Les recettes publiques sont l’ensemble des revenus perçus par les administrations publiques. Les principales sources de recettes des pays de l’OCDE sont généralement les impôts et les cotisations sociales, que complètent les revenus générés par les services fournis par l’État. Dans certains pays, une part substantielle des recettes peut provenir de sources non fiscales, comme les revenus des entreprises publiques ou les redevances perçues sur les ressources naturelles. La politique des recettes publiques est généralement conçue pour servir plusieurs objectifs, dont le plus fondamental est celui de financer les biens et services fournis à la population, comme les soins de santé et la défense. Elle sera également souvent pensée de manière à ne pas aggraver les inégalités, en prévoyant par exemple des impôts sur les salaires les plus élevés et sur les contribuables les plus aisés. Elle peut également être utilisée pour encourager les activités socialement bénéfiques (par des allègements fiscaux sur les activités de recherche et de développement par exemple) et décourager les plus nuisibles (par la taxation des émissions de carbone ou du tabac, entre autres). Dans certains cas, ces différents objectifs peuvent être contradictoires.
En 2021, les recettes des administrations publiques de la zone OCDE ont représenté en moyenne 38.8 % du PIB (graphique 10.1). Dans la plupart des pays de l’OCDE (25 sur 38), elles se situaient entre 30 % et 45 % du PIB. L’éventail est cependant large, ce pourcentage allant de 58.9 % en Norvège à 23.0 % au Mexique. Ces recettes sont dans l’ensemble restées très stables entre 2007 et 2019, se maintenant entre 35 % et 38 % du PIB (graphique 10.2). Elles ont accusé une légère hausse pendant la pandémie de COVID‑19, atteignant 38.2 % du PIB en 2020 et 38.8 % en 2021. Cette évolution ne traduit pas une augmentation des impôts au cours de cette période, mais plutôt une chute prononcée du PIB. En fait, la baisse des revenus et des bénéfices pendant la pandémie a entraîné une diminution du montant des impôts dus par de nombreux particuliers et entreprises. Les chiffres globaux masquent cependant des variations substantielles des recettes en pourcentage du PIB dans certains pays entre 2019 et 2020. Une diminution sensible a ainsi été observée en Grèce, et une augmentation appréciable au Mexique (OCDE, 2022).
Les recettes des administrations publiques par habitant varient considérablement au sein de l’OCDE (graphique 10.2). Ces différences sont en partie dues aux écarts de revenu par habitant entre les pays membres. Les trois pays où ces recettes sont les plus faibles (Chili, Colombie et Mexique) comptent également parmi les pays dont le revenu nominal par habitant est le plus bas. Les deux pays qui enregistrent les plus élevées (Luxembourg et Norvège) font également partie de ceux dont le revenu par habitant est le plus haut. Entre ces deux extrêmes, les différences tiennent également à des choix politiques. Les États-Unis, par exemple, qui figuraient au 5e rang des pays de l’OCDE pour le revenu par habitant en 2021, se sont classés au 16e rang pour les recettes publiques par habitant. Ce résultat est en partie lié à la décision d’établir des taux d’imposition relativement plus faibles et (ou) des bases d’imposition plus étroites que dans de nombreux autres pays de l’OCDE. Fait notable, la sortie de la pandémie de COVID-19 s’est accompagnée d’une augmentation des recettes par habitant, celles-ci étant été plus élevées en 2022 qu'en 2021 dans tous les pays pour lesquels des données sont disponibles. Entre 2021 et 2022, leur hausse réelle a été de 2.4 % en moyenne dans les pays de l’OCDE et de l’UE (voir le graphique G.5.1 en ligne).