Le déficit budgétaire s’est creusé en 2019 du fait d’un important allégement ponctuel de la fiscalité des entreprises, mais devrait ensuite refluer à 2.1 % du PIB en 2021. Les mesures destinées à alléger la charge fiscale des ménages et des entreprises et la hausse des prestations liées à l’exercice d’un emploi viendront à point nommé soutenir l’activité économique, mais aussi renforcer les incitations à travailler et dynamiser les performances économiques. La dette publique demeurera toutefois à un niveau historiquement élevé. La réduction du déficit public dépendant en partie de la baisse des charges d’intérêt de la dette qui pourrait ne pas durer, il faudra réduire encore les dépenses, notamment certaines dépenses sociales, pour faire baisser le ratio dette publique/PIB à moyen terme.
Le programme de réformes structurelles en cours contribue à améliorer l’inclusivité, les compétences et la qualité de l’emploi. La mise en œuvre des réformes du marché du travail adoptées en 2017 et la réforme de l’assurance chômage contribuent à mieux aligner l’évolution des salaires sur celle de la productivité au niveau des entreprises et favorisent les embauches en contrat à durée indéterminée. De même, la refonte du système de formation professionnelle et l’importance accrue donnée à l’apprentissage permettent d’améliorer les compétences et d’assurer une meilleure adéquation entre l’offre et la demande d’emplois. Les mesures prises en faveur des entreprises (loi PACTE) facilitent également l’entrée des entreprises sur le marché et leur développement. Pourtant, la mobilité sociale reste faible et les taux d’emploi de nombreux groupes défavorisés sont médiocres. De nouvelles mesures devraient être prises pour faciliter l’insertion des jeunes peu qualifiés et améliorer l’accès à un système d’éducation préscolaire de qualité d’une part, et de la mobilité sociale d’autre part. La fusion de certains programmes sociaux et des prestations liées à l’exercice d’un emploi – en prenant en compte les aides au logement et l’accès à un logement social dans les ressources des ménages – augmenterait les incitations à travailler et l’inclusivité. Enfin, continuer à favoriser la concurrence dans certains secteurs de services et à lever les obstacles au développement des entreprises permettraient de renforcer la croissance de l’emploi et de la productivité.
Des efforts supplémentaires de réduction des dépenses inefficientes et non prioritaires seront primordiaux pour inscrire la dette publique sur une trajectoire fermement orientée à la baisse. La mise en œuvre rapide du projet de réforme des retraites pourrait renforcer l’équité et la mobilité tout en incitant davantage les actifs à repousser leur départ en retraite. Le développement de l’offre de formation en direction des seniors, allié à des mesures pour limiter les discriminations dans l’emploi, permettrait de renforcer l’efficacité de cette réforme. Le recours effectif à des examens ciblés des dépenses publiques sera particulièrement déterminant pour réduire les chevauchements de compétences entre collectivités territoriales et identifier les domaines dans lesquels il est possible de rationaliser l’administration publique. Enfin, une revue systématique des dépenses fiscales et des impôts générant peu de recettes, qui tiendrait compte de leur intérêt pour les ménages modestes, favoriserait aussi l’activité économique et une meilleure redistribution via la structure fiscale.