Le déficit budgétaire se creusera du fait d’un allègement ponctuel d’ampleur de la fiscalité des entreprises en 2019, mais il devrait ensuite refluer à 2.3 % du PIB en 2020. Les mesures destinées à alléger la charge fiscale des ménages et des entreprises et la hausse des prestations liées à l’emploi s'équilibreront globalement avec la réduction des dépenses publiques courantes, et avec le relèvement des taxes sur le tabac. Ces mesures vont également renforcer les incitations à l'emploi et stimuler l’activité économique. La dette publique va toutefois demeurer à un niveau historiquement élevé.
Des efforts supplémentaires de réduction des dépenses inefficientes et non prioritaires seront nécessaires pour permettre les baisses d'impôts en cours, reconstituer des marges de manœuvre budgétaires et diminuer durablement la dette publique. En particulier, les autorités devront avoir effectivement recours à des examens ciblés des dépenses publiques pour réduire les chevauchements de compétences entre les collectivités territoriales et identifier les domaines dans lesquels il est possible de rationnaliser la fonction publique. Une révision systématique des dépenses fiscales et des impôts générant peu de recettes fiscales, tout en tenant compte de leurs avantages pour les ménages modestes, favoriserait aussi l’activité économique et une meilleure redistribution via la structure fiscale.
Le récent programme de réformes contribuera à améliorer l’inclusivité, les compétences et la qualité de l’emploi. La mise en œuvre des réformes du travail de 2017 permettra d'assurer une meilleure concordance entre l’évolution de la productivité et celle des salaires au niveau des entreprises, et de favoriser les embauches en contrat à durée indéterminée (CDI). Les financements supplémentaires affectés à la formation des travailleurs peu qualifiés et des chômeurs, la refonte du système de formation professionnelle et l'accent mis sur l'apprentissage, contribueront également à améliorer les compétences et à assurer une meilleure adéquation entre l’offre et la demande d’emplois. La loi PACTE en faveur des entreprises facilitera aussi l’entrée des entreprises sur le marché et leur développement. De même, la mise en œuvre rapide des réformes de la santé et des retraites pourrait renforcer l’inclusivité et la croissance à long terme. Toutefois, la mobilité sociale reste faible et les taux d’emploi sont bas pour de nombreux groupes défavorisés. De nouvelles mesures devraient être prises pour faciliter l’insertion des jeunes peu qualifiés sur le marché du travail, réduire le recours excessif aux contrats à court terme et améliorer l’accès à un système d’éducation préscolaire de qualité ainsi que la mobilité sociale, tout en assurant une meilleure formation et des carrières plus longues pour les travailleurs plus âgés. Enfin, la poursuite des efforts d’intensification de la concurrence dans certains secteurs de services renforcerait également la croissance de l’emploi et de la productivité.