Depuis les années 1980, la Suisse mène des réformes progressives pour libéraliser les échanges agricoles, en conséquence de quoi le soutien à l’agriculture a connu une baisse modérée avant de se stabiliser au début des années 2010. Le soutien aux producteurs, exprimé en pourcentage des recettes agricoles brutes, s’est maintenu à 48 % en moyenne sur la période 2021-23 (soit plus de trois fois la moyenne OCDE). La structure de ce soutien a cependant changé, les paiements directs ayant remplacé une part importante du soutien des prix de marché (SPM).
Le SPM reste néanmoins la principale composante du soutien, découlant essentiellement de contingents tarifaires assortis de droits de douane hors contingent élevés. Il a ainsi représenté 41 % du soutien total aux producteurs au cours de la période 2021-23, contre 62 % en 2000-02. En 2021-23, les prix intérieurs ont été supérieurs aux prix mondiaux de 43 % en moyenne. Étant donné les forts écarts de prix, les transferts au titre d’un seul produit (TSP) représentent une part importante des recettes agricoles brutes dans le cas de nombreux produits, en particulier la volaille, les œufs et la viande porcine, tandis que le sucre bénéficie dʼun soutien budgétaire direct.
La Suisse verse à ses agriculteurs d’importants paiements directs, presque tous soumis à des critères dʼécoconditionnalité. La part de ces paiements dans le soutien total aux producteurs est passée de 38 % en 2000-02 à environ 60 % ces dernières années, à la suite de la réduction progressive du SPM. Le soutien direct a été réformé en 2014 en faveur d’un plus grand découplage. Aujourd’hui, il consiste principalement en des paiements à la surface sans lien avec des produits spécifiques, en des paiements visant à maintenir l’agriculture dans les régions défavorisées et en des paiements aux agriculteurs qui mettent volontairement en œuvre des mesures supplémentaires en matière de protection de l’environnement ou de bien-être animal.
Les dépenses que la Suisse consacre aux services d’intérêt général (estimation du soutien aux services d’intérêt général, ESSG) sont passées de moins de 6 % de la valeur de la production en 2000-02 à près de 9 % en 2021-23, ce qui est l’un des taux les plus élevés des pays étudiés dans le présent rapport. Près de la moitié de l’ESSG est destinée au système de connaissances et d’innovation agricoles.
L’estimation du soutien total (EST) à l’agriculture est passée de 2 % du produit intérieur brut (PIB) en 2000–02 à moins de 1 % en 2021-23.