En moyenne, 72 % des inscrits dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont diplômés à la fin théorique de leurs études dans les pays dont les données sont disponibles. Le taux de réussite augmente pour atteindre 82 % deux ans après la fin théorique des études.
Le taux de réussite du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est plus élevé en filière générale (87 %) qu’en filière professionnelle (73 %) deux ans après la fin théorique des études dans la quasi-totalité des pays.
Dans tous les pays dont les données sont disponibles, le taux de réussite est plus élevé chez les femmes que chez les hommes dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. La différence de taux entre les sexes se comble quelque peu avec le temps, car les hommes mettent plus de temps à terminer leurs études.
Les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire suivent des voies qui varient fortement selon celles qui s’offrent à eux dans le système national d’éducation. La majorité des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale poursuivent leurs études (65 %), le plus souvent en licence, voire au-delà. Un tiers seulement des diplômés de la filière professionnelle sont encore scolarisés un an après avoir terminé leur cursus.
Regards sur l'éducation 2023
Indicateur B3. Quel est le profil des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ?
Faits marquants
Contexte
Le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, où filière générale et filière professionnelle se distinguent dans de nombreux pays, vise à préparer les élèves à poursuivre des études ou à entrer dans la vie active. Dans de nombreux pays, ce niveau d’enseignement n’est pas obligatoire et dure entre deux et cinq ans. Le taux de réussite du deuxième cycle de l’enseignement secondaire correspond au nombre d’inscrits qui finissent par être diplômés de ce niveau d’enseignement. Le décrochage scolaire, le fait de se désintéresser de l’école au point d’arrêter ses études avant d’être diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, constitue un défi dans de nombreux pays. Les jeunes concernés tendent généralement à éprouver beaucoup de difficultés à entrer sur le marché du travail, puis à y rester.
Cet indicateur chiffre le pourcentage d’inscrits qui sont diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, qui sont encore scolarisés et qui ne le sont plus, et ce, à deux échéances différentes : 1) à la fin théorique du cursus choisi à l’inscription ; et 2) deux ans après la fin théorique de ce cursus. La différence de pourcentage entre ces deux échéances est révélatrice de la propension des inscrits à obtenir leur diplôme dans le « délai imparti ». Cet indicateur permet aussi de comparer les taux de réussite entre les sexes et les filières, générale ou professionnelle. Il analyse de surcroît la situation des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire l’année suivante et montre s’ils sont encore scolarisés et, dans l’affirmative, s’ils le sont au même niveau ou dans l’enseignement post-secondaire tertiaire ou non tertiaire.
La pandémie de COVID-19 a mis les systèmes d’éducation à très rude épreuve dans le monde. En 2020, les élèves ont assisté à la fermeture totale ou partielle de leur établissement et ont dû s’adapter à de nouvelles formes d’apprentissage dans le monde entier. La réussite du deuxième cycle de l’enseignement secondaire compte parmi les indicateurs de l’éducation qui ont subi l’influence de plusieurs facteurs, notamment la modification des critères de réussite, l’état de santé physique et mentale et ses effets sur les résultats scolaires et les difficultés à boucler la composante pratique de l’enseignement et de la formation professionnels (EFP). L’analyse approfondie des effets de la pandémie de COVID-19 sur le taux de réussite du deuxième cycle de l’enseignement secondaire peut être consultée en ligne dans Upper Secondary Education Systems Dashboard.
Autres faits marquants
Dans la quasi-totalité des pays, le taux de réussite du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est plus élevé en filière générale qu’en filière professionnelle à la fin théorique des études. En Lituanie et en Norvège, la différence de taux de réussite à la fin théorique des études est au moins 30 points de pourcentage plus élevée en filière générale qu’en filière professionnelle.
En moyenne, 5 % des inscrits dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle sont encore scolarisés deux ans après la fin théorique des études, tandis que 23 % d’entre eux ne sont pas diplômés et ne sont plus scolarisés.
Dans certains des pays et autres entités, les élèves peuvent changer de filière dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, de sorte qu’ils peuvent être diplômés d’une filière autre que celle choisie à l’inscription. À ce niveau d’enseignement, 10 % au moins des inscrits en filière générale sont diplômés en filière professionnelle en Communautés flamande et française de Belgique et au Chili et 10 % au moins des inscrits en filière professionnelle sont diplômés en filière générale au Brésil, en Colombie, en Lettonie et en Norvège.
En moyenne, 56 % des diplômés en filière générale sont inscrits en licence un an après la réussite du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Le pourcentage de diplômés qui s’inscrivent dans l’enseignement tertiaire de cycle court n’est notable (supérieur à 15 %) qu’au Canada, en Colombie et en Espagne.
Remarque
Le taux de réussite du deuxième cycle de l’enseignement secondaire correspond au pourcentage d’élèves qui sont inscrits pour la première fois à ce niveau d’enseignement et qui en sortent diplômés après un certain nombre d’années. Les analyses portent uniquement sur les élèves en première inscription dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, à l’exclusion de ceux qui reprennent des études du même niveau d’enseignement après leur formation initiale et de l’effectif des programmes de formation pour adultes. Cet indicateur ne rend par exemple pas compte des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale qui se sont réinscrits au même niveau d’enseignement en filière professionnelle.
Le taux de décrochage scolaire, l’un des indicateurs clés des analyses exposées ici, est à distinguer du taux de non-scolarisation (voir l’encadré A2.1 dans Indicateur A2) sur le quatrième objectif de développement durable). Le taux de décrochage scolaire correspond au pourcentage d’inscrits à un niveau d’enseignement qui ne poursuivent pas leurs études jusqu’à l’obtention du diplôme. Le taux de non-scolarisation correspond au pourcentage de non-scolarisés dans l’effectif officiellement en âge d’être scolarisé à un niveau d’enseignement.
Analyse
Taux de réussite dérivé des cohortes effectives
En moyenne, 72 % des inscrits dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont diplômés à la fin théorique de leurs études dans les pays et autres entités dont les données portent sur les cohortes effectives (voir les sections « Définitions » et « Méthodologie »). Le taux de réussite augmente pour atteindre 82 % deux ans après la fin théorique des études (voir le Tableau B3.1). Ce retard dans l’obtention du diplôme peut s’expliquer entre autres par le redoublement, la réorientation scolaire ou l’incapacité à réussir les épreuves de terminale dans le délai imparti.
La performance scolaire est l’élément le plus déterminant de la réussite de tout cursus relevant du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans la plupart (30) des 32 pays et autres entités dont les données sont disponibles. Les modalités d’évaluation de la performance scolaire varient selon les pays. Au Canada, les élèves doivent cumuler un certain nombre de crédits pour être diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. En Israël, ils peuvent choisir jusqu’à cinq unités par matière, chaque unité les portant à un échelon supérieur et certains d’entre eux rédigent des essais. Les élèves doivent réussir un examen externe, national par exemple, pour être diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans près de la moitié des pays et autres entités à l’étude (en Autriche, en France et en Slovénie par exemple). En filière professionnelle, les élèves doivent suivre une composante pratique dans un tiers environ des pays (voir la base de données relative à l’enquête ad hoc sur le taux de réussite du deuxième cycle de l’enseignement secondaire [2023]) (voir l’Encadré B3.1).
Encadré B3.1. Visualisations interactives de la structure des programmes du deuxième cycle de l'enseignement secondaire
Une plateforme interactive fournit des informations contextuelles complémentaires sur les programmes du deuxième cycle de l'enseignement secondaire, y compris des informations sur les différents types de programmes, leur durée, l'âge de début des études ainsi que des informations concernant les mécanismes de sélection, les critères d'obtention du diplôme, les voies de transition et l'impact du COVID-19 sur les taux d'achèvement du deuxième cycle de l'enseignement secondaire.
La platforme est accessible en ligne : Dashboard on Upper Secondary Education Systems.
Taux de réussite, selon la filière
Amener les élèves à réussir le deuxième cycle de l’enseignement secondaire reste un défi dans plusieurs pays, en particulier en filière professionnelle. Moins de 50 % des inscrits en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont diplômés à la fin théorique de leurs études en Communauté française de Belgique, en Espagne, en Islande, au Luxembourg et en Norvège. Leur taux de réussite est plus élevé, supérieur à 70 %, deux ans plus tard au Luxembourg et en Norvège. En filière professionnelle, le taux de réussite est relativement élevé, supérieur à 70 % à la fin théorique des études, en Colombie, en France, en Israël, en Slovénie, en Suède et en Suisse. Le taux de réussite varie nettement moins entre les pays en filière générale. En filière générale, le taux de réussite du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est supérieur à 70 % dans tous les pays et autres entités à l’étude, sauf en Autriche, au Brésil, en Communauté française de Belgique, en Islande et au Portugal (voir le Graphique B3.1).
La différence de taux de réussite entre la filière générale et la filière professionnelle s’explique en partie par le choix de la filière, qu’il soit ou non fait par les élèves. Dans l’ensemble, les élèves dont les résultats scolaires laissent à désirer tendent à s’orienter ou à être orientés vers la filière professionnelle (Kis, 2020[2]). Certains pays font toutefois figure d’exceptions : le taux de réussite est par exemple plus élevé en filière professionnelle au Brésil, en Israël et en Suisse (voir le Graphique B3.1). Au Brésil, les établissements publics de formation professionnelle sont prestigieux et sont pris d’assaut par les candidats à l’admission ; bon nombre des diplômés poursuivent des études dans l’enseignement supérieur (OCDE, 2022[3]). En Suisse, où le système d’EFP repose sur la formation sous contrat d’apprentissage, des cursus plus courts ont été conçus à l’intention des jeunes exposés au risque de décrochage scolaire et diverses mesures ont été prises pour promouvoir la réussite (OCDE, 2018[4]).
Dans certains pays, les chiffres sur le taux de réussite en filière professionnelle sont désagrégés selon que les cursus suivis donnent ou non directement accès à l’enseignement tertiaire. Dans la quasi-totalité des pays où ces chiffres sont disponibles, les élèves sont moins susceptibles de réussir si leur cursus ne donne pas directement accès à l’enseignement tertiaire que s’il y donne directement accès. En Italie par exemple, le taux de réussite en filière professionnelle deux ans après la fin théorique des études s’élève à 53 % si les cursus ne donnent pas directement accès à l’enseignement tertiaire, contre 71 % s’ils y donnent directement accès. La Lettonie est le seul pays qui échappe à ce constat : le taux de réussite s’élève à 85 % dans les cursus sans accès direct, mais à 70 % dans ceux avec accès direct. L’ampleur de la différence de taux de réussite deux ans après la fin théorique des études entre les deux catégories de cursus varie sensiblement entre les pays, de 28 points de pourcentage en Communauté française de Belgique à 4 points de pourcentage seulement en Slovénie (voir le Tableau B3.1 en annexe).
La variation du taux de réussite entre les cursus avec et sans accès direct à l’enseignement tertiaire s’explique aussi par la mesure dans laquelle les élèves s’orientent ou sont orientés dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Les sous-filières sont nombreuses en filière professionnelle dans certains pays. Les cursus avec accès direct à l’enseignement tertiaire tendent à se distinguer par une composante générale plus marquée qui prépare à la poursuite des études. Les élèves dont les résultats sont moins bons dans le premier cycle de l’enseignement secondaire ou qui se désintéressent de l’apprentissage scolaire sont plus susceptibles de s’orienter ou d’être orientés vers la filière professionnelle, dans des cursus sans accès direct à l’enseignement tertiaire où la composante pratique est prioritaire et la composante académique, plus réduite. Certains cursus de cette catégorie ont été explicitement conçus à l’intention des jeunes exposés au risque de décrochage scolaire ; c’est le cas de la formation sous contrat d’apprentissage de deux ans en Suisse.
Taux de réussite, selon le sexe
Le taux de réussite du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est plus élevé chez les femmes que chez les hommes dans tous les pays dont les données sont disponibles. C’est le cas en filière professionnelle et en filière générale dans tous les pays, sauf en Lituanie et en Suède en filière professionnelle. En moyenne, le taux de réussite varie dans la même mesure, 7 points de pourcentage, entre les deux filières. La différence de taux de réussite entre les hommes et les femmes est constante aux deux échéances (à la fin théorique des études et deux ans plus tard), même s’il se resserre légèrement deux ans après la fin théorique des études, signe que les hommes mettent dans l’ensemble plus de temps à obtenir leur diplôme (voir le Tableau B3.1 en annexe).
La différence hommes-femmes en matière de taux de réussite varie selon la filière entre les pays. Cette différence est plus marquée en filière professionnelle dans certains pays (en Espagne et en Norvège, par exemple) et en filière générale dans d’autres (au Brésil et en Israël, par exemple). En Espagne et en Norvège, le taux de réussite varie entre hommes et femmes dans une mesure égale respectivement à 11 et 20 points de pourcentage en filière professionnelle, mais à 8 et 7 points de pourcentage en filière générale. À l’inverse, au Brésil et en Israël, il varie dans une mesure inférieure à 5 points de pourcentage en filière professionnelle, mais supérieure à 10 points de pourcentage en filière générale (voir le Tableau B3.1 en annexe).
Encadré B3.2. Taux de réussite dérivé des cohortes transversales
Dans le taux de réussite dérivé des cohortes effectives, l’approche consiste à suivre une cohorte d’inscrits au fil du temps et à déterminer si ces inscrits ont fini par être diplômés et, dans l’affirmative, à quel moment. Dans le taux de réussite dérivé des cohortes transversales, tous les inscrits diplômés la même année sont répertoriés, quel que soit le temps qu’ils aient mis à y arriver. Les taux calculés selon les deux approches ne sont donc pas comparables. Comme le taux de réussite dérivé de cohortes transversales est calculé dans l’hypothèse d’un flux constant de nouveaux inscrits, il varie selon l’évolution de l’effectif inscrit et tend à surestimer l’effectif diplômé dans l’ensemble. Il a toujours cours, car il a le mérite, contrairement au taux dérivé de cohortes effectives, de ne pas nécessiter de suivi longitudinal des inscrits dans le temps.
Les taux dérivés des cohortes effectives et transversales sont différents, mais ils révèlent des tendances similaires. Le Graphique B3.3 indique le taux de réussite dérivé des cohortes transversales désagrégé par sexe et filière. Dans tous les pays concernés, le taux de réussite est plus élevé en filière générale, mais la différence de taux entre les deux filières tend à être moindre que celle qui s’observe si le taux est dérivé des cohortes effectives. De surcroît, la différence de taux est minime entre hommes et femmes en Corée, au Japon et en République slovaque et l’écart favorable aux femmes qui s’observe au Costa Rica, en Pologne et en Türkiye est moindre que celui enregistré dans les cohortes effectives.
Réorientation
De nombreux pays cherchent à promouvoir la perméabilité entre filières, qui permet à des élèves de changer d’orientation s’ils estiment qu’une autre filière leur conviendrait mieux vu leurs centres d’intérêt et leurs facultés. Passer de la filière professionnelle à la filière générale peut paraître sensé aux élèves qui ont l’enseignement tertiaire en ligne de mire et ne s’intéressent à aucune profession en particulier (ou qui n’ont pas trouvé de cursus adapté à la profession de leur choix). À l’inverse, les élèves peuvent trouver tentant de passer en filière professionnelle s’ils se désintéressent de l’apprentissage scolaire ou peinent à satisfaire aux exigences académiques de la filière générale. Le suivi longitudinal d’un groupe d’inscrits offre entre autres avantages principaux la possibilité d’analyser les spécificités du parcours scolaire de chacun.
Le Graphique B3.2 présente la situation des inscrits dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire deux ans après la fin théorique de leurs études. Il indique le pourcentage de ces inscrits qui sont diplômés et, dans l’affirmative, la filière qu’ils ont suivie, ainsi que le pourcentage d’inscrits non diplômés qui sont encore scolarisés ou ne le sont plus. Sans surprise, la plupart des diplômés le sont dans la filière choisie à l’inscription. Les chiffres de réussite et de réorientation révèlent toutefois des différences intéressantes entre les pays et entre les filières dans les pays. 20 % sont diplômés en filière générale et 45 % le sont en filière professionnelle, 25 % ne sont plus scolarisés et 5 % sont toujours scolarisés dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. En Norvège par exemple, les inscrits en filière professionnelle se répartissent comme suit deux ans après la fin théorique de leurs études : Ces chiffres pourraient s’expliquer par le système norvégien de formation sous contrat d’apprentissage, où la composante d’EFP de deux ans en milieu scolaire est suivie par la composante pratique de deux ans en entreprise. Les inscrits en filière professionnelle qui ne trouvent pas de contrat d’apprentissage ou qui ne souhaitent pas poursuivre dans cette filière s’orientent vers la filière générale, ce qui explique le pourcentage élevé d’inscrits en filière professionnelle qui sont diplômés de la filière générale. À l’inverse, il est plus fréquent de passer de la filière générale à la filière professionnelle en Communauté flamande de Belgique, où les inscrits en filière générale qui ont obtenu de très bonnes notes en fin d’année scolaire sont autorisés à poursuivre leurs études dans la filière de leur choix, le cas échéant en filière professionnelle. Les inscrits en filière professionnelle ne jouissent toutefois pas de la même liberté de réorientation.
En filière professionnelle, passer d’un cursus avec accès direct à l’enseignement tertiaire à un cursus sans accès direct (une réorientation possible en Communauté flamande de Belgique, en France, en Slovénie et en Suisse, par exemple) permet à des élèves inscrits dans un cursus académiquement plus exigeant de s’orienter vers un cursus où la composante pratique est plus marquée et où la composante générale l’est moins. Ces réorientations peuvent être utiles pour prévenir le décrochage scolaire, car elles offrent aux inscrits en filière professionnelle qui peinent à satisfaire aux exigences académiques de leur cursus la possibilité de réussir le deuxième cycle de l’enseignement secondaire.
Effectif encore scolarisé
Dans la moitié des pays et autres entités dont les données sont disponibles, 15 % des inscrits ne sont diplômés que deux ans après la fin théorique de leurs études, tant en filière générale qu’en filière professionnelle (voir le Tableau B3.2 en annexe). Diverses raisons peuvent expliquer cette réussite tardive. L’une d’entre elles tient au redoublement qui peut exister tant en filière générale qu’en filière professionnelle. L’interruption de la scolarité en est une autre : les élèves interrompent leurs études un temps, puis les reprennent, soit dans le même cursus, soit dans un autre cursus qui est plus en adéquation avec leurs centres d’intérêt ou leurs facultés (Wydra-Somaggio, 2021[5]). En Allemagne par exemple, un quart environ des apprentis interrompent leur formation professionnelle (BIBB, 2019[6]), mais rares sont ceux qui abandonnent définitivement. D’autres raisons peuvent allonger les études. En Finlande par exemple, le deuxième cycle de l’enseignement secondaire est flexible, et les élèves peuvent composer leur propre programme de cours selon leurs besoins. Cette flexibilité peut accroître le nombre d’inscrits à qui il faut plus de temps pour réussir le deuxième cycle de l’enseignement secondaire : en filière professionnelle, les élèves suivent un plan personnel de développement des compétences qui leur permet d’étudier à leur rythme, selon leurs besoins, alors qu’en filière générale, il est relativement courant que les élèves bouclent le programme en quatre ans au lieu des trois prévus.
Deux ans après la fin théorique des études, le pourcentage de non-diplômés encore scolarisés n’est pas négligeable. Il est dans l’ensemble élevé en filière professionnelle. Le pourcentage d’inscrits en filière professionnelle toujours scolarisés deux ans après la fin théorique de leurs études est par exemple égal ou supérieur à 7 % en Autriche, en Espagne, en Finlande, en Islande et au Luxembourg (voir le Tableau B3.2 en annexe). Ce constat a pour corollaire que le pourcentage d’inscrits susceptibles de réussir le deuxième cycle de l’enseignement secondaire est en fin de compte plus élevé que ne le suggèrent les taux de réussite indiqués dans le Graphique B3.2. Certains de ces inscrits auront besoin de plus de temps que les deux ans supplémentaires prévus dans cette enquête, tandis que d’autres finiront par obtenir leur diplôme à l’issue d’une formation de seconde chance ou une formation pour adultes.
Décrochage scolaire
Deux ans après la fin théorique des études, les inscrits en décrochage scolaire sont plus nombreux que les inscrits encore scolarisés dans tous les pays. En filière professionnelle, les inscrits en décrochage scolaire sont plus de 10 % dans tous les pays, sauf en Colombie (7 %) et en Suisse (6 %). Le taux de décrochage scolaire est relativement élevé en filière professionnelle dans certains pays : au moins un inscrit sur quatre est en décrochage au Brésil, en Communauté française de Belgique, en Espagne, en Estonie, en Islande, en Italie, en Lettonie, en Lituanie, en Norvège et au Portugal (voir le Tableau B3.2 en annexe). Les taux élevés de décrochage scolaire sont préoccupants, car les jeunes qui ne sont pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont très exposés au risque d’être des sans-emploi ni scolarisés, ni en formation (NEET, de l’anglais neither employed nor in education or training). Aider les jeunes à réussir le deuxième cycle de l’enseignement secondaire est donc essentiel pour leur éviter de devenir NEET (OCDE, 2022[7]).
Des chercheurs ont exploré les raisons du décrochage scolaire chez les jeunes. Doll, Eslami et Walters (2013[8]) ont par exemple montré à quel point il était important de distinguer deux catégories de facteurs : les facteurs de dissuasion et les facteurs d’incitation. Les facteurs de dissuasion peuvent être propres au milieu scolaire, où la discipline stricte, le harcèlement ou encore les mauvaises notes si la culture de l’excellence est extrême peuvent mener des élèves sur la voie du décrochage. Quant aux facteurs d’incitation, ce sont ceux liés à des problèmes financiers, à la naissance d’un enfant, à une maladie, etc., qui peuvent inciter les élèves à ne plus se rendre à l’école. Une troisième catégorie de facteurs, dits de désengagement, est définie dans les travaux de Doll et al. (2013[8]). Elle regroupe les facteurs à l’œuvre lorsque les élèves ne progressent pas comme ils le devraient et finissent par se laisser gagner par le découragement et se désintéresser de leurs études. Ces trois types de facteurs peuvent contribuer à augmenter le taux de décrochage, mais ils ne peuvent expliquer tous les cas. Selon une étude norvégienne (Udir, 2020[9]), le facteur le plus déterminant de l’échec ou de la réussite dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire tient aux résultats scolaires dans le premier cycle de l’enseignement secondaire. Cette conclusion est confirmée par une étude suédoise, qui a établi que les résultats scolaires antérieurs étaient tout à fait déterminants de l’échec ou de la réussite par la suite. En fait, le taux de réussite ne varie plus entre la filière générale et la filière professionnelle une fois que les résultats scolaires obtenus dans le premier cycle de l’enseignement secondaire sont contrôlés (Skolverket, 2022[10]).
Encadré B3.3. Évolution du taux de réussite
Les séries chronologiques permettent de retracer l’évolution du taux de réussite ces dernières années. Le Graphique B3.4 montre l’évolution du taux de réussite désagrégé par filière. Les années de référence (indiquées entre parenthèses) varient selon les données disponibles dans chaque pays. Les chiffres ne peuvent donc pas être comparés entre les pays.
Cette analyse est toutefois révélatrice de l’évolution du taux de réussite dans chaque pays et de sa variation entre les filières. Le taux de réussite a par exemple augmenté nettement plus en filière professionnelle qu’en filière générale en Estonie, en Communauté flamande de Belgique, en France et en Norvège. Il a en revanche davantage progressé en filière générale qu’en filière professionnelle au Chili et en Islande. Le taux de réussite des deux filières est resté relativement stable en Finlande, mais a diminué en Autriche et en Suède (voir le Graphique B3.4). En Suède, la baisse du taux de réussite des deux filières est en partie imputable à la réforme de 2011 qui a durci les conditions de réussite du deuxième cycle de l’enseignement secondaire.
Transition à la fin du deuxième cycle de l’enseignement secondaire
De nombreux pays ont cherché à promouvoir l’enseignement tertiaire, y compris chez les diplômés de l’EFP. Des passerelles ont été créées pour éviter que des diplômés de cursus sans accès direct à des niveaux supérieurs d’enseignement, y compris à l’enseignement tertiaire, ne se retrouvent dans l’impasse. Elles ne sont toutefois pas la panacée, car certaines d’entre elles sont rarement empruntées, de sorte que les cursus concernés conduisent dans l’impasse. Analyser la situation des diplômés un an plus tard aide à déterminer dans quelle mesure ces passerelles sont concrètement empruntées, ce que montre par exemple le pourcentage de diplômés en filière professionnelle sans accès direct à l’enseignement tertiaire (sous-catégorie 353 de la CITE) qui ont opté pour une passerelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Comme l’effectif de certains des cursus concernés est minime, l’analyse de données longitudinales est particulièrement utile. Elle permet de décrire de façon nuancée les processus de transition et de déterminer si les diplômés continuent leurs études et, dans l’affirmative, s’ils s’inscrivent dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou l’enseignement post-secondaire tertiaire ou non tertiaire. Les données désagrégées sur les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire qui ne sont plus scolarisés ne sont pas disponibles dans tous les pays. Les données sur la situation au regard de l’emploi des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire un an plus tard sont uniquement disponibles en Estonie, en Finlande, en Islande, en Norvège, en Suède et en Suisse et sont présentées dans l’Encadré B3.4.
Transition à la fin du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, selon la filière
Transition à la fin du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale
Le Graphique B3.5 montre les voies suivies par les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale un an plus tard. Selon ce graphique, la plupart des diplômés ont opté pour l’enseignement tertiaire. Ils sont en grande majorité inscrits au minimum en licence ; le pourcentage d’entre eux inscrits dans l’enseignement tertiaire de cycle court est relativement peu élevé (d’autant que ce niveau d’enseignement n’existe pas dans tous les pays, comme le précise l’indicateur B4). En Communauté flamande de Belgique par exemple, 90 % des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale sont inscrits en licence ou en master.
L’enseignement tertiaire de cycle court, qui est essentiellement professionnel, est toutefois relativement populaire dans certains pays. Le pourcentage de diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale qui s’inscrivent dans l’enseignement tertiaire de cycle court s’élève par exemple à 19 % en Espagne, un pays suivi par le Canada (18 %) et la Colombie (15 %) (voir le Graphique B3.5). Ces chiffres sont révélateurs des fonctions de l’enseignement tertiaire de cycle court qui varient selon les pays. Au Canada par exemple, les « collèges » sont très populaires dans l’enseignement tertiaire de cycle court et jouent un rôle déterminant s’agissant de préparer les jeunes à entrer dans la vie active. Dans l’enseignement tertiaire de cycle court, les cursus relèvent de la filière générale ou combinent filière générale et filière professionnelle au Canada, contrairement à la plupart des autres pays où ces cursus relèvent de la filière professionnelle (voir le Tableau A1.3).
Le pourcentage de diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale qui ne sont plus scolarisés un an plus tard varie sensiblement entre les pays, de 6 % en Slovénie à 63 % en Suède (voir le Graphique B3.5). En Suède, 75 % des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale qui ne sont scolarisés à aucun niveau de la CITE un an plus tard travaillent, 5 % seulement d’entre eux sont au chômage et les autres sont inactifs ou sont dans une situation inconnue (voir l’Encadré B3.4).
Transition à la fin du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle
Le Graphique B3.6 montre les voies suivies un an plus tard par les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle. Les diplômés suivent des voies qui dépendent énormément de celles qui s’offrent à eux dans le système national d’éducation. Il est dès lors crucial d’analyser ces voies dans chaque pays pour interpréter la variation de l’effectif inscrit entre les divers niveaux d’enseignement.
En Autriche et en Espagne par exemple, les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle ont directement accès à l’enseignement tertiaire de cycle court, mais pas à la licence. Sans surprise, il est courant de passer de l’EFP à l’enseignement tertiaire de cycle court : les diplômés inscrits dans l’enseignement tertiaire de cycle court sont 31 % en Autriche et 36 % en Espagne. En Communauté flamande de Belgique, les diplômés du BSO (Beroepssecundair Onderwijs, filière professionnelle secondaire) ont une année d’études supplémentaire à suivre à la fin de la deuxième année du troisième degré de ce niveau d’enseignement pour accéder à l’enseignement tertiaire. Cela explique pourquoi 35 % des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle sont inscrits en filière professionnelle au même niveau d’enseignement — il s’agit en grande partie de diplômés du BSO inscrits en 7e année pour accéder à l’enseignement tertiaire (voir le Graphique B3.6).
De plus, certains diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire s’inscrivent plus tard dans l’enseignement tertiaire de cycle court. Comme les chiffres présentés ici se rapportent à la formation initiale, les diplômés qui reprennent des études plus tard dans l’enseignement tertiaire de cycle court sont exclus (voir l’Indicateur B4).
Dans l’ensemble, les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont moins susceptibles de poursuivre leurs études s’ils étaient inscrits en filière professionnelle plutôt qu’en filière générale (voir le Tableau B3.3 en annexe). Cela n’a rien de surprenant sachant que la filière professionnelle prépare à entrer dans la vie active et à exercer une profession spécifique ou à travailler dans un secteur spécifique. Le pourcentage de diplômés de l’EFP qui ne sont plus scolarisés un an plus tard est très élevé dans certains pays : il atteint par exemple 96 % en Lituanie et 89 % en Suède. Ne plus être scolarisé n’est pas nécessairement une mauvaise chose en soi. Il faut placer la question dans une perspective plus large : savoir ce que les diplômés font en lieu et place et s’ils auront la possibilité de reprendre des études plus tard dans la vie.
Un taux élevé de non-scolarisés peut être imputable au fait qu’une grande partie des diplômés de l’EFP ont trouvé du travail. La situation au regard de l’emploi est connue dans certains pays : en Suède par exemple, 82 % des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle qui ne sont plus scolarisés un an plus tard travaillent (voir l’Encadré B3.4). Selon l’Enquête européenne sur les forces de travail (UE-LFS) de 2022, 72 % des diplômés de l’EFP commencent à travailler un à trois ans après l’obtention du diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en Lituanie (Eurostat, 2021[11]). Plus largement, il faut acquérir de l’expérience professionnelle dans certains cursus d’EFP relevant de niveaux supérieurs d’enseignement. Dans plusieurs pays, il est courant que des diplômés de l’EFP exercent quelques années la profession qu’ils ont choisie avant de s’inscrire dans l’enseignement tertiaire pour améliorer leurs compétences. En Suisse par exemple, une expérience professionnelle pertinente est officiellement exigée à l’admission dans certains cursus professionnels en licence et en master.
Encadré B3.4. Situation au regard de l’emploi des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire un an plus tard
Les pouvoirs publics devraient veiller à ce que le deuxième cycle de l’enseignement secondaire prépare à l’entrée sur le marché du travail et à l’enseignement supérieur pour que les diplômés qui ne poursuivent pas leurs études ne soient pas laissés-pour-compte. Au vu du taux élevé de non-scolarisation un an après l’obtention du diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, en particulier en filière professionnelle, la situation au regard de l’emploi est un indicateur clé. L’Estonie, la Finlande, la Norvège, la Suède et la Suisse ont fourni des données qui permettent d’analyser le sort des diplômés qui ne sont plus scolarisés.
Dans ces pays, la majorité des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire qui ne sont pas scolarisés travaillent, quelle que soit la filière suivie (voir le Graphique B3.7). En Norvège par exemple, 93 % des diplômés en filière professionnelle travaillent, contre 83 % des diplômés en filière générale. Les diplômés de l’EFP sont plus susceptibles de travailler un an plus tard dans tous les pays à l’étude, sauf en Estonie, où ils le sont légèrement moins. Ils sont aussi plus susceptibles d’être au chômage dans tous les pays dont les données sont disponibles. Le pourcentage d’inactifs (qui ne sont ni scolarisés, ni à la recherche d’un emploi) est relativement élevé en Finlande et en Suisse, en particulier chez les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale. En Finlande par exemple, il est fréquent de ne pas entamer d’études tertiaires dès la fin du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, principalement en raison du numerus clausus qui limite les admissions dans l’enseignement tertiaire ou des années sabbatiques que certains prennent pour décider de leur avenir.
Transition à la fin du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, selon le sexe
En moyenne, 58 % des diplômées, contre 53 % des diplômés, du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale s’inscrivent en licence dans les pays dont les données sont disponibles. L’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale inscrit en licence varie en moyenne de 5 points de pourcentage entre les femmes et les hommes dans les pays de l’OCDE ; cette différence atteint toutefois 34 points de pourcentage en Autriche et 15 points de pourcentage au Canada. Le pourcentage d’inscrits dans l’enseignement tertiaire de cycle court à la fin du deuxième cycle de l’enseignement secondaire n’est notable que dans quelques pays (au Canada, au Chili, en Colombie et en Espagne) et ne varie guère entre les femmes et les hommes (voir le Tableau B3.3 en annexe).
Les tendances d’inscription varient plus sensiblement entre les femmes et les hommes chez les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale qu’en filière professionnelle. Dans l’effectif diplômé de la filière professionnelle, les hommes sont plus susceptibles que les femmes de s’inscrire dans l’enseignement tertiaire de cycle court dans la quasi-totalité des pays dont les données sont disponibles. En Espagne par exemple, le pourcentage de diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle qui s’inscrivent dans l’enseignement tertiaire de cycle court s’élève à 39 % chez les hommes, contre 33 % seulement chez les femmes (voir le Tableau B3.3 en annexe).
Le pourcentage de diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire qui ne sont plus scolarisés un an plus tard est relativement élevé et mérite une analyse par sexe. Le pourcentage de non-scolarisés est plus élevé chez les diplômés que chez les diplômées quelle que soit la filière dans tous les pays, sauf au Chili, en Colombie, en Espagne et au Portugal. 56 % de femmes, contre 45 % d’hommes (voir le Tableau B3.3 en annexe). C’est en Espagne que le pourcentage de non-scolarisés varie le plus entre les sexes dans l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle :
Comme indiqué ci-dessus, les diplômés de la filière professionnelle ont moins tendance que ceux de la filière générale à être scolarisés un an plus tard. En Autriche toutefois, les hommes sont plus susceptibles de ne pas continuer leurs études s’ils sont diplômés de la filière générale plutôt que de la filière professionnelle. C’est aussi en Autriche que le taux de scolarisation varie le plus, 35 points de pourcentage, entre les hommes et les femmes dans l’effectif diplômé de la filière générale (voir le Tableau B3.3 en annexe). En Autriche, cette différence entre les sexes s’explique en partie par le fait que les hommes font souvent leur service militaire ou solidaire obligatoire dès l’obtention du diplôme de fin d’études secondaires.
Définitions
Dans la méthode de la cohorte effective, une cohorte de nouveaux inscrits est suivie pendant une période spécifique, correspondant ici à la durée théorique des études, n, plus deux ans (n + 2). Seuls les pays administrant des enquêtes longitudinales ou tenant des registres longitudinaux peuvent fournir ces données. Ces données de panel peuvent être extraites des registres administratifs (où les élèves sont répertoriés individuellement) ou des résultats d’une enquête longitudinale dans une cohorte d’élèves.
Dans la méthode de la cohorte transversale, le nombre de nouveaux inscrits à un niveau donné de la CITE et le nombre de diplômés n années plus tard (où n correspond à la durée théorique des études) suffisent. Dans l’hypothèse de flux constants (une variation constante à la hausse ou à la baisse de l’effectif de nouveaux inscrits à un niveau d’enseignement donné), le taux de réussite dérivé des cohortes transversales est plus proche du taux de réussite total (le taux de réussite de tous les inscrits, quel que soit le temps mis pour réussir). Dans les pays où un pourcentage élevé d’inscrits ne sont pas diplômés dans le « délai imparti », c’est-à-dire à la fin théorique de leurs études, le taux de réussite estimé sur la base des cohortes transversales est donc plus comparable au taux de réussite estimé sur la base des cohortes effectives à plus longue échéance.
La durée théorique des études correspond au nombre réglementaire ou courant d’années d’études à suivre à temps plein pour réussir le niveau d’enseignement visé. Le taux de réussite dérivé des cohortes effectives est calculé à deux échéances : à la fin théorique des études et deux ans plus tard. La durée théorique porte systématiquement sur la formation choisie à l’inscription dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. En d’autres termes, si des inscrits optent pour une autre formation d’une durée différente, ils resteront classés en fonction de leur première formation. Voir Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes (OCDE, 2023[1]) pour la durée théorique des formations en filière générale et en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans chaque pays.
La filière d’enseignement peut être soit celle que les élèves ont choisie à l’inscription dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, soit celle dont ils sont diplômés. Les deux types d’analyses sont présentés dans cet indicateur. Les titres, sous-titres et légendes des coordonnées des graphiques (et les tableaux) indiquent clairement les filières considérées. Seules les formations suffisant à la réussite du niveau d’enseignement sont retenues. Les analyses portent sur quatre types de formations :
les formations en filière générale (sous-catégories 343 et 344 de la CITE-P)
les formations en filière professionnelle sans accès à l’enseignement tertiaire (sous-catégorie 353 de la CITE-P)
les formations en filière professionnelle avec accès à l’enseignement tertiaire (sous-catégorie 354 de la CITE-P)
les formations combinées en filière professionnelle (sous-catégories 353 et 354 de la CITE-P).
L’année de référence de l’enquête est 2021. Les données se rapportent à l’année académique 2020/21 dans les pays où l’année académique va de septembre à juin. Dans les pays dont les données sont basées sur la méthode de la cohorte effective, l’année de référence est celle de la fin théorique des études plus deux ans. Si la formation considérée dure deux ans, les élèves de la cohorte à retenir sont par exemple ceux qui ont commencé le deuxième cycle de l’enseignement secondaire lors de l’année académique 2017/18. Leur situation est consignée à la fin théorique de leurs études (à la fin de l’année académique 2018/19), puis deux ans plus tard (à la fin de l’année académique 2020/21). Dans les pays où les données se basent sur les cohortes effectives, l’année de référence correspond à l’année où les inscrits sont diplômés, 2021 en l’espèce.
Le pourcentage des inscrits encore scolarisés est calculé compte tenu exclusivement des inscrits qui suivent la formation choisie à l’inscription ou en suivent une autre, mais qui ne sont pas encore diplômés.
Le taux de décrochage scolaire correspond au pourcentage d’inscrits qui ne sont plus scolarisés au niveau d’enseignement considéré, dont ils n’ont jamais été diplômés. Par interruption de la scolarité, on entend le fait d’interrompre un temps une formation.
Les facteurs dissuasifs sont ceux qui dissuadent des élèves de se rendre à l’école, par exemple ceux associés à la contrainte en milieu scolaire, en cas de culture de l’excellence extrême, de politique stricte de discipline, de harcèlement, etc., et les conduisent au décrochage.
Les facteurs incitatifs sont ceux qui incitent des élèves à ne plus se rendre à l’école, par exemple ceux liés à des problèmes financiers, à des changements familiaux, à une maladie, etc., et les conduisent au décrochage.
Les facteurs de désengagement sont ceux qui amènent des élèves à ne plus se rendre à l’école, par exemple ceux liés aux mauvais résultats scolaires, au désintérêt, à l’apathie face aux devoirs et leçons, etc., et les conduisent au décrochage.
Par occupés, on entend les actifs qui, durant la semaine de référence, ont effectué un travail d’une durée d’une heure au moins moyennant un salaire ou un bénéfice ou avaient un emploi, mais étaient temporairement absents de leur travail.
Par chômeurs, on entend les actifs qui, durant la semaine de référence, n’ont pas travaillé et ont activement cherché un emploi et étaient disponibles pour commencer à travailler.
Les individus scolarisés sont considérés comme inactifs s’ils ne cherchent pas d’emploi. Par inactifs, on entend les individus qui n’étaient ni occupés, ni au chômage durant la semaine de référence.
Méthodologie
Que les données portent sur la méthode de la cohorte effective ou transversale, le taux de réussite correspond au nombre de diplômés divisé par le nombre de nouveaux inscrits n ou n + 2 années plus tôt (où n est la durée théorique des études).
Dans les pays qui ont soumis des données longitudinales, il est possible aussi de calculer le pourcentage de non-diplômés qui sont encore scolarisés et le pourcentage de non-diplômés qui ne sont plus scolarisés aux deux échéances, après n années et après n + 2 années. Ces deux pourcentages sont calculés comme suit : l’effectif de chaque catégorie est divisé par le nombre de nouveaux inscrits n années ou n + 2 années plus tôt.
Dans les pays et autres entités qui ont fourni des données sur la transition un an après obtention du diplôme, le pourcentage de diplômés inscrits à chaque niveau de la CITE et le pourcentage de diplômés non scolarisés sont calculé par division de l’effectif de chaque catégorie par l’effectif diplômé l’année précédente. La situation au regard de l’emploi des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est dérivée du pourcentage de diplômés non scolarisés un an plus tard.
Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation (OCDE, 2018[12]) et Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes (OCDE, 2023[1]) pour tout complément d’information.
Source
Les données sur les taux de réussite se rapportent à l’année académique 2020/2021 et proviennent d’une enquête spéciale administrée en 2022. Dans certains pays, les données portent sur d’autres années de référence. Les pays ont soumis leurs données selon la méthode basée soit sur les cohortes effectives, soit sur les cohortes transversales. Voir Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes (OCDE, 2023[1]) pour tout complément d’information.
Références
[6] BIBB (2019), Datenreport zum Berufsbildungsbericht 2019, Bundesinstitut für Berufsbildung, Bonn, https://www.bibb.de/dokumente/pdf/bibb_datenreport_2019.pdf.
[8] Doll, J., Z. Eslami et L. Walters (2013), « Understanding why students drop out of high school, according to their own reports: Are they pushed or pulled, or do they fall out? A comparative analysis of seven nationally representative studies », SAGE Open, vol. 3/4, https://doi.org/10.1177/2158244013503834.
[11] Eurostat (2021), Eurostat - Enquête sur les forces de travail, https://ec.europa.eu/eurostat/web/main/data/database?node_code=employ (consulté le 22 mai 2023).
[2] Kis, V. (2020), « Improving evidence on VET: Comparative data and indicators », Documents de travail de l’OCDE sur les questions sociales, l’emploi et les migrations, n° 250, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/d43dbf09-en.
[1] OCDE (2023), Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/d7f76adc-en.
[3] OCDE (2022), Engaging Employers in Vocational Education and Training in Brazil: Learning from International Practices, OECD Reviews of Vocational Education and Training, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/d76a2fe6-en.
[7] OCDE (2022), Regards sur l’éducation 2022 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/8b532813-fr.
[12] OCDE (2018), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264305380-fr.
[4] OCDE (2018), L’apprentissage et l’alternance en sept questions : Leçons des expériences internationales, Examens de l’OCDE sur l’éducation et la formation professionnelles, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264307513-fr.
[10] Skolverket (2022), Grundskolebetygens Betydelse för Resultaten i Gymnasieskolan, Agence nationale de l’enseignement scolaire, https://www.skolverket.se/publikationsserier/rapporter/2022/grundskolebetygens-betydelse-for-resultaten-i-gymnasieskolan.
[9] Udir (2020), The Norwegian Education Mirror, 2019, Direction norvégienne pour l’éducation et la formation, https://www.udir.no/in-english/education-mirror-2019/ (consulté le 9 mai 2023).
[5] Wydra-Somaggio, G. (2021), « Early termination of vocational training: Dropout or stopout? », Empirical Research in Vocational Education and Training, vol. 13/1, https://doi.org/10.1186/s40461-021-00109-z.
Tableaux de l’indicateur B3
Tableaux de l’indicateur B3. Quel est le profil des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ?
Tableau B3.1. |
Taux de réussite du deuxième cycle du secondaire, selon la filière à l’inscription, le sexe et l’échéance (2021) |
Tableau B3.2. |
Répartition des inscrits dans le deuxième cycle du secondaire, selon la filière à l’inscription et la situation à deux échéances (2021) |
Tableau B3.3 |
Situation un an plus tard des diplômés du deuxième cycle du secondaire, selon la filière et le sexe (2020) |
Date butoir pour les données : 17 juin 2023. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en. D’autres données désagrégées sont également disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/).
Encadré B3.5. Notes des tableaux de l’indicateur B3
Tableau B3.1. Taux de réussite du deuxième cycle du secondaire, selon la filière à l'inscription, le sexe et l'échéance (2021)
Les chiffres de ce tableau concernent uniquement la formation initiale, de sorte que tout programme de formation pour adultes en est exclu. Dans les cohortes effectives, l'année de référence (2021, sauf mention contraire) correspond à l'année d'obtention du diplôme deux ans après la fin théorique des études.
1. L'année de référence n'est pas 2021, mais 2020 au Canada ; et 2017 en France.
2. Les chiffres se rapportent uniquement à l'effectif scolarisé dans les établissements publics.
Tableau B3.2. Répartition des inscrits dans le deuxième cycle du secondaire, selon la filière à l'inscription et la situation à deux échéances (2021)
Les chiffres de ce tableau concernent uniquement la formation initiale, de sorte que tout programme de formation pour adultes en est exclu. Dans les cohortes effectives, l'année de référence (2021, sauf mention contraire) correspond à l'année d'obtention du diplôme deux ans après la fin théorique des études. Les inscrits qui ont poursuivi leurs études dans le système de formation pour adultes sont inclus dans la catégorie « Non diplômés et non scolarisés ».
1. L'année de référence n'est pas 2021, mais 2020 au Canada ; et 2017 en France.
2. Y compris dans la filière générale les diplômés de la filière professionnelle au Québec.
3. Les chiffres se rapportent uniquement à l'effectif scolarisé dans les établissements publics.
Tableau B3.3. Situation un an plus tard des diplômés du deuxième cycle du secondaire, selon la filière et le sexe (2020)
Les chiffres de ce tableau concernent uniquement la formation initiale, de sorte que tout programme de formation pour adultes en est exclu. L'année de référence est 2020, sauf mention contraire.
1. L'année de référence n'est pas 2020, mais 2018 au Canada ; et 2021 en Finlande.
2. Y compris des diplômés de la filière professionnelle dans les diplômés de la filière générale.
3. Y compris dans la catégorie « Inscrits à un autre niveau » des inscrits bénéficiaires d'une bourse publique au titre des études à l'étranger au troisième trimestre 2019 qui ne sont pas scolarisés en Islande.
4. Y compris dans la catégorie « Non inscrits » (colonnes nos 13 et 14) des inscrits dans l'enseignement post-secondaire non tertiaire et tertiaire de cycle court.
Consulter les sections « Définitions », « Méthodologie » et « Source » pour de plus amples informations et Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes (OCDE, 2023[1]).
Ces données et d’autres données désagrégées peuvent être consultées dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/).
Les symboles représentant les données manquantes et les abréviations figurent dans le Guide du lecteur.