Regards sur l’éducation est le rapport de référence sur l’état de l’éducation dans le monde. Tous les niveaux d’enseignement y sont analysés et des données y sont fournies sur les effectifs scolarisés et diplômés, les matières financières et l’organisation des systèmes d’éducation. Le thème principal de l’édition de 2023 est l’enseignement et la formation professionnels (EFP), un pan crucial des systèmes d’éducation qui offre d’autres voies d’apprentissage que la classique filière scolaire ou académique. Les lecteurs désireux de prendre connaissance des résultats clés au sujet de l’EFP sont invités à consulter le dossier Spotlight sur la filière professionnelle en annexe (OCDE, 2023).
Regards sur l'éducation 2023
Résumé
Fréquentation d’une structure d’éducation et d’accueil des jeunes enfants à l’âge de 2 ou 3 ans
Dans l’éducation et d’accueil des jeunes enfants, les structures de qualité aident chacun, sur un pied d’égalité, à prendre un bon départ dans la vie et sont particulièrement cruciales pour les enfants les plus défavorisés. Elles sont essentielles aussi pour permettre aux deux parents de travailler et améliorer le taux d’emploi des femmes. En moyenne, 18 % des enfants de moins de 2 ans fréquentent une structure d’éducation et d’accueil dans les pays de l’OCDE. Le taux moyen de fréquentation augmente pour atteindre 43 % à l’âge de 2 ans, mais il varie fortement selon les pays. À cet âge, il passe la barre des 90 % en Corée, en Islande, en Norvège et en Suède, mais pas celle des 10 % dans neuf autres pays de l’OCDE. À l’âge de 3 ans, l’inscription dans une structure d’éducation et d’accueil des jeunes enfants est la norme dans la grande majorité des pays de l’OCDE, où le taux de fréquentation s’élève à 74 % en moyenne. Le taux de fréquentation reste toutefois inférieur à 10 % dans quatre pays, ce qui fait craindre des problèmes d’équité.
Augmentation du pourcentage de jeunes diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire
Le diplôme de fin d’études secondaires est souvent considéré comme le minimum requis pour réussir à entrer sur le marché du travail. Il apparaît toutefois que selon la moyenne de 2022, 14 % des 25-34 ans ne sont pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les pays de l’OCDE. Ce pourcentage reste certes trop élevé, mais il a sensiblement diminué depuis 2015, où il était de 18 %. Le pourcentage de jeunes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire a diminué dans tous les pays de l’OCDE sauf deux ; certains pays ont de surcroît fait de nets progrès. Le pourcentage de jeunes non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire a par exemple diminué de 17 points de pourcentage au Portugal et de 15 points de pourcentage en Türkiye.
Des taux élevés de réussite du deuxième cycle de l’enseignement secondaire contribuent à constituer une population active plus qualifiée, avec à la clé des carrières plus enviables, des rémunérations plus élevées et des perspectives plus prometteuses. Selon les derniers chiffres, 77 % des inscrits en filière générale réussissent le deuxième cycle de l’enseignement secondaire à la fin théorique des études et 10 % de plus les réussissent dans les deux ans qui suivent. Le taux de réussite est moins élevé en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire : 62 % seulement des inscrits réussissent leurs études dans le délai imparti et 11 % les réussissent dans les deux ans qui suivent. Quant aux 27 % d’inscrits restants, bon nombre d’entre eux ne réussiront vraisemblablement jamais leurs études à ce niveau.
Moins de la moitié des inscrits en filière professionnelle suivent un programme « emploi-études »
L’EFP constitue une partie importante et populaire du système d’éducation dans la plupart des pays de l’OCDE, où 44 % de l’effectif du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est inscrit en filière professionnelle en moyenne. Les cursus de cette filière varient fortement d’un pays à l’autre, mais il en ressort une série de caractéristiques qui concourent à un enseignement de qualité. L’une des caractéristiques les plus importantes tient à l’existence de composantes pratiques en entreprise. Ces composantes ont de nombreuses vertus, par exemple permettre aux jeunes de mettre concrètement ce qu’ils ont appris en pratique et faciliter la transition entre l’école et le monde du travail. Les programmes « emploi-études » restent toutefois très rares dans de nombreux pays. En moyenne, 45 % seulement de l’effectif du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle suivent ce type de programmes dans les pays de l’OCDE.
Les passerelles qui permettent aux diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle d’accéder à des niveaux supérieurs d’enseignement constituent une autre caractéristique de l’EFP de qualité. La plupart des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle ont accès à l’enseignement tertiaire, mais un quart d’entre eux ont suivi un cursus qui ne leur donne pas directement accès à ce niveau d’enseignement.
Forte variation des dépenses unitaires entre les pays de l’OCDE
Une dotation adéquate est indispensable à un enseignement de qualité. La plupart des pays de l’OCDE investissent 3 à 4 % de leur richesse nationale dans l’enseignement primaire et secondaire ; la Colombie et Israël vont même jusqu’à y investir une part de leur PIB qui est égale ou supérieure à 5 %. À l’autre extrême, six pays de l’OCDE consacrent moins de 3 % de leur PIB à l’enseignement primaire et secondaire.
Rapporter le budget de l’éducation en pourcentage du PIB est révélateur de la priorité accordée à l’éducation dans chaque pays, mais pas de la dotation des systèmes d’éducation, puisque le PIB varie entre les pays. Les dépenses unitaires varient fortement entre les pays de l’OCDE. Elles sont inférieures à 5 000 USD par an en Colombie, au Mexique et en Türkiye, mais frôlent les 25 000 USD au Luxembourg. Elles varient également sensiblement entre les filières. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les dépenses annuelles s’élèvent en moyenne et par élève à 11 400 USD en filière générale, contre 13 200 USD en filière professionnelle, dans les pays de l’OCDE. Cet écart est souvent imputable aux infrastructures et équipements spécialisés requis en filière professionnelle.
Les salaires peu élevés réduisent l’attractivité de la profession d’enseignant
De nombreux pays de l’OCDE sont en proie à des pénuries d’enseignants. Il est essentiel de bien rémunérer les enseignants pour les garder en poste et susciter des vocations d’enseignant, même si d’autres facteurs entrent en ligne de compte. La profession d’enseignant n’est pas aussi rémunératrice que d’autres dans de nombreux pays de l’OCDE. En moyenne, les enseignants en poste dans le premier cycle de l’enseignement secondaire gagnent 10 % de moins que les diplômés de l’enseignement tertiaire ; cet écart est même supérieur à 30 % dans certains pays.
La maigre revalorisation enregistrée dans l’enseignement explique en partie le différentiel salarial entre les enseignants et les autres diplômés de l’enseignement tertiaire. Le salaire statutaire des enseignants en poste dans le premier cycle de l’enseignement secondaire a augmenté de moins de 1 % par an en valeur réelle depuis 2015 dans tous les pays de l’OCDE sauf six. Pire encore, il a diminué en valeur réelle dans plus de la moitié des pays de l’OCDE dont les données sont disponibles, et ce, après la croissance faible, voire négative enregistrée au lendemain de la crise financière de 2008 dans de nombreux pays.