Perspectives économiques de l'OCDE, Volume 2018 Numéro 2

Finlande

La croissance de la production devrait rester vigoureuse, quoique plus modérée après le redressement prononcé de 2016-18. Les exportations continueront à bénéficier de la hausse de la demande extérieure et du regain de compétitivité. La progression des salaires et l'amélioration de l'emploi stimuleront la consommation privée. L'inflation remontera progressivement à mesure que l'économie se rapprochera de la pleine utilisation des capacités.

La reprise économique et les mesures d'assainissement des finances publiques stabilisent la dette publique. Toutefois, la hausse des dépenses liées au vieillissement démographique s'avère problématique sur le long terme pour la viabilité budgétaire. Les récentes réformes des retraites et du marché du travail consolident les finances publiques, mais un renforcement des incitations au travail s'impose pour rehausser encore l'emploi. Des gains d'efficience sont aussi indispensables pour continuer à offrir des services publics de qualité de manière durable.

La croissance est forte et repose sur une large assise

Après plusieurs années de croissance en demi-teinte, l'économie finlandaise a enregistré une croissance vigoureuse ces trois dernières années sous l'effet de la vigueur de la demande intérieure et extérieure. La progression des revenus d'activité et de l'emploi a stimulé la consommation privée. L'investissement en logements a progressé pour atteindre un niveau exceptionnellement élevé, à la faveur de bas taux d'intérêt et d'une hausse marquée des revenus. Le niveau élevé d'utilisation des capacités et la vigueur de la demande d'exportations renforcent l'investissement des entreprises. L'emploi a augmenté sensiblement et le taux d'emploi se rapproche à présent de l'objectif de 72 % fixé par les autorités pour 2019. Le taux de chômage a nettement reculé mais reste relativement élevé, en partie du fait de problèmes d'inadéquation entre l'offre et la demande sur le marché du travail. L'inflation globale s'est redressée en raison de l'envolée des prix de l'énergie. En revanche, l'inflation sous-jacente demeure très modérée. La croissance des salaires commence toutefois à s'accélérer, sur fond de regain de productivité et de resserrement du marché du travail.

Finlande

1. Définition de Maastricht.

Source : Base de données des Perspectives économiques de l'OCDE, n° 104.

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Il est indispensable de renforcer encore l'emploi pour la viabilité des finances publiques

La situation budgétaire des administrations publiques s'est améliorée à la faveur d'une augmentation des recettes fiscales et de mesures d'assainissement. Cependant, il est difficile de réduire davantage la dette publique, sachant que le vieillissement démographique accroît les dépenses sociales et fait diminuer la population en âge de travailler. Il faut endiguer la croissance des dépenses publiques grâce à des gains d'efficience dans les services publics, notamment les soins de santé et aux personnes âgées, et il est nécessaire de renforcer encore l'emploi pour accroître les recettes. Diverses réformes ont été mises en œuvre. La réforme des retraites est entrée en vigueur en 2017, une réforme des services de santé et sociaux devrait être mise en œuvre en janvier 2021, les taxes sur la consommation de produits nuisibles à la santé et à l'environnement ont été augmentées, et des mesures visant à limiter la croissance des dépenses publiques ont été prises.

Finlande. Emploi, revenu et inflation

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Il est capital de renforcer l'emploi pour remédier aux difficultés budgétaires à long terme. Le taux d'emploi reste inférieur à celui de tous les autres pays nordiques, et le chômage structurel demeure relativement élevé. Pour renforcer les incitations au travail, la durée de versement des prestations d'assurance chômage liées aux revenus d'activité antérieurs a été raccourcie. Au début de 2018, un modèle révisé d'activation de la main-d'œuvre, caractérisé par une conditionnalité plus stricte, est entré en vigueur et les frais de scolarisation des jeunes enfants ont été revus à la baisse pour les familles à revenus moyens ou faibles, ce qui devrait offrir à davantage de femmes de meilleures perspectives d'emploi rémunéré. Toutefois, une réforme de la protection sociale s'imposera pour faire progresser encore l'emploi, dans la mesure où la lourdeur de l'impôt implicite sur la reprise d'une activité professionnelle et la complexité des règles relatives aux prestations affaiblissent toujours les incitations au travail.

La croissance économique ralentira sur fond d'incertitude grandissante

La croissance économique devrait ralentir, tandis que l'économie se rapproche de la pleine utilisation des capacités et que le climat d'incertitude provoque une dégradation de la confiance des entreprises et des consommateurs. La croissance de la consommation privée fléchira quelque peu, la hausse de l'inflation pesant sur le revenu réel des ménages. Une réduction du nombre de permis de construire laisse entrevoir un ralentissement de l'investissement en logements. En revanche, l'investissement non résidentiel sera dynamique en 2020 grâce à plusieurs grands projets prévus, notamment dans l'industrie forestière. Les exportations continueront à progresser, avec une forte contribution de l'industrie forestière et du secteur du transport maritime, tandis que le redressement de l'investissement non résidentiel stimulera la croissance des importations. La croissance de l'emploi sera modérée, la population en âge de travailler continuant à diminuer. Le principal risque de divergence à la baisse par rapport aux prévisions tient à un ralentissement de la demande extérieure. À l'inverse, la consommation privée et l'investissement pourraient être plus vigoureux que prévu si les risques extérieurs s'atténuent.