Pour amortir l’impact économique à court terme du relèvement de la taxe sur la consommation devenu effectif en octobre 2019, le gouvernement a adopté diverses mesures temporaires en matière d’impôts et de dépenses, ainsi que de nouveaux programmes de dépenses durables dont le financement sera assuré par la moitié des recettes supplémentaires recouvrées représentant 1% du PIB. Le déficit primaire devrait rester aux alentours de 2 ½ pour cent du PIB en 2019-20 avant de tomber à 1.9 % en 2021, le gouvernement ayant l’intention de renoncer aux mesures budgétaires temporaires à partir de l’exercice 2021, conformément à son plan d’assainissement des finances publiques visant à atteindre un excédent primaire d’ici 2025. Au-delà de l’objectif d’un excédent primaire en 2025, un programme d’assainissement détaillé et concret sera nécessaire pour rétablir la viabilité des finances publiques. En ce qui concerne les recettes, il conviendrait de s’orienter de préférence vers des impôts induisant moins de distorsions, notamment la taxe sur la consommation, qui devrait être relevée progressivement, et les taxes environnementales. S’agissant des dépenses, la priorité est de contenir les dépenses sociales, en particulier en faisant un meilleur usage des ressources affectées aux soins de santé.
Dans le cadre de sa politique de « contrôle de la courbe des rendements », la banque centrale, qui dispose d’avoirs considérables et poursuit ses achats d’obligations d’État, maintient le taux de rendement des obligations d’État à dix ans aux alentours de zéro. Elle s’est engagée à continuer d’accroître la base monétaire jusqu’à ce que le taux d’augmentation des prix à la consommation (hors produits alimentaires frais) s’établisse de manière stable au-dessus de l’objectif de 2 % et s’attend à ce que les taux d’intérêt demeurent à leurs niveaux actuels, extrêmement bas, aussi longtemps que nécessaire pour entretenir la dynamique devant conduire à la réalisation de l’objectif. La projection présuppose une orientation accommodante inchangée de la politique monétaire jusqu’en 2021.
Bien que le taux d’emploi des seniors soit relativement élevé, la diminution et le vieillissement de la population japonaise sont tels qu’il est important de supprimer les obstacles à l’emploi des personnes âgées, en particulier des plus de 65 ans. Pour encourager l’emploi des seniors, les autorités pourraient supprimer le droit des entreprises d’imposer un âge de départ obligatoire à la retraite, qui est actuellement fixé le plus souvent à 60 ans, ce qui contribuerait également à réduire l’importance de l’ancienneté dans la détermination des salaires. Mettre fin au dualisme du marché du travail, notamment en réduisant la protection de l’emploi des travailleurs réguliers, permettrait de promouvoir l’emploi féminin et d’amenuiser les écarts de rémunération considérables qui existent entre les hommes et les femmes. Le gouvernement a l’intention d’accepter 345 150 travailleurs étrangers entre 2019 et 2024 pour pourvoir aux besoins des secteurs confrontés à des pénuries de main-d’œuvre aiguës, tels que la construction, les services d’hôtellerie et de restauration et les soins de longue durée. Dans le cadre du Plan d’action de la stratégie pour la croissance lancée en juin 2019, il entend adopter toute une panoplie de mesures pour réaliser la « Société 5.0 » : encadrement des transactions sur le marché numérique, réformes de la réglementation pour promouvoir de nouveaux services tels que les solutions de technologie financière et poursuite des réformes de la gouvernance d’entreprise. D’autres initiatives seront nécessaires pour stimuler la croissance de la productivité, notamment pour encourager l’ouverture commerciale grâce à des accords multilatéraux.