de négociation des contrats ; iii) la gouvernance du secteur ; iv) la gestion des ressources financières générées ; v) les infrastructures ; et vi) la promotion de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle. Ce cadre souligne l’importance du développement du capital humain et de l’acquisition des compétences (Encadré 4.2) mais sa mise en œuvre reste lente et insuffisamment connue. Le développement depuis 2022 de la Stratégie africaine des minerais verts insuffle une nouvelle impulsion politique pour tirer parti de la demande croissante en minerais critiques pour l’industrialisation régionale (Encadré 4.1).
Encadré 4.2. Le renforcement des compétences selon la Vision du Régime Minier de l’Afrique de 2009
La Vision du Régime Minier de l’Afrique est née d’une collaboration entre la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), la Banque africaine de développement (BAfD), l’Union Africaine (UA), la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) visant à mettre les ressources minières au service de l’industrialisation.
En lien avec les compétences, la Vision du Régime Minier de l’Afrique entend :
1. Favoriser le développement des ressources humaines par l’acquisition de compétences, la facilitation de la recherche et du développement et la création de réseaux de connaissance entre universités, secteur privé, gouvernements et autres acteurs.
2. Faciliter les transferts de technologies et de compétences des firmes multinationales aux entreprises nationales.
3. Créer des centres de formation d’excellence et améliorer l’harmonisation des certifications et standards.
4. Mobiliser des financements des banques panafricaines pour la formation des ingénieurs et des techniciens spécialisés dans l’exploration, l’exploitation, le traitement et la commercialisation des minerais.
Source : UA (2009[26]), Vision du Régime Minier de l’Afrique, https://au.int/sites/default/files/documents/30995-doc-africaminingvisionfrench.pdf.
Le manque de compétences contribue à la faiblesse du recrutement local par les investisseurs étrangers
Le développement de l’industrie minière est dominé par l’afflux d’investissements étrangers. La production minière est majoritairement contrôlée par des multinationales1, tendance favorisée par les politiques favorables à l’investissement introduites dans les années 80-90 (Radley, 2023[27]). En RD Congo, les flux d’investissements directs étrangers (IDE) se sont concentrés sur l’exploitation minière, et ont été multipliés par 17 entre 2002 et 2012, passant de 188 millions USD à 3.3 milliards USD. La participation des sociétés nationales (Tableau 4.2) dans les filiales des sociétés minières étrangères n’est toutefois pas rare, permettant la collecte de dividendes sur les bénéfices engendrés. Au Gabon, la Société équatoriale des Mines gère la Compagnie Minière de l’Ogooué (COMILOG), principale productrice de manganèse du pays, à hauteur d’environ 40 %. De même en RD Congo, l’État détient la concession de cuivre de Kamoa-Kakula conjointement avec deux entreprises étrangères : Ivanhoe Mines (Canada) et Zijin Mining (Chine) (Wagner, 2023[28]).
Tableau 4.2. Les sociétés publiques nationales minières en Afrique centrale
Pays |
Société minière |
Date de création |
---|---|---|
Burundi |
OBM |
2016 |
Cameroun |
SONAMINE |
2020 |
République centrafricaine |
ORGEM |
2009 |
RD Congo |
GECAMINES |
1967 |
République du Congo |
Direction Générale des Mines et de la Géologie (DGM) |
2005 |
Gabon |
Société Équatoriale des Mines (SEM) |
2011 |
Guinée équatoriale |
Sociedad Nacional de Minas et Canteras (SMC) |
2023 |
Tchad |
Société Nationale des Mines et de la Géologie (SONAMIG) |
2018 |
Note : Sao Tomé-et-Principe ne possède pas d’entreprise publique dans le secteur des mines.
Source : Compilation des auteurs.
La prévalence d’une main-d’œuvre peu qualifiée dans le secteur entrave les investissements et le recrutement local. Le manque de qualification des travailleurs locaux freine certains investisseurs ou les encourage à privilégier la main-d’œuvre étrangère. Près de 75 % des investisseurs interrogés citent le manque de compétences disponibles à l’échelle locale comme un frein aux investissements en RD Congo (Graphique 4.10). Au Cameroun, il a été démontré que le manque de compétences locales avait encouragé les sociétés chinoises dans le secteur de l’or à employer des travailleurs originaires de leur propre pays, la majorité du personnel local occupant des emplois de chauffeurs, de conducteurs d’excavateurs, de gardes et, occasionnellement, de techniciens géologues. Ainsi, bien que les investissements miniers aient augmenté les possibilités d’emploi pour les populations locales, celles-ci se sont limitées à des emplois à faible responsabilité et moins bien rémunérés que ceux attribués aux travailleurs étrangers (Weng et al., 2015[29]).
En vue de renforcer l’employabilité de leur main-d’œuvre, les gouvernements de la région accordent une importance croissante au contenu local de la production minière. Une majorité des gouvernements d’Afrique centrale ont récemment modifié leurs politiques de contenu local (exigences en matière d’approvisionnement local des investisseurs étrangers en termes de biens et services, personnel, financements, etc.) à travers leurs réformes du code minier afin d’augmenter les opportunités de renforcement des capacités locales. Les politiques de contenu local imposent désormais des quotas de recrutement et de sous-traitance locaux et des obligations de formation et de renforcement des compétences (AMLA, 2024[31]). En RD Congo, par exemple, le code minier de 2018 introduit des exigences en matière d’emploi local (Tableau 4.3). Les investisseurs étrangers sont également tenus d’organiser l’acquisition des compétences requises pour occuper des postes de direction et de gestion dans un délai de dix ans à compter du démarrage de la production commerciale (IGF, 2021[32]). Toutefois, certaines exigences chiffrées (par exemple, les quotas de recrutement sans politiques de formation adaptées ou les obligations d’approvisionnement local d’intrants) peuvent introduire des distorsions ayant un effet dissuasif auprès des investisseurs (Korinek et Ramdoo, 2017[33] ; OCDE, 2016[94]).
Tableau 4.3. Quota d’employés de RD Congo par catégorie d’emploi dans le code minier de 2018
|
Phases du projet |
||
---|---|---|---|
Catégories d’emplois |
Exploration |
Développement et construction |
Commercialisation |
Managers |
20 % |
25 % |
60-70 % |
Managers seniors |
30 % |
35 % |
70-80 % |
Travailleurs qualifiés |
60 % |
40 % |
80-90 % |
Travailleurs manuels |
80 % |
85 % |
90-100 % |
Source : IGF (2021[32]), L’impact des nouvelles technologies minières sur l’approvisionnement local en République démocratique du Congo, Institut International du Développement Durable, https://www.iisd.org/system/files/2021-12/impact-new-mining-technologies-democratic-republic-congo-fr.pdf.
La prévalence des exploitations minières artisanales et à petite échelle, gisement principal d’emploi dans le secteur, représente un enjeu majeur pour le renforcement des compétences
Dans le secteur minier, la majorité des emplois repose sur l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE), souvent informelle. Au niveau mondial, l’EMAPE emploie la majorité des effectifs de l’industrie minière (25 % environ de la production d’étain, de tantale et de diamants ; 80 % de la production de saphirs). Plus de 2.6 millions de personnes sont employées dans l’EMAPE en Afrique centrale, dont 2 millions en RD Congo, 310 000 au Tchad, 200 000 en République Centrafricaine, 44 000 au Cameroun, 34 000 au Burundi, 15 000 en Guinée équatoriale et 10 000 au Gabon (DELVE, 2024[34]). En RD Congo, les mineurs artisanaux produisent environ 13 à 20 % de l’offre mondiale de cobalt (OCDE, 2019[35]). En moyenne, 80 à 90 % des mineurs de l’EMAPE dans le monde exercent leur activité de manière informelle. De ce fait, l’activité est associée à de nombreux risques sociaux (Encadré 4.3).
Encadré 4.3. Les difficultés rencontrées par les travailleurs de l’EMAPE
La rémunération des travailleurs est généralement faible et, en outre, variable selon le genre. Si le salaire d’un creuseur est en moyenne équivalent à 15.38 USD par semaine, la rémunération des femmes est plus difficile à évaluer. Le lavage des minerais, par exemple, leur procure un don d’une partie de la production avant lavage, qui peut être évalué entre 0.5 batée et 4 batées selon la charge de travail.
Les risques susceptibles d’affecter la sécurité et la santé des ouvriers artisanaux sont nombreux. Ils comprennent :
-
Les risques liés aux éboulements de terrain en raison de l’instabilité des excavations.
-
Les blessures graves dues à l’absence d’équipements (casques, bottes de sécurité, etc.).
-
Les maladies professionnelles liées à l’exposition à des substances toxiques ou à la poussière minérale. Par exemple, en Afrique centrale, l’utilisation du mercure pour séparer l’or des autres minerais dépasse fréquemment le seuil maximum d’exposition de 1.0 µg/m fixé par l’Organisation mondiale pour la santé (OMS).
-
Les troubles musculosquelettiques dus aux tâches exigeantes effectuées dans des conditions difficiles.
-
Les accidents liés à l’utilisation d’outils et de machines non sécurisés.
-
Les troubles de santé mentale en raison des conditions de travail stressantes et dangereuses.
Le non-respect des droits humains est par ailleurs souvent relevé dans le secteur. La participation des enfants à la production minière reste encore élevée en Afrique centrale. En RD Congo, par exemple, 40 000 enfants au moins travaillent dans les mines de cobalt de la région de Katanga dans des conditions extrêmement dangereuses, sans équipements de sécurité adéquats et pour un salaire dérisoire (CNUCED, 2020[36]). L’expansion de sites miniers industriels de cobalt et de cuivre a également entraîné l’expulsion forcée des travailleurs de sites artisanaux et des populations locales mais aussi des violences et des incendies volontaires (Amnesty International, 2023[37]).
Source : Chuhan-Pole, Dabalen et Land (2020[38]), L’exploitation minière en Afrique: Les communautés locales en tirent-elles parti ?, https://documents1.worldbank.org/curated/ar/310431571241630032/pdf/Mining-in-Africa-are-local-communities-better-off.pdf ; Goltz et Barnwal (2019[39]), « Mines: The local wealth and health effects of mineral mining in developing countries », https://doi.org/10.1016/j.jdeveco.2018.05.005.
Ces emplois reposent souvent sur des travailleurs peu qualifiés et des occupations requérant des compétences de base. Les travailleurs de l’EMAPE utilisent principalement des outils et des équipements basiques pour l’extraction et le premier traitement des minerais. Ils sont organisés en équipes de 10 à 20 creuseurs coopérant sur une zone de travail, en surface ou souterraine, accompagnées d’équipes de soutien (Rupprecht, 2015[40]). En République centrafricaine, une étude de plus de 330 sites artisanaux d’exploitation d’or et de diamant montre que la majorité des travailleurs participe à des tâches de soutien (excavation, lavage, tri, transport, etc.), les femmes représentant environ un tiers de la main-d’œuvre. Des disparités de genre existent cependant dans l’attribution des activités. Les femmes sont majoritairement impliquées dans le lavage, le transport ou le tri des minerais, tandis que les hommes sont principalement dévolus au creusage pour l’extraction du minerai (Jaillon et De Brier, 2019[41]).
Le caractère informel, parfois saisonnier, de ces activités limite les opportunités de formation, en particulier pour les femmes. Les travailleurs des mines artisanales sont souvent impliqués dans d’autres activités de subsistance telles que l’agriculture. Bien que certaines communautés d’EMAPE se formalisent (création de coopératives, obtention de licences d’exploitation), elles manquent souvent d’incitations, de financements et de compétences pour se conformer aux exigences des exploitations formelles (Tableau 4.4). De plus, elles ne bénéficient souvent pas des stratégies nationales d’incubation ou de promotion des petites et moyennes entreprises, ce qui limite l’expansion de leurs opérations et leur formalisation. Les femmes font généralement face à des barrières supplémentaires liées aux normes sociales en place, les empêchant d’accéder aux activités plus rémunératrices et aux initiatives de renforcement de leur compétences (McQuilken et al., 2024[42]).
Tableau 4.4. Compétences requises par les travailleurs pour améliorer la productivité des EMAPE en Afrique centrale
Compétences requises |
Exemples de tâches |
Types de compétences |
---|---|---|
Connaissances géologiques |
Lecture de carte, échantillonnage et techniques d’exploration |
Techniques |
Méthodes et techniques d’exploitation minière |
Identification d’accès à la mine, exploitation souterraine, techniques de fracturation de la roche |
Techniques |
Relevés miniers, échantillonnage et contrôle de la teneur |
Détermination de la position des travaux souterrains |
Techniques |
Traitement des minerais |
Concassage et broyage, criblage, classification et séparation des minerais |
Techniques |
Gestion des déchets |
Élimination des stériles et des résidus miniers |
Techniques |
Gestion de la sécurité, de la santé et de l’environnement |
Assainissement, mise à disposition d’équipements de premiers secours et formation, identification des risques et mesures de contrôle |
Techniques |
Compréhension des exigences légales |
Compréhension des lois et réglementations financières, environnementales, sociales et minières |
Managériales et non techniques |
Compétences en gestion d’entreprise |
Estimation de la quantité de matériau précieux contenue dans le matériel brut de mine, gestion d’entreprise |
Managériales et non techniques |
Source : Élaboration des auteurs basée sur Rupprecht (2015[40]), « Needs Analysis for Capacity Building of Artisanal Miners in Central Africa », https://www.saimm.co.za/Conferences/BM2015/045-Rupprecht.pdf.
Le renforcement des compétences sera crucial pour développer la transformation locale et s’adapter aux changements technologiques et climatiques
Un large ensemble de compétences est nécessaire pour intégrer les segments en aval des chaînes de valeurs de minerais critiques
L’acquisition des compétences techniques nécessaires au traitement et à la valorisation des minerais est une priorité pour les États de la région. Le secteur minier repose sur trois principales catégories d’emploi requérant des compétences connexes.
-
Les emplois spécifiques représentent environ 30 % des effectifs. Ils se retrouvent dans tous les segments des chaînes de valeur et requièrent des compétences techniques spécifiques pour l’exploration, les études de faisabilité, l’exploitation, le traitement, la valorisation, etc. (Tableau 4.5).
-
Les emplois transversaux représentent 40 % des effectifs et sont présents tout au long du processus. Ils comprennent, par exemple, les travaux de génie civil et d’installation électrique, la conduite d’engins, la maintenance industrielle ou la sécurité générale.
-
Les emplois administratifs ou de soutien comptent pour environ 30 % des effectifs et sont nécessaires au fonctionnement de l’entreprise, notamment en matière de gestion, de services généraux (secrétariat, comptabilité, finance, ressources humaines), de questions juridiques, de communication, de gestion des stocks, etc.
Tableau 4.5. Compétences techniques et professions requises dans les chaînes de valeurs des minerais critiques fortement présents en Afrique centrale
Minerais |
Compétences et professions requises par segments |
Alliages et produits finis |
||
---|---|---|---|---|
Extraction |
Traitement et valorisation |
Transformation |
||
Cobalt |
Pyrométallurgie, hydrométallurgie |
Chimistes et ingénieurs des procédés |
Science des matériaux, ingénieurs chimistes |
Batteries au lithium-ion |
Cuivre |
Forage, dynamitage |
Science des matériaux, ingénieurs métallurgistes/chimistes/électriciens |
Génie électrique, ingénieurs en énergies renouvelables, ingénieurs en véhicules électriques |
Panneaux solaires photovoltaïques, éoliennes, systèmes de chauffage/froid, fils électriques, voitures électriques |
Manganèse |
Concassage, flottation, broyage, méthode par gravité, électrolyse, hydrométallurgie, pyrométallurgie |
Ingénieurs métallurgistes, techniciens de laboratoire, spécialistes de flottation, chimistes |
Ingénieurs chimistes et métallurgistes, ingénieurs de batteries lithium-ion, génie mécanique et ingénieurs des matériaux, ingénieurs civils |
Acier, piles et batteries lithium-ion, rails et poutres destinés à la construction, tôles de carrosserie automobile |
Tantale |
Dynamitage, broyage, méthode par gravité, processus électrostatiques et électromagnétiques, hydrométallurgie et pyrométallurgie |
Ingénieurs métallurgistes, chimistes, spécialistes en flottation |
Ingénieurs des matériaux, ingénieurs métallurgiques, ingénieurs en technologie de pointe, électrique et électronique |
Condensateurs à haute capacité (smartphones, ordinateurs, construction automobile), technologie médicale (implants et instruments chirurgicaux) superalliages pour les turbines, moteurs d’avions et réacteurs nucléaires |
Source : CA Mining (2024[43]), Mineral Processing Jobs In Africa, https://mining-recruitment-jobs.com/mineral-processing-africa/ ; Glencore (2024[44]), Zinc, https://www.glencore.ch/fr/was-wir-tun/metalle-und-mineralien/zink ; The Raw Material Outlook (2021[45]), Raw Material Outlook Platform, https://www.rawmaterialoutlook.org/ ; ISE (2024[46]), Prix, occurrence, extraction et utilisation du tantale, https://fr.institut-seltene-erden.de/seltene-erden-und-metalle/strategische-metalle-2/tantal/#:~:text=Le%20proc%C3%A9d%C3%A9%20utilis%C3%A9%20techniquement%20aujourd,d’acide%20fluorhydrique%20et%20sulfurique.
Les compétences commerciales, entrepreneuriales et non techniques seront également importantes pour le développement et l’appropriation locale des activités minières. En Afrique centrale, peu d’opérateurs privés nationaux sont présents dans le secteur minier. La création d’entreprises locales ou l’accès aux postes de direction au sein des entreprises étrangères reposent sur des compétences managériales avancées. Les compétences sociales et linguistiques ainsi que l’adaptabilité des travailleurs jouent un rôle parfois plus important que les compétences techniques dans le recrutement de locaux par les sociétés minières étrangères (Rubbers, 2020[47]). De plus, certains managers locaux soulignent leur manque de compétences en termes de montage et de financement de projet (Le Bec, 2012[48]). Enfin, les compétences non techniques et comportementales telles que la communication, le leadership, le travail d’équipe et la résolution de problèmes sont essentielles sur les sites d’extraction pour maintenir un environnement de travail sûr et une prise de décision efficace pour prévenir les accidents.
L’intégration aux segments en aval des chaînes de valeur nécessite le développement de compétences avancées en Sciences, Technologies, Ingénierie ou Mathématiques (STIM). La production et l’entretien de batteries, par exemple, requièrent des compétences avancées en STIM (notamment chimie, génie mécanique et génie électrique) (BAfD, 2022[20]). Or, à l’heure actuelle, le nombre de diplômés de programmes d’enseignement supérieur en STIM reste faible en Afrique centrale. Dans les pays pour lesquels les données sont disponibles, le taux de scolarisation dans l’enseignement supérieur est inférieur à 15 % et parmi les étudiants à ce niveau d’enseignement, moins de 20 % s’orientent vers des études en STIM (Graphique 4.11).
La modernisation des activités minières requiert une adaptation des compétences locales. L’utilisation croissante de nouvelles technologies aura un impact distinct selon le niveau de qualification des travailleurs et nécessite une adaptation des compétences. Le nombre d’exploitations à grande échelle adoptant de nouvelles technologies et d’exploitations artisanales semi-mécanisées augmente dans certaines régions (IPIS/USAID, 2022[49]). Si l’adoption de ces nouvelles technologies peut améliorer l’efficacité des exploitations, la sécurité des travailleurs et les performances environnementales, cette évolution n’est possible qu’à la condition que les travailleurs locaux soient formés de manière adéquate. Comme l’illustre le cas de la mine d’or de Kibali en RD Congo (Encadré 4.4), la mécanisation des activités présente dans le même temps un risque pour la main-d’œuvre locale peu ou semi-qualifiée en raison du remplacement de certains postes, tels que ceux de transporteur ou concasseur de roches (Rupprecht, 2017[50]). Il est à noter toutefois que, parallèlement, de nouveaux emplois mieux rémunérés seront créés dans des professions hautement qualifiées (métiers des technologies de l’information et de l’ingénierie).
Encadré 4.4. La mine d’or de Kibali en RD Congo : un exemple d’exploitation minière moderne
La mine d’or de Kibali a investi dans un système entièrement automatisé, optimisant ainsi le volume de main-d’œuvre requise.
-
Un système automatisé de manutention du minerai, unique en Afrique, incluant des chargeuses sans conducteur et une unique voie de roulage, accélère le transport avec peu de pertes.
-
Des drones surveillent les puits et stocks en surface, et le système est piloté depuis une salle de contrôle sécurisée, permettant une gestion sécurisée des chargeuses opérant jusqu’à 800 mètres de profondeur.
-
La société minière a investi dans la formation de la population locale pour occuper les nouveaux postes. Cependant, elle n’emploie que six personnes dans ses bureaux de Kibali, la plupart des activités étant gérées depuis l’étranger.
Source : IGF/IISD (2019[51]), New Tech, New Deal, https://www.iisd.org/system/files/publications/new-tech-new-deal-technology.pdf?q=sites/default/files/publications/new-tech-new-deal-technology.pdf.
De nouvelles compétences sont requises pour faire face aux risques liés au changement climatique et soutenir le développement durable du secteur
Anticiper les risques liés au changement climatique nécessite l’acquisition de compétences spécifiques. Les événements extrêmes (fluctuations de températures et de précipitations) exercent une pression significative sur l’intégrité des installations minières, en particulier les pentes des mines à ciel ouvert et les installations de stockage des résidus. Les ruptures de digues peuvent entraîner des conséquences désastreuses (Bellois, 2022[52]). L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleurs peut aussi réduire la productivité et la sécurité des employés (Nunfam et al., 2019[53]). Les changements climatiques ont déjà un impact sur les effectifs des sites miniers. Au Tchad par exemple, les aléas climatiques poussent les populations qui vivent de l’agriculture vers l’EMAPE (GEF/PNUE, 2022[54]) ce qui a pour conséquence d’aggraver le stress hydrique. En RD Congo, la région du sud est, quant à elle, davantage exposée aux risques de sécheresse, avec une hausse de 50 % de fréquence d’épisodes prévue d’ici 2100 (USAID/SWP, 2022[55]). De lourds impacts sur la production locale de cuivre, le minerai le plus gourmand en eau, sont donc à redouter (Graphique 4.12). L’acquisition de nouvelles compétences permettant la mise en œuvre de pratiques adaptées et une surveillance accrue des risques s’avère donc essentielle.
Les compétences vertes peuvent aider à surveiller et à atténuer les impacts environnementaux de l’extraction minière en Afrique centrale. L’activité minière a des effets environnementaux directs (dégradation des sols, des rivières et des biosystèmes) et indirects (dégradations dues à la construction d’infrastructures et à l’afflux de populations rurales, attirées par les possibilités d’emploi) (Gourdon, Kinda et Lapeyronie, 2024[57]). En Afrique centrale, ces effets indirects ont de fortes répercussions sur les zones d’écosystèmes biologiquement riches, telles que les basses terres Cameroun-Gabon ou celles de l’est de la RD Congo (Edwards et al., 2013[58]). Les compétences vertes peuvent constituer un moyen efficace de surveiller et traiter ces impacts (mesure de la qualité de l’air et de l’eau, gestion des déchets et protection de la biodiversité) (Mining Qualifications Authority, 2018[59]).
Les mines abandonnées peuvent être une source de danger physique, chimique et biologique, nécessitant des compétences vertes spécifiques au contexte local. La phytoremédiation (l’utilisation de plantes vivantes pour absorber la pollution et purifier sol, air et eau contaminés) est une solution écologique et économiquement avantageuse qu’il serait intéressant d’ajouter aux compétences à développer à l’échelle régionale. La nature des déchets polluants varie toutefois selon le minerai et le contexte (au Cameroun, dépôts radioactifs d’Uranium-235 ; en RD Congo, mercure (Hg) impactant les cultures, les sols et les sédiments aquatiques). Cette diversité de risques et d’effets exige des compétences et des connaissances adaptatives qui sont rares et dont l’absence est susceptible d’entraver la protection des écosystèmes naturels (UNESCO, 2019[60] ; Odoh et al., 2019[61]).
Développer de nouvelles compétences dans des secteurs connexes tels que celui des énergies renouvelables permettra de réduire l’empreinte carbone du secteur tout en réduisant les coûts de production. L’approvisionnement en électricité correspond à 10 à 25 % du coût total d’un projet minier et peut entrer en concurrence avec d’autres activités économiques et la consommation des ménages (McMahon, Banerjee et Romo, 2016[62]). Les pannes étant fréquentes dans la région (10.2 coupures de courant par mois en moyenne entre 2013 et 2019, contre 7.6 pour l’ensemble du continent africain2), les sociétés minières ont souvent recours à des moyens de production d’énergie polluants et moins efficaces, tels que le diesel et le fioul lourd (Alova, 2018[63]). Des projets basés sur les énergies propres semblent toutefois émerger : en RD Congo, un partenariat public-privé entre Kamoa Copper et la Société nationale d’électricité (SNEL) vise à accroître l’approvisionnement en énergie hydroélectrique (Mining Review Africa, 2021[64]).
Les gouvernements d’Afrique centrale disposent de plusieurs leviers politiques pour renforcer les compétences et favoriser un meilleur positionnement au sein des chaînes de valeur minières
Les stratégies nationales et régionales, étayées par des données fiables, permettent de renforcer les compétences et de mieux anticiper l’évolution des demandes les concernant
Le renforcement des compétences locales doit s’appuyer sur les stratégies nationales et régionales pour promouvoir l’intégration aux chaînes de valeur. Les pays de la région commencent à développer des mécanismes de coopération régionale et continentale, notamment par la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), afin de renforcer leur positionnement au sein des chaînes de valeurs mondiales. En 2022, la RD Congo et la Zambie ont notamment signé un accord bilatéral visant à créer une industrie régionale de fabrication de batteries pour véhicules électriques (BAfD, 2022[20]). Le projet transfrontalier sera mis en œuvre dans deux zones économiques spéciales (provinces du Katanga en RD Congo et de Copperbelt en Zambie) (Encadré 4.5). La production de voitures électriques et de panneaux solaires entraîne également une forte demande de terres rares, dont des réserves significatives existent en Afrique du Sud, au Burundi et au Malawi. Un renforcement de la coopération régionale permettrait de mieux identifier le positionnement de chaque pays au sein des chaînes de valeur afin de cibler les compétences à développer (BAfD, 2021[65]).
Encadré 4.5. Le Centre africain d’excellence pour la recherche et l’innovation sur les batteries en RD Congo (CAEB)
Le Centre d’excellence pour la recherche avancée sur les batteries (CAEB), inauguré en avril 2022 à Lubumbashi a pour mission de former les techniciens d’une future usine de fabrication de batteries et de voitures électriques « made in DR Congo » (soit « fabriquées en RD Congo »). Affilié à la Faculté de Polytechnique de l’Université de Lubumbashi, le CAEB résulte de la coopération entre la RD Congo et la Zambie, détentrices à elles deux de près de 70 % des réserves mondiales de cuivre et de cobalt.
Le centre offre des formations de niveau Master orientées vers la recherche et l’innovation, notamment en chimie des matériaux, ingénierie des procédés, gestion des déchets et conception de batteries. Cette initiative vise à répondre à la demande croissante internationale, contribuant ainsi au développement de l’industrie des batteries sur le continent africain. Le CAEB coopère avec l’Université de Zambie et l’Université du Copperbelt, en partenariat avec le secteur privé pour identifier les besoins en compétences et en recherche, et concevoir des programmes de formation adaptés.
La collecte de données permettrait de mieux anticiper la demande de compétences dans le secteur minier et d’évaluer les possibilités de transfert à d’autres secteurs. Des données de qualité sur l’emploi favoriseraient une meilleure appréhension des besoins en compétences, une planification stratégique de leur renforcement et l’identification des opportunités dans des secteur connexes (infrastructures, fabrication locale d’équipements, etc.). Cette approche a fait ses preuves notamment au Chili, où le Conseil des compétences minières mène des enquêtes auprès des responsables de projets miniers dès le stade de la faisabilité afin d’identifier les compétences manquantes (BAfD/BMGF, 2015[66]). Actuellement, la majorité des pays d’Afrique centrale ne possède pas de mécanismes opérationnels d’anticipation des compétences, souvent pour cause d’un manque de coordination entre ministères (Werquin et Foka, 2020[67]). Toutefois des initiatives émergent au niveau national, pour des projets spécifiques :
En République du Congo, le ministère de l’Enseignement et de la Formation Techniques et Professionnels (EFTP) travaille avec les partenaires internationaux à l’établissement d’un Observatoire national de l’Emploi permettant la collecte de données précises pour l’élaboration de programmes de formation adaptés (Nzaou, 2020[68]).
En RD Congo, un programme d’apprentissage, financé par des entreprises minières locales et ciblant les jeunes de 15 à 17 ans travaillant dans l’EMAPE, offre des formations de six mois dans des secteurs identifiés grâce à la collecte de données sur les besoins locaux (informatique, mécanique, soudure, métallurgie, élevage, coiffure et couture) (PACT, 2020[69]).
Favoriser la coopération entre secteur public et secteur privé peut améliorer l’offre, la qualité et la pertinence de l’enseignement et la formation techniques et professionnels
Il est crucial de renforcer l’offre de formation et la qualité de l’EFTP. La création d’écoles des mines et de centres de formation dédiés aux métiers miniers témoigne de la volonté d’augmenter le nombre de travailleurs qualifiés en Afrique centrale. Au Cameroun, par exemple, l’École de géologie et d’exploitation minière (EGEM), inaugurée en 2011, forme des ingénieurs spécialisés en pilotage de projets de prospection, d’exploration et d’exploitation minières (Tableau 4.6). Toutefois, à l’heure actuelle, l’évaluation des établissements d’EFTP dans la région révèle des faiblesses liées au manque de financement, à une pédagogie et un matériel didactique obsolètes ainsi qu’à l’insuffisance de la qualification des enseignants (Werquin et Foka, 2020[67]). Renforcer la qualité des formations requiert une augmentation progressive de l’offre, couplée à celle du nombre et de l’expertise des formateurs. Compétences techniques (par ex. STIM) et non techniques et comportementales (par ex., leadership, communication ou résolution de problèmes complexes) devraient être couvertes.
Tableau 4.6. Exemples d’institutions de formations aux métiers miniers en Afrique centrale
Pays |
Formations publiques |
Formations privées |
---|---|---|
Cameroun |
|
|
Gabon |
|
|
Guinée équatoriale |
|
|
RD Congo |
|
|
République du Congo |
|
|
Source : Compilation des auteurs.
Établir des coopérations entre établissements d’EFTP et parties prenantes des exploitations minières à grande échelle et de l’EMAPE est bénéfique au développement des compétences. Le renforcement des partenariats entre établissements d’EFTP et secteur privé permet d’améliorer la pertinence et la qualité des enseignements et des formations (Werquin et Foka, 2020[67]).
Au Gabon, le gouvernement mise depuis 2015 sur le développement d’infrastructures et de compétences locales pour permettre la transformation locale du manganèse. La création de l’École des mines et de métallurgie de Moanda (E3MG), en coopération avec le secteur privé (COMILOG) et des universités européennes s’inscrit dans cet objectif (UE, 2013[70]). Sur les 102 diplômés de la période 2016-21, 92 sont en activité dans le secteur minier dont 50 au sein de la COMILOG (Gabon Review, 2022[71]). En RD Congo, la Kamoto Copper Company (KCC), opérant dans le secteur du cuivre et du cobalt, collabore avec les institutions de formation technique locales en proposant à 50 étudiants un programme d’apprentissage de deux ans aligné sur leur formation (Hako, 2023[72]).
La formation des travailleurs de l’EMAPE contribue à améliorer leur productivité et à favoriser l’emploi des femmes et le développement durable du secteur
Renforcer les compétences des travailleurs de l’EMAPE contribue à améliorer leurs conditions de travail et leur productivité. La réussite des programmes de renforcement des compétences des travailleurs de l’EMAPE repose sur les points suivants : i) un programme de formation spécifique au site ; ii) une consultation adéquate avec les mineurs et la communauté locale avant la conception et la planification du programme ; iii) des formateurs reconnus au sein de la communauté ; iv) des objectifs d’amélioration de la production et de minimisation des impacts sur la santé et l’environnement faisables et rentables ; v) un soutien technique, réglementaire et financier de la part des gouvernements locaux ; et vi) une présence à long terme permettant suivi approfondi, flexibilité dans la mise en œuvre et engagement cohérent avec les communautés (Stocklin-Weinberg, Veiga et Marshall, 2019[73]).
En RD Congo, le Projet d’approvisionnement responsable en étain, tungstène et tantale, mis en œuvre par l’ONG Pact en collaboration avec le gouvernement et le secteur privé, propose des formations à destination des mineurs de l’EMAPE afin d’accroître la sécurité et la productivité et de permettre la formalisation des sites miniers artisanaux. Sur la période 2021-24, le projet a formé plus de 7 200 mineurs, 400 agents gouvernementaux et 700 membres de la communauté afin de renforcer l’application du code minier 2018 (PACT, 2024[74]).
Les investissements des partenaires internationaux et des gouvernements locaux dans les compétences vertes peuvent réduire l’impact environnemental des mines et créer des emplois. À titre d’exemple, la Coopération belge au Développement finance des programmes de mobilité de niveau tertiaire, axés sur les pratiques minières durables en géologie au Burundi, en RD Congo et en République du Congo (Royaume de Belgique, 2022[75]). La reconversion des mines abandonnées peut également améliorer la santé publique, les conditions environnementales et la productivité, grâce au développement de compétences vertes.
Les pays d’Afrique centrale pourraient s’inspirer du Projet de remédiation et d’amélioration environnementale minière de la Banque mondiale dans la région du Copperbelt en Zambie, qui vise à restaurer les zones minières abandonnées et polluées en créant des activités vertes génératrices de revenus. Cette initiative se concentre sur l’amélioration des compétences locales, la réhabilitation des sols contaminés et la sensibilisation du public aux risques de pollution (Banque mondiale, 2016[76]).
Établir des programmes de sensibilisation permet de réduire les discriminations et de faciliter l’accès des femmes aux formations. Ces formations permettent aux femmes de participer à l’extraction de minerai et leur ouvrent des opportunités concernant l’accès à des postes plus qualifiés et mieux rémunérés (supervision d’équipes, travaux de comptabilité, d’arpentage ou d’ingénierie, conduite de machines, tri des pierres précieuses, etc.).
En République centrafricaine, un projet initié par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) en partenariat avec des organisations féminines engagées dans l’EMAPE a instauré un Fonds d’innovation destiné aux femmes. Visant à renforcer leur implication dans l’exploitation minière artisanale des diamants, il soutient la formation de 120 d’entre elles pour participer à la prospection, aux travaux (notamment d’aménagement de terrasses et de remblayage) et à la commercialisation de diamants (Mutemeri et al., 2023[77]).
Le renforcement de la gouvernance est un moyen de garantir une meilleure allocation des ressources en faveur des compétences
Améliorer la mobilisation des recettes et réinvestir les rentes des ressources minières constituent des moyens de financer l’effort en faveur de la formation. Les pays africains riches en minerais enregistrent des résultats mitigés en matière de mobilisation des recettes liées à l’extraction minière. Une meilleure coordination des politiques fiscales dans le secteur minier à l’échelle continentale et internationale permettrait de renforcer cette mobilisation. En effet, les pays africains dans leur ensemble perdent en moyenne entre 450 et 730 millions USD par an de recettes d’impôt sur les sociétés en raison de l’évasion fiscale pratiquée par les multinationales minières (Albertin et al., 2021[78]). L’application des normes internationales, telles que celles édictées par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives, en vertu de laquelle les pays participants « s’engagent à divulguer des informations sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’industrie extractive »3 peut contribuer à améliorer la gouvernance. La formation des fonctionnaires locaux, avec le soutien des partenaires internationaux, peut aider à atteindre ces objectifs (ATAF/IGF/OCDE, 2022[79]). Les pays d’Afrique centrale peuvent également s’inspirer d’autres pays riches en minerais afin d’améliorer l’allocation des ressources tirées de l’exploitation minière.
Le Botswana, par exemple, consacre 42 % des recettes tirées des minerais à l’éducation et à la formation, un choix qui a permis d’améliorer de manière significative les compétences locales au cours des trois dernières décennies (BAfD, 2016[80] ; Korinek, 2014[81]).
En République du Congo, le Fonds national d’appui à l’employabilité et à l’apprentissage créé en 2019 finance partiellement ses activités (soutien à l’insertion professionnelle et formations) par la collecte d’une taxe d’apprentissage sur les entreprises (FONEA, s.d.[82]).
Les partenaires internationaux peuvent soutenir la mobilisation et l’allocation de financements vers le renforcement des compétences. Les fonds provenant de bailleurs internationaux soutiennent la mise en œuvre de politiques d’EFTP en Afrique centrale.
En République du Congo, par exemple, le gouvernement et la BAfD prévoient la construction de deux centres de formation à destination de 7 500 jeunes dans les secteurs des mines, du bois et de la forêt par le biais du Projet de développement des compétences et des ressources humaines (BAfD, 2024[83]).
Depuis 2014, le Programme des minéraux pour le développement conjointement mis en œuvre par l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et l’Union Européenne (ACP-UE) a permis la formation et la formalisation des travailleurs de plus de 325 coopératives de l’EMAPE au Cameroun, en Guinée, en Ouganda et en Zambie, en renforçant leurs compétences (environnement, santé, sécurité) et en les formant à la gouvernance des coopératives, à la planification des activités et aux obligations légales des mineurs artisanaux (PNUD, 2023[84]).
La mise en œuvre et le suivi des politiques de contenu local (PCL) peuvent également soutenir les efforts de renforcement des compétences, à la condition de ne pas introduire de distorsions sur les marchés locaux. Une utilisation raisonnée des PCL axée sur la formation des employés peut s’avérer utile, si la mise en œuvre s’effectue en complément d’autres politiques de renforcement des compétences (Korinek et Ramdoo, 2017[33] ; OCDE, 2016[94]). Encourager un investissement annuel minimum dans la formation, en partenariat avec les universités et centres techniques locaux d’EFTP, peut être une solution gagnant-gagnant. En effet, ces politiques peuvent améliorer l’efficacité des entreprises étrangères en s’appuyant sur des travailleurs familiers des contextes locaux, tout en permettant le renforcement de leurs compétences. L’Afrique centrale pourrait s’inspirer d’exemples rencontrés ailleurs sur le continent et renforcer le suivi de la mise en œuvre de ces politiques (BAfD, 2016[85]).
En Angola, par exemple, les entreprises du secteur extractif sont tenues de consacrer chaque année 0.15 USD à la formation du personnel angolais par baril de pétrole produit. En Afrique du Sud, les entreprises doivent consacrer 5 % de leur masse salariale annuelle au développement des ressources humaines (Ramdoo, 2016[86]).
Le renforcement des compétences locales et l’utilisation des nouvelles technologies peuvent permettre la certification de mines d’Afrique centrale et améliorer le devoir de diligence dans le secteur. Développer les compétences locales peut faciliter l’obtention de certifications pour les projets, prouvant ainsi leur respect des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG).
Dans le secteur du cobalt, le projet pilote de Mutoshi, lancé en 2019 en RD Congo et issu d’un partenariat public-privé, a permis de former les travailleurs artisanaux de la filière et de les regrouper en coopérative (Johansson de Silva, Strauss et Morisho, 2019[87]). Aligné sur le Guide de l’OCDE sur le devoir de diligence (OCDE, 2016[88]), ce projet a renforcé la transparence de la chaîne d’approvisionnement et a permis une amélioration de la productivité et des revenus des travailleurs formés (Shumsky, 2020[89]).
Au Burundi, le programme de renforcement du devoir de diligence dans l’approvisionnement d’étain, de tungstène et de tantale, également aligné sur les recommandations de l’OCDE, s’appuie depuis 2019 sur les nouvelles technologies. Les agents de l’Office Burundais des Mines et des Carrières ont ainsi été formés à l’utilisation d’outils électroniques permettant la collecte de données en temps réel et, de fait, une meilleure transparence de la filière (PACT, 2022[90]).
Références
[11] Afrobarometer (2023), Analyse Online, https://www.afrobarometer.org/online-data-analysis/.
[91] AIE (2023), Final List of Critical Minerals 2022, https://www.iea.org/policies/15271-final-list-of-critical-minerals-2022.
[17] AIE (2023), World Energy Employment 2023, AIE, Paris, https://iea.blob.core.windows.net/assets/ba1eab3e-8e4c-490c-9983-80601fa9d736/World_Energy_Employment_2023.pdf.
[24] AIE (2021), The Role of Critical Minerals in Clean Energy Transition, https://iea.blob.core.windows.net/assets/ffd2a83b-8c30-4e9d-980a-52b6d9a86fdc/TheRoleofCriticalMineralsinCleanEnergyTransitions.pdf.
[78] Albertin, G. et al. (2021), Tax Avoidance in Sub-Saharan Africa’s Mining Sector, https://www.imf.org/en/Publications/Departmental-Papers-Policy-Papers/Issues/2021/09/27/Tax-Avoidance-in-Sub-Saharan-Africas-Mining-Sector-464850.
[63] Alova, G. (2018), « Integrating renewables in mining : Review of business models and policy implications », Documents de travail de l’OCDE sur la politique commerciale, n° 14, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/5bbcdeac-en.
[31] AMLA (2024), African Mining Legislation Atlas, https://www.a-mla.org/fr (consulté le 27 novembre 2023).
[37] Amnesty International (2023), République démocratique du Congo : Alimenter le changement ou le statu quo ? Expulsions forcées dans les mines industrielles de cobalt et de cuivre en République démocratique du Congo, https://www.amnesty.org/fr/documents/AFR62/7009/2023/fr/.
[79] ATAF/IGF/OCDE (2022), International Taxation and the Extractives Sector, https://www.oecd.org/tax/tax-global/international-taxation-and-the-extractives-sector-course-brochure-en.pdf.
[83] BAfD (2024), Congo - Projet de développement des compétences et des ressources humaines (PDCRH), https://projectsportal.afdb.org/dataportal/VProject/show/P-CG-IAE-001?lang=fr.
[20] BAfD (2022), Approach Paper towards preparation of an African Green Minerals Strategy, https://www.afdb.org/fr/documents/approach-paper-towards-preparation-african-green-minerals-strategy.
[65] BAfD (2021), Rare Earth Element (REE) Value Chain Analysis for Mineral Based Industrialization in Africa, https://www.afdb.org/fr/documents/rare-earth-elements-ree-value-chain-analysis-mineral-based-industrialization-africa.
[85] BAfD (2016), An ANRC step-by-step guide for local content policy formulation and implementation, https://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/anrc/ANRC_A_step-by-step_guide_for_local_content_policy_formulation_and_implementation.pdf.
[80] BAfD (2016), Botswana’s Mineral Revenues, Expenditure and Savings Policy, https://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/anrc/Botswana_s_mineral_revenues_expenditure_and_saving_policy.pdf.
[66] BAfD/BMGF (2015), Delivering on the Promise : Leveraging Natural Resources to Accelerate Human Development in Africa, https://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/Delivering_on_the_promise-Leveraging_natural_resources_to_accelerate_human_development_in_Africa.pdf.
[93] Banque mondiale (2024), Enquêtes sur les entreprises, https://www.enterprisesurveys.org/en/enterprisesurveys.
[13] Banque mondiale (2023), Global Bilateral Migration, https://databank.worldbank.org/source/global-bilateral-migration (consulté le 27 novembre 2023).
[2] Banque mondiale (2023), Indicateurs du développement dans le monde, https://databank.worldbank.org/source/world-development-indicators (consulté le 27 novembre 2023).
[7] Banque mondiale (2023), Statistiques sur l’éducation, https://databank.worldbank.org/source/education-statistics-%5E-all-indicators (consulté le 27 novembre 2023).
[76] Banque mondiale (2016), Zambia - Mining and Environmental Remediation and Improvement Project, https://documents1.worldbank.org/curated/en/214971482116474950/pdf/1482116472340-000A10458-Zambia-Mining-Final-11292016.pdf.
[18] Bazilian, M. (2023), The State of Critical Minerals Report, https://miningindaba.com/getmedia/209e8ea9-b5b2-45e3-9f20-f5380ed329f0/Payne-Institute-The-State-of-Critical-Minerals-Report-2023.pdf.
[52] Bellois, G. (2022), The Impacts of Climate Change on the Mining Sector, https://www.iisd.org/system/files/2023-09/impacts-climate-change-mining-sector.pdf.
[43] CA Mining (2024), Mineral Processing Jobs In Africa, https://mining-recruitment-jobs.com/mineral-processing-africa/.
[19] CEA (2011), Les ressources minérales et le développement de l’Afrique, https://hdl.handle.net/10855/21557.
[23] CEPII (2024), BACI: International Trade Database at the Product-level, http://www.cepii.fr/CEPII/fr/publications/wp/abstract.asp?NoDoc=2726 (consulté le 4 février 2024).
[38] Chuhan-Pole, P., A. Dabalen et B. Land (2020), L’exploitation minière en Afrique : Les communautés locales en tirent-elles parti ?, Banque mondiale, Agence Française de Développement, https://documents1.worldbank.org/curated/ar/310431571241630032/pdf/Mining-in-Africa-are-local-communities-better-off.pdf.
[36] CNUCED (2020), Commodities at a Glance : Special Issue on Strategic Battery Raw Materials, https://doi.org/10.18356/9ba5e76c-en.
[21] CUA/OCDE (2023), Dynamiques du développement en Afrique 2023 : Investir dans le développement durable, Commission de l’Union Africaine, Addis-Abeba/Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/b0920649-fr.
[4] CUA/OCDE (2021), Dynamiques du développement en Afrique 2021 : Transformation digitale et qualité de l’emploi, Commission de l’Union Africaine, Addis-Abeba/Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/0a5c9314-en.
[34] DELVE (2024), Global Number of People Working in ASM, https://www.delvedatabase.org/ (consulté le 27 novembre 2023).
[12] Demirgüç-Kunt, A. et al. (2021), The Global Findex Database, https://www.worldbank.org/en/publication/globalfindex (consulté le 27 novembre 2023).
[58] Edwards, D. et al. (2013), Mining and the African Environment, https://doi.org/10.1111/conl.12076.
[92] Ericsson, M., O. Löf et A. Löf (2020), « Chinese control over African and global mining-past, present and future », https://doi.org/10.1007/s13563-020-00233-4.
[6] Filmer, D. et al. (2020), « Learning-adjusted years of schooling (LAYS): Defining a new macro measure of education », Economics of Education Review, vol. 77, p. 101971, https://doi.org/10.1016/j.econedurev.2020.101971.
[25] Fliess, B., E. Idsardi et R. Rossouw (2017), « Export controls and competitiveness in African mining and minerals processing industries », OECD Trade Policy Papers, n° 204, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/1fddd828-en.
[3] FMI (2023), World Economic Outlook, https://www.imf.org/en/Publications/WEO (consulté le 27 novembre 2023).
[82] FONEA (s.d.), Financement et Gouvernance, https://www.fonea.cg/Gouvernance.
[71] Gabon Review (2022), « E3MG : 104 étudiants en 4 promotions d’ingénieurs et techniciens de 2016 à 2021 », https://www.gabonreview.com/e3mg-104-etudiants-en-4-promotions-dingenieurs-et-techniciens-de-2016-a-2021/#:~:text=L%27%C3%89cole%20des%20mines%20et,le%20pays%20et%20au%2Ddel%C3%A0.
[54] GEF/PNUE (2022), Plan d’action national pour l’exploitation minière artisanale et à petite échelle de l’or au Tchad, https://minamataconvention.org/sites/default/files/documents/national_action_plan/Chad-ASGM-NAP-2022-FR.pdf.
[44] Glencore (2024), Zinc, https://www.glencore.ch/fr/was-wir-tun/metalle-und-mineralien/zink (consulté le 15 février 2024).
[39] Goltz, J. et P. Barnwal (2019), « Mines: The local wealth and health effects of mineral mining in developing countries », Journal of Development Economics, https://doi.org/10.1016/j.jdeveco.2018.05.005.
[57] Gourdon, J., H. Kinda et H. Lapeyronie (2024), Vers une exploitation minière responsable en Afrique : quels enjeux pour les pays producteurs de minerais critiques ?, https://www.cairn.info/l-economie-africaine-2024--9782348081903-page-59.htm?contenu=article.
[72] Hako, N. (2023), « DRC : Supporting sustainable skills development for Youth Day », ESI Africa, https://www.esi-africa.com/business-and-markets/drc-supporting-sustainable-skills-development-for-youth-day/.
[16] Hendriwardani, M. et I. Ramdoo (2022), Critical Minerals : A Primer, https://www.iisd.org/publications/brief/critical-minerals-primer.
[32] IGF (2021), L’impact des nouvelles technologies minières sur l’approvisionnement local en République démocratique du Congo, Institut International du Développement Durable, https://www.iisd.org/system/files/2021-12/impact-new-mining-technologies-democratic-republic-congo-fr.pdf.
[51] IGF/IISD (2019), New Tech, New Deal, Institut International du Développement Durable, https://www.iisd.org/system/files/publications/new-tech-new-deal-technology.pdf?q=sites/default/files/publications/new-tech-new-deal-technology.pdf.
[1] ILOSTAT (2023), Estimations Modélisées de l’OIT, https://ilostat.ilo.org/fr/ (consulté le 27 novembre 2023).
[49] IPIS/USAID (2022), Analysis of the interactive map of artisanal mining areas in eastern Democratic Republic of Congo, https://ipisresearch.be/wp-content/uploads/2022/12/20221129_ILRG_IPIS_AnalysisMapASM.pdf.
[46] ISE (2024), Prix, occurrence, extraction et utilisation du tantale, https://fr.institut-seltene-erden.de/seltene-erden-und-metalle/strategische-metalle-2/tantal/#:~:text=Le%20proc%C3%A9d%C3%A9%20utilis%C3%A9%20techniquement%20aujourd,d’acide%20fluorhydrique%20et%20sulfurique.
[41] Jaillon, A. et G. De Brier (2019), Cartographie des sites miniers artisanaux dans l’ouest de la Centrafrique, https://www.land-links.org/wp-content/uploads/2020/04/AMPR-IPIS-ASM-Mapping-in-Western-CAR-English-Final.pdf.
[87] Johansson de Silva, S., T. Strauss et N. Morisho (2019), Projet Pilote de Mutoshi, https://www.trafigura.com/media/ti5maysy/2019_trafigura_the_mutoshi-pilot_project_french.pdf.
[81] Korinek, J. (2014), Export Restrictions on Raw Materials: Experience with Alternative Policies in Botswana, Éditions OCDE, Paris, doi:10.1787/5jzb6v86kz32-en.
[33] Korinek, J. et I. Ramdoo (2017), « Local content policies in mineral-exporting countries », Documents de travail de l’OCDE sur la politique commerciale, n° 209, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/4b9b2617-en.
[48] Le Bec, C. (2012), « Dossier mines : l’africanisation est en marche », Jeuneafrique, https://www.jeuneafrique.com/29274/economie-entreprises/dossier-mines-l-africanisation-est-en-marche/.
[62] McMahon, G., S. Banerjee et Z. Romo (2016), L’exploitation minière peut constituer une opportunité de transformation pour l’Afrique subsaharienne, https://www.proparco.fr/fr/article/lexploitation-miniere-peut-constituer-une-opportunite-de-transformation-pour-lafrique#:~:text=L’%C3%A9lectricit%C3%A9%20repr%C3%A9sente%20g%C3%A9n%C3%A9ralement%20entre,elle%20recourt%20au%20r%C3%A9seau%20national.
[42] McQuilken, J. et al. (2024), The 2023 State of the Artisanal and Small-Scale Mining (ASM) Sector, https://www.delvedatabase.org/resources/2023-state-of-the-artisanal-and-small-scale-mining-sector?_gl=1*1jgp7hx*_ga*OTQzNTY5NjMwLjE3MDkwNTQ0MTA.*_ga_03THTD2TV9*MTcxMTExMDY1My4xNC4wLjE3MTExMTA2NTMuMC4wLjA.
[56] Meißner, S. (2021), The Impact of Metal Mining on Global Water Stress and Regional Carrying Capacities — A GIS-Based Water Impact Assessment, https://doi.org/10.3390/resources10120120.
[30] Mejía, J. et E. Aliakbari (2023), Annual Survey of Mining Companies 2022, https://www.fraserinstitute.org/studies/annual-survey-of-mining-companies-2022.
[59] Mining Qualifications Authority (2018), Research Study Probing the Green Skills That Can Be Prioritised in the Mining and Minerals Sector, https://mqa.org.za/wp-content/uploads/2021/08/MQA-Green-Skills-Study-Findings-Report-November-2018_0.pdf.
[64] Mining Review Africa (2021), Kamoa Copper to Receive Clean and Reliable Renewable Hydropower, https://www.miningreview.com/base-metals/kamoa-copper-to-receive-clean-and-reliable-renewable-hydropower/.
[10] Morsy, H. et A. Mukasa (2019), « Youth jobs, skill and educational mismatches in Africa », Working Paper Series, No. 326, African Development Bank Group, Abidjan, https://www.afdb.org/sites/default/files/documents/publications/wps_no_326_youth_jobs_skill_and_educational_mismatches_in_africa_f1.pdf.
[77] Mutemeri, N. et al. (2023), 2023 State of the Artisanal and Small-Scale Mining Sector, https://www.delvedatabase.org/uploads/resources/Delve-2023-State-of-the-Sector-Report-Launch-COMP.pdf.
[53] Nunfam, V. et al. (2019), Climate Change and Occupational Heat Stress Risks and Adaptation Strategies of Mining Workers: Perspectives of Supervisors and other Stakeholders in Ghana, https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30458350/.
[68] Nzaou, J. (2020), Potentiel de partenariats pour les compétences et la migration en République du Congo, https://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---ed_emp/---ifp_skills/documents/genericdocument/wcms_747714.pdf.
[35] OCDE (2019), Interconnected Supply Chains: A Comprehensive Look at Due Diligence Challenges and Opportunities Sourcing Cobalt and Copper from the Democratic Republic of the Congo, https://mneguidelines.oecd.org/Interconnected-supply-chains-a-comprehensive-look-at-due-diligence-challenges-and-opportunities-sourcing-cobalt-and-copper-from-the-DRC.pdf.
[94] OECD (2016), Stratégies collaboratives pour la création de valeur partagée au niveau du pays : Cadre pour les projets extractifs, Les outils de l’OCDE pour le développement, Éditions de l’OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264259409-fr.
[88] OCDE (2016), Guide OCDE sur le devoir de diligence pour des chaînes d’approvisionnement responsables en minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque : Troisième édition, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264253520-fr.
[61] Odoh, C. et al. (2019), « Status, progress and challenges of phytoremediation - An African scenario », Journal of Environmental Management, https://doi.org/10.1016/j.jenvman.2019.02.090.
[22] Östensson, O. et A. Roe (2017), Sustainable Mining : How Good Practices in the Mining Sector Contribute to More and Better Jobs, https://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---ed_emp/---emp_ent/---multi/documents/publication/wcms_592317.pdf.
[74] PACT (2024), In DRC, Pact and private-sector partners help thousands of artisanal miners to improve health, safety and legal compliance, https://www.pactworld.org/blog/drc-pact-and-private-sector-partners-help-thousands-artisanal-miners-improve-health-safety-and.
[90] PACT (2022), With Pact’s Support, Mineral Tracing in Burundi Goes Digital, https://www.pactworld.org/blog/pact%E2%80%99s-support-mineral-tracing-burundi-goes-digital.
[69] PACT (2020), Pact’s Children Out of Mining program in Lualaba & Haut-Lomani Provinces of DRC, https://www.pactworld.org/library/pacts-children-out-mining-program-lualaba-haut-lomani-provinces-drc.
[84] PNUD (2023), UNDP, the European Union and the Organisation of African, Caribbean and Pacific States Renew Partnership on Development Minerals Management, https://www.undp.org/european-union/news/undp-european-union-and-organisation-african-caribbean-and-pacific-states-renew-partnership-development-minerals-management.
[27] Radley, B. (2023), « African countries lost control to foreign mining companies – the 3 steps that allowed this to happen », The Conversation, https://theconversation.com/african-countries-lost-control-to-foreign-mining-companies-the-3-steps-that-allowed-this-to-happen-218437.
[86] Ramdoo, I. (2016), Local content policies in mineral-rich countries, https://ecdpm.org/application/files/5616/5546/8847/ECDPM-Discussion-Paper-193-Local-Content-Policies-Mineral-Rich-Countries-2016.pdf.
[15] Reichl, C. et M. Schatz (2023), World Mining Data 2023, https://www.world-mining-data.info/wmd/downloads/PDF/WMD2023.pdf.
[14] Romel Touka, J. (2015), Le secteur minier en Afrique centrale, https://unctad.org/system/files/non-official-document/Atelier%20Lancement%20Tchad%20-%20Jules%20Rommel%20Touka%20-%2025%20nov%202015.pdf.
[75] Royaume de Belgique (2022), L’exploitation minière durable en Afrique centrale est possible, https://diplomatie.belgium.be/fr/politique/themes-politiques/sous-la-loupe/lexploitation-miniere-durable-en-afrique-centrale-est-possible.
[47] Rubbers, B. (2020), Mining Boom, Labour Market Segmentation and Social Inequality in the Congolese Copperbelt, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7687087/.
[50] Rupprecht, S. (2017), Bench mining utilizing manual labour and mechanized equipment – a proposed mining method for artisanal small-scale mining in Central Africa, http://www.scielo.org.za/scielo.php?pid=S2225-62532017000100009&script=sci_abstract.
[40] Rupprecht, S. (2015), « Needs Analysis for Capacity Building of Artisanal Miners in Central Africa », https://www.saimm.co.za/Conferences/BM2015/045-Rupprecht.pdf.
[89] Shumsky, S. (2020), Mutoshi Cobalt Pilot Project, DRC: Transforming ASM for Increased Productivity, Safer Working Condiitons, and Fairer Female Earnings, https://www.delvedatabase.org/uploads/resources/2020-SoS_OHS-2_Mutoshi-Cobalt.pdf.
[73] Stocklin-Weinberg, R., M. Veiga et B. Marshall (2019), Training artisanal miners: A proposed framework with performance evaluation indicators, https://doi.org/10.1016/j.scitotenv.2019.01.113.
[45] The Raw Material Outlook (2021), Raw Material Outlook Platform, https://www.rawmaterialoutlook.org/zinc#:~:text=Zinc%20is%20a%20critical%20metal,beneficial%20physical%20and%20mechanical%20properties.
[26] UA (2009), Vision du Régime Minier de l’Afrique, https://au.int/sites/default/files/documents/30995-doc-africaminingvisionfrench.pdf.
[70] UE (2013), École des Mines et de la Métallurgie de Moanda, https://single-market-economy.ec.europa.eu/sectors/raw-materials/eip/raw-materials-commitment/ecole-des-mines-et-de-la-metallurgie-de-moanda_en.
[8] UNESCO (2023), World Inequality Database on Education, https://www.education-inequalities.org/ (consulté le 27 novembre 2023).
[60] UNESCO (2019), UNESCO Regional Office for Eastern Africa, Annual report 2019: Exploring digital opportunities, https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000388768?posInSet=1&queryId=N-EXPLORE-cc70591c-44e9-487d-8364-485d91abab9d.
[5] UNESCO Institute for Statistics (2023), UIS Stat, http://data.uis.unesco.org/ (consulté le 27 novembre 2023).
[9] USAID/DHS (2023), Programme d’enquêtes démographiques et de santé, https://dhsprogram.com/ (consulté le 27 novembre 2023).
[55] USAID/SWP (2022), Democratic Republic of the Congo Water Resources Profile Overview, https://winrock.org/wp-content/uploads/2021/08/DRC_Country_Profile_Final.pdf.
[28] Wagner, J. (2023), « Gécamines, Kibali Gold Mine, Kamoa… : les miniers congolais en tête des champions d’Afrique centrale », Jeuneafrique, https://www.jeuneafrique.com/1425213/economie-entreprises/gecamines-kibali-gold-mine-kamoa-les-miniers-congolais-en-tete-des-champions-dafrique-centrale/.
[29] Weng, L. et al. (2015), « Asian investment at artisanal and small-scale mines in rural Cameroon », https://doi.org/10.1016/j.exis.2014.07.011.
[67] Werquin, P. et S. Foka (2020), Étude exploratoire sur le potentiel de partenariats pour les compétences et la migration en Afrique centrale, https://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---ed_emp/---ifp_skills/documents/genericdocument/wcms_747713.pdf.
Notes
← 1. Près des 2/3 de la production minière totale de l’Afrique est contrôlée par deux multinationales : Glencore (Suisse) et Anglo American (Afrique du Sud). La part de la production minière africaine contrôlée par la Chine est d’environ 28 % pour le cuivre, 82 % pour la bauxite, 41 % pour le cobalt et 40 % pour l’uranium (Ericsson, Löf et Löf, 2020[92]).
← 2. Calculs des auteurs basés sur (Banque mondiale, 2024[93]).