Dans la plupart des pays de l’OCDE et autres entités, le salaire des enseignants et des chefs d’établissement augmente avec le niveau d’enseignement.
Dans l’enseignement primaire et secondaire, les chefs d’établissement gagnent en moyenne 51 % de plus que les enseignants dans les pays de l’OCDE et autres entités.
Les enseignants en poste dans l’enseignement préprimaire et primaire et la filière générale de l’enseignement secondaire gagnent en moyenne entre 81 % et 95 % de la rémunération des diplômés de l’enseignement tertiaire dans les pays de l’OCDE et autres entités.
Regards sur l'éducation 2023
Indicateur D3. Combien les enseignants et les chefs d’établissement gagnent-ils ?
Faits marquants
Contexte
Le salaire des personnels de l’éducation, en particulier des enseignants et des chefs d’établissement, est le plus gros poste de dépenses de l’enseignement dans le cadre institutionnel. Le salaire des enseignants peut également avoir un impact direct sur l’attractivité de la profession. Il intervient dans la décision de choisir la formation d’enseignant et de devenir enseignant à la fin des études, puis de le rester. Dans l’ensemble, plus le salaire est élevé, moins les enseignants se détournent de leur profession (OCDE, 2005[1]). Le salaire peut aussi intervenir dans la décision de devenir chef d’établissement et de le rester.
Le salaire et les conditions de travail sont des facteurs importants pour constituer, développer et entretenir des corps d’enseignants et de chefs d’établissement compétents et de qualité. Les responsables politiques doivent étudier de près le salaire et les perspectives de carrière de ces corps de métier à l’heure où ils tentent à la fois de préserver la qualité de l’enseignement et de maîtriser le budget de l’éducation (voir l’Indicateur C6).
Le salaire statutaire n’est qu’une composante parmi d’autres du système de rémunération des enseignants et des chefs d’établissement. Les enseignants peuvent par exemple bénéficier de primes au titre de l’affectation dans des régions reculées, d’allocations familiales, de réductions de tarif dans les transports publics ou de la détaxation de l’achat de matériel pédagogique. De plus, le régime fiscal et le système de protection sociale varient énormément entre les pays de l’OCDE. Dans certains pays, les barèmes salariaux des enseignants et des chefs d’établissement peuvent également varier considérablement entre entités infranationales en fonction de facteurs locaux tels que le coût de la vie (voir l’Encadré D3.1). Il y a lieu de tenir compte de ces réserves et d’autres problèmes potentiels de comparabilité liés aux données recueillies (voir l’Encadré D3.1 dans Regards sur l’éducation 2019 (OCDE, 2019[2]), l’Encadré D3.2 et Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes (OCDE, 2023[3])) ainsi que du fait que les données portent uniquement sur les établissements publics lors l’analyse du salaire des enseignants et des comparaisons entre les pays.
Autres faits marquants
Le salaire effectif des chefs d’établissement en poste dans l’enseignement primaire et secondaire est au moins 28 % plus élevé que la rémunération des diplômés de l’enseignement tertiaire dans les pays de l’OCDE et autres entités.
Le salaire varie sensiblement entre les enseignants à l’échelle nationale, car des niveaux de qualification différents peuvent être associés à des barèmes salariaux différents. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, le salaire moyen des enseignants est 33 % plus élevé avec les qualifications maximales au sommet du barème qu’avec les qualifications minimales en début de carrière.
Entre 2015 et 2022, le salaire statutaire des enseignants ayant les qualifications les plus courantes et 15 ans d’ancienneté a augmenté de 5 % dans l’enseignement primaire et de 3 % et 4 % respectivement dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (en filière générale) dans les pays de l’OCDE dont les données de toutes les années de référence sont disponibles.
Les chefs d’établissement sont moins susceptibles que les enseignants de recevoir des primes s’ils assument des responsabilités en plus de leurs missions normales. Les chefs d’établissement et les enseignants en poste dans des régions défavorisées ou reculées perçoivent des primes dans la moitié des pays de l’OCDE et autres entités dont les données sont disponibles.
Analyse
Salaire des enseignants
Le salaire statutaire des enseignants varie en fonction d’un certain nombre de facteurs, dont le niveau d’enseignement, les qualifications, l’ancienneté ou le stade de la carrière.
Le salaire des enseignants est présenté à trois niveaux de qualification : les qualifications minimales, les plus courantes et maximales. Il peut être nettement plus élevé si les qualifications sont maximales plutôt que minimales. Toutefois, les enseignants ayant les qualifications minimales ou maximales sont très rares dans certains pays et la plupart d’entre eux ont les mêmes qualifications dans de nombreux pays. C’est la raison pour laquelle les analyses présentées ci-dessous sur le salaire statutaire portent sur les enseignants ayant les qualifications les plus courantes. Les analyses relatives à l’enseignement secondaire concernent la filière générale (les données supplémentaires recueillies sur les enseignants exerçant en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont analysées dans l’Encadré D3.3).
Salaire statutaire
Le salaire des enseignants varie fortement entre les pays. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (en filière générale), les enseignants ayant les qualifications les plus courantes gagnent après 15 ans d’exercice (un indicateur de leur salaire en milieu de carrière) moins de 20 000 USD en République slovaque, mais plus de 70 000 USD en Allemagne, au Canada, en Communautés flamande et française de Belgique et aux Pays-Bas et même plus de 100 000 USD au Luxembourg (voir le Tableau D3.1). Les chiffres fournis ici sont basés sur des taux de change corrigés des différences de pouvoir d’achat entre les pays (voir la section « Méthodologie » ci-dessous).
Dans l’ensemble, le salaire augmente avec le niveau d’enseignement où les enseignants exercent. Dans les pays de l’OCDE et autres entités, le salaire statutaire des enseignants ayant les qualifications les plus courantes s’élève en moyenne après 15 ans d’exercice à 45 981 USD dans l’enseignement préprimaire, à 49 968 USD dans l’enseignement primaire, à 51 613 USD dans le premier cycle de l’enseignement secondaire et à 53 456 USD dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Après 15 ans d’exercice, les enseignants ayant les qualifications les plus courantes gagnent entre 25 % et 30 % de plus dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire que dans l’enseignement préprimaire en Communautés flamande et française de Belgique et au Danemark, 48 % de plus environ en Finlande et plus de 80 % de plus au Mexique. Au Danemark et en Finlande, cette différence s’explique en grande partie par le salaire inférieur des enseignants dans l’enseignement préprimaire. En Communautés flamande et française de Belgique et au Mexique, le salaire des enseignants est nettement plus élevé dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire qu’aux autres niveaux d’enseignement (voir le Tableau D3.1).
Le salaire des enseignants (ayant les qualifications les plus courantes et 15 ans d’ancienneté) varie de moins de 5 % entre l’enseignement préprimaire et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans moins d’un quart des pays de l’OCDE et ne varie pas entre les niveaux d’enseignement dans à peu près autant de pays et autres entités (voir le Tableau D3.1).
Le régime salarial donne la mesure des encouragements financiers qui sont accordés aux enseignants à différents stades de leur carrière. La compensation différée, qui incite les travailleurs à rester fidèles à leur employeur ou à leur profession et à atteindre les objectifs de performance qui leur sont fixés, peut également être intégrée dans les barèmes salariaux des enseignants. Les indicateurs de l’OCDE sur le salaire des enseignants se limitent à quatre stades des barèmes : en début de carrière, après 10 ans d’exercice, après 15 ans d’exercice et à l’échelon maximum. Les pays qui cherchent à augmenter le nombre d’enseignants, en particulier ceux où les enseignants sont vieillissants ou ceux dont la population en âge d’être scolarisée augmente, peuvent envisager de proposer des salaires plus attractifs en début de carrière et d’améliorer les perspectives de carrière. Ils doivent toutefois s’employer non seulement à recruter des enseignants, mais aussi à retenir les enseignants les plus qualifiés et les plus compétents pour préserver la qualité du corps enseignant. À défaut de bonnes incitations financières, il risque d’être plus difficile de retenir les enseignants qui approchent du salaire maximum. Toutefois, resserrer l’échelle barémique peut présenter des avantages.
Dans les pays de l’OCDE, le salaire des enseignants à un niveau donné de qualification progresse en cours de carrière, mais à un rythme différent selon les pays. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, le salaire statutaire moyen des enseignants ayant les qualifications les plus courantes est respectivement 29 % et 36 % plus élevé après 10 et 15 ans d’ancienneté qu’en début de carrière. Il est 65 % plus élevé en moyenne au sommet du barème (que les enseignants atteignent en moyenne après près de 25 ans d’exercice) qu’en début de carrière. La progression du salaire selon l’ancienneté varie fortement entre les pays. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, le salaire est moins de 0.2 fois plus élevé au sommet du barème qu’en début de carrière en Croatie et en République de Türkiye (ci-après dénommée « Türkiye »), mais 2.8 fois plus élevé en Corée (où il faut au moins 37 ans d’ancienneté pour atteindre le sommet du barème) (voir le Tableau D3.1 et la Base de données de Regards sur l’éducation [http://stats.oecd.org]).
Le barème salarial peut également varier selon les qualifications des enseignants. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, le salaire statutaire moyen est 39 % plus élevé si les enseignants ont les qualifications maximales et 15 ans d’ancienneté que s’ils ont les qualifications minimales et sont en début de carrière. Il est 33 % plus élevé avec les qualifications maximales au sommet du barème qu’avec les qualifications minimales en début de carrière (voir le Tableau D3.1 et le Graphique D3.2).
Le différentiel salarial entre les enseignants les moins rémunérés (ceux qui sont en début de carrière et qui ont les qualifications minimales) et les plus rémunérés (ceux qui ont atteint le sommet du barème et qui ont les qualifications maximales) montre que dans la plupart des pays et autres entités où le salaire est inférieur à la moyenne de l’OCDE en début de carrière, le salaire maximum y est inférieur aussi. L’Angleterre (Royaume-Uni), la Colombie et le Portugal font vraiment figure d’exceptions dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire : le salaire des enseignants est inférieur de plus de 9 % à la moyenne de l’OCDE en début de carrière, mais leur salaire maximum y est supérieur de 44 %. Ces écarts pourraient s’expliquer par les différents parcours professionnels qui s’offrent aux enseignants selon leur niveau de qualification dans ces pays. Le salaire passe au moins du simple au double entre le début de carrière et le sommet du barème dans un quart environ des pays de l’OCDE et autres entités (voir le Graphique D3.2).
L’écart entre le salaire au sommet du barème avec les qualifications maximales (que très peu d’enseignants perçoivent dans certains pays) et le salaire après 15 ans d’exercice avec les qualifications les plus courantes varie aussi entre les pays. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, cet écart est inférieur à 10 % dans six pays de l’OCDE et autres entités, mais supérieur à 60 % dans six autres. En France, la variation qui s’observe dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire résulte du barème salarial différent entre les enseignants selon qu’ils ont les qualifications les plus courantes (les professeurs certifiés) ou maximales (les professeurs agrégés) (voir le Graphique D3.2 et le Tableau D3.1).
Encadré D3.1. Variation infranationale du salaire des enseignants et chefs d’établissement dans l’enseignement préprimaire, primaire et secondaire
À l’échelle nationale, le salaire statutaire des enseignants peut varier en fonction du niveau d’enseignement et de l’ancienneté. Il peut aussi varier sensiblement entre les entités infranationales, en particulier dans les pays fédéraux où les normes salariales sont parfois définies à l’échelle des entités fédérées. Ces différences de salaire statutaire ou effectif peuvent découler, en partie du moins, de différences de coût de la vie entre entités infranationales. Les données de quatre pays de l’OCDE (la Belgique, le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni) illustrent cette variation infranationale.
Dans les quatre pays à l’étude, le salaire statutaire varie dans une mesure différente entre les entités infranationales en fonction de l’ancienneté des enseignants et du niveau d’enseignement où ils exercent. En Belgique par exemple, le salaire annuel des enseignants en début de carrière dans l’enseignement primaire varie de 6 % seulement (2 507 USD) entre la Communauté française (40 335 USD) et la Communauté flamande (42 842 USD) selon les chiffres de 2022. C’est au Canada que le salaire des enseignants en poste dans l’enseignement primaire varie le plus en début de carrière entre les entités infranationales : 60 % (23 518 USD), soit entre 39 379 USD au Québec et 62 898 USD dans les Territoires du Nord-Ouest. Dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, le salaire des enseignants en début de carrière varie le moins en Belgique (de 6 %, entre 40 335 USD en Communauté française et 42 842 USD en Communauté flamande dans le premier cycle) et le plus aux États-Unis (de 67 %, entre 38 667 USD en Caroline du Nord et 64 498 USD dans l’État de New York).
En Belgique, les différences de salaire statutaire entre les entités infranationales restent relativement uniformes à tous les niveaux d’enseignement et aux divers stades de la carrière des enseignants. Au Canada et au Royaume-Uni en revanche, les différences de salaire sont du même ordre aux différents niveaux d’enseignement, mais elles sont plus marquées en début de carrière qu’au sommet du barème. Au Royaume-Uni par exemple, le salaire des enseignants en poste dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire varie entre les entités infranationales de 40 % (12 483 USD) en début de carrière (entre 31 412 USD et 43 895 USD), mais de 4 % seulement (2 246 USD) au sommet du barème (entre 53 480 USD et 55 726 USD). Aux États-Unis, aucune tendance nette ne se dégage au sujet de la variation du salaire statutaire entre les entités infranationales selon les différents niveaux d’enseignement et stades de la carrière. Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, le salaire varie le moins en début de carrière (voir les chiffres ci-dessus) et le plus après 15 ans d’ancienneté, de 50 211 USD à 96 592 USD (soit une différence de 92 %, égale à 46 381 USD).
Le salaire effectif des enseignants et des chefs d’établissement varie sensiblement aussi entre les entités infranationales dans les trois pays (la Belgique, les États-Unis et le Royaume-Uni) dont les données de 2022 sont disponibles. En Belgique, le salaire effectif varie nettement plus entre les entités infranationales chez les chefs d’établissement que chez les enseignants. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire par exemple, le salaire des enseignants varie entre 69 410 USD en Communauté française et 72 493 USD en Communauté flamande, soit une différence de 4 %, égale à 3 082 USD. À titre de comparaison, le salaire des chefs d’établissement est compris entre 98 653 USD en Communauté française et 111 440 USD en Communauté flamande, soit une différence de 13 %, égale à 12 787 USD. Dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, le salaire effectif varie de loin plus sensiblement entre les entités infranationales au Royaume-Uni chez les chefs d’établissement et aux États-Unis tant chez les enseignants que chez les chefs d’établissement. Aux États-Unis par exemple, les chefs d’établissement en poste dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire gagnent entre 86 614 USD en Arkansas et 148 656 USD dans l’État de New York, soit une différence de 72 %, égale à 62 042 USD.
La mesure dans laquelle le salaire effectif (des enseignants et des chefs d’établissement) varie entre les entités infranationales diffère aussi selon le niveau d’enseignement. Au Royaume-Uni, le salaire des chefs d’établissement varie le plus entre les entités infranationales dans l’enseignement secondaire (mais la variation est du même ordre chez les enseignants à différents niveaux d’enseignement). Aux États-Unis, le salaire effectif des chefs d’établissement varie davantage entre les entités infranationales dans l’enseignement primaire que dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire.
Source : Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/).
Salaire effectif
Le salaire effectif des enseignants comprend, contrairement à leur salaire statutaire, des avantages financiers tels que les primes annuelles, les primes au titre des résultats, les allocations versées pendant les vacances scolaires, les indemnités dues en cas de congé de maladie, etc. (voir la section « Définitions »). Ces avantages peuvent gonfler sensiblement la rémunération de base. Le salaire effectif moyen varie selon la mesure dans laquelle le système de rémunération prévoit ces avantages. Les différences entre le salaire statutaire et le salaire effectif moyen sont également liées à la répartition des enseignants par ancienneté et niveau de qualification, deux facteurs qui influent sur le salaire.
Dans les pays de l’OCDE et autres entités, le salaire effectif des enseignants âgés de 25 à 64 ans s’élève en moyenne à 42 371 USD dans l’enseignement préprimaire, à 48 023 USD dans l’enseignement primaire, à 49 911 USD dans le premier cycle de l’enseignement secondaire et à 53 119 USD dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (filière générale) selon les chiffres de 2022. Les données sur le salaire statutaire des enseignants ayant les qualifications les plus courantes et 15 ans d’ancienneté et leur salaire effectif entre l’âge de 25 et 64 ans sont disponibles à un niveau d’enseignement au moins dans 29 pays membres et partenaires de l’OCDE et autres entités. Le salaire effectif des enseignants est au moins 10 % plus élevé que leur salaire statutaire dans 8 de ces pays dans l’enseignement préprimaire et dans 13 d’entre eux dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Ces différences sont révélatrices de l’importance des primes et allocations (incluses dans le salaire effectif, mais pas dans le salaire statutaire) et de l’ancienneté variable des enseignants selon les pays (voir le Tableau D3.4).
Comparer salaire effectif et salaire statutaire minimum et maximum permet aussi de déterminer comment les enseignants se répartissent entre les deux extrêmes du spectre salarial. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, le salaire effectif des enseignants âgés de 25 à 64 ans est en moyenne 54 % plus élevé que le salaire statutaire prévu en début de carrière avec qualifications minimales (dans les pays dont les données sur le salaire statutaire et le salaire effectif sont disponibles). Cette différence est inférieure à 20 % en Allemagne et en Suède, ce qui peut s’expliquer par une variation moindre du salaire statutaire entre le début de carrière et le sommet du barème ou par des primes et allocations moins généreuses que dans d’autres pays. Elle est par contre supérieure à 70 % au Costa Rica, en Hongrie, en Israël, en Lettonie, en Pologne et en République slovaque, signe que la plupart des enseignants gagnent nettement plus que le salaire minimum prévu en début de carrière (voir le Graphique D3.2).
La même comparaison, mais avec le salaire statutaire maximum cette fois, montre que le salaire effectif des enseignants âgés de 25 à 64 ans est en moyenne 12 % moins élevé que le salaire statutaire prévu au sommet du barème avec qualifications maximales. Le salaire effectif est au moins 25 % moins élevé que le salaire statutaire au sommet du barème dans six pays et autres entités, signe que moins d’enseignants se situent à l’échelon maximum du barème ou s’en approchent. Le salaire effectif moyen des enseignants est supérieur au salaire statutaire prévu au sommet du barème dans huit pays, où les primes versées en supplément sont donc loin d’être négligeables (voir le Graphique D3.2).
Ratio salarial entre enseignants et diplômés du tertiaire
Les systèmes d’éducation doivent rivaliser avec d’autres secteurs d’activité pour recruter des profils hautement qualifiés. Selon une étude, le salaire et les autres débouchés qui s’offrent aux diplômés influent considérablement sur l’attractivité de la profession d’enseignant (Johnes et Johnes, 2004[4]). Le différentiel salarial entre l’enseignement et d’autres professions associées à un niveau de formation similaire et l’augmentation probable de la rémunération ont énormément d’influence sur la décision des diplômés de devenir enseignants ou de le rester (voir les problèmes de comparabilité du salaire relatif des enseignants dans l’Encadré D3.2).
Dans la plupart des pays de l’OCDE, il faut être diplômé de l’enseignement tertiaire pour enseigner à tous les niveaux d’enseignement (voir le Tableau X3.D3.3 à Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes (OCDE, 2023[3])) ; les autres cursus proposés dans l’enseignement tertiaire sont donc autant d’alternatives à la formation initiale d’enseignant. Les niveaux de salaire et la situation sur le marché du travail dans les différents pays peuvent être interprétés à la lumière de la comparaison entre le salaire effectif des enseignants et la rémunération dans d’autres corps de métier. Deux comparaisons différentes peuvent être faites. La première consiste à comparer le salaire effectif des enseignants à la rémunération des 25-64 ans diplômés de l’enseignement tertiaire (niveaux 5 à 8 de la CITE) qui travaillent à temps plein toute l’année et la seconde, à le comparer à la rémunération des actifs aussi diplômés, après pondération selon le pourcentage d’enseignants diplômés de chaque niveau de l’enseignement tertiaire. Avec cette seconde méthode, la comparaison entre les pays n’est pas faussée par la variation du pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire en licence, en master et en doctorat (ou équivalent) entre le corps enseignant et les autres corps de métier (voir la répartition des enseignants par niveau de formation dans le Tableau X2.8 à l’annexe 2 et la section « Méthodologie » pour plus de détails).
Le salaire effectif des enseignants est égal ou supérieur à la rémunération des actifs occupés aussi instruits qu’eux à au moins un niveau d’enseignement, dans à peine quelques-uns des 19 pays et autres entités dont les données sont disponibles. Les enseignants gagnent au plus 65 % de la rémunération des actifs avec un niveau de formation comparable au leur au Chili (sauf dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire), aux États-Unis et en Hongrie. Les enseignants en poste dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire gagnent toutefois à peu de choses près autant que les actifs aussi instruits qu’eux en Allemagne (voir le Tableau D3.3).
La rémunération des diplômés de l’enseignement tertiaire est plus largement connue. Le salaire effectif des enseignants augmente avec le niveau d’enseignement en pourcentage de la rémunération des diplômés de l’enseignement tertiaire. Les enseignants en poste dans l’enseignement préprimaire gagnent en moyenne 81 % de la rémunération des 25-64 ans diplômés de l’enseignement tertiaire qui travaillent à temps plein toute l’année. Les enseignants du primaire gagnent 87 % de cette rémunération de référence, ceux dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire respectivement 90% et 95% (voir le Tableau D3.3).
Dans la quasi-totalité des pays et autres entités dont les données sont disponibles, les enseignants gagnent moins que les diplômés de l’enseignement tertiaire, et ce, à presque tous les niveaux d’enseignement. Le salaire relatif des enseignants est le moins élevé dans l’enseignement préprimaire en Hongrie, où il est égal à 55 % de la rémunération des diplômés de l’enseignement tertiaire, et en République slovaque (60 %). Dans certains pays et autres entités toutefois, les enseignants gagnent plus que les diplômés de l’enseignement tertiaire à tous les niveaux d’enseignement (en Australie, au Costa Rica, en Lituanie et au Portugal) ou uniquement à certains de ces niveaux (dans l’enseignement secondaire en Allemagne et en Irlande et dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en Communauté flamande de Belgique et en Finlande). Ils gagnent au moins 30 % de plus que les diplômés de l’enseignement tertiaire au Costa Rica (dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire), en Lituanie et au Portugal (voir le Tableau D3.3 et le Graphique D3.1).
Enfin, le salaire des enseignants augmente à un rythme variable en cours de carrière dans les différents pays à l’étude. Les enseignants ayant les qualifications les plus courantes en poste dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire gagnent en moyenne 75 % de la rémunération moyenne des diplômés de l’enseignement tertiaire en début de carrière, mais 123 % au sommet du barème dans les pays de l’OCDE et autres entités dont les données sont disponibles. La compétitivité du salaire et l’ancienneté associée au sommet du barème varient toutefois sensiblement entre les pays. Le sommet du barème s’atteint après 25 ans d’ancienneté en moyenne, entre 4 ans en Écosse (Royaume-Uni) et 42 ans en Hongrie. Du fait de cette ancienneté très variable, le salaire des enseignants n’est pas nécessairement aussi compétitif dans des pays où le salaire relatif est du même ordre au bas et au sommet du barème. En France par exemple, les enseignants gagnent 63 % de la rémunération des diplômés de l’enseignement tertiaire en début de carrière et 103 % au sommet du barème. La différence est similaire en Nouvelle-Zélande, où les enseignants en gagnent 61 % et 98 % respectivement. Toutefois, le sommet du barème s’atteint après 35 ans d’exercice en France, contre 7 ans en Nouvelle-Zélande (voir le Graphique D3.3).
Encadré D3.2. Problèmes de comparabilité des ratios salariaux liés à la variation du temps de travail annuel entre enseignants et diplômés de l’enseignement tertiaire
Pour être probantes, les comparaisons internationales doivent porter sur des données recueillies compte tenu de définitions rigoureuses et reposer sur une méthodologie statistique sans faille. Il n’est pas toujours possible de s’en tenir à ces définitions et à cette méthodologie à cause de différences dans les systèmes d’éducation et de rémunération des enseignants entre les pays. Une certaine prudence s’impose donc lors de l’interprétation des données.
Le salaire relatif est un indicateur du différentiel salarial entre les enseignants et les chefs d’établissement (numérateur) et les actifs comparables (dénominateur) calculé selon deux méthodes différentes (voir le Tableau D3.3 et la section « Méthodologie »). Les indicateurs calculés selon ces deux méthodes peuvent toutefois être faussés par des différences de caractéristiques, de conditions de travail et de barèmes salariaux entre les enseignants et chefs d’établissement et les autres actifs (voir l’Encadré D3.1 dans Regards sur l’éducation 2021 (OCDE, 2021[5])) ou des différences dans les données (qui peuvent par exemple se rapporter à l’année scolaire ou à l’année civile).
La variation du nombre de jours de travail et de congé (payé) entre enseignants et autres diplômés de l’enseignement tertiaire compte parmi les éléments qui peuvent fausser le salaire relatif des enseignants. Comme les congés payés font partie du système de rémunération des travailleurs, il faudrait avant de comparer le salaire entre enseignants et autres diplômés de l’enseignement tertiaire ajuster les chiffres et déduire tout jour de congé prévu du nombre de jours de travail. Pour évaluer la mesure dans laquelle le salaire relatif peut être faussé par la variation du nombre de jours de travail et de congé et déterminer comment le corriger de cette variation, une enquête a été réalisée en 2022 en vue de recueillir des informations sur les conditions de travail des enseignants en poste dans le premier cycle de l’enseignement secondaire et d’autres actifs. L’hypothèse qui a été retenue est que le nombre de jours de travail est défini par période de 12 mois dans les deux catégories.
Il ressort des résultats de cette enquête à laquelle ont contribué 32 pays et autres entités que plusieurs problèmes de comparabilité empêchent d’ajuster le salaire relatif.
Données sur les conditions de travail des diplômés de l’enseignement tertiaire
Les données relatives au nombre statutaire minimum de jours de congé portent sur toute la population active, quel que soit le niveau de formation, alors que la catégorie de référence utilisée dans le calcul du salaire relatif est celle des diplômés de l’enseignement tertiaire. Le nombre de jours de congé peut varier en fonction de divers facteurs, dont la profession et le secteur d’activité (OCDE, 2021[6]), lesquels peuvent varier selon le niveau de formation (voir l’Indicateur A3). Comme la variation du nombre de jours de travail et de congé selon le niveau de formation ne peut être chiffrée avec précision, elle fausse tout salaire relatif corrigé des différences de temps de travail annuel entre enseignants et diplômés de l’enseignement tertiaire.
Variation de l’année de référence
L’année civile retenue comme période de référence dans tous les pays est 2020, qui compte au total 262 jours hors week-end. Ces 262 jours de semaine peuvent être des jours de travail ou de congé ou encore des jours fériés. Ils servent de référence pour comparer le nombre de jours de travail et de congé entre les enseignants et les diplômés de l’enseignement tertiaire. Les données de quatre pays se rapportent toutefois à une autre année de référence, dont le nombre de jours de semaines est différent (2020 étant une année bissextile). La fiabilité du salaire relatif ajusté pâtit de ces problèmes.
Variation du nombre de jours de congé des enseignants
Le nombre de jours de congé auxquels les enseignants peuvent prétendre correspond au minimum statutaire, qui est représentatif puisqu’il ne varie guère dans la plupart des pays. Ce minimum statutaire sous-estime toutefois le nombre réel de jours de congé, car des congés supplémentaires peuvent être octroyés à compter de quelques années d’ancienneté (neuf jours de congé de plus après six ans d’exercice en Corée et deux jours après trois ans d’exercice en Italie). Plusieurs pays accordent aussi des congés supplémentaires aux enseignants qui exercent depuis longtemps (3 ou 4 jours de congé de plus après 30 ans d’exercice en Croatie et 4 jours après 25 ans d’exercice en Slovénie) ou qui atteignent un certain âge (les enseignants ont droit à 40 jours de congé au total à compter de l’âge de 57 ans aux Pays‑Bas).
Source : Collecte de données de l’OCDE sur le temps de travail/jours de congés des enseignants en 2022.
Salaire des chefs d’établissement
Les responsabilités des chefs d’établissement varient entre les pays et au sein même de ceux-ci selon le ou les établissements dirigés. Les chefs d’établissement peuvent avoir des responsabilités pédagogiques (une charge d’enseignement ainsi que la responsabilité du bon fonctionnement général de leur établissement, notamment en ce qui concerne les emplois du temps, le respect des programmes et le choix du contenu des cours et des méthodes pédagogiques). Ils peuvent aussi assumer des responsabilités administratives et financières et se charger de la gestion des ressources humaines (voir des informations plus détaillées, y compris sur les différences de missions et de temps de travail entre chefs d’établissement et enseignants, dans l’Indicateur D4 de Regards sur l’Éducation 2022 (OCDE, 2022[7])).
Salaire statutaire
Dans certains pays, les chefs d’établissements peuvent avoir un barème salarial attitré et perçoivent parfois une prime de chef d’établissement en plus de leur salaire statutaire. Dans d’autres pays, ils relèvent du barème des enseignants et perçoivent une prime de chef d’établissement. Que les chefs d’établissement soient soumis aux barèmes des enseignants peut s’expliquer par le fait qu’initialement, ce sont des enseignants qui assument des responsabilités supplémentaires. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (filière générale), les chefs d’établissement sont rémunérés selon le barème des enseignants et perçoivent une prime de chef d’établissement dans 14 des 35 pays et autres entités dont les données sont disponibles et selon un barème spécifique dans les 21 autres pays et autres entités. Ils ne perçoivent pas de prime de chef d’établissement dans 15 de ces pays et autres entités, mais en perçoivent une dans 6 d’entre eux. La rémunération des chefs d’établissement (leur salaire statutaire et leur éventuelle prime de chef d’établissement) peut varier selon les caractéristiques du ou des établissements dirigés (l’importance de l’effectif scolarisé, le nombre d’enseignants supervisés, etc.). Elle peut aussi varier selon leurs caractéristiques personnelles et professionnelles, notamment leur ancienneté et les fonctions qu’ils exercent (voir le Tableau D3.16, en ligne).
Comme le salaire statutaire des chefs d’établissement varie en fonction d’un grand nombre de critères, cet indicateur analyse le salaire statutaire prévu avec les qualifications minimales exigées pour exercer leurs fonctions et le Tableau D3.5 (en ligne) indique uniquement leur salaire minimum et maximum. La prudence est de mise lors de l’interprétation de ces chiffres, car peu de chefs d’établissement perçoivent effectivement ces montants étant donné que leur salaire dépend souvent de nombreux critères.
Dans la moitié environ des pays de l’OCDE et autres entités, le salaire statutaire des chefs d’établissement est du même ordre dans l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire, mais est dans l’ensemble plus élevé dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, le salaire minimum des chefs d’établissement s’élève en moyenne à 57 240 USD dans les pays de l’OCDE et autres entités ; il varie entre 22 048 USD au Costa Rica et 112 247 USD au Luxembourg. Leur salaire maximum s’élève à 90 692 USD en moyenne et varie entre 35 969 USD en République tchèque et 155 235 USD au Luxembourg (voir le Graphique D3.4 et le Tableau D3.5, en ligne). La prudence est de rigueur lors de l’interprétation de ces chiffres sur le salaire statutaire des chefs d’établissement, car le salaire minimum et le salaire maximum peuvent correspondre à des types d’établissements différents.
En moyenne, le salaire statutaire maximum des chefs d’établissement ayant les qualifications minimales est 74 % plus élevé que leur salaire statutaire minimum dans l’enseignement primaire et 67 % et 70 % plus élevé respectivement dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les pays de l’OCDE et autres entités. Le salaire statutaire des chefs d’établissement passe du simple au double entre le début de carrière et le sommet du barème à l’un de ces niveaux d’enseignement au moins dans 11 pays et autres entités ; il passe même du simple au triple au Costa Rica (voir le Tableau D3.5, en ligne).
Le salaire statutaire minimum des chefs d’établissement ayant les qualifications minimales est supérieur au salaire des enseignants (ayant les qualifications les plus courantes) en début de carrière dans tous les pays de l’OCDE et autres entités, sauf en Colombie (dans l’enseignement préprimaire et primaire) et au Costa Rica. La différence entre les deux corps de métier augmente avec le niveau d’enseignement : le salaire minimum des chefs d’établissement est en moyenne 49 % plus élevé que celui des enseignants dans l’enseignement primaire et 54 % plus élevé dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Dans un certain nombre de pays, le salaire statutaire minimum des chefs d’établissement est même supérieur au salaire maximum des enseignants. C’est le cas dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans un tiers environ des pays de l’OCDE et autres entités (voir le Graphique D3.4 et le Tableau D3.5, en ligne).
De même, le salaire statutaire maximum des chefs d’établissement est plus élevé que le salaire maximum des enseignants dans tous les pays de l’OCDE et autres entités dont les données sont disponibles. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, le salaire statutaire maximum est en moyenne 52 % plus élevé chez les chefs d’établissement que chez les enseignants (ayant les qualifications les plus courantes). Le salaire maximum des chefs d’établissement représente plus du double du salaire des enseignants au sommet du barème en Angleterre (Royaume-Uni), au Chili, en Écosse (Royaume-Uni) et en Israël (voir le Graphique D3.4 et le Tableau D3.5, en ligne).
Salaire effectif
Dans les pays de l’OCDE et autres entités, le salaire effectif des chefs d’établissement âgés de 25 à 64 ans s’élève en moyenne à 71 784 USD dans l’enseignement primaire, à 76 572 USD dans le premier cycle de l’enseignement secondaire et à 81 972 USD dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Les chefs d’établissement gagnent plus que les enseignants et leur avantage salarial augmente avec le niveau d’enseignement. Selon les chiffres de 2022, le salaire effectif des chefs d’établissement est en moyenne 51 % plus élevé que celui des enseignants dans l’enseignement primaire et 54 % et 55 % plus élevé respectivement dans le premier cycle et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (voir le Tableau D3.4).
L’avantage salarial des chefs d’établissement varie toutefois fortement entre les pays et les niveaux d’enseignement. Les chefs d’établissement sont les plus avantagés par rapport aux enseignants en Angleterre (Royaume-Uni) dans l’enseignement préprimaire, où leur salaire effectif est 80 % plus élevé que celui des enseignants, et en Italie dans l’enseignement primaire et secondaire, où leur salaire effectif représente plus du double de celui des enseignants. Leur avantage est le moins élevé, inférieur à 30 %, en Estonie (dans l’enseignement primaire et secondaire), en Finlande (dans l’enseignement préprimaire et primaire), en France (dans l’enseignement préprimaire et primaire), en Islande (dans l’enseignement préprimaire), en Lettonie (dans le premier cycle de l’enseignement secondaire) et en Norvège (dans l’enseignement préprimaire). En France, les chefs d’établissement jouissent d’un avantage salarial modeste dans l’enseignement préprimaire et primaire, car ce sont des enseignants déchargés d’une partie de leurs fonctions d’enseignement. Ils perçoivent le salaire des enseignants de ces niveaux d’enseignement, auquel s’ajoute une indemnité spécifique de chef d’établissement. Dans d’autres pays, le salaire des chefs d’établissement est nettement plus élevé que celui des enseignants dans l’enseignement secondaire, mais le différentiel salarial entre les deux corps de métier est plus modéré dans l’enseignement primaire. En Irlande par exemple, le salaire effectif des chefs d’établissement est 46 % plus élevé que celui des enseignants dans l’enseignement primaire, mais 73 % plus élevé dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Au Costa Rica, en Estonie, en Pologne et en Slovénie, le différentiel salarial est nettement plus important dans l’enseignement préprimaire que dans l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire (voir le Tableau D3.4 ; voir aussi la variation infranationale dans l’Encadré D3.1).
Les perspectives professionnelles des chefs d’établissement et leur salaire relatif donnent aussi des indices sur les perspectives de promotion et d’évolution salariale des enseignants à plus long terme. Les chefs d’établissement gagnent non seulement plus que les enseignants, mais également, contrairement à ces derniers, plus que dans des corps de métier où le niveau de formation est comparable au leur (voir le Tableau D3.2).
Évolution du salaire des enseignants depuis 2010
Évolution du salaire statutaire
Entre 2010 et 2022, le salaire statutaire des enseignants (ayant les qualifications les plus courantes) après 15 ans d’exercice a augmenté en valeur réelle (c’est-à-dire après contrôle de la hausse du coût de la vie) dans la plupart des pays dont les données sont disponibles. Les données de cette période ne sont toutefois disponibles sans rupture dans les séries chronologiques que dans deux cinquièmes des pays de l’OCDE. Le salaire statutaire des enseignants a augmenté dans deux tiers environ de ces pays, mais a diminué dans les autres pays durant cette période (voir le Tableau D3.7, en ligne).
Entre 2010 et 2022, c’est en Grèce que la diminution a été la plus forte en valeur réelle : le salaire statutaire des enseignants a diminué de plus de 30 % dans l’enseignement préprimaire, primaire et secondaire. Le salaire statutaire des enseignants a diminué aussi, mais dans une moindre mesure (inférieure à 10 %), dans un quart environ des pays de l’OCDE et autres entités (à plusieurs ou à tous les niveaux d’enseignement). Durant la même période, il a augmenté dans une mesure égale ou supérieure à 30 % au Chili (niveaux préprimaire, primaire et premier cycle de l’enseignement secondaire, et près de 30 % au niveau du deuxième cycle de l’enseignement secondaire),en Hongrie (dans l’enseignement préprimaire, entre 2010 et 2021) et en Israël (dans l’enseignement préprimaire et secondaire) et dans une mesure légèrement inférieure à 30 % en République slovaque (voir le Graphique D3.5 et le Tableau D3.7, en ligne).
Les données sur le salaire statutaire des enseignants (ayant les qualifications les plus courantes) après 15 ans d’exercice sont comparables entre 2015 et 2022 à un niveau d’enseignement au moins dans quatre cinquièmes des pays de l’OCDE et autres entités à l’étude. Durant cette période, le salaire statutaire des enseignants a augmenté en valeur réelle dans une fraction allant de la moitié aux trois cinquièmes de ces pays et autres entités selon le niveau d’enseignement considéré. Il a augmenté en moyenne de 5 % dans l’enseignement primaire et de 4 % dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale (voir le Tableau D3.7, en ligne). Il apparaît toutefois selon la moyenne calculée à l’échelle des pays de l’OCDE et autres entités dont les données de toutes les années de référence, de 2010 à 2022, sont disponibles que le salaire statutaire est resté stable entre 2015 et 2022 (moins de 1 point de pourcentage d’évolution) aux différents niveaux d’enseignement (voir le Graphique D3.5 et le Tableau D3.7, en ligne).
Le salaire a varié fortement à la hausse ou à la baisse entre 2015 et 2022 dans certains pays. Il a augmenté de plus de 20 % au Chili, en Israël (dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire), en Lituanie, en République slovaque (dans l’enseignement préprimaire) et en République tchèque. Le salaire statutaire a par contre diminué depuis 2015 (à tous les niveaux d’enseignement dont les données sont disponibles) dans 14 pays et autres entités. C’est au Costa Rica qu’il a le plus diminué : de 19 % dans l’enseignement préprimaire et primaire et de près de 40 % dans l’enseignement secondaire (voir le Graphique D3.5 et le Tableau D3.7, en ligne).
Évolution du salaire effectif
Comme les données de 2022 ne sont pas disponibles dans un grand nombre de pays et autres entités, les tendances sont analysées jusqu’en 2021. Entre 2010 et 2021, le salaire effectif des enseignants a augmenté en valeur réelle dans la plupart des pays dont les données sont disponibles. Il a augmenté dans deux tiers environ des pays dont les séries chronologiques sont disponibles, mais diminué dans un tiers d’entre eux durant cette période. Toutefois, les données sur le salaire effectif des enseignants âgés de 25 à 64 ans ne sont disponibles sans rupture dans les séries chronologiques de cette période que dans un pays de l’OCDE sur trois.
Le salaire effectif des enseignants a dans l’ensemble augmenté entre 2010 et 2021 dans les pays dont les données sont disponibles sans rupture dans les séries chronologiques. Il a augmenté de plus de 20 % à tous les niveaux d’enseignement en Hongrie, en République tchèque et en Suède et dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en Islande. Le salaire effectif n’a diminué à un niveau d’enseignement au moins que dans trois pays et autres entités. Il a diminué de 11 % dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en Communauté flamande de Belgique (voir le Tableau D3.8, en ligne).
Les données tendancielles d’un niveau d’enseignement au moins sont disponibles entre 2015 et 2021 dans deux tiers au moins des pays de l’OCDE et autres entités à l’étude. Le salaire effectif a augmenté en valeur réelle dans trois quarts environ de ces pays. En moyenne, le salaire effectif a augmenté de 2 % dans l’enseignement primaire et de 3 % et 6 % respectivement dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les pays de l’OCDE et autres entités dont les données de toutes les années de référence sont disponibles. Il a augmenté de plus de 20 % en Estonie, en Islande (sauf dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire), en Lettonie, en Lituanie, en République slovaque et en République tchèque (voir le Tableau D3.8, en ligne).
Salaire de base et primes : incitations et allocations
Le salaire statutaire des enseignants, qui est basé sur des barèmes, n’est qu’une composante de leur rémunération totale. Les systèmes d’éducation accordent aussi aux enseignants et aux chefs d’établissement des primes, des incitations et autres gratifications. Il peut s’agir d’avantages en espèces ou en nature, par exemple la réduction du nombre d’heures de cours. Le choix des critères appliqués pour déterminer le salaire de base et les primes est du ressort de niveaux de pouvoir différents (voir les Tableaux D3.13 et D3.15, en ligne).
Les critères relatifs à ces avantages varient selon les pays. Dans la grande majorité des pays et autres entités, les missions principales des enseignants (enseigner, préparer les cours, superviser les élèves et corriger leurs copies, participer aux travaux administratifs d’ordre général, communiquer avec les parents et collaborer avec des collègues) valent rarement des primes ou des compléments de salaire (voir le Tableau D3.10, en ligne). Les enseignants peuvent aussi avoir à assumer certaines responsabilités ou à s’acquitter de certaines missions sans compensation (voir les missions et responsabilités des enseignants dans l’Indicateur D4 de Regards sur l’éducation 2022 (OCDE, 2022[7]). Les enseignants qui assument d’autres responsabilités peuvent toutefois souvent prétendre à des avantages sous l’une ou l’autre forme.
Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les enseignants investis dans la gestion de leur établissement en plus de leur charge d’enseignement ont droit à une compensation dans près de trois cinquièmes des pays et autres entités dont les données sont disponibles. Il est également courant d’accorder des primes, annuelles ou ponctuelles, aux enseignants qui s’occupent de plus de classes ou qui donnent plus de cours que prévu dans leur contrat de travail à temps plein, qui sont professeurs principaux ou qui s’acquittent de missions spéciales, par exemple la supervision d’enseignants stagiaires (voir le Tableau D3.10, en ligne).
Une performance remarquable peut également valoir aux enseignants une compensation, que ce soit un complément de salaire ponctuel ou annuel ou une augmentation du salaire de base. C’est le cas dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans deux tiers environ des pays de l’OCDE et autres entités dont les données sont disponibles. Les enseignants peuvent aussi recevoir des primes s’ils enseignent dans des conditions particulières, par exemple s’ils prennent en charge des élèves ayant des besoins spécifiques d’éducation dans des établissements classiques ou qu’ils sont en poste dans des régions reculées, huppées ou défavorisées (voir le Tableau D3.10, en ligne).
Des compensations peuvent également être accordées aux chefs d’établissement en fonction de certains critères, mais dans un éventail de tâches et de responsabilités plus restreint que celui des enseignants (voir les Tableaux D3.12 et D3.15, en ligne).
Encadré D3.3. Salaire des enseignants en poste en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire
Une enquête a récemment été menée pour déterminer si les conditions de travail des enseignants en poste dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire varient entre la filière professionnelle (voir définition à l'Indicateur B1) et la filière générale. Lors de cette enquête, les enseignants ont été répartis en cinq catégories selon le type de matières enseignées en filière professionnelle (voir le Tableau X3.D3.8 dans Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes (OCDE, 2023[3])). Au total, 35 pays et autres entités ont pris part à l’enquête, mais l’Australie, les États-Unis et l’Irlande sont exclus des analyses en l’absence de cursus distincts en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Dans 7 des 31 pays et autres entités dont les données sont disponibles, les conditions de travail des enseignants et les qualifications exigées d’eux dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire ne varient pas entre la filière professionnelle et la filière générale ; leur barème salarial ne varie pas non plus. Ailleurs, trois approches différentes s’observent au sujet des qualifications minimales exigées ou des barèmes salariaux en vigueur en filière professionnelle :
pas de distinction entre enseignants de la filière professionnelle quelle que soit la matière enseignée, en Allemagne, en Angleterre (Royaume-Uni), au Danemark, en France, au Japon, en Norvège, en Nouvelle-Zélande et aux Pays-Bas ;
distinction entre les enseignants selon qu’ils enseignent des matières générales ou des matières professionnelles (théorie et pratique) au Chili, en Espagne, en Estonie, en Finlande, en Lettonie, en Lituanie et en Suède, ou barème salarial distinct applicable aux enseignants qui enseignent des matières professionnelles en Türkiye ;
distinction entre les enseignants selon qu’ils enseignent des matières générales ou des matières professionnelles (théorie et pratique) en Autriche, en Communautés flamande et française de Belgique, en Hongrie, en Pologne, en République tchèque, en Slovénie et en Suisse, ou distinction des enseignants de pratique professionnelle des autres enseignants en République slovaque.
Salaire statutaire des enseignants de la filière professionnelle
Le salaire statutaire ne relève pas nécessairement de barèmes différents dans les pays où il existe plusieurs catégories d’enseignants en filière professionnelle. Dans certains pays, les qualifications académiques minimales exigées des enseignants peuvent varier entre les catégories, ce qui peut influer sur le salaire statutaire (voir l’Indicateur D6 dans Regards sur l’éducation 2022 (OCDE, 2022[7])). Le salaire statutaire peut toutefois être identique à qualifications égales ou presque égales. En Finlande, les enseignants ne doivent pas avoir autant de qualifications académiques s’ils enseignent des matières professionnelles, ce qui peut expliquer pourquoi leur salaire est moindre que s’ils enseignent des matières générales. En France, le barème salarial et les conditions de travail des enseignants pleinement qualifiés qui exercent dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire ne varient pas entre la filière professionnelle et la filière générale, mais le concours d’admission est différent dans les deux filières.
Dans la quasi-totalité des pays qui font une distinction entre les enseignants selon qu’ils exercent en filière professionnelle ou générale, le barème salarial et les qualifications exigées ne varient pas entre les enseignants qui enseignent des matières générales et leurs collègues de la filière générale. Dans les pays qui font une distinction entre les enseignants selon que leurs matières relèvent de la pratique ou de la théorie en filière professionnelle, cette distinction s’observe soit dans le système de rémunération, soit dans les qualifications exigées.
Seize des 24 pays et autres entités qui distinguent les enseignants selon qu’ils exercent en filière professionnelle ou générale ont fourni des informations sur le salaire statutaire des enseignants de la filière professionnelle. Le salaire statutaire des enseignants de la filière professionnelle (ayant les qualifications les plus courantes) après 15 ans d’exercice varie sensiblement entre ces pays et autres entités et entre les catégories de matières en filière professionnelle : de 27 078 USD en République tchèque (en pratique professionnelle) à 92 928 USD en Allemagne (toutes matières confondues en filière professionnelle) (voir le Tableau D3.2).
Dans les pays qui distinguent les enseignants en filière professionnelle selon les matières qu’ils enseignent, le salaire statutaire peut varier aussi au sein même des pays. Le salaire statutaire des enseignants de la filière professionnelle ayant les qualifications les plus courantes est identique après 15 ans d’exercice quelle que soit la catégorie de matières au Chili, en Communauté flamande de Belgique, en Finlande, en Lituanie, en Pologne et en Slovénie, mais il varie de 6 % à 8 % en Autriche, en Espagne et en République tchèque et de 28 % en Communauté française de Belgique (voir le Tableau D3.2).
Dans les 17 pays et autres entités dont les données sont disponibles, le salaire statutaire des enseignants est légèrement moins élevé en filière professionnelle qu’en filière générale ou est du même ordre dans les deux filières. Le salaire statutaire des enseignants (ayant les qualifications les plus courantes) après 15 ans d’exercice varie de 5 % au plus entre la filière générale et la filière professionnelle (du moins dans certaines catégories) dans deux tiers de ces pays et autres entités. Il est toutefois au moins 20 % moins élevé en filière professionnelle qu’en filière générale en Communauté flamande de Belgique ; il en va de même en Communauté française de Belgique dans la catégorie de la pratique professionnelle. Le salaire statutaire est néanmoins plus élevé en filière professionnelle qu’en filière générale dans quelques pays. Le salaire des enseignants est 7 % plus élevé en filière professionnelle qu’en filière générale dans la catégorie de la théorie professionnelle en Autriche, 10 % plus élevé dans la catégorie des matières générales en Finlande et 15 % plus élevé dans la catégorie de la théorie et de la pratique professionnelles en Türkiye (voir le Graphique D3.6).
Salaire effectif
Comme le salaire statutaire ne comprend pas les primes et autres gratifications, il n’est pas pleinement révélateur de ce que les enseignants gagnent. Dans la quasi-totalité des pays dont les données sont disponibles, les critères d’octroi de primes ne varient pas entre la filière professionnelle et la filière générale (voir les Tableaux D3.10 et D3.11, en ligne).
Dans sept pays et autres entités toutefois, les critères de formation du salaire de base et d’octroi de primes et les modalités d’application de ces critères peuvent varier entre la filière professionnelle et la filière générale. En Lettonie, les critères retenus varient sensiblement entre la filière professionnelle et la filière générale et les primes varient aussi entre les deux filières (voir les Tableaux D3.10 et D3.11, en ligne).
Dans la plupart des pays dont les données sont disponibles, le salaire effectif des enseignants est moins élevé en filière professionnelle qu’en filière générale dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. La différence est inférieure ou égale à 10 % dans la plupart des pays, mais est supérieure à 10 % dans toutes les catégories de matières de la filière professionnelle au Danemark et dans la catégorie de la pratique professionnelle en Communautés flamande et française de Belgique, en République tchèque et en Slovénie. Le salaire effectif des enseignants est plus de 10 % plus élevé en filière professionnelle qu’en filière générale dans la catégorie des matières générales en Hongrie et en Lettonie (voir le Tableau D3.4 et le Tableau D3.9, en ligne).
Source : Collecte de données sur les salaires des enseignants en poste en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire menée par l’OCDE en 2022.
Définitions
Par enseignants, on entend les professionnels qualifiés dont la mission relève directement de l’enseignement proprement dit. Appartiennent à cette catégorie les enseignants qui ont une charge de cours, dispensent un enseignement spécialisé, prennent en charge des élèves ou étudiants constituant une classe entière dans une salle de classe ou réunis en petits groupes dans une salle spécialisée ou donnent des cours particuliers dans une salle de classe ou un autre local.
Par chefs d’établissement, on entend toutes les personnes dont la fonction principale ou majeure est de diriger un ou plusieurs établissements d’enseignement, seules ou au sein d’un organe administratif tel qu’un conseil de direction. Les chefs d’établissement sont les responsables principaux de la direction, de la gestion et de l’administration de leur établissement.
Le salaire effectif des enseignants et chefs d’établissement âgés de 25 à 64 ans est le salaire annuel moyen, avant impôt, perçu par les enseignants et chefs d’établissement de ce groupe d’âge qui travaillent à temps plein. Du point de vue des salariés, il s’agit du salaire brut, car il inclut la part de leurs cotisations de sécurité sociale et de retraite (même si elle est déduite automatiquement par l’employeur de leur salaire brut). Les cotisations patronales de sécurité sociale et de retraite ne sont en revanche pas incluses. Sont également inclus dans le salaire effectif les avantages financiers tels que les primes au titre de la fonction de chef d’établissement, les primes annuelles et les primes au titre des résultats, les allocations versées pendant les vacances scolaires, les indemnités dues en cas de congé de maladie, etc. Les autres revenus, tels que les prestations sociales, les revenus mobiliers, etc., qui sont sans rapport avec la profession d’enseignant, ne sont pas inclus.
La rémunération des diplômés de l’enseignement tertiaire correspond à la rémunération annuelle moyenne des diplômés du niveau 5, 6, 7 ou 8 de la CITE âgés de 25 à 64 ans qui travaillent à temps plein toute l’année.
Le salaire maximum correspond au salaire annuel prévu à l’échelon le plus élevé du barème applicable aux enseignants exerçant à temps plein (à un niveau de qualification reconnu dans le système de rémunération).
Le salaire des enseignants après 15 ans d’exercice correspond au salaire annuel prévu des enseignants travaillant à temps plein. Le salaire statutaire correspond au salaire des enseignants ayant 15 ans d’exercice à leur actif à un niveau de qualification reconnu par le système de rémunération (niveau de qualification minimum, le plus courant ou maximum).
Le salaire en début de carrière correspond au salaire annuel moyen brut perçu en début de carrière par les enseignants travaillant à temps plein à un niveau de qualification donné (minimum, le plus courant ou maximum) reconnu par le système de rémunération.
Le salaire statutaire est la rémunération prévue dans les barèmes officiels. Le salaire indiqué est le salaire brut (soit la rémunération versée par l’employeur), hors cotisations patronales de sécurité sociale et de retraite, conformément aux barèmes salariaux en vigueur. Le salaire mentionné est celui dit « avant impôt », c’est-à-dire avant déduction de l’impôt sur le revenu.
Méthodologie
Les données sur le salaire des enseignants en poste dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire se rapportent uniquement à la filière générale.
Les salaires sont convertis sur la base des parités de pouvoir d’achat (PPA) de la consommation privée telles qu’elles figurent dans la Base de données de l’OCDE sur les comptes nationaux. La période de référence du salaire des enseignants s’étend du 1er juillet 2021 au 30 juin 2022. L’année de référence des PPA est l’année scolaire 2021/22, sauf dans quelques pays de l’hémisphère Sud (l’Australie et la Nouvelle-Zélande, par exemple) où l’année scolaire va de janvier à décembre et où l’année de référence est l’année civile (2022, par exemple). Les salaires sont indiqués en devise nationale à l’annexe 2. L’évolution du salaire des enseignants est calculée (dans les Tableaux D3.7 et D3.8, en ligne) après conversion des montants aux prix de 2015 au moyen du déflateur de la consommation privée.
Dans la plupart des pays, les qualifications les plus courantes des enseignants sont déterminées selon le principe de la majorité absolue (et correspondent aux qualifications du pourcentage le plus élevé d’enseignants).
Dans le Tableau D3.3, le salaire des enseignants (colonnes nos 2 à 5) et des chefs d’établissement (colonnes nos 10 à 13) est comparé à la rémunération annuelle moyenne pondérée des 25-64 ans diplômés de l’enseignement tertiaire occupés à temps plein toute l’année. Le coefficient de pondération de chaque pays est déterminé en fonction du pourcentage d’enseignants et de chefs d’établissement diplômés de chaque niveau de l’enseignement tertiaire (voir les Tableaux X2.8 et X2.9 à l’annexe 2). Les ratios sont calculés dans les pays dont ces données sont disponibles. Lorsque la rémunération des actifs ne se rapporte pas à 2022, l’année de référence du salaire des enseignants et des chefs d’établissement, elle est ajustée à 2022 à l’aide d’un déflateur. Tous les autres ratios indiqués dans le Tableau D3.3 et le Tableau D3.6 (en ligne) sont calculés compte tenu de tous les actifs diplômés de l’enseignement tertiaire, et non sur la base de moyennes pondérées. La rémunération des actifs occupés correspond à celle de tous les actifs occupés, y compris les enseignants, durant la période de référence. Comme les enseignants représentent une part importante des actifs occupés dans la plupart des pays, leur salaire peut affecter la rémunération moyenne des actifs occupés.
Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 (OCDE, 2018[8]) pour de plus amples informations. Voir Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes (OCDE, 2023[9]) pour les notes spécifiques aux pays.
Source
Les données sur le salaire et les primes des enseignants et des chefs d’établissement proviennent de la collecte de données sur la rémunération des enseignants et des chefs d’établissement menée conjointement par l’OCDE et Eurydice en 2022. Elles se rapportent à l’année scolaire 2021/22 et suivent les politiques officielles appliquées dans les établissements publics. Les données sur la rémunération des actifs proviennent de la collecte de données habituelle du réseau LSO (Labour Market and Social Outcomes of Learning) de l’OCDE, qui est chargé d’élaborer les données relatives aux retombées de l’enseignement sur l’économie, le marché du travail et la société. Les données sur le salaire et les primes des enseignants en poste en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire proviennent de la collecte de données sur cette catégorie d’enseignants menée conjointement par l’OCDE et Eurydice en 2022.
Références
[4] Johnes, G. et J. Johnes (2004), International Handbook on the Economics of Education, Edward Elgar, Cheltenham, UK, Northampton, MA.
[3] OCDE (2023), Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/d7f76adc-en.
[9] OCDE (2023), Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/d7f76adc-en.
[7] OCDE (2022), Regards sur l’éducation 2022 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/8b532813-fr.
[6] OCDE (2021), Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2021 : Affronter la crise du COVID-19 et préparer la reprise, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/40fac915-fr.
[5] OCDE (2021), Regards sur l’éducation 2021 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/5077a968-fr.
[2] OCDE (2019), Regards sur l’éducation 2019 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/6bcf6dc9-fr.
[8] OCDE (2018), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264305380-fr.
[1] OCDE (2005), Le rôle crucial des enseignants : Attirer, former et retenir des enseignants de qualité, Politiques d’éducation et de formation, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264018051-fr.
Tableaux de l’indicateur D3
Tableaux de l’indicateur D3. Combien les enseignants et les chefs d’établissement gagnent-ils ?
Tableau D3.1 |
Salaire statutaire des enseignants ayant les qualifications les plus courantes à différents stades de la carrière (2022) |
Tableau D3.2 |
Salaire statutaire des enseignants en poste dans le deuxième cycle du secondaire en filière professionnelle, selon les qualifications (2022) |
Tableau D3.3 |
Ratio entre le salaire effectif des enseignants et des chefs d’établissement et la rémunération des diplômés du tertiaire (2022) |
Tableau D3.4 |
Salaire effectif moyen des enseignants et des chefs d’établissement (2022) |
WEB Table D3.5 |
School heads' minimum and maximum statutory salaries, based on minimum qualifications (2022) |
WEB Table D3.6 |
Teachers' actual salaries relative to earnings of tertiary-educated workers, by age group and gender (2022) |
WEB Table D3.7 |
Trends in teachers’ statutory salaries, based on the most prevalent qualifications after 15 years of experience (2000 and 2005 to 2022) |
WEB Table D3.8 |
Trends in teachers' average actual salaries (2000, 2005 and 2010 to 2022) |
WEB Table D3.9 |
Actual salaries of upper secondary teachers in vocational programmes, by age group and gender (2022) |
WEB Table D3.10 |
Criteria used for base salaries and additional payments awarded to teachers in public institutions, by level of education (2022) |
WEB Table D3.11 |
Criteria used for base salaries and additional payments awarded to upper secondary teachers in vocational programmes (2022) |
WEB Table D3.12 |
Criteria used for base salaries and additional payments awarded to school heads in public institutions, by level of education (2022) |
WEB Table D3.13 |
Decision-making level for criteria used for determining teachers' base salaries and additional payments, by level of education (2022) |
WEB Table D3.14 |
Decision-making level for criteria used for determining base salaries and additional payments of upper secondary teachers in vocational programmes (2022) |
WEB Table D3.15 |
Decision-making level for criteria used for determining school heads' base salaries and additional payments, by level of education (2022) |
WEB Table D3.16 |
Structure of compensation system for school heads (2022) |
Date butoir pour les données : 17 juin 2023. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne (http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en). D’autres données désagrégées sont également disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/).
Encadré D3.4. Notes des tableaux de l’indicateur D3
Tableau D3.1. Salaire statutaire des enseignants ayant les qualifications les plus courantes à différents stades de la carrière (2022)
Les qualifications les plus courantes des enseignants sont définies dans une acception large, en fonction du niveau de formation type dans la CITE et d’autres critères. Les qualifications les plus courantes sont définies à chacun des quatre stades de la carrière retenus dans le tableau. Dans de nombreux cas, les qualifications minimales correspondent aux qualifications les plus courantes (voir le Tableau X3.D3.2 de Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes (OCDE, 2023[3]).
1. L’année de référence n’est pas 2022, mais 2021 en Colombie, en Suède et en Suisse.
2. Les données relatives au salaire des enseignants en poste dans l'enseignement préprimaire incluent le salaire des enseignants des jardins d’enfants, qui sont majoritaires.
3. Y compris la moyenne des primes fixes au titre des heures supplémentaires dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire.
4. Y compris dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire des enseignants en poste en filière professionnelle (uniquement ceux chargés de matières générales en Slovénie et en Suède).
5. Hors cotisations de sécurité sociale et de retraite à charge des salariés.
6. Salaire effectif de base.
Tableau D3.2. Salaire statutaire des enseignants en poste dans le deuxième cycle du secondaire en filière professionnelle, selon l'ancienneté et la catégorie de matières enseignées (2022)
Les données sur le salaire après 10 ans d'exercice (colonnes nos 2, 6, 10, 14 et 18) peuvent être consultées en ligne (voir le lien StatLink). Les qualifications les plus courantes des enseignants sont définies dans une acception large, en fonction du niveau de formation type dans la CITE et d’autres critères. Les qualifications les plus courantes sont définies à chacun des quatre stades de la carrière retenus dans le tableau. Des chiffres supplémentaires sur le salaire avec qualifications minimales et maximales peuvent être consultés en ligne (voir le lien StatLink). Les qualifications minimales et maximales correspondent aux qualifications minimales et maximales requises pour commencer à enseigner en tant qu'enseignant pleinement qualifié. Dans de nombreux cas, les qualifications minimales correspondent aux qualifications les plus courantes (voir le Tableau X3.D3.2 de Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes (OCDE, 2023[3]).
1. Pas de catégorie spécifique d'enseignants en filière professionnelle. Le salaire des enseignants est du même ordre en filière générale et en filière professionnelle.
2. Année de référence : 2021.
3. Y compris la moyenne des primes fixes au titre des heures supplémentaires dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire.
4. Hors cotisations de sécurité sociale et de retraite à charge des salariés.
5. Salaire effectif de base.
Tableau D3.3. Ratio entre le salaire effectif des enseignants et des chefs d’établissement et la rémunération des diplômés du tertiaire (2022)
Lorsque la rémunération des diplômés de l'enseignement tertiaire porte sur une année de référence autre que celle du salaire des enseignants, elle est ajustée à l'année de référence du salaire des enseignants au moyen des déflateurs des dépenses de consommation finale privée.
1. Année de référence du salaire des enseignants et des chefs d’établissement : 2021.
2. Année de référence du salaire des enseignants et des chefs d’établissement : 2020.
3. Dans l’enseignement préprimaire et primaire, le salaire effectif se rapporte aux enseignants et chefs d’établissement des deux niveaux confondus, y compris l’enseignement spécialisé (besoins spécifiques d’éducation). Dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, le salaire effectif se rapporte aux enseignants et chefs d’établissement des deux niveaux confondus, y compris ceux exerçant en filière professionnelle, dans la formation pour adultes et l’enseignement spécialisé (besoins spécifiques d’éducation).
4. Y compris les enseignants non qualifiés.
5. Les données relatives à la rémunération des diplômés de l’enseignement tertiaire occupés à temps plein toute l’année se rapportent à la Belgique.
6. Les données relatives à la rémunération des diplômés de l’enseignement tertiaire occupés à temps plein toute l’année se rapportent au Royaume-Uni.
Tableau D3.4. Salaire effectif moyen des enseignants et des chefs d’établissement (2022)
Les données sur les chefs d'établissement (colonnes nos 10 à 13) peuvent être consultées en ligne (voir le lien StatLink).
1. Y compris les enseignants en poste en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l'enseignement secondaire (uniquement ceux chargés de matières générales en filière professionnelle en Suède).
2. Année de référence : 2021.
3. Y compris les enseignants des jardins d’enfants, majoritaires, dans l'enseignement préprimaire.
4. Année de référence : 2020.
5. Dans l’enseignement préprimaire et primaire, le salaire effectif se rapporte aux enseignants et chefs d’établissement des deux niveaux confondus, y compris l’enseignement spécialisé (besoins spécifiques d’éducation). Dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, le salaire effectif se rapporte aux enseignants et chefs d’établissement des deux niveaux confondus, y compris ceux exerçant en filière professionnelle, dans la formation pour adultes et l’enseignement spécialisé (besoins spécifiques d’éducation).
6. Y compris les enseignants non qualifiés.
Consulter les sections « Définitions », « Méthodologie » et « Source » pour de plus amples informations et Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes (OCDE, 2023[3]).
Ces données et d’autres données désagrégées peuvent être consultées dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/).
Les symboles représentant les données manquantes et les abréviations figurent dans le Guide du lecteur.