Perspectives économiques de l'OCDE, Volume 2018 Numéro 2

Australie

La solide croissance économique devrait se poursuivre. La mise en service de nouvelles installations dans le secteur des ressources naturelles soutiendra les exportations et l'investissement des entreprises progressera. La hausse des salaires et des prix s'accélérera graduellement, tandis que le taux de chômage continuera de diminuer quelque peu. En 2020, la croissance de la production marquer le pas légèrement sous l'effet d'une accentuation des contraintes de capacités, d'un ralentissement de l'expansion des marchés d'exportation et d’une moindre volonté des ménages de prélever sur leur épargne pour pouvoir consommer.

Il faudra resserrer la politique monétaire en raison de l'accélération du redressement des salaires et des prix. Compte tenu des risques liés au marché du logement et à l'endettement élevé des ménages, une vigilance constante est de mise. En 2019, le gouvernement devrait atteindre un excédent budgétaire, ce qui lui donnerait des marges de manœuvre suffisantes pour soutenir l'activité et protéger les revenus des catégories vulnérables en cas de fléchissement inattendu de l'activité économique.

Les demandes intérieure et extérieure tirent la croissance

Les termes de l'échange favorables et l'augmentation des exportations de ressources naturelles soutiennent l'économie. L'effet de freinage induit par la baisse des investissements miniers arrive à son terme, tandis que les autres formes d'investissement des entreprises se redressent, en partie alimentées par l'investissement public dans les infrastructures. La hausse de l'emploi stimule les revenus et la consommation.

Australie

1. Les termes de l'échange correspondent au ratio entre les prix des exportations et les prix des importations dans un pays. La ligne en pointillés correspond à la moyenne des termes de l'échange sur 20 ans.

2. Passif des ménages en pourcentage du revenu disponible net des ménages.

Source : Base de données des Perspectives économiques de l'OCDE, n° 104 ; et OCDE, Base de données analytique des prix des logements.

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Le taux de chômage a atteint son niveau le plus bas depuis cinq ans et le taux d'activité n'a jamais été aussi élevé depuis le boom de l'investissement minier. Toutefois, les mesures du sous-emploi indiquent qu'une proportion significative des travailleurs à temps partiel souhaiteraient accroître leur temps de travail, ce qui laisse à penser qu'il existe encore des capacités inutilisées sur le marché de l'emploi. Les taux de salaire n'ont pas augmenté sensiblement, et l'inflation reste modérée.

Australie. Emploi, revenu et inflation

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Les autorités peuvent mettre fin progressivement à leur politique de soutien de la demande

La politique monétaire reste accommodante : le taux directeur, qui est de 1.5 %, n'a pas changé depuis plus de deux ans. Le démantèlement des mesures de relance s'amorcera dans les deux ans à venir à mesure que la progression des salaires et des prix enregistrera une nouvelle accélération et que la poursuite de la croissance de la productivité provoquera un resserrement du marché du travail provoqué.

Les prix de l'immobilier d'habitation ont commencé à fléchir et la croissance du crédit au logement a ralenti, mais l'endettement des ménages reste important. Les autorités de réglementation ont pris des mesures pour limiter la croissance des prêts pour investissement locatif, et dissuadent les établissements financiers d'accorder des crédits à forte quotité de financement (ratio prêt/valeur du bien). Le secteur bancaire est bien capitalisé et les indicateurs de tensions financières relatifs aux ménages sont bas, bien que la situation dans certaines régions – minières, notamment – demeure préoccupante. Compte tenu des risques financiers et macroéconomiques potentiels, les autorités de surveillance devraient rester vigilantes.

Le ratio dette publique/PIB a augmenté ces dernières années, mais il est encore relativement bas. En outre, il devrait commencer à diminuer, le gouvernement fédéral s'étant engagé à réduire le déficit d'environ ½ point de PIB par an à un horizon budgétaire de quatre ans. D'après le programme budgétaire, les réductions à court et moyen terme de l'impôt sur le revenu des personnes physiques devraient être financées grâce au dynamisme des recettes résultant de la croissance économique, ainsi que par des mesures de maîtrise des dépenses et de lutte contre l'évasion et la fraude fiscales. L'effort de réduction des déséquilibres budgétaires est important. Toutefois, lutter contre l'exclusion socioéconomique, par exemple en réformant l'éducation et en améliorant les aides aux demandeurs d'emploi, doit demeurer la priorité.

La croissance restera vigoureuse

L'expansion économique devrait se poursuivre à un rythme vigoureux, puis légèrement plus modéré en 2020 en raison du ralentissement de la croissance mondiale et de contraintes de capacités. Les exportations et l'investissement soutiendront la croissance économique. La progression de la consommation des ménages ralentira, ceux-ci étant moins enclins à puiser dans leur épargne en raison de la baisse des prix des logements et du durcissement des conditions financières. La sécheresse qui a pénalisé le secteur agricole aura une incidence légèrement négative sur la croissance. L'inflation ne s'accélérera que progressivement et le taux de chômage diminuera encore. Les marchés mondiaux des produits de base demeurent une importante source de revenus et de croissance, mais aussi d'incertitudes et de risques, en particulier du fait de l'exposition à un fléchissement de l'activité et à un rééquilibrage éventuels en Chine. L'endettement élevé des ménages reste également un risque. De fortes corrections inattendues des prix des logements pourraient réduire le patrimoine et la consommation des ménages, et avoir des conséquences sur le secteur de la construction.