L'activité économique, portée par la demande intérieure, se redressera modérément. La consommation devrait s'affermir compte tenu de l'ampleur des envois de fonds des travailleurs émigrés, du recul de l'inflation et de la hausse des transferts sociaux. Les projets d'investissements annoncés dans les infrastructures devraient également stimuler la croissance, mais les restrictions pesant sur les dépenses courantes annuleront en partie ces effets. L'incertitude liée à l'action publique continuera de peser sur l'investissement privé. Le repli de l'activité pétrolière restera un frein à la croissance. Dans l'ensemble, la croissance sera trop modeste pour réduire le poids de l'activité informelle dans l'économie.
L'orientation restrictive de la politique monétaire est appropriée pour contenir une inflation élevée et maintenir l'ancrage des anticipations. L'inflation devrait revenir progressivement au niveau de l'objectif visé en l'absence de nouveaux chocs, compte tenu de l'augmentation du volant de ressources inemployées. La prudence budgétaire permettra de maintenir la dette publique à un niveau constant. Une stratégie renouvelée, visant à rehausser la productivité et une faible croissance potentielle, est nécessaire et devrait prévoir d'intensifier les mesures de renforcement de l'état de droit et de la concurrence. Une amélioration des résultats scolaires de chacun contribuerait aussi à rendre la croissance plus inclusive. Le relèvement du taux d'activité des femmes, grâce au développement de services d'éducation et d'accueil des jeunes enfants de qualité, favoriserait la croissance et l'inclusion. Globalement, il faut, pour améliorer l'inclusion, instaurer l'égalité des chances pour tous, en concentrant l'effort sur les groupes les plus défavorisés, comme les populations autochtones et les personnes handicapées.