Les déficits publics restent de grande ampleur, en dépit de la récente adoption d’une réforme fiscale historique ainsi que de la modération des dépenses courantes hors charges d’intérêt et d’une amnistie fiscale temporaire, qui a permis d’engranger des recettes supplémentaires. L’accroissement de la dette publique et les taux d’intérêt élevés impliquent une augmentation du coût du service de la dette pour le budget de l’État. Le gouvernement estime que le déficit continuera à se creuser pour atteindre respectivement 6.5 % et 6.9 % du PIB en 2020 et en 2021. Par conséquent, il est indispensable de mettre en œuvre l’intégralité de la réforme budgétaire pour rétablir la viabilité des finances publiques à moyen terme. Des réformes visant à réorganiser le secteur public permettraient de réaliser des économies supplémentaires, amélioreraient la prestation des services publics et contribueraient à réduire les inégalités. La politique monétaire est devenue plus accommodante, à juste titre, et les taux d’intérêt ont été abaissés à de multiples reprises. La banque centrale devrait continuer à soutenir la croissance, compte tenu de la marge de manœuvre restreinte pour engager une relance budgétaire et du sous‑emploi grandissant des ressources.
Le système financier est jugé solide par les autorités, bien qu’il présente plusieurs points faibles. Les banques publiques sont fortement exposées à la dette souveraine et aux entreprises publiques, d’où des risques de boucles de rétroaction négative. La forte dollarisation de l’économie crée aussi des problèmes liés à l’asymétrie des devises. La publication des résultats des tests de résistance réalisés sur chaque banque renforcerait l’efficacité de l’exercice ainsi que la transparence. Poursuivre l’amélioration de la gouvernance des grandes entreprises publiques et simplifier le cadre réglementaire actuel contribueraient à accroître l’efficience du secteur public, à intensifier la concurrence et à abaisser les prix. L’adoption d’un mécanisme de garantie des dépôts couvrant les banques publiques et privées est essentielle pour conforter la stabilité financière, protéger l’ensemble des déposants et favoriser une plus grande concurrence dans le secteur bancaire. Annoncer le calendrier des réunions de politique monétaire à l’avance améliorerait encore la communication de la banque centrale et l’efficacité de sa politique monétaire. Les récentes baisses de cotisations de sécurité sociale en faveur des petites entreprises contribueront à endiguer l’activité informelle. Néanmoins, il faut continuer à simplifier la structure du salaire minimum, qui reste complexe, pour faciliter le respect des obligations légales et les créations d’emplois.