La politique monétaire est expansionniste depuis la crise financière mondiale, et le taux de référence utilisé pour la conduite de la politique monétaire est négatif depuis 2015 et se situe aux alentours de ‑0.75 %. Cette faiblesse des taux pèse sur les marges d'intérêt nettes des banques ainsi que sur les rendements des caisses de pension et des sociétés d'assurance-vie. Une partie des dépôts à vue auprès de la banque centrale sont exemptés de l'application de taux négatifs, ce qui allège la charge pesant sur le secteur bancaire ; le seuil a été relevé en novembre. La baisse des rendements entraîne également une plus forte exposition des établissements financiers au secteur immobilier. Les prix des logements continuent d'augmenter plus rapidement que les loyers et les revenus, et le crédit hypothécaire a rebondi. Malgré le récent durcissement des dispositions d'autorégulation des banques en matière de quotité de financement (ratio prêt/valeur du bien) maximale, il est nécessaire de mettre en place un cadre formel fixant des limites de prêt, qui devrait être appliqué selon le principe « se conformer ou s'expliquer ».
En 2020, la politique budgétaire expansionniste va réduire l'excédent budgétaire, dans la mesure où la réforme de l'impôt sur les sociétés va se traduire par une diminution des recettes fiscales. Le bas niveau de la dette publique offre des marges de manœuvre budgétaires pour stimuler l'économie en cas de besoin. Néanmoins, le vieillissement démographique va exercer des tensions sur les dépenses de retraite et de santé à moyen terme. Harmoniser l'âge légal de la retraite à 65 ans pour les deux sexes, puis le porter progressivement à 67 ans, et enfin l’indexer sur l’espérance de vie serait bénéfique pour le système de retraite, ainsi que pour la croissance et les revenus. Accroître le poids de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) dans la structure fiscale tout en allégeant celui de l'impôt sur le revenu des personnes physiques permettrait de réduire l'impact du vieillissement démographique sur les recettes publiques. La baisse d'impôt sur le revenu prévue pour les deuxièmes apporteurs de revenu réduira les contre‑incitations au travail.
Les pénuries de compétences s'accentuent, notamment dans les domaines liés à l'informatique, entravant l'expansion des entreprises et l'absorption des nouvelles technologies. Assouplir les procédures d'immigration pour les personnes originaires de pays non membres de l'Union européenne (UE) atténuerait les pénuries de compétences. Promouvoir les formations scientifiques et techniques, en particulier chez les femmes, permettrait aussi d'accroître l'offre à moyen terme. La requalification et l'amélioration des compétences peuvent réduire ces phénomènes de pénurie et permettre d'éviter que des travailleurs ne soient laissés pour compte dans le cadre de la transformation numérique.