Les conditions monétaires extrêmement accommodantes devraient perdurer. La banque centrale a abaissé son taux directeur à -0.75 % en septembre 2019 pour consolider l’ancrage de la couronne à l’euro. Les taux d’intérêt du crédit hypothécaire ont diminué tout au long de l’année 2019, ce qui a provoqué un mouvement massif de refinancement parmi les propriétaires immobiliers, soucieux de réduire leurs coûts d’emprunt. La croissance du crédit aux particuliers reste modérée mais pourrait s’accélérer si les propriétaires décidaient de contracter de nouveaux emprunts. Réduire davantage la déductibilité fiscale des charges d’intérêts serait une bonne chose pour dissuader les ménages d’augmenter leur patrimoine de manière excessive. Après plusieurs scandales de blanchiment de capitaux, une vigilance permanente du secteur financier et une modernisation des cadres réglementaires s’imposent également.
La politique budgétaire avait été programmée pour rester proche de l’équilibre en 2019-21, ce qui est souhaitable. Cependant, un excédent budgétaire assez conséquent est attendu en 2019, lequel s’explique par le montant important et instable des recettes issues de l’imposition périodique des intérêts, dividendes et plus-values perçus au titre de l’épargne-retraite. Le gouvernement projette à présent une augmentation des dépenses consacrées aux services publics en 2020, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation, laquelle sera financée grâce une marge de manœuvre budgétaire qui devrait être élargie et à la suppression, à juste titre, des droits de mutation réduits dont bénéficient les entreprises familiales.
Les pouvoirs publics sont déterminés à lutter contre le changement climatique et à atteindre des objectifs ambitieux de réduction des gaz à effet de serre. Il conviendrait à cet effet de commencer par mettre en œuvre en premier les mesures de réduction optimales en termes de coût-efficacité, en tenant compte des répercussions pour les émissions mondiales. Une poursuite de la réforme de la santé, de l’éducation et des politiques actives du marché du travail devrait aussi s’attacher à améliorer l’efficience des dépenses publiques, par exemple en diminuant les bourses d’études dans l’enseignement supérieur et en privilégiant les prêts étudiants.