Dans notre monde complexe et interconnecté, les gouvernements, les citoyens, les entreprises et la société civile prennent de plus en plus conscience qu’ils ne pourront pas relever les défis mondiaux d’aujourd’hui et de demain en agissant seuls. Qu’il s’agisse de combattre des pandémies, de développer des vaccins ou de lutter contre le changement climatique, la perte de biodiversité, l’acidification des océans, la corruption ou la fraude fiscale, les organisations internationales (OI) jouent un rôle primordial pour soutenir les autorités nationales dans de nombreux domaines. Elles constituent des espaces cruciaux pour partager des expériences, forger des approches communes et élaborer des instruments conjoints, contribuant ainsi à l’élaboration de règles fondées sur des éléments probants à l’échelon tant national qu’international. Elles sont la clé de voûte d’une coopération et d’une gouvernance efficaces à l’échelle mondiale.
Toutefois, à l’heure où une action commune s’impose dans l’urgence, le système multilatéral révèle ses failles et ses faiblesses, et la pression monte sur les organisations internationales. Leur recherche du consensus, leur démarche fondée sur l’expertise et l’attention portée aux besoins de leurs membres peuvent les faire apparaître bureaucratiques, lentes et distantes aux yeux de nombreux citoyens. De plus, le renforcement de la méfiance à l’encontre des institutions publiques alimente un scepticisme quant à l’efficacité de notre système international fondé sur des règles. On exige actuellement des pays qu’ils renforcent leurs systèmes démocratiques, leurs processus normatifs et leur gouvernance afin de servir au mieux la population, et les organisations internationales sont contraintes, elles aussi, de réfléchir à leur efficacité et à leur impact. Le Partenariat pour l’Efficacité des Instruments Internationaux (Partenariat des OI) reconnaissent ces failles, réelles ou perçues, dans l’architecture de la gouvernance mondiale. Depuis 2014, pas moins de 50 OI s’emploient ensemble à mieux comprendre les grands défis à relever et les critiques qui leur sont adressées, et à en tenir compte. Depuis huit ans, les organisations membres de ce Partenariat mènent des travaux d’analyse exhaustifs et détaillés dans le cadre desquels elles mettent en commun leurs constatations et leurs expériences afin d’améliorer les instruments internationaux.
Le Recueil de pratiques des organisations internationales : au service d’instruments internationaux plus efficaces rassemble les enseignements receuillis par ces OI. Il est le fruit d’un dialogue entre les secrétariats des OI concernées, les membres de l’OCDE et d’éminents experts universitaires. Tout en tenant compte des différences qui existent entre les mandats et les pratiques normatives des différentes organisations internationales, ce Recueil démêle l’écheveau des règles mondiales afin de dresser un état des lieux du paysage international actuel, et il explicite les conditions fondamentales à réunir au service d’instruments internationaux plus efficaces, plus efficients et plus transparents. En dernière analyse, ce Recueil des OI est utile à plusieurs égards à la communauté internationale : il fournit des éléments pour repenser l’activité normative internationale, il incite, plus largement, le système multilatéral à s’ouvrir à davantage de membres et de parties prenantes, et il favorise plus de transparence et de réactivité face à leurs besoins et à leurs priorités. Il devrait amener les OI à remplir leur mandat avec plus d’efficacité et d’efficience au profit de leurs membres et, au bout du compte, des citoyens. Nous espérons qu’il sera utile à tous ceux qui souhaitent unir leurs efforts afin de créer les biens publics dont nous avons besoin pour un futur résiliant.
Mathias Cormann,
Secrétaire-General,
Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
Monique Eloit,
Directeur General,
Organisation mondiale de la santé animale (OIE)
Anna Joubin-Bret,
Secrétaire,
Commssion des Nations Unies pour le droit commercial international (CNUDCI)
Fransisco Lima Mena,
Secrétaire-General,
Secrétariat pour l'intégration économique de l'Amérique centrale (SIECA)
Kunio Mikuriya,
Directeur General,
Organisation Mondiale des Douanes (WCO-OMD)
Martin Milton,
Directeur,
Bureau International des Poids et Mesures (BIPM)
Sergio Mujica,
Secrétaire General,
Organisation Internationale de Normalisation (ISO)