Après avoir vécu l’un des confinements les plus stricts du monde et enregistré la plus forte contraction de PIB de toutes les économies du G20 au deuxième trimestre 2020, l’économie indienne se redresse mais de manière plutôt hésitante. Si l’agriculture a bénéficié de conditions météorologiques favorables, l’industrie manufacturière et les services sont pénalisés par les mesures d’endiguement encore en place et par l’incertitude. D’importantes difficultés sociales persistent, et la baisse du taux de chômage doit être interprétée au regard d’un taux d’activité qui recule. En raison des perturbations dans les chaînes d'approvisionnement, l’inflation dépasse la fourchette cible. Le PIB devrait se contracter de 10 % pour l’exercice 2020‑21 en raison de l’atonie de la consommation des ménages et de la faible réaction de l’investissement à l’assouplissement des conditions monétaires. Malgré un rebond estimé respectivement à quelque 8 % et 5 % pour les exercices 2021‑22 et 2022‑23, dû à des effets de base et au retour de la confiance, la perte de PIB sera considérable.
La pandémie de COVID‑19 exacerbe les vulnérabilités préexistantes liées à la pauvreté, au poids de l’économie informelle, à la dégradation de l’environnement et à l’indigence des perspectives d’emploi. Pour développer la résilience, les autorités ont riposté à l’aide de trois dispositifs de relance, mais des mesures budgétaires complémentaires sont indispensables pour atténuer les effets négatifs de la crise sanitaire sur l’activité, ainsi qu’un plan crédible d’assainissement à moyen terme des finances publiques. L’effort de réforme s’est poursuivi, notamment dans les domaines de l’agriculture et de l’emploi. Toutefois, les mauvais résultats des banques publiques, le poids d’une réglementation omniprésente et la sous-dotation en effectifs du système judiciaire font obstacle à une juste répartition des ressources nécessaires à une croissance inclusive.