Les États s’endettent pour financer des dépenses supérieures à leurs recettes. L’endettement public peut servir à financer des dépenses courantes ou à investir dans le capital physique, mais il entraîne un coût sous la forme de charges d’intérêts et doit être fondé sur une évaluation objective des lacunes en matière de capacités économiques, des besoins de développement des infrastructures et des priorités sectorielles ou sociales, ainsi que sur une analyse attentive de ses avantages et inconvénients. La pandémie de COVID‑19 a conduit de nombreux pays de l’OCDE à relever leurs dépenses dans le cadre de plans de relance et d’interventions visant à soutenir les ménages et les entreprises, et donc à contracter des dettes publiques.
En 2021, la dette publique a atteint en moyenne 121 % du PIB dans les pays de l’OCDE (graphique 10.9). Entre 2019 et 2021, le niveau d’endettement moyen, en pourcentage du PIB, a progressé de 14.1 points. Il a augmenté dans 36 des 37 pays de l'OCDE pour lesquels des informations sont disponibles. La seule exception est l’Irlande, où la dette a diminué de 3.2 p.p. Pendant la pandémie, l’Irlande a disposé d’une marge de manœuvre budgétaire suffisante pour réagir vigoureusement à la crise et, bien que les dépenses aient augmenté, la forte croissance des recettes, due notamment à l’excédent des recettes de l’impôt sur les sociétés, a fait que la dégradation des soldes budgétaires y a été moindre que dans d’autres pays de l’OCDE (OCDE, 2022).
Entre 2007 et 2021, moyennant quelques corrections pour certaines années, la dette publique a dans l’ensemble régulièrement augmenté dans les pays de l’OCDE et les plus grandes économies, des pics étant observés en 2009, à la suite de la crise financière mondiale (+12.3 p.p. par rapport à 2008), et en 2020, pendant la pandémie de COVID-19 (+20 p.p. par rapport à 2019). Depuis 2021, les niveaux d’endettement ont globalement diminué dans les pays membres de l’OCDE et de l’UE et aux États-Unis (graphique 10.10). Si les perspectives économiques laissent apparaître quelques signes encourageants, la reprise demeure fragile (OCDE, 2023).
La dette brute par habitant se montait en moyenne à 64 845 USD PPA en 2021 (graphique 10.11). La majeure partie de la dette publique brute des pays de l’OCDE se composait alors de titres de créance, qui en représentaient 83.8 % en moyenne, cette proportion étant comprise entre 92 % aux États-Unis et 22.8 % en Grèce. Les prêts en constituaient 7.4 % en moyenne dans l’ensemble de l’OCDE, mais représentaient une part beaucoup plus importante du passif dans des pays comme la Grèce (68 %), la Norvège (54.7 %) et l’Estonie (45.7 %) (voir le graphique G.5.2 en ligne).