La dette brute des administrations publiques du Japon a augmenté pour s'établir à 226 % du PIB. Le relèvement prévu du taux de la taxe sur la consommation générera des recettes de l'ordre de 1 % du PIB. Pour atténuer les conséquences économiques à court terme de cette hausse, le deuxième budget supplémentaire pour l'exercice 2018 et le budget pour l'exercice 2019 ont introduit de nouveaux investissements publics qui, ensemble, s'élèvent à 0.4 % du PIB. Le gouvernement envisage également de recourir à des mesures exceptionnelles, comme la baisse de la fiscalité sur les automobiles et le logement, au cours de l'exercice 2019‑20. En outre, la décision d'utiliser la moitié des recettes supplémentaires pour financer de nouveaux programmes de dépenses atténuera les effets de la hausse de la taxe sur la consommation. Pour donner confiance dans la viabilité de ses finances publiques, le Japon a besoin d'un programme détaillé et concret d'assainissement budgétaire allant au‑delà de l'objectif qu'il s'est fixé d'atteindre un excédent primaire en 2025, afin d'amener le ratio de la dette publique sur une trajectoire descendante. Les mesures visant à accroître les recettes devraient s'appuyer au premier chef sur une fiscalité moins distorsive, notamment sur la taxe sur la consommation. Son relèvement en 2019 devrait être suivi de nouvelles augmentations progressives rapprochant le taux japonais de la moyenne de l'OCDE, égale à 19 %. S'agissant des dépenses, la priorité est de contenir les dépenses sociales, en particulier en faisant un meilleur usage des ressources affectées aux soins de santé.
Les achats massifs d'obligations d'État par la Banque du Japon, qui se montent désormais à 85 % du PIB, ont atténué l'impact du niveau élevé de la dette publique. Dans le cadre de sa politique de « contrôle de la courbe des rendements », la banque centrale maintient le taux de rendement des obligations d'État à dix ans à un niveau proche de zéro. Elle est résolue à continuer d'accroître la base monétaire jusqu'à ce que l'inflation, mesurée par l'indice des prix à la consommation (hors produits alimentaires frais), s'établisse de manière stable au‑dessus de l'objectif de 2 %. D'après les projections, la politique monétaire devrait conserver une orientation accommodante jusqu'à fin 2020.
Face à la diminution et au vieillissement de la population japonaise, il est important de lever les obstacles à l'emploi des personnes âgées en menant une réforme du marché du travail, notamment en supprimant le droit des entreprises à fixer un âge de départ obligatoire à la retraite, qui est actuellement de 60 ans dans la plupart d'entre elles. Cette réforme contribuerait également à réduire l'importance de l'ancienneté dans la détermination des salaires. Mettre fin au dualisme du marché du travail permettrait de promouvoir l'emploi féminin et de réduire les écarts de rémunération considérables qui existent entre les hommes et les femmes. Le gouvernement a l'intention d'accepter 345 000 travailleurs étrangers entre 2019 et 2024 en vertu d'une nouvelle loi qui autorise les étrangers ayant achevé un programme de formation au Japon à rester jusqu'à cinq années supplémentaires pour travailler dans des secteurs confrontés à des pénuries de main‑d'œuvre aiguës. Le nouveau plan d'action économique fixe un objectif ambitieux : doubler le taux de croissance de la productivité du travail pour le porter à 2 % d'ici 2020, grâce à une série de mesures parmi lesquelles des réformes de la gouvernance des entreprises, des aides financières à l'investissement des PME dans les TIC et des incitations fiscales à revaloriser les salaires et à investir. La poursuite de l'ouverture commerciale sera également bénéfique. Sous l'impulsion du Japon, l'Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste est entré en vigueur en décembre 2018, suivi de l'Accord de partenariat économique UE‑Japon en février 2019.