L’apprentissage à l’âge adulte relève le plus souvent de formations non formelles, pour la plupart liées à l’emploi. En moyenne, un peu plus de 10 % des adultes (les 25-64 ans) ont suivi une formation non formelle au cours de la période de référence de quatre semaines dans les pays de l’OCDE et les pays candidats à l’adhésion ; près de 80 % d’entre eux ont suivi au moins une formation liée à l’emploi.
En moyenne, 7 % des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle ont suivi une formation non formelle liée à l’emploi dans les pays dont la période de référence des données est de quatre mois, soit autant que dans l’effectif diplômé des mêmes niveaux d’enseignement en filière générale.
Tendances de formation par secteur : le pourcentage de travailleurs ayant suivi une formation non formelle liée à l’emploi s’élève en moyenne à 8 % dans l’industrie manufacturière, contre 14 % dans la communication et l’information et 17 % dans l’enseignement selon les chiffres des pays dont la période de référence des données est de quatre semaines.
Regards sur l'éducation 2023
Indicateur A7. Dans quelle mesure les adultes suivent-ils des formations ?
Faits marquants
Contexte
La formation initiale est tout à fait déterminante pour amener les jeunes à acquérir les compétences dont ils ont besoin pour réussir leur entrée dans la vie active. La fin de la formation initiale ne devrait toutefois pas marquer la fin de l’apprentissage. Investir dans la formation des adultes, c’est-à-dire dans l’apprentissage tout au long de la vie, est essentiel pour permettre à tous, travailleurs ou chômeurs, d’entretenir et d’améliorer leurs compétences.
L’apprentissage à l’âge adulte est essentiel aux sociétés qui cherchent à s’adapter en vue de relever les nouveaux défis et d’exploiter de nouvelles possibilités. Le progrès technologique va de pair avec l’augmentation du nombre de postes promis à l’automatisation, alors que l’évolution démographique réduira l’afflux de jeunes sur le marché du travail. Ces tendances générales ont déjà des effets profonds sur les marchés du travail, et les analyses donnent à penser que les compétences recherchées continueront d’évoluer rapidement durant les prochaines décennies (OCDE, 2019[1]).
Les systèmes de formation pour adultes varient sensiblement entre les pays de l’OCDE et les pays candidats à l’adhésion, mais ils ont un point commun : les adultes qui ont le plus besoin de formation sont souvent les plus mal lotis. Cet indicateur analyse le profil des adultes en formation non formelle, le type de formation qu’ils suivent et le soutien que leur employeur accorde.
Autres faits marquants
En moyenne, 13 % des femmes et 10 % des hommes ont suivi une formation non formelle dans les pays de l’OCDE et les pays candidats à l’adhésion dont la période de référence des données est de quatre semaines. Les hommes en formation sont toutefois plus susceptibles de suivre une formation liée à l’emploi que les femmes : 80 % des hommes en formation en ont suivi au moins une, contre 75 % des femmes.
Le pourcentage d’adultes en formation non formelle liée à l’emploi diminue l’âge venant. La diminution est toutefois moins marquée chez les diplômés de l’enseignement tertiaire que chez les moins diplômés.
Le budget de formation augmente en pourcentage du coût total de la main-d’œuvre avec la taille des entreprises dans les pays de l’OCDE et les pays candidats à l’adhésion ayant administré l’Enquête de l’Union européenne sur la formation professionnelle continue (UE-CVTS) : les entreprises investissent en moyenne dans la formation de leur personnel 1.5 % du coût total de leur main-d’œuvre si elles comptent plus de 249 salariés, mais 0.8 % à peine si elles en comptent entre 10 et 49.
Remarque
Cet indicateur se base sur diverses enquêtes pour déterminer le pourcentage d’adultes en formation liée à l’emploi. La principale différence entre ces enquêtes réside dans la période de référence des formations suivies – dans les 4 semaines ou les 12 mois précédant l’administration des questionnaires. En d’autres termes, les personnes interrogées ont été priées de se baser sur les 4 semaines ou les 12 mois écoulés pour répondre aux questions de formation. La différence de période de référence entraîne une forte variation du taux de formation. Consulter les sections « Définitions » et « Méthodologie » pour de plus amples informations.
Analyse
L’apprentissage à l’âge adulte s’inscrit souvent dans le cadre non formel, contrairement à l’enseignement formel, typique de la formation initiale et, donc, de l’enfance et de l’adolescence (OCDE, 2022[3]). Les indicateurs sur l’apprentissage à l’âge adulte portent d’ailleurs sans surprise sur l’effectif des 25-64 ans, un groupe d’âge dans lequel la formation initiale est déjà terminée sauf rares exceptions. L’analyse exposée ci-dessous porte en grande partie sur la formation non formelle. Consulter la section « Définitions » pour de plus amples informations sur les formes d’apprentissage.
Adultes en formation non formelle
En moyenne, un peu plus de 1 adulte sur 10 a suivi une formation non formelle au cours de la période de référence de quatre semaines dans les pays de l’OCDE et les pays candidats à l’adhésion. Le pourcentage d’adultes ayant suivi une formation atteint de justesse 1 % en Bulgarie et en République de Türkiye (ci-après dénommée « Türkiye »), mais passe la barre des 20 % au Danemark et des 30 % en Suède. Dans les pays de l’OCDE dont la période de référence des données est de 12 mois, le pourcentage d’adultes en formation est sans surprise généralement plus élevé : il est de l’ordre de 30 % en Australie, au Canada et en Corée et de 7 % au Costa Rica (voir le Tableau A7.1).
En moyenne, 13 % des femmes et 10 % des hommes ont suivi une formation non formelle dans les pays de l’OCDE et les pays candidats à l’adhésion dont la période de référence des données est de quatre semaines. La différence femmes-hommes est supérieure à 5 points de pourcentage au Danemark, en Estonie, en Finlande et en Suède. Le pourcentage de femmes ayant suivi une formation non formelle est plus élevé en Australie, au Canada et au Costa Rica, mais moins élevé en Corée parmi les pays de l’OCDE dont la période de référence des données est de 12 mois (voir le Tableau A7.1, colonnes en ligne).
Adultes en formation liée à l’emploi
La formation non formelle peut être liée ou non à l’emploi. La plupart des adultes en formation non formelle ont suivi au moins une formation liée à l’emploi. En moyenne, près de 80 % des adultes en formation non formelle ont suivi au moins une formation liée à l’emploi dans les pays dont la période de référence des données est de quatre semaines. Ce pourcentage passe la barre des 90 % en Norvège, en République slovaque et en Roumanie. Le Danemark est le seul pays où les adultes en formation sont plus susceptibles de suivre une formation qui n’est pas liée à l’emploi plutôt qu’une formation qui y est liée. Il en va de même dans les pays de l’OCDE dont la période de référence des données est de 12 mois : les formations non liées à l’emploi sont plus prisées par les adultes en formation non formelle (voir le Tableau A7.1).
En moyenne, 9 % des femmes et 8 % des hommes ont suivi une formation non formelle liée à l’emploi dans les pays dont la période de référence des données est de quatre semaines. Toutefois, en pourcentage de l’effectif d’adultes en formation non formelle, les hommes sont plus susceptibles que les femmes de suivre une formation liée à l’emploi : 80 % des hommes en formation non formelle, quelle qu’elle soit, ont suivi une formation liée à l’emploi, contre 75 % des femmes. Cette tendance s’observe dans tous les pays de l’OCDE et les pays candidats à l’adhésion, quelle que soit que la période de référence des données, sauf en Bulgarie, en Croatie, en Hongrie, en Lituanie et en Pologne (voir le Tableau A7.1, colonnes en ligne).
Adultes en formation selon la situation au regard de l’emploi
En moyenne, le pourcentage d'actifs ayant suivi au moins une formation non formelle liée à l'emploi ne varie guère qu'ils soient occupés ou chômeurs (10 %) dans les pays de l’OCDE et les pays candidats à l’adhésion dont la période de référence des données est de quatre semaines. Les actifs sont plus susceptibles de suivre une formation non formelle liée à l’emploi s’ils sont chômeurs plutôt qu’occupés en Allemagne, en Autriche, au Danemark, en Grèce, au Luxembourg, au Portugal et en Suède. La propension des actifs à suivre une formation varie nettement plus selon qu’ils sont occupés ou au chômage dans les pays de l’OCDE dont la période de référence des données est de 12 mois. Les actifs occupés sont par exemple plus susceptibles que les chômeurs d’avoir suivi une formation dans une mesure qui représente plus de 20 points de pourcentage en Australie et de 10 points de pourcentage au Canada (voir le Graphique A7.2).
Les inactifs sont nettement moins susceptibles que les actifs occupés ou au chômage et à la recherche d’un poste de suivre une formation liée à l’emploi. En moyenne, 2 % seulement des inactifs ont suivi une formation non formelle liée à l’emploi dans les pays de l’OCDE et les pays candidats à l’adhésion dont la période de référence des données est de quatre semaines. Les inactifs sont toutefois plus susceptibles de suivre une formation non liée à l’emploi que les actifs occupés ou au chômage (voir le Tableau A7.1).
Adultes en formation selon le groupe d’âge, le niveau de formation et la filière d’enseignement
L’apprentissage appelle l’apprentissage. Le pourcentage d’adultes en formation non formelle liée à l’emploi tend à augmenter avec le niveau de formation. En moyenne, 4 % seulement des 25-64 ans non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ont suivi une formation non formelle liée à l’emploi dans les pays de l’OCDE et les pays candidats à l’adhésion dont la période de référence des données est de quatre semaines. Ce pourcentage augmente pour atteindre 6 % chez les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire et 14 % chez les diplômés de l’enseignement tertiaire. La même tendance s’observe en Australie et au Canada, où la période de référence de 12 mois implique toutefois que le pourcentage d’adultes en formation est plus élevé (voir le Tableau A7.2).
La filière professionnelle vise souvent à amener les jeunes à acquérir des compétences spécifiques qui leur permettent d’entrer dans la vie active. Ces compétences sont toutefois moins transférables que celles acquises en filière générale. Comme les diplômés de la filière professionnelle sont particulièrement exposés au risque de perdre leur poste vu les progrès technologiques rapides, ils doivent avoir la possibilité de se recycler pour faire face à l’évolution des compétences demandées sur le marché du travail tout au long de leur carrière. En moyenne, 7 % des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle disent s’être recyclés dans les pays dont la période de référence des données est de quatre semaines ; ce pourcentage est du même ordre chez les diplômés des mêmes niveaux d’enseignement en filière générale. La différence entre les deux filières représente plus de 5 points de pourcentage en faveur des diplômés de la filière générale en Autriche et en Slovénie, mais est pratiquement nulle dans plus d’un tiers des pays à l’étude. Il n’en va pas de même en Australie et au Canada, des pays où la période de référence des données est de 12 mois : les diplômés de ces niveaux d’enseignement sont plus susceptibles d’avoir suivi une formation non formelle liée à l’emploi s’ils étaient en filière professionnelle plutôt qu’en filière générale (voir le Graphique A7.1).
Le pourcentage d’adultes en formation non formelle liée à l’emploi diminue avec l’âge (ce qui s’explique en partie par le fait que les plus âgés prennent leur retraite). En moyenne, 10 % des 25-54 ans ont suivi une telle formation au cours des quatre semaines précédant l’enquête, contre 6 % des 55-64 ans, dans les pays de l’OCDE et les pays candidats à l’adhésion dont les données sont disponibles. L’Islande est le seul des pays dont la période de référence est de quatre semaines où le pourcentage d’adultes ayant suivi une formation varie à peine entre ces deux groupes d’âge. Le pourcentage d’adultes ayant suivi une formation diminue aussi entre les 25-54 ans et les 55-64 ans en Australie et au Canada, parmi les pays dont la période de référence est de 12 mois (voir le Tableau A7.2, colonnes en ligne).
Les diplômés de l’enseignement tertiaire sont plus susceptibles que les moins diplômés de suivre une formation non formelle liée à l’emploi en fin de carrière. Le pourcentage d’adultes en formation non formelle liée à l’emploi diminue entre les 25-54 ans et les 55-64 ans. La diminution est toutefois moins marquée chez les diplômés de l’enseignement tertiaire que chez les moins diplômés (voir le Tableau A7.2). Cela s’explique en partie par le fait que les 55-64 ans sont plus susceptibles de rester actifs (qu’ils soient occupés ou au chômage) s’ils sont diplômés de l’enseignement tertiaire que si leur niveau de formation est inférieur. Dans le groupe d’âge des 55-64 ans, les inactifs sont environ un sur cinq seulement chez les diplômés de l’enseignement tertiaire, contre près de la moitié avec un niveau inférieur au deuxième cycle de l'enseignement secondaire dans les pays de l’OCDE (OCDE, 2023[4]).
Travailleurs en formation non formelle liée à l’emploi
Travailleurs en formation selon la taille de l’entreprise
Le pourcentage de travailleurs ayant suivi une formation liée à l’emploi varie aussi en fonction de la taille de l’entreprise qui les emploie. Il apparaît par exemple, quelle que soit la longueur de la période de référence, que dans les pays de l’OCDE et les pays candidats à l’adhésion, le personnel est plus susceptible d’avoir suivi une formation non formelle liée à l’emploi dans les grandes plutôt que dans les petites entreprises (voir le Tableau A7.3). Cela s’explique en partie par le fait que les petites et moyennes entreprises n’ont souvent pas les capacités requises pour proposer des formations à leur personnel (OCDE, 2019[1]).
Le pourcentage de travailleurs ayant suivi une formation non formelle liée à l’emploi au cours des quatre semaines précédant l’enquête s’élève en moyenne à 11 % dans les entreprises de 10 à 49 salariés. Ce pourcentage augmente pour atteindre 13 % dans les entreprises de 50 à 249 salariés et 15 % dans celles de plus de 249 salariés. La différence de taux de formation entre les petites et les grandes entreprises est inférieure à 10 points de pourcentage dans la plupart des pays dont la période de référence des données est de quatre semaines, mais elle représente 20 points de pourcentage en Lettonie (voir le Graphique A7.3).
La relation entre la taille des entreprises (dérivée du nombre de salariés) et le pourcentage de travailleurs en formation non formelle liée à l’emploi n’est pas positive dans tous les pays. Le personnel des entreprises de taille moyenne est par exemple plus susceptible d’avoir suivi une formation non formelle liée à l’emploi au cours des quatre semaines précédant l’enquête en Lituanie, en Pologne et en Slovénie (voir le Graphique A7.3).
Travailleurs en formation dans les secteurs public et privé
Le secteur public est souvent associé à une propension plus élevée à suivre des formations non formelles liées à l’emploi que le secteur privé. Cette variation pourrait s’expliquer par les différences de culture et de structure de gouvernance entre les deux secteurs. Elle pourrait aussi s’expliquer par le fait que la taille des entreprises varie entre le secteur privé et le secteur public. La répartition du personnel par niveau de formation ou par sexe n’est pas non plus nécessairement la même dans les deux secteurs. Comme divers facteurs autres que ceux propres à la distinction entre secteur public et secteur privé peuvent influer sur la propension à suivre une formation, la prudence est de rigueur lors de l’interprétation de la différence de taux de formation entre les deux secteurs.
Dans les pays de l’OCDE et les pays candidats à l’adhésion dont la période de référence est de quatre semaines, le pourcentage de travailleurs ayant suivi une formation non formelle liée à l’emploi s’élève en moyenne à 16 % dans le secteur public, contre 9 % dans le secteur privé (quelle que soit la taille des entreprises). C’est en Espagne, en Estonie, en Hongrie, en Lettonie, en Slovénie et en Suisse que la différence est la plus marquée : les travailleurs en formation sont au moins 10 points de pourcentage plus nombreux dans le secteur public que dans le secteur privé. Cette tendance s’observe dans tous les pays dont la période de référence est de quatre semaines. Au Canada, où la période de référence est de 12 mois, le pourcentage de travailleurs ayant suivi une formation non formelle liée à l’emploi s’élève à 41 % dans le secteur public et à 26 % dans le secteur privé (voir le Tableau A7.4, en ligne).
La tendance des adultes à continuer à apprendre ne varie pas seulement selon le sexe, le groupe d’âge, le niveau de formation, le secteur public ou privé ou la taille des entreprises. L’Encadré A7.1 montre que le pourcentage d’adultes ayant suivi une formation liée à l’emploi varie aussi entre les secteurs d’activité.
Encadré A7.1. Variation du pourcentage d’adultes ayant suivi une formation liée à l’emploi entre les secteurs d’activité
Les progrès technologiques et le vieillissement démographique ont des implications majeures pour l’offre et la demande de compétences, l’organisation du travail et les modèles économiques. Ces tendances promettent d’affecter tous les travailleurs. Selon plusieurs études, le taux d’emploi progresse moins et la stabilité professionnelle diminue davantage dans les métiers plus exposés au risque d’automatisation que dans ceux moins exposés à ce risque (OCDE, 2021[5]). Les travailleurs concernés auront besoin d’urgence de formation pour se recycler ou améliorer leurs compétences. C’est particulièrement vrai pour les travailleurs en poste dans l’industrie manufacturière, les transports terrestres et les services de restauration, des secteurs où le risque d’automatisation est relativement élevé (Nedelkoska et Quintini, 2018[6]). Toutefois, le développement rapide de l’intelligence artificielle – en particulier les progrès accomplis par les modèles de langage à grande échelle – donne à penser que de nombreux postes hautement qualifiés pourraient eux aussi être exposés au risque d’automatisation.
Le Graphique A7.4 montre que dans les pays dont la période de référence des données est de quatre semaines, le pourcentage de travailleurs ayant suivi une formation non formelle liée à l’emploi s’élève en moyenne à 8 % seulement dans l’industrie manufacturière, contre 14 % dans le secteur de l’information et de la communication. La différence entre les deux secteurs est supérieure à 10 points de pourcentage en Espagne, en Estonie, en Islande, en Italie, en Lettonie, au Portugal, en République slovaque et en Slovénie. Une tendance similaire s’observe au Canada, où la période de référence est de 12 mois : le pourcentage de travailleurs ayant suivi une formation s’élève à 23 % dans l’industrie manufacturière, contre 32 % dans le secteur de l’information et de la communication. La Finlande est le seul pays où les travailleurs sont plus susceptibles de suivre une formation non formelle liée à l’emploi s’ils exercent dans l’industrie manufacturière plutôt que dans le secteur de l’information et de la communication.
Cette comparaison suggère que les travailleurs dont le poste est exposé à un plus grand risque d’automatisation sont moins susceptibles de suivre une formation liée à l’emploi. Ce constat vaut dans un éventail plus large de secteurs d’activité. En moyenne, le pourcentage de travailleurs ayant suivi une formation non formelle liée à l’emploi est par exemple de l’ordre de 8 % dans le secteur de la construction ou du transport et de l’entreposage dans les pays de l’OCDE et les pays candidats à l’adhésion dont la période de référence des données est de quatre semaines. Ce pourcentage de travailleurs en formation est à multiplier par deux dans l’administration publique, la défense, la sécurité sociale obligatoire, l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale (voir le Tableau A7.5, en ligne).
Les différences de taux de formation entre les groupes (constitués par exemple selon le sexe, le niveau de formation, la filière d’enseignement, la situation au regard de l’emploi, l’âge, le secteur public ou privé et l’activité) doivent être interprétées avec prudence et n’impliquent pas la moindre relation causale. Bon nombre des groupes constitués en fonction de ces caractéristiques se chevauchent, et les statistiques descriptives présentées dans cette analyse ne permettent pas d’isoler l’effet de chaque caractéristique.
Évolution du budget de formation des entreprises au fil du temps
Les employeurs bénéficient largement des avantages que procurent les formations liées à l’emploi et contribuent largement aussi au financement de l’apprentissage à l’âge adulte (EACEA et al., 2015[7]). Les données de l’Enquête de l’Union européenne sur la formation professionnelle continue (UE-CVTS) et d’une enquête nationale administrée en Suisse donnent à penser que les grandes entreprises investissent davantage dans la formation que les entreprises plus petites. Selon les chiffres de 2020, les employeurs ont consacré à la formation professionnelle continue (cours et autres types de formation) de leur personnel un budget égal à 1.5 % du coût total de leur main-d’œuvre dans les entreprises de plus de 249 salariés, à 1.1 % dans celles de 50 à 249 salariés et à 0.8 % dans celles de 10 à 49 salariés dans les pays de l’OCDE et les pays candidats à l’adhésion qui ont administré l’UE-CVTS (voir le Graphique A7.5).
Dans la plupart des pays de l’OCDE et des pays candidats à l’adhésion ayant administré l’UE-CVTS, le budget de formation est moindre en pourcentage du coût total de la main-d’œuvre en 2020 qu’en 2010 et en 2005. Cette diminution est vraisemblablement liée à la pandémie de COVID-19 qui a débuté en 2020, car il s’est alors révélé plus difficile d’organiser des formations en raison des restrictions sanitaires. Les entreprises de 10 salariés minimum ont consacré à la formation de leur personnel un budget égal en moyenne à 1.5 % du coût total de leur main-d’œuvre en 2005, à 1.7 % en 2010 et à 1.2 % en 2020. L’Italie, la Norvège et les Pays-Bas sont les seuls pays où le budget de formation des entreprises a augmenté en pourcentage du coût total de la main-d’œuvre entre 2005, 2010 et 2020 (voir le Tableau A7.3).
Définitions
Le terme « adultes » désigne la population âgée de 25 à 64 ans.
L’apprentissage à l’âge adulte renvoie aux formations que les adultes suivent, généralement après la fin de leur formation initiale. Le pourcentage d’adultes en formation est calculé sur la base des formations formelles et non formelles.
Par formations professionnelles continues, on entend les formations, cours, séminaires, etc. dont l’objectif premier est d’amener les travailleurs à développer ou à améliorer des compétences ou à en acquérir de nouvelles et que les employeurs financent en partie du moins, qu’ils emploient les travailleurs concernés comme salariés ou qu’ils bénéficient directement de leur travail fourni sous forme d’aide familiale non rémunérée ou à titre occasionnel. Les travailleurs sous contrat d’apprentissage sont en principe exclus des chiffres de la formation continue.
Le niveau de formation correspond au plus haut niveau d’enseignement dont les individus sont diplômés.
Par formations liées à l’emploi, on entend les formations que les adultes suivent en vue d’acquérir des connaissances et compétences dont ils ont besoin dans leurs fonctions actuelles ou auront besoin dans de nouvelles fonctions, d’augmenter leur rémunération et d’améliorer leurs débouchés sur le marché du travail et leurs perspectives de carrière dans leur domaine d’activité ou un autre domaine et, plus généralement, d’avancement et de promotion.
Par apprentissage, on entend les activités que les adultes suivent à dessein et de façon organisée en vue d’améliorer leurs connaissances, aptitudes et compétences. Deux critères fondamentaux distinguent les activités d’apprentissage des autres activités : elles doivent être intentionnelles et organisées. Par apprentissage intentionnel (versus fortuit ou aléatoire), on entend l’acquisition délibérée de connaissances, d’aptitudes, de compétences ou d’attitudes pérennes. Par apprentissage organisé, on entend l’apprentissage planifié selon un modèle ou une séquence d’objectifs explicites ou implicites.
Ces activités sont définies dans la Classification des activités d’apprentissage (CLA) (Eurostat, 2016[8]).
Par formations formelles, on entend les formations relevant de l’« enseignement qui est institutionnalisé, volontaire et planifié au travers d’organismes publics et d’entités privées reconnues qui ensemble constituent le système éducatif formel d’un pays. Les programmes d’enseignement formel sont donc reconnus en tant que tels par les autorités compétentes pour l’éducation ou des autorités équivalentes, c’est-à-dire toute autre institution en coopération avec les autorités nationales ou infranationales compétentes pour l’éducation. L’enseignement formel se compose principalement de l’enseignement initial [...]. L’enseignement professionnel, l’éducation répondant à des besoins spéciaux et certaines parties de l’éducation des adultes sont souvent reconnus comme appartenant au système éducatif formel. Les diplômes de l’enseignement formel sont par définition reconnus et donc pris en compte dans […] la CITE. On parle d’enseignement institutionnalisé quand une organisation fournit un cadre éducatif structuré, tel qu’une relation et/ou une interaction élève-enseignant, spécifiquement conçu pour l’éducation et l’apprentissage » (ISU, 2012[9]).
Par formations non formelles, on entend les formations relevant de l’« enseignement institutionnalisé, volontaire et planifié par un prestataire d’enseignement. La principale caractéristique de l’enseignement non formel est qu’il constitue un ajout, une alternative et/ou un complément à l’enseignement formel dans le processus d’apprentissage tout au long de la vie des individus. [L’enseignement non formel] est souvent offert afin de garantir le droit d’accès à l’éducation pour tous. Il s’adresse à des individus de tous âges, mais ne se structure pas nécessairement sous la forme d’un parcours continu ; il peut être de courte durée et/ou de faible intensité et il est proposé généralement sous la forme de programmes courts, d’ateliers ou de séminaires. L’enseignement non formel mène le plus souvent à des certifications non reconnues comme formelles (ou équivalentes) par les autorités nationales ou infranationales compétentes pour l’éducation, voire à aucune certification. Néanmoins, il est possible d’obtenir des certifications formelles reconnues en participant exclusivement à des programmes d’enseignement non formel spécifiques : cela se produit souvent lorsque le programme non formel vient compléter les compétences obtenues dans un autre contexte » (ISU, 2012[9]).
Par formations non formelles liées à l’emploi, on entend les formations que les adultes suivent en vue d’acquérir des connaissances et compétences dont ils ont besoin dans leurs fonctions actuelles ou auront besoin dans de nouvelles fonctions, d’augmenter leur rémunération et d’améliorer leurs débouchés sur le marché du travail et leurs perspectives de carrière dans leur domaine d’activité ou un autre domaine et, plus généralement, d’avancement et de promotion.
Méthodologie
Dans cet indicateur, les données sur les formations formelles ou non formelles suivies proviennent de diverses enquêtes dont la période de référence varie et correspond soit aux 4 semaines, soit aux 12 mois précédant l’administration des questionnaires.
Dans l’Enquête de l’Union européenne sur les forces de travail (UE-EFT) qui est trimestrielle, l’indicateur calculé est le pourcentage d’adultes ayant suivi une formation formelle ou non formelle, à l’exclusion des formations « sur le tas » encadrées, au cours des quatre semaines précédentes. La méthodologie de l’UE-EFT est décrite en ligne (https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=EU_labour_force_survey_-_methodology). La période de référence des enquêtes nationales est de 4 semaines au Royaume-Uni et de 12 mois en Australie, au Canada, en Corée et au Costa Rica.
L’Enquête de l’Union européenne sur la formation professionnelle continue (UE-CVTS) est administrée tous les cinq ans. Elle évalue les formations professionnelles continues organisées en entreprise au cours des 12 mois précédents. La méthodologie de l’UE-CVTS est décrite en ligne (https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Continuing_Vocational_Training_Survey_(CVTS)_methodology). L’enquête nationale administrée en Suisse suit la méthodologie de l’UE-CVTS ; le budget que les entreprises ont consacré à la formation au cours des 12 mois précédents y est évalué.
Consulter la section « Source » pour tout complément d’information et Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes (OCDE, 2023[2]).
Source
Les chiffres des Tableau A7.1, Tableau A7.2, et Tableaux A7.4 et A7.5 sur les pourcentages d’adultes en formation non formelle proviennent de l’UE-EFT dans les pays de l’OCDE et les pays candidats à l’adhésion où elle est administrée (à savoir l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Irlande, l’Islande, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République slovaque, la République tchèque, la Roumanie, la Slovénie, la Suède, la Suisse et la Türkiye) et d’enquêtes nationales en Australie (Enquête sur la formation continue des adultes de l’Office national de statistique), au Canada (Enquête sur la population active), en Corée (Enquête nationale sur l’apprentissage tout au long de la vie), au Costa Rica (Enquête sur la formation continue des actifs) et au Royaume-Uni (Enquête sur la population active).
Les chiffres du Tableau A7.3 sur le budget de formation des entreprises proviennent de l’Enquête de l’Union européenne sur la formation professionnelle continue (UE-CVTS) dans les pays de l’OCDE et les pays candidats à l’adhésion où elle est administrée (l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Irlande, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République slovaque, la République tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni, la Slovénie et la Suède) et de l’Enquête nationale sur la formation continue en Suisse.
Références
[7] EACEA et al. (2015), Adult Education and Training in Europe: Widening Access to Learning Opportunities, Agence exécutive européenne pour l’éducation et la culture (EACEA), Office des publications de l’Union européenne, https://doi.org/10.2797/8002.
[8] Eurostat (2016), Classification of Learning Activities (CLA): Manual: 2016 Edition, Office des publications de l’Union européenne, https://doi.org/10.2785/874604.
[9] ISU (2012), International Standard Classification of Education: ISCED 2011, Institut de statistique de l’UNESCO (ISU), Montréal, https://doi.org/10.15220/978-92-9189-123-8-en.
[6] Nedelkoska, L. et G. Quintini (2018), « Automation, skills use and training », Documents de travail de l’OCDE sur les questions sociales, l’emploi et les migrations, n° 202, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/2e2f4eea-en.
[4] OCDE (2023), Base de données régionales de l’OCDE - Niveau de formation et situation au regard de l’emploi, OCDE, Paris, http://stats.oecd.org/Index.aspx?datasetcode=EAG_NEAC.
[2] OCDE (2023), Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/d7f76adc-en.
[3] OCDE (2022), Regards sur l’éducation 2022: Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/8b532813-fr.
[5] OCDE (2021), « What happened to jobs at high risk of automation? », Policy Brief on the Future of Work, OCDE, Paris, https://www.oecd.org/future-of-work/reports-and-data/what-happened-to-jobs-at-high-risk-of-automation-2021.pdf.
[1] OCDE (2019), Getting Skills Right: Engaging Low-Skilled Adults in Learning, OCDE, Paris, https://www.oecd.org/els/emp/engaging-low-skilled-adults-2019.pdf.
Tableaux de l’indicateur A7
Tableaux de l’indicateur A7. Dans quelle mesure les adultes suivent-ils des formations ?
Tableau A7.1. |
Pourcentage d’adultes ayant suivi une formation non formelle liée ou non liée à l’emploi, selon la situation au regard de l’emploi et le sexe (2022) |
Tableau A7.2. |
Pourcentage d’adultes ayant suivi une formation non formelle liée à l’emploi, selon le niveau de formation, la filière et le groupe d’âge (2022) |
Tableau A7.3. |
Budget de formation en pourcentage du coût total de la main-d’œuvre, selon la taille des entreprises (2010, 2015 et 2020) |
WEB Table A7.4 |
Share of employed adults participating in non-formal job-related education and training, by size and sector of enterprise (2022) |
WEB Table A7.5 |
Share of employed adults participating in non-formal job-related education and training, by economic activity (2022) |
Date butoir pour les données : 17 juin 2023. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne (http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en). D’autres données désagrégées sont également disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org).
Encadré A7.2. Notes des tableaux de l’indicateur A7
Tableau A7.1. Pourcentage d'adultes ayant suivi une formation non formelle liée ou non liée à l'emploi, selon la situation au regard de l'emploi et le sexe (2022)
Les formations non formelles visées sont celles suivies au cours de la période de référence précédant la date de l'enquête, soit 4 semaines (dans la partie supérieure du tableau), soit 12 mois (dans la partie inférieure du tableau). Les chiffres ventilés par sexe peuvent être consultés en ligne (voir le lien StatLink).
1. Année de référence : 2021-2022.
2. Fin de la période de référence en novembre 2022 et situation au regard de l'emploi en novembre 2022.
Tableau A7.2. Pourcentage d'adultes ayant suivi une formation non formelle liée à l'emploi, selon le niveau de formation, la filière et le groupe d’âge (2022)
Les formations non formelles visées sont celles suivies au cours de la période de référence précédant la date de l'enquête, soit 4 semaines (dans la partie supérieure du tableau), soit 12 mois (dans la partie inférieure du tableau). Les chiffres tous niveaux de formation confondus peuvent être consultés en ligne (voir le lien StatLink).
1. Année de référence : 2021-2022.
2. Fin de la période de référence en novembre 2022.
Tableau A7.3. Budget de formation en pourcentage du coût total de la main-d'œuvre, selon la taille des entreprises (2010, 2015 et 2020)
Le budget de formation est celui des 12 mois précédant l'enquête. La moyenne s’écarte de celle publiée par Eurostat, car elle n’est pas pondérée et est calculée sur la base de pays différents (voir le lien StatLink).
1. Les données ont principalement été recueillies en ligne et par formulaire interactif (PDF) ; une proportion minime de questionnaires a été administrée sur papier. Voir les métadonnées en ligne (https://ec.europa.eu/eurostat/cache/metadata/EN/trng_cvt_esqrs_cz.htm) pour de plus amples informations.
Consulter les sections « Définitions », « Méthodologie » et « Source » pour de plus amples informations et Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes (OCDE, 2023[2]).
Ces données et d’autres données désagrégées peuvent être consultées dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/).
Les symboles représentant les données manquantes et les abréviations figurent dans le Guide du lecteur.