En 2020, les Pays‑Bas ont accueilli 121 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris changements de statut et libre circulation), soit ‑21 % par rapport à 2019. Ce chiffre comprend 61.9 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 12.2 % de travailleurs immigrés, 21.4 % de membres de famille (y compris les accompagnants) et 4.4 % de migrants humanitaires. Environ 12 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur. Par ailleurs, 390 000 détachements de travailleurs en provenance du reste de l’UE ont été enregistrés en 2020, en hausse de 78 % par rapport à 2019. Ces travailleurs détachés sont en général titulaires de contrats de courte durée.
La Pologne, la Roumanie et l’Allemagne étaient les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2020. Parmi les 15 premiers pays d’origine, la Syrie a enregistré la plus forte hausse (69) et l’Inde la plus forte baisse (‑6 400) en termes de flux d’entrées aux Pays-Bas par rapport à l’année précédente.
En 2021, le nombre de primo-demandeurs d’asile a augmenté de 81 %, pour s’établir à 25 000. La majorité des demandeurs viennent de Syrie (8 400), d’Afghanistan (3 000) et du Yémen (1 200). La plus forte hausse depuis 2020 concerne les ressortissants syriens (4 300) et le recul le plus marqué les ressortissants du Nigéria (‑200). Sur les 17 000 décisions prises en 2021, 73 % étaient positives.
La loi sur l’emploi des étrangers a été modifiée en juillet 2021 pour assouplir les politiques du marché du travail en vigueur aux Pays-Bas et ainsi mieux faire face aux incertitudes à venir. L’une des mesures porte création d’un permis de travail d’une durée maximale de validité de trois ans. D’autres proposent de consolider la position du salarié (par exemple, obligations concernant le versement mensuel du salaire et le paiement par virement bancaire). Ces modifications sont entrées en vigueur le 1er juillet 2022.
Au début de 2021, un nouveau régime de résidence est entré en vigueur, sous la forme d’un programme pilote de quatre ans dans un premier temps. Il fait suite à l’annonce par le ministère des Migrations, en juillet 2019, de la mise en place d’un dispositif de ce type pour les travailleurs essentiels des start-ups créées aux Pays-Bas. La nouvelle réglementation autorise les jeunes entreprises innovantes à embaucher des immigrés originaires de pays tiers hautement qualifiés et essentiels à leur développement. Les salariés des start-ups attirés par ce dispositif doivent satisfaire à un critère de niveau de salaire inférieur à celui qui est appliqué aux immigrés hautement qualifiés ; en outre, ils doivent également se voir attribuer une petite part (minimum de 1 %) dans la société. Une start-up peut attirer un maximum de cinq salariés dans le cadre de ce nouveau régime.
Face à la crise du COVID‑19, plusieurs mesures ont été prises en 2020 pour aider les immigrés hautement qualifiés. Les employeurs qui se sont temporairement retrouvés dans l’incapacité de respecter le critère de niveau de salaire n’ont pas été sanctionnés et cette situation a été sans conséquence pour le permis de séjour du salarié. Les travailleurs indépendants, même titulaires d’un permis de séjour non permanent, peuvent aussi bénéficier des mesures d’aide aux entrepreneurs, bien que cela soit contraire aux conditions de leur permis de séjour.
La crise a aggravé la situation déjà défavorable d’un grand nombre de travailleurs de l’Union européenne aux Pays-Bas au regard du logement et de la dépendance à l’égard de leur employeur. En 2020 et 2021, le gouvernement a mis en place un budget de EUR 100 millions pour le logement des catégories de population vulnérables, dont les travailleurs immigrés. Des mesures ont également été prises pour aider les étudiants en mobilité internationale. Tout retard pris dans leurs études à cause de l’épidémie de COVID‑19 serait sans conséquences pour leur permis de séjour. Des mesures spécifiques ont en outre été prises pour autoriser les inscriptions à un programme d’études avec un test de langue en ligne ou l’utilisation de ce test dans le cadre de la demande de visa.
Aux termes de l’accord de retrait du Royaume‑Uni de l’Union européenne, les ressortissants britanniques et les membres de leur famille qui résidaient légalement aux Pays-Bas avant le 1er janvier 2021 ont eu jusqu’au 30 juin 2021 (délai ensuite repoussé au 1er octobre 2021) pour déposer une demande de permis de séjour. Ils peuvent avoir droit à un permis de séjour temporaire (valide 5 ans) ou permanent (valide 10 ans) en fonction de leur période de résidence aux Pays-Bas.
Le Taïpei chinois, l’Uruguay et le Japon ont rejoint le programme de vacances-travail en 2020. Les ressortissants de ces pays âgés de 18 à 30 ans peuvent résider aux Pays-Bas à titre temporaire dans le cadre du programme d’échange culturel.
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