Un autre critère pouvant être utilisé pour ventiler les dépenses des administrations publiques est l’opération économique : par exemple la rémunération des salariés, les subventions, les transferts en espèces tels que les prestations sociales ou les allocations chômage, et la consommation intermédiaire (c’est-à-dire la fourniture de biens ou de services par le secteur privé en vue de leur utilisation par le secteur public). Ce mode de classification diffère de la ventilation par fonction, qui regroupe les dépenses par thèmes (santé, éducation, défense, etc.) correspondant à des catégories plus générales des fonctions de production de l'administration publique. Considérés conjointement, ces deux modes de ventilation permettent d’appréhender de façon plus globale les profils de dépenses des administrations publiques et leur impact sur l’économie.
De manière générale, le premier poste de dépenses publiques est celui des prestations sociales. En 2021, ce poste représentait en moyenne 41.5 % des dépenses dans la zone OCDE, en hausse de 0.9 point de pourcentage par rapport à 2019. La même année, c’est en Allemagne et au Japon que le pourcentage des dépenses consacrées aux prestations sociales a été le plus élevé (respectivement 51.0 % et 50.1 %). En 2022, les pays pour lesquels des données étaient disponibles qui ont enregistré le plus fort pourcentage de dépenses en matière de prestations sociales étaient l’Allemagne (50.7 %), la Belgique (48.0 %) et les Pays-Bas (46.3 %). Dans certains pays, ce poste de dépenses a subi d'importantes variations entre 2019 et 2021. S’il a considérablement augmenté aux États-Unis (+5.8 p.p.), ses plus fortes baisses au cours de la même période ont été observées en Grèce (-5.7 p.p.), au Japon (-4.6 p.p.), en Italie (-3.2 p.p.), aux Pays-Bas (-3.1 p.p.) et en Allemagne (-3.1 p.p.) (tableau 11.11).
Le deuxième poste de dépenses publiques le plus important est la rémunération des salariés, qui représentait en moyenne 20.1 % du total des dépenses dans l’ensemble des pays de l’OCDE en 2021, soit un recul de 2.3 p.p. depuis 2019. En 2022, c’est en Islande et au Danemark que ce poste était le plus élevé (respectivement 31.7 % et 30.3 %). Il a également atteint des niveaux non négligeables au Costa Rica (30.0 %) et au Mexique (29.7 %) en 2021, qui est l’année pour laquelle des données sont disponibles pour ces pays. Entre 2019 et 2021, 37 des 38 pays de l’OCDE ont réduit la part de leurs dépenses publiques affectée à la rémunération des salariés. La plus forte baisse a eu lieu au Chili (-8.7 p.p.) et au Costa Rica (-8.6 p.p.). Le Luxembourg est le seul pays où la progression a été légèrement positive (+0.2 p.p.).
Le poste de dépenses publiques ayant connu la plus forte augmentation est celui des subventions : avec une progression de 2.3 p.p. entre 2019 et 2021, les subventions représentent en moyenne 4.6 % du total des dépenses publiques de la zone OCDE. Cette situation est sans doute due en partie aux effets de la pandémie de COVID-19, qui a donné lieu à une augmentation du versement de subventions aux entreprises dans de nombreux pays. Les dépenses en capital (0.1 p.p.) et autres dépenses courantes (0.6 p.p.) ont également légèrement progressé au cours de la même période (tableau 11.11).