Comme l'inflation a été plus faible que prévu, la banque centrale a, à juste titre, mis fin au durcissement de sa politique, amorcé à la fin de 2018. La politique monétaire devrait rester accommodante avant un nouveau début de resserrement lent et progressif, à mesure que l'inflation se rapprochera de l'objectif de 3 %, que le sous-emploi de la main-d'œuvre diminuera et que la progression des salaires s'accélèrera.
La politique budgétaire est globalement adaptée, l'effort d'assainissement graduel étant conforme à la règle budgétaire. L'assainissement des finances publiques reposera sur une réduction du rythme d'augmentation des dépenses. Ce processus sera facilité par les améliorations récentes apportées au cadre budgétaire, avec la création d'un conseil budgétaire indépendant. La réforme fiscale prévue stimulera l'investissement, en simplifiant le code des impôts, en instaurant des modalités d'amortissement accéléré et en accélérant les remboursements de taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Il existe encore une marge pour augmenter les recettes publiques et faire en sorte que la structure fiscale devienne plus progressive et plus favorable à la croissance, en renforçant la fiscalité sur l'environnement, la propriété immobilière ou le revenu des personnes physiques tout en réduisant l'impôt sur les sociétés.
Pour que la croissance soit plus solide et mieux partagée, il faudra mettre en œuvre des réformes ambitieuses dans d'autres domaines. Un vaste programme de réformes, visant à renforcer l'environnement industriel et commercial en simplifiant les réglementations et les procédures d'attribution de licences, sera indispensable pour doper la croissance à moyen terme. Des investissements publics efficaces, notamment dans l'éducation et la formation, l'innovation et les infrastructures numériques et de transport, devraient favoriser les gains de productivité et rendre la croissance plus inclusive. Il est nécessaire d'améliorer les compétences en développant la formation tout au long de la vie et en renforçant les politiques actives du marché du travail, afin que les fruits de la transformation numérique soient plus largement partagés. La réforme des retraites en cours d'examen au Congrès devrait se traduire par une hausse des pensions actuellement versées par le pilier de solidarité financé sur fonds publics du système de retraite chilien, et par une augmentation des futures pensions découlant de la hausse des cotisations obligatoires versées sur des comptes individuels à gestion privée, tout en renforçant la concurrence entre administrateurs de fonds de pension. L'harmonisation de l'âge de la retraite des hommes et des femmes et son indexation sur l'espérance de vie amélioreraient encore la viabilité du système de retraite.