Au Viet Nam, l’estimation du soutien aux producteurs (ESP) est négative et continue de reculer depuis 2019, avec une valeur moyenne de -12.4 % en 2021-23. L’ESP s’explique principalement par un soutien négatif des prix du marché (SPM), surtout pour les producteurs de caoutchouc, de thé et de volaille et, dans une moindre mesure, pour les producteurs de riz et de café. En revanche, les producteurs de maïs, de canne à sucre et de viande bovine bénéficient d’une protection douanière. Dans l’ensemble, le SPM négatif pour ces produits prévaut sur le SPM positif, de sorte que les prix à la production sont en moyenne inférieurs de plus de 10 % aux valeurs de référence internationales.
Les transferts budgétaires aux producteurs sont relativement faibles et s’inscrivent systématiquement dans le cadre de mesures à l’origine des pires distorsions sur la production et les échanges. Il s’agit notamment de paiements au titre de l’utilisation d’intrants variables, à savoir une exemption de redevances d’utilisation du service d’irrigation et des subventions à l’achat d’intrants dans le cadre du Programme de réduction durable de la pauvreté, qui vise à soutenir les producteurs dans les communes situées dans des zones isolées et montagneuses. Les pouvoirs publics soutiennent d’autre part la production de riz en garantissant aux riziculteurs une marge bénéficiaire moyenne de 30 %, maintenue par des achats destinés à la réserve stratégique nationale et par l’application de fourchettes de prix minimales et maximales.
L’estimation du soutien aux services d’intérêt général (ESSG) a chuté, passant de 2.2 % de la valeur de la production en 2000-02 à 1.7 % en 2021-23. Les dépenses en question sont principalement consacrées au développement et à l’entretien des infrastructures. Un tiers de leur montant est ainsi dédié à l’infrastructure hydraulique destinée à l’irrigation et à l’entretien de 3.8 millions ha de rizières. Les dépenses effectuées dans le cadre du Programme de réduction durable de la pauvreté soutiennent, à travers des formations destinées aux minorités ethniques, le développement des infrastructures, notamment des routes et des petits systèmes d’irrigation, ainsi que des systèmes de connaissances agricoles.
Le soutien total équivalait à -1.3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2021-23, un chiffre en baisse par rapport aux +2.4 % de 2000-02.