Une administration proactive anticipe les besoins des individus pour y répondre rapidement, rendant les services publics plus accessibles, augmentant la satisfaction des usagers et allégeant les charges administratives. Pour transformer cette vision en réalité, les pays s'appuient sur une utilisation stratégique et digne de confiance de l’intelligence artificielle (IA), conforme à ce que promeuvent les Principes de l’OCDE sur l’IA et la Recommandation du Conseil sur l’intelligence artificielle.
Les pays de l’OCDE ont progressé, mettant davantage la gouvernance et l’utilisation de l’IA au service d’une prestation proactive des services publics et d'une amélioration des processus. La plupart de ceux qui ont répondu à l’enquête (29 sur 30, soit 97 %) sont dotés de stratégies, programmes ou plans qui contiennent des objectifs ou des activités concernant l'utilisation de l’IA dans le secteur public (graphique 9.4).
Par ailleurs, il est essentiel d’adhérer à un ensemble partagé de valeurs et de principes éthiques en matière de gestion des algorithmes lorsque l'on utilise l’IA dans le secteur public. L’enquête, qui repose sur les Principes de l’OCDE sur l’IA, révèle que les pays font appel à des instruments très différents pour garantir que les organismes publics gèrent et utilisent les algorithmes de manière éthique. Alors que 16 pays sur 30 (53 %) s’en remettent en la matière à des obligations formelles (ex. : lois, réglementations), 12 (40 %) ont recours à des instruments d'orientation tels que des lignes directrices, des normes ou des principes. Deux (7 %) des pays sondés ont indiqué n’être dotés d'aucun instrument (graphique 9.5).
Il existe des disparités entre pays en ce qui concerne la mise en œuvre et l’utilisation de l’IA. Vingt-trois des 30 pays sondés (77 %) ont déclaré avoir utilisé l’IA pour améliorer au moins une des trois catégories évaluées : processus internes du secteur public, conception et prestation des services publics et formulation des politiques publiques. Il ressort d’un examen par catégorie que 22 pays sur 30 (73 %) ont fait appel à l’IA pour améliorer les processus internes. À titre d’exemple, le Canada a eu recours à l’automatisation robotisée des processus pour rationaliser ses processus internes et pour que le flux des tâches des agents gagne en efficience. Le nombre de pays qui ont conçu des projets reposant sur l’IA pour la conception et la prestation de services publics est le même. Ainsi, en Finlande, AuroraAI oriente les usagers vers tel ou tel service public en fonction de leurs caractéristiques. En revanche, peu de pays (11 sur 30, soit 37 %) ont utilisé l’IA pour améliorer la formulation des politiques. C’est le cas de l’Estonie, qui emploie un système d'information reposant sur la télédétection semi-automatique pour géoréférencer les ressources forestières et améliorer les capacités dont elle dispose pour prendre des décisions en matière d’environnement. Seulement dix pays (33 %) font appel à l’IA pour réaliser des avancées dans les trois catégories simultanément. Sur l’ensemble des pays sondés, sept (23 %) ont indiqué n'avoir élaboré aucun projet faisant appel à l’IA dans les trois catégories évaluées (graphique 9.6).