Les coûts de production des administrations publiques sont les dépenses publiques consacrées aux biens et services que ces administrations utilisent. Ils recouvrent la rémunération des agents publics (salaires) et les achats de biens et de services (fournitures pour les écoles et les hôpitaux par exemple). Ils ne comprennent pas les dépenses publiques qui n’impliquent pas l’achat d’un bien ou d’un service (comme les dépenses liées à la protection sociale, les allocations de chômage et d’autres transferts). L’externalisation est la partie des coûts de production des administrations publiques qui est utilisée pour acheter des biens et services à des entités non gouvernementales (achats des administrations publiques à des entreprises privées et à d’autres organismes).
En 2021, les coûts de production ont représenté en moyenne à 21.6 % du PIB dans les pays de l’OCDE (graphique 10.12). Les plus élevés ont été enregistrés en Finlande (31.1 %), en Islande (30.3 %) et en Suède (29.5 %) - tous des pays scandinaves -, ce qui s’explique par la prestation généralisée de services à financement public et leurs coûts relativement élevés. Les pays qui ont consacré la plus faible part de leur PIB à ces dépenses sont le Mexique (11.8 %), la Colombie (16.8 %) et le Chili (16.8 %). Les coûts de production des administrations publiques ont diminué dans 25 des 27 pays pour lesquels des données étaient disponibles en 2022, de 1.1 % du PIB en moyenne. Cette baisse tient sans doute à ce que certains des services publics fournis en réponse à la pandémie de COVID-19 n’étaient plus nécessaires, ou à la croissance du PIB qui a accompagné le redressement des pays, ou aux deux à la fois.
La composition des coûts de production varie légèrement selon les pays de l’OCDE (graphique 10.13). Les dépenses consacrées à la rémunération des agents publics en ont représenté en moyenne 43.2 %, ce pourcentage se situant entre 40 % et 55 % dans la plupart des pays de l’OCDE (28 sur 37). Deux pays ont alloué à ce poste une part nettement supérieure de leurs dépenses : le Mexique (72.7 %) et le Costa Rica (70.9 %). Les pays qui y ont consacré la part la plus faible sont le Japon (23.5 %) et les Pays-Bas (29.4 %). Les dépenses salariales ne sont pas nécessairement liées à la structure des administrations publics. Par exemple, l’Irlande (47.1 %) et le Canada (48.8 %) y ont affecté des montants quasiment identiques, alors que l’Irlande a une administration publique unitaire et centralisée et le Canada un système fédéral. Les dépenses consacrées à l’achat de biens et de services ont constitué en moyenne 44.1 % des coûts de production, ce pourcentage étant compris entre 30 % et 45% dans la majorité des pays de l’OCDE (24 sur 37).
Les administrations publiques ont consacré en moyenne 9.5 % du PIB aux dépenses d’externalisation en 2021 (graphique 10.14). Sur ce total, 6.2 % du PIB ont été alloués au paiement d’acteurs non gouvernementaux pour la fourniture de biens et de services utilisés directement par les administrations publiques. 3.3 % du PIB à des biens et des services fournis à la population par des prestataires non gouvernementaux, mais financés par les pouvoirs publics, dans les domaines de la santé, du logement, du transport et de l’éducation par exemple. Dans 22 des 27 pays pour lesquels on dispose de données, les coûts d’externalisation ont notablement diminué en 2022, de 0.3 % du PIB en moyenne. Les différentes structures de dépenses peuvent refléter des décisions nationales différentes quant à la fourniture directe de biens et de services par le gouvernement ou à leur externalisation. Par exemple, tandis que les deux gouvernements sont de taille équivalente en part du PIB, les Pays-Bas dépensent beaucoup plus pour financer les biens et services fournis au public par des sous-traitants (10.5 % du PIB) que le Danemark (1.2 % du PIB) (figure 10.14). De même, le Danemark consacre une part beaucoup plus importante de ses coûts de production liés à la rémunération des agents publics (53.7 %) que les Pays-Bas (29.4 %) (graphique 10.13).