Perspectives économiques de l'OCDE, Volume 2018 Numéro 2

République tchèque

La croissance économique devrait rester vigoureuse en 2019 et en 2020, malgré un ralentissement. La croissance de la consommation des ménages demeurera forte, sur fond d’augmentation des salaires et de faiblesse du chômage. L’investissement privé restera solide, en particulier dans le logement et l’industrie manufacturière. La croissance des exportations va demeurer ferme. Toutefois, les pénuries de main-d’œuvre feront obstacle à une croissance économique plus soutenue.

L’inflation se maintiendra au-dessus de la cible fixée par la banque centrale. Comme le taux de change reste relativement stable, la politique monétaire devrait poursuivre sur la voie d’une normalisation progressive des taux d’intérêt. La politique budgétaire est légèrement expansionniste et, au besoin, de nouvelles dépenses publiques pourraient être engagées pour soutenir la croissance à long terme. La marge de manœuvre budgétaire est suffisamment grande pour investir dans des infrastructures, des structures d’accueil de jeunes enfants et la formation, et stimuler ainsi la productivité et l’activité des femmes ayant de jeunes enfants et des seniors.

La consommation des ménages et l’investissement stimulent la croissance

L’investissement privé a augmenté notablement. Les entreprises investissent pour accroître leurs capacités mais aussi pour renforcer leur intensité capitalistique afin de faire face aux pénuries de main-d’œuvre. Les projets d’infrastructures publiques et la forte demande de logements continueront à doper le secteur de la construction jusqu’à la fin de 2019. La consommation des ménages demeure solide, sous l’effet de la progression des revenus et de l’emploi et du recul de l’épargne. Les importations augmentent plus rapidement que les exportations, ce qui s’explique par des investissements à fort contenu en importations et par la demande des ménages en biens importés en accord avec les modes de consommation. Malgré une hausse, les exportations sont freinées par l’insuffisance des capacités de production, notamment dans l’industrie automobile. Le marché du travail est tendu en dépit d’une progression du taux d’activité, en particulier des seniors.

République tchèque

Source : Base de données des Perspectives économiques de l'OCDE, n°104.

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Des mesures s’imposent pour faire face aux pénuries de main-d’œuvre et à la hausse des prix des logements

Le niveau élevé des cours du pétrole et la forte progression des salaires maintiendront l’inflation un peu au-dessus de la cible fixée par la banque centrale. Par conséquent, la Banque nationale tchèque devrait continuer de relever ses taux d’intérêt tout au long de 2019 et 2020. Le niveau plus élevé des taux dans la zone euro atténuera le risque d’une nouvelle appréciation de la couronne. Le relèvement des taux d’intérêt intérieurs réduira la forte demande de logements et le crédit aux ménages. Il reste toutefois que permettre à la banque centrale de fixer des règles prudentielles contraignantes, applicables aux prêts aux particuliers, limiterait l’endettement excessif des ménages et les risques qu’il fait courir au système financier.

République tchèque. Emploi, revenu et inflation

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La situation des finances publiques est solide et la politique budgétaire reste légèrement expansionniste. Le solde primaire demeurera positif au cours des deux prochaines années, ce qui réduira encore la dette publique. Par conséquent, les dépenses publiques pourraient être consacrées au développement et à la modernisation des infrastructures de transport, et compenser de ce fait le resserrement de la politique monétaire.

Pour garantir la poursuite de la croissance économique, il est nécessaire de mobiliser toutes les sources potentielles d’offre de main-d’œuvre. Les pénuries de main-d’œuvre grandissantes se sont déjà traduites par une hausse de l’activité des catégories traditionnellement défavorisées, comme les jeunes, les personnes d’origine étrangère et les seniors. Toutefois, des programmes spéciaux de formation et d’adaptation pourraient renforcer l’insertion des inactifs dans la population active. En outre, l’activité des femmes ayant de jeunes enfants demeure faible par rapport à la moyenne de l’OCDE. La solidité des finances publiques pourrait aussi être mise à profit pour financer le développement de structures financièrement abordables et de qualité pour l’accueil des jeunes enfants et pour accompagner la réduction de la durée du congé parental. Enfin, l’augmentation des quotas de migrants originaires de pays hors UE réduirait les tensions sur le marché du travail.

La croissance devrait rester vigoureuse malgré un ralentissement

La croissance économique restera supérieure au potentiel en 2019 et en 2020 et s’appuiera sur la demande intérieure légèrement plus que sur le secteur extérieur. En particulier, l’investissement et la consommation, y compris les dépenses publiques, seront les principaux moteurs de cette croissance. Les pénuries de main-d’œuvre resteront néanmoins un frein. Le principal facteur de risque sur le plan intérieur tient à une accélération des hausses de salaires et de prix, qui déboucherait sur une riposte plus brutale de la politique monétaire. Sur le front extérieur, l’économie tchèque reste exposée à d’éventuelles perturbations dans les échanges commerciaux, compte tenu de sa forte intégration aux chaînes de valeur mondiales.