Le déficit budgétaire se creusera à cause d’un allègement ponctuel d’ampleur de la fiscalité des entreprises en 2019, mais il devrait ensuite refluer à un niveau proche de 1.7 % du PIB en 2020. Néanmoins, les efforts d'assainissement budgétaire sont modestes. Les mesures destinées à alléger la charge fiscale pesant sur les ménages et les entreprises s'équilibrent globalement avec les efforts de réduction des dépenses publiques courantes, et avec les hausses de taxes qu’il convient de saluer sur l’environnement et sur le tabac, au cours de la période considérée. Le fait que le travail et les entreprises soient moins imposés va renforcer les incitations à l'emploi et stimuler l’activité économique. La dette publique va toutefois demeurer, à près de 100 % du PIB (au sens de Maastricht), à un niveau historiquement élevé.
Des efforts supplémentaires de réduction des dépenses inefficientes et non prioritaires seront nécessaires pour permettre les baisses d'impôts en cours, reconstituer les marges de manœuvre budgétaires et durablement diminuer la dette publique. En particulier, les autorités devront avoir effectivement recours aux examens ciblés des dépenses publiques pour réduire les chevauchements de compétences entre les collectivités territoriales et identifier les domaines dans lesquels il est possible de ne pas remplacer chaque fonctionnaire partant à la retraite. La mise en œuvre rapide des réformes de la formation des adultes, des soins de santé et des retraites pourrait également renforcer l'inclusion sociale et la croissance à long terme et alléger la dette plus rapidement.
Les récentes réformes du marché du travail contribueront à améliorer l’inclusion, les compétences et la qualité des emplois. Les réformes du travail menées en 2017 facilitent les négociations au niveau de l'entreprise, réduisent l'insécurité juridique qui entoure les licenciements économiques, simplifient la représentation des salariés et permettent une meilleure prise en compte de la situation des petites entreprises dans les accords de branche. Leur mise en œuvre et le développement de nouveaux accords d'entreprise et de branche permettront d'assurer une meilleure concordance entre les évolutions de la productivité et des salaires au niveau des entreprises, ainsi que de favoriser les embauches en contrat à durée indéterminée (CDI). Les financements supplémentaires pour la formation des travailleurs peu qualifiés et des chômeurs, la refonte du système de formation professionnelle et l'accent mis sur l'apprentissage contribueront également à améliorer les compétences et à assurer une meilleure adéquation entre offres et demandes d'emploi. Une intensification de la concurrence dans les services renforcerait également la croissance de l’emploi.