Il appartient aux administrations publiques de financer ou d’assurer directement un large éventail de services et d’activités dans des domaines tels que la santé, l’éducation ou la justice ; de garantir l’ordre public et la sécurité de la population civile ; et de représenter leur pays sur la scène internationale. La ventilation des dépenses publiques par fonction offre une vue d’ensemble de l’utilisation des ressources publiques dans des domaines clés. Elle éclaire aussi les priorités des pays et leurs préférences quant aux modes d’exécution de leurs missions (avec des solutions, soit intégralement publiques, soit combinant interventions publiques et privées). Cette ventilation peut évoluer en fonction de choix stratégiques, mais aussi sous l’effet des tendances socioéconomiques à l’œuvre (en matière de démographie, par exemple), des cycles conjoncturels ou encore de certains chocs comme celui de la pandémie de COVID-19.
En 2021, sur l’ensemble de la zone OCDE, c’est la protection sociale qui représentait le plus grand poste de dépenses des administrations publiques (tableau 11.4) ; les dépenses correspondantes équivalaient, en moyenne, à 15.8 % du PIB. Ce pourcentage s’échelonnait entre 8.7 % du PIB en Irlande et 24.8 % du PIB en France. La protection sociale recouvre des prestations en matière de vieillesse, de maladie, d’invalidité et de chômage. Les pays de l’OCDE qui sont également membres de l’Union européenne consacrent, en moyenne, 20.6 % de leur PIB à la protection sociale, ce qui est supérieur à la moyenne OCDE dans son ensemble.
La santé représente le deuxième poste de dépenses publiques. Elle englobe les dépenses liées aux services hospitaliers, aux services ambulatoires et aux produits, appareils et matériels médicaux. Entre 2019 et 2021, les dépenses de santé sont passées, en moyenne, de 8.0 % à 9.0 % du PIB dans la zone OCDE, sous l’effet, notamment, de la pandémie de COVID-19. En 2021, sur l’ensemble de la zone OCDE, ce sont les États-Unis (10.3 %) et l’Autriche (10.1 %) qui ont affiché les pourcentages les plus élevés dans cette catégorie. À l’inverse, la Suisse (2.8 %) et le Luxembourg (5.4 %) ont affiché les pourcentages les plus faibles (tableau 11.4). Pour la Suisse, le poids relativement peu élevé des dépenses s’explique par la prédominance des acteurs privés dans l’assurance maladie.
Les affaires économiques ont représenté le troisième poste de dépenses pour la zone OCDE en 2021. Elles englobent les dépenses réalisées par les administrations publiques dans les domaines des échanges, de l’agriculture, de l’énergie et des transports pour appuyer les activités productives. En moyenne, les pays de l’OCDE ont consacré 5.7 % de leur PIB aux affaires économiques ; les pourcentages s’échelonnent entre 2.3 % du PIB pour le Chili et 10.7 % du PIB pour la Grèce. En 2021, les quatrième et cinquième postes de dépenses ont été les services généraux des administrations publiques et l’enseignement. Les services généraux des administrations publiques (p. ex. opérations concernant la dette publique, fonctionnement des organes exécutifs et législatifs centraux et transferts entre niveaux d’administration) ont représenté 5.4 % du PIB, tandis que l’enseignement a représenté 5.1 % du PIB (tableau 11.4).
Entre 2019 et 2021, le poids dans le PIB des dépenses liées à la protection sociale a augmenté de 2.4 points de pourcentage, en moyenne de la zone OCDE. C’est au Chili (+8.5 p.p.) et aux États-Unis (+4.5 p.p.) que l’augmentation a été la plus forte. À l’inverse, c’est en Norvège que le poids des dépenses liées à la protection sociale a le plus baissé (-0.9 p.p.). Sur la même période, la deuxième catégorie de dépenses à progresser le plus a été celle des affaires économiques, avec une hausse moyenne de 1.7 p.p. de son poids dans le PTB sur l’ensemble de la zone OCDE. C’est en Grèce que la hausse a été la plus marquée, avec une progression de 6.9 p.p. (tableau 11.5).