En Inde, le soutien net aux producteurs est resté négatif au cours des deux dernières décennies, mais avec d’importantes fluctuations. Les producteurs nationaux ont été implicitement taxés, car les paiements budgétaires dont ils bénéficiaient ne compensaient pas l’abaissement des prix lié à l’ensemble complexe de règles de commercialisation et de mesures commerciales nationales. Presque tous les transferts bruts aux producteurs (qu’ils soient positifs ou négatifs) sont mis en œuvre sous les formes susceptibles de générer le plus de distorsions de la production et des échanges, et ce de façon constante depuis le début des années 2000.
En 2021-23, le soutien aux producteurs se composait de dépenses budgétaires équivalentes à 8.8 % des recettes agricoles brutes, d’un soutien des prix du marché (SPM) positif de +1.9 % des recettes agricoles brutes sur les produits de base bénéficiant d’un soutien, et d’un SPM négatif de -26.1 % des recettes agricoles brutes sur les produits taxés. Au total, on constate donc un soutien net négatif égal à ‑15.4 % des recettes agricoles brutes pour la période 2021-23, dans un contexte de hausse des prix à la frontière pour une grande partie des produits exportés concernés, en particulier le riz, le blé, le maïs et le lait. Depuis 2022-23, des restrictions à l’exportation s’appliquent à diverses variétés de riz, de blé, de sucre, dʼoignon et de produits dérivés (par exemple, la farine de blé). Les produits présentant une part des transferts au titre dʼun seul produit positive, qui peut aller de 3.9 % à 27.4 % des recettes par produit en 2021-2023, sont notamment le sucre, les pois chiches, d’autres légumes secs et la viande de volaille.
Les subventions à l’utilisation d’intrants variables, en particulier les engrais, l’électricité et l’eau d’irrigation, occupent une place prédominante dans les transferts budgétaires aux producteurs. Toutefois, les dotations budgétaires au programme de transferts directs de revenu, PM-KISAN, augmentent depuis la mise en œuvre de celui-ci en 2018 et représentaient 10.6 % des dépenses budgétaires en 2021-23.
Les dépenses publiques destinées à financer des services d’intérêt général pour le secteur (estimation du soutien aux services d’intérêt général, ESSG), principalement en lien avec des investissements dans l’irrigation en dehors des exploitations, représentaient la moitié environ du montant des subventions au titre de l’utilisation d’intrants variables. L’ESSG a augmenté pour s’établir à 4 % de la valeur de la production agricole en 2021-23, contre 3.2 % en 2000-02.
Certaines mesures ont une incidence sur les prix agricoles et apportent un soutien implicite aux consommateurs. Les subventions alimentaires découlant du système de distribution publique ciblée, qui ont connu une hausse considérable pendant la pandémie de COVID-19, ont également réduit le coût des produits pour les consommateurs. Au cours de la période 2021-23, l’estimation du soutien aux consommateurs représentait 38.7 % des dépenses moyennes pour l’ensemble des produits.