Assurer la participation et la représentation de tous les groupes de la société dans le processus de décision publique permet de tenir compte de différents points de vue, et de veiller ainsi à ce que les politiques et les services publics soient adaptés aux besoins et aux réalités distincts de femmes et d’hommes d’origines diverses (OCDE, 2020). Pour instaurer l’égalité des genres en politique, il ne suffit pas de compter le nombre de femmes occupant des sièges au parlement et des postes ministériels ; il faut aussi leur assurer, dans les diverses situations et conditions, la possibilité d’influer de manière constructive sur l’action publique (OCDE, à paraître). Cependant, bien que la représentation équilibrée des genres ne soit pas seulement une question de chiffres, la collecte et la dissémination de données ventilées par genre sont une démarche indispensable si l’on veut appréhender les déséquilibres et les disparités entre les genres et mettre activement en place des politiques qui favorisent activement l'inclusion.
Au cours de la décennie écoulée, la proportion de femmes parlementaires a augmenté de 7.5 points de pourcentage en moyenne dans les pays de l’OCDE (graphique 12.5). En 2023, la proportion de femmes à la chambre basse ou unique des parlements nationaux de l’OCDE s’élève en moyenne à 33.8 % ; la représentation équilibrée des genres est donc loin d’être atteinte. Deux pays de l’OCDE seulement, le Mexique et la Nouvelle-Zélande, ont atteint la parité au sein de leur parlement à cette date. Au cours de la dernière décennie, c’est au Chili que la proportion de femmes parlementaires a le plus progressé (21.3 p.p.) ; viennent ensuite la Nouvelle-Zélande (17.8 p.p.), la Colombie (16.8 p.p.) et l’Australie (13.7 p.p.).
Les pays de l’OCDE ont signalé avoir pris diverses mesures pour améliorer la représentation des femmes dans les parlements : introduction de quotas obligatoires et objectifs volontaires, mentorats, actions de mise en réseau et de renforcement des capacités destinées aux femmes, et mesures visant à faire des parlements un lieu de travail moins discriminatoire à leur encontre (OCDE, 2022). La plupart ont instauré des quotas électoraux, une mesure encore souvent utilisée pour promouvoir l’égalité des genres aux parlements (graphique 12.5). Il importe toutefois d’associer ces quotas à d’autres mécanismes pour favoriser plus largement l’égalité des genres dans les pays où des quotas électoraux sont introduits.
Un gouvernement paritaire est un indicateur fort de l’engagement d’un État en faveur de l’égalité des genres et de la prise en compte de cet aspect pour les décisions importantes. En 2023, les femmes occupent en moyenne 35.7 % des postes ministériels dans les pays de l’OCDE, des variations considérables étant toutefois observées d’un pays à l’autre (graphique 12.6). Huit pays de l’OCDE sur 38 comptent cette année 50 % ou plus de femmes au sein du gouvernement, dans la branche exécutive : l’Allemagne, la Belgique, le Chili, la Colombie, l’Espagne, la Finlande, la Norvège et les Pays-Bas. À l’inverse, mois de 10 % des ministres sont des femmes en Hongrie, au Japon, en République tchèque et en Türkiye. Les femmes se voient toujours principalement confier les portefeuilles liés à la politique sociale et culturelle - le plus souvent ceux en rapport avec la condition féminine et l’égalité des genres, les affaires familiales et l’enfance, l’inclusion sociale et le développement, la protection et la sécurité sociales, les populations autochtones et minoritaires - ceux liés à l’énergie, à la défense et aux affaires intérieures revenant en revanche essentiellement aux hommes (UIP/ONU-Femmes 2023). L’attribution des portefeuilles est donc un autre élément à prendre en considération pour instaurer la parité au sein des cabinets.