La représentation des jeunes en politique est déterminante pour renforcer leur participation à la vie démocratique et encourager l’ensemble de la société à se mobiliser pour remédier aux problèmes communs. Pour mettre en œuvre des politiques qui répondent aux besoins des jeunes, les autorités doivent consolider leurs capacités techniques et administratives et veiller à ce que les jeunes soient représentés en politique afin de mieux éclairer les décisions et d’obtenir des résultats plus équitables (OCDE, 2022). Des déficits importants persistent en matière de représentation des jeunes en politique ; il est essentiel d’y remédier car ils peuvent avoir des effets irréversibles sur la confiance à l’égard des pouvoirs publics et sur la participation à la vie démocratique (OCDE, 2021).
Alors que les 20‑39 ans représentent en moyenne 34 % de la population en âge de voter dans les pays de l’OCDE, 23 % des parlementaires seulement étaient âgés de moins de 40 ans en 2022 (un déficit de 11 points de pourcentage). La situation varie selon les pays, 39 % de parlementaires ayant moins de 40 ans au Mexique contre 4 % au Portugal. Les déficits de représentation les plus importants sont observés en Israël, en Türkiye et aux États-Unis (-29 p.p. pour tous ces pays). À l’opposé, la proportion de jeunes parlementaires avoisine celle des jeunes dans la population en Allemagne et en Lettonie (-1 p.p.), au Danemark et en Finlande (-2 p.p.) (graphique 12.10).
D’importants déficits de représentation persistent également au niveau du pouvoir exécutif. En 2022, dans la zone OCDE, seuls 56 des 756 ministres étaient âgés de moins de 40 ans (7 %), et 16 seulement de 35 ans ou moins (2 %). En 2022, l’âge moyen des ministres de la zone OCDE est resté stable par rapport à 2018 ; il s’établit à 53 ans, et s’échelonne de 65 ans au Japon à 45 ans au Danemark. On trouve les cinq gouvernements les plus jeunes au Danemark (âge moyen : 45 ans), en Estonie (47 ans), en Lituanie (48 ans), en Suède (48 ans), en Norvège (49 ans) et en Finlande (49 ans). Les pays qui ont vu l’âge moyen accuser la plus forte baisse par rapport à 2018 sont le Chili (- 8 ans), l’Allemagne (- 7 ans), la Slovénie (- 5 ans), la France (- 5 ans) et la Grèce (- 5 ans). À l’inverse, les pays où la hausse a été la plus sensible sont le Mexique (+ 6 ans), l’Islande (+ 6 ans), l’Australie (+ 6 ans), le Canada (+ 5 ans) et l’Italie (+ 5 ans) (graphique 12.11).
De tels déficits de représentation peuvent avoir des conséquences sur l’inclination des jeunes à s’engager en politique. Globalement, dans la zone OCDE, les jeunes (18‑29 ans) sont moins enclins à participer à des formes institutionnalisées d’activité politique que les autres classes d’âge. Les écarts les plus marqués sont observés entre les jeunes et les 50 ans et plus. Ainsi, les jeunes votent moins aux élections nationales (écart de 27 p.p. par rapport aux 50 ans et plus) et régionales (-18 p.p.), et ils sont moins susceptibles d’approcher un responsable politique ou public (-7 p.p.). En revanche, ils sont plus enclins à participer à des activités politiques non institutionnalisées, notamment la signature de pétitions en ligne ou sur papier (écart de 7 p.p. avec les 50 ans et plus), la participation à des manifestations (+5 p.p.) ou la publication de contenus d’ordre politique sur les réseaux sociaux (+4 p.p.) (graphique 12.12).