Le secteur agricole continue d’être perturbé par la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, avec une valeur totale de la production relativement faible en 2023 par rapport au niveau d’avant-guerre en 2021. Au cours des trois dernières décennies, le secteur a bénéficié d’un soutien faible, voire négatif, un résultat largement imputable au soutien des prix du marché (SPM), qui a été négatif pour certains produits exportés, mais positif pour plusieurs produits importés. Malgré une légère augmentation du SPM en 2023, le niveau moyen de soutien aux producteurs est resté négatif en 2021-23 à -0.03 % des recettes agricoles brutes.
Au cours des deux dernières décennies, lʼUkraine a maintenu un SPM négatif pour lʼavoine, le tournesol et le lait, avec des prix moyens à la production inférieurs aux prix de référence internationaux. À l’inverse, le sucre et la viande de porc ont joui d’une protection tarifaire et d’un SPM positif. En 2023, les producteurs d’huile de tournesol ont bénéficié pour la première fois d’un SPM positif. Les mesures les plus susceptibles de créer des distorsions de la production et des échanges en Ukraine, à savoir le SPM et les paiements au titre de l’utilisation d’intrants variables sans contraintes, représentent 87.4 % des transferts aux producteurs. Les autres formes de soutien budgétaire consistent principalement en des avantages fiscaux accordés aux agriculteurs, tandis que de nombreux programmes de soutien traditionnels ont été suspendus du fait de la loi martiale.
Le niveau de soutien aux services d’intérêt général (estimation du soutien aux services d’intérêt général, ESSG) se situe historiquement en dessous de la moyenne des pays couverts dans ce rapport, et a continué de diminuer pour s’établir à 0.7 % de la valeur de la production agricole en 2021-23. Les activités d’inspection et de contrôle, en légère augmentation au cours des deux dernières décennies, drainent l’essentiel de ce soutien. La part de l’ESSG allouée aux systèmes de connaissances et d’innovation agricoles a reculé, et les dépenses d’infrastructure ont chuté pour atteindre un niveau presque nul au cours des dix dernières années. Dʼune manière générale, le soutien total au secteur en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) a diminué entre 2000-02 et 2021-23, passant de 0.4 % à 0.2 %, et les conséquences du conflit pèsent également sur les interventions toujours en vigueur.