Les banques sont en train de réduire leurs taux de créances douteuses ou litigieuses, qui ont été ramenés à 44,7 % de l’encours total en décembre 2018. Les ventes aux enchères électroniques d'actifs servant de fournis en garantie et consécutives à des défaillances se multiplient, mais le nombre de saisies a également augmenté. Les autorités mettent en place des mesures simplifiées pour résoudre les défauts de paiement des ménages et des petites entreprises sur des prêts couverts par la garantie d’une résidence principale, chaque fois que leurs revenus, leurs actifs, leurs prêts et la valeur de leurs biens immobiliers sont inférieurs à des seuils quelque peu généreux.
Le salaire minimum légal a été revalorisé de 11 % pour être porté à 650 EUR par mois, tandis que le salaire minimum minoré applicable aux jeunes a été supprimé en février 2019. Grâce à ces mesures, le salaire minimum grec approche, en termes d’écart par rapport au salaire médian, le milieu de la distribution observée dans l’OCDE. Ces mesures contribueront à réduire la pauvreté dans l'emploi, mais elle risque d'encourager le travail informel et de ralentir les créations d'emplois, compte tenu de la faiblesse de la productivité.
L'excédent budgétaire primaire est resté supérieur aux objectifs à moyen terme, atteignant 4.2 % du PIB en 2018. Cette bonne performance est en partie imputable au dynamisme des recettes publiques, notamment à l'augmentation des recettes de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) prélevée sur les dépenses des touristes, et à la sous-utilisation des crédits ouverts en matière d'investissement. Le budget de 2019 maintient l'objectif d'un excédent budgétaire primaire de 3.5 % du PIB. Des risques pèsent néanmoins sur la gestion des dépenses, en raison d'arriérés de paiement et de tensions sur la masse salariale des administrations publiques, qui découlent principalement de décisions de justice. Les décisions annoncées récemment vont avoir pour effet de réduire les recettes fiscales, essentiellement du fait de l’abaissement de certains taux de TVA, et d’augmenter les dépenses, notamment de retraites, à partir de 2019. Dans le sillage de ces mesures, le gouvernement a annoncé son souhait de discuter, avec les partenaires européens, de l’opportunité d’abaisser, de 3.5 % de PIB à 2.5 % de PIB, l’objectif d’excédent primaire en 2020 et de recourir aux vastes réserves de liquidités qui ont été accumulées pour financer la différence. Les futures mesures budgétaires devraient porter en priorité sur les investissements dans les infrastructures et les compétences, la lutte contre la pauvreté et l'amélioration de l'efficacité et de la maîtrise des dépenses publiques. De telles mesures, couplées à de plus grandes avancées dans les réformes visant à renforcer l’administration du secteur public, à développer les mécanismes de médiation extra-judiciaire et à privatiser les actifs détenus par l’État dans le secteur énergétique, devraient permettre d’améliorer la compétitivité et de réduire les obstacles à l'expansion des entreprises, tout en contribuant à la réalisation des objectifs budgétaires à moyen terme.