Perspectives économiques de l'OCDE, Volume 2019 Numéro 2

Finlande

La croissance du PIB devrait continuer à ralentir pour s'établir aux alentours de 1 %. Les exportations devraient s'affaiblir, essentiellement sous l'effet de la dégradation de l'environnement mondial, et la croissance de l'investissement en logements, caractérisée récemment par un rythme rapide, fléchira. Malgré une forte baisse des création d'emplois, le taux de chômage devrait rester inchangé du fait de la stagnation de la population active.

L'orientation de la politique budgétaire est actuellement neutre, mais deviendra à juste titre expansionniste en 2020, le déficit budgétaire se creusant à 1 ½ pour cent du PIB en 2020-21. Il est essentiel de promouvoir l'emploi en renforçant les incitations à travailler, en particulier pour les seniors et les jeunes femmes, et de poursuivre les réformes visant à relancer la productivité, pour stimuler la croissance et améliorer la situation des finances publiques.

La croissance ralentit

La croissance économique a fléchi à 1.2 % (en glissement annuel) à la mi-2019, sous l'effet d'un tassement de la consommation privée ainsi que de l'investissement en logements et des entreprises. Tant la confiance des consommateurs que celle des entreprises ont pâti de la dégradation des perspectives de l'économie mondiale et du retournement du marché du travail – le taux de chômage a recommencé à augmenter alors qu'il diminuait régulièrement depuis 2016. La chute du nombre de permis de construire délivrés laisse augurer un nouveau recul de l'investissement résidentiel à partir de niveaux quasiment records. La croissance des exportations, dynamique en début d'année en raison d'importantes livraisons ponctuelles de navires, est maintenant freinée par l'atonie de la croissance des principaux marchés d'exportation. L'inflation s'accélère car le resserrement du marché du travail tire les salaires vers le haut.

Croissance de l'emploi et croissance de l'investissement: Finlande

1. Pourcentage de variation en glissement annuel des flux cumulés sur 3 mois.

Source : Base de données des Perspectives économiques de l'OCDE, n° 106 ; et Centre national des statistiques (Tilastokeskus) de Finlande.

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Finlande : Demande, production et prix

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Il faut prendre des mesures pour stimuler l'emploi et la productivité

Le déficit budgétaire primaire sous-jacent devrait augmenter de 0.8 point de PIB d'ici à 2021, surtout en raison de la hausse des dépenses de consommation et des transferts des administrations publiques. Le gouvernement entend rétablir l'équilibre budgétaire en 2023, ce qui nécessitera un assainissement représentant 1.2 point de PIB de 2020 à 2023. Cet objectif devrait être en partie atteint grâce à une hausse du taux d'emploi de 72.4 % actuellement à 75 % en 2023, ce qui le rapprocherait de la moyenne des autres pays nordiques. L'infériorité du taux d'emploi en Finlande tient dans une large mesure au taux d'activité plus faible des seniors et des jeunes femmes. Pour rehausser le taux d'emploi des premiers, il est crucial de supprimer les voies d'accès anticipé à la retraite, notamment le dispositif d'indemnisation prolongée du chômage (qualifié de « tunnel du chômage ») et les conditions préférentielles d'obtention des prestations d'invalidité. On pourrait par ailleurs renforcer la présence des jeunes femmes sur le marché du travail en réduisant l'allocation de garde d'enfant à domicile et en facilitant l'accès à des structures d'accueil des jeunes enfants de qualité.

La croissance de la productivité reste faible et ne s'est pas redressée aussi vite que lors des précédentes reprises. Il serait possible de la stimuler en réduisant les obstacles à la concurrence sur les marchés de produits dans certains secteurs, notamment les transports et le commerce de détail, en augmentant le financement des jeunes entreprises pour qu'elles contribuent davantage aux activités de de recherche-développement (R-D) et d'innovation, et en levant les obstacles superflus à la croissance des jeunes pousses (start-ups).

La croissance devrait fléchir

Freinée par le ralentissement des exportations et de l'investissement résidentiel, l'expansion économique devrait devenir inférieure à 1 % en 2021. La croissance de la consommation privée se modérera également, du fait de la progression moins rapide de l'emploi. Le taux de chômage devrait rester aux alentours de son niveau actuel, mais l'inflation devrait augmenter légèrement du fait de la hausse du coût du travail. Le principal risque à la baisse qui entoure ces perspectives réside dans un fléchissement de l'activité plus marqué que prévu en Allemagne, principal marché d'exportation de la Finlande, qui serait préjudiciable aux exportations et à l'investissement des entreprises. Il existe aussi un risque que les hausses de salaires soient trop fortes pour que puisse être préservée la compétitivité-coûts de la Finlande, ce qui réduirait encore la croissance. Cela dit, une atténuation des tensions commerciales et une reprise économique plus rapides que prévu dans les pays de la zone euro pourraient déboucher sur une divergence inattendue à la hausse par rapport aux prévisions.