Les administrations des pays de l’OCDE sont investies de nombreuses missions dont l’accomplissement repose sur une fonction publique consciencieuse et compétente. Elles déterminent quels services doivent être fournis directement par des organismes publics et ceux dans le cadre de différentes formes de partenariats avec le secteur privé ou à but non lucratif. Les rôles et fonctions du secteur public en regard d’autres secteurs diffèrent donc selon les pays de l’OCDE, ce qui influe sur le poids de l’emploi public dans l’emploi total. Dans certains pays, par exemple, la grande majorité des professionnels de santé, des enseignants et des agents des services d’urgence sont directement employés par l’administration. Dans d’autres, ils sont principalement employés par des entités du secteur privé ou des organisations à but non lucratif.
Le volume général de l’emploi dans les administrations publiques varie sensiblement d’un pays de l’OCDE à l’autre (graphique 12.1). Les taux les plus élevés en sont observés dans des pays nordiques (Norvège, Suède et Danemark), à savoir près de 30 % de l’emploi total en 2021. À l’inverse, le Japon et la Corée affichent les taux les plus bas de l’OCDE, soit moins de 10 % de l'emploi total.
Le taux d’emploi dans les administrations publiques est resté relativement stable dans le temps, marquant une hausse modérée entre 2019 et 2021, pendant la pandémie de COVID-19.
Dans la zone OCDE, il s’est établi en moyenne à 18.1 % en 2019, chiffre proche de celui enregistré en 2007, et a légèrement augmenté pour atteindre 18.6 % en 2021, soit une augmentation de +0.5 point de pourcentage. Les hausses les plus fortes ont été observées en Lettonie, où il a augmenté de 1.5 p.p. entre 2019 et 2021, ainsi qu’au Costa Rica et en Estonie, où il a progressé de 1.4 p.p. La part de l’emploi public sur l’emploi total a cependant diminué en Pologne (‑0.4 p.p.) et en France (-0.2 pp) au cours de la même période.
L'augmentation de la part de l'emploi dans les administrations publiques entre 2019 et 2021 est due à la combinaison d'une hausse annuelle de l'emploi dans les administrations publiques (de 1.5 % en moyenne) et d'un léger recul annuel de l'emploi total (-0.1 %). (graphique 12.2). Le premier a augmenté dans tous les pays de l’OCDE sauf trois (Costa Rica, Italie et États-Unis) alors que le second n’a progressé que dans 14 d’entre eux. Même dans les pays où l’emploi total a augmenté, sa hausse a généralement été moins rapide que celle de l'emploi dans les administrations publiques. En Corée par exemple, ce dernier a progressé à un rythme annuel de 4.6 %, l’emploi total de 0.4 % seulement. Au Mexique, l’emploi dans les administrations publiques a crû de 1.2 % alors que l’emploi total a diminué de 3.2 %. L’emploi total et l’emploi public ont tous deux reculé au Costa Rica, en Italie et aux États-Unis, l’emploi total diminuant plus rapidement. Seules la France et la Pologne ont enregistré une hausse de l’emploi total supérieure à celle du secteur des administrations publiques, ce qui s’est traduit par une réduction du pourcentage d’agents publics. En France, l’emploi dans les administrations publiques a augmenté de 0.5 % par an, contre 0.9 % pour l’emploi total, alors qu’en Pologne le premier n’a progressé que de 0.1 %, contre 1.3 % pour le second.