La loi n° 125/2014 sur la coopération internationale pour le développement établit dans son article 1er que l’un des objectifs fondamentaux de l’Italie dans ce domaine est la promotion d’un développement durable, conforme aux programmes et stratégies internationaux définis par les organisations internationales et par l’Union européenne. Ce principe se retrouve dans le document triennal de programmation et d’orientation (DPI) (2019‑21) et ses lignes directrices, en vertu desquels la coopération italienne pour le développement s’engage à œuvrer à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) en faisant du thème « Planète » l’un de ses piliers, et des populations qui risquent de rester en marge un axe d’action prioritaire. Le DPI est en cours de révision ; l’édition 2021‑23 donnera priorité à l’alignement des interventions de développement faisant suite au COVID‑19 sur les objectifs environnementaux et climatiques.
Intégration de l’action climatique et environnementale dans les activités de coopération pour le développement
Italie
Comment les programmes de développement post‑COVID‑ 19 intègrent‑ils systématiquement les objectifs climatiques et environnementaux ?
Engagements politiques, stratégies et outils
Engagements politiques de l’Italie
Cibles
L’Italie s’emploie sans relâche à assurer aux pays en développement une aide financière, un soutien au renforcement des capacités, et le transfert de technologies pour l’action climatique. Comme annoncé lors de la COP21, elle prévoit d’allouer 4 milliards USD au moins au financement international de la lutte contre le changement climatique en 2015‑20. Elle s’est fixé pour objectif de mobiliser cette somme sur l’ensemble de la période, auprès de différentes sources, publiques et privées, bilatérales et multilatérales. Son intention, en définissant cet objectif, était d’augmenter progressivement les financements climatiques internationaux provenant de différentes sources. Comme annoncé au Sommet des dirigeants du G20 à Rome, elle compte porter son engagement à cet égard à 1.4 milliard USD par an au cours des cinq prochaines années.
Stratégies et politiques permettant l’intégration systématique
En Italie, la coopération pour le développement et l’action climatique dans les pays en développement sont financées par divers organismes, dont les principaux sont le ministère de l’Économie et des Finances (MEF), le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (MAECI) et le ministère de la Transition écologique (MITE). Chaque administration répartit ses propres allocations conformément au DPI. L’Italie voit dans l’alignement de tous les apports financiers, nationaux et internationaux, sur une trajectoire de développement à faibles émissions de gaz à effet de serre (GES) et résilient au changement climatique une action déterminante conduisant à la réalisation des objectifs d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à ses effets.
Le PID susmentionné ‑ pages 25 à 27 ‑ prévoit l’intégration des objectifs environnementaux et climatiques dans les programmes de coopération pour le développement.
Dans le cadre du PID, et s’agissant de la coopération pour le développement dans le secteur de l'environnement, le MITE a adopté la loi d’orientation et de programmation pour la coopération environnementale internationale 2020‑2022.
Dispositifs clés et piliers
La coopération italienne pour le développement défend un modèle de développement durable en harmonie avec l’écosystème et sans laissés‑pour‑compte. Elle cherche à prévenir la dégradation de l’environnement, qui aggrave les pressions sociales et économiques ‑ sources d’instabilité, de conflits et de déplacements forcés. Sur le plan multilatéral, l’Italie maintient son engagement de promouvoir la solidarité environnementale internationale au sein des Nations Unies, de l’Union européenne et d’autres cadres pertinents, comme le Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE.
Un écosystème sain est source de revenus, de croissance et de cohésion sociale, et favorise en outre l’exercice des droits fondamentaux. Dans les pays fragiles, les populations dépendent plus directement des services qu’un environnement naturel sain leur offre et dont elles sont tributaires, dans une relation d’interdépendance. Dans cette perspective, la coopération italienne privilégie les mesures d’adaptation qui ont des retombées bénéfiques concomitantes sur l’atténuation des effets du changement climatique et sur d’autres problèmes socioenvironnementaux. L’action en faveur du développement est une priorité dans les endroits où le seuil d’effondrement socioéconomique est plus faible, car c’est là qu’un cycle d’instabilité risque de se déclencher et que, sous l’effet de cette déstabilisation, les communautés risquent de ne pas être en mesure de prendre soin de la nature et du climat.
La coopération italienne œuvre à la réalisation d’objectifs environnementaux dans le cadre de ses interventions :
en veillant à ce qu’aucun type de programme et d’action ne provoque de dégradations de l’écosystème (« conformité »)
en produisant des effets bénéfiques pour l’environnement dans le cadre d’interventions associant d’autres secteurs du développement (« intégration »)
en développant des programmes qui ont pour objectif principal de protéger ou de restaurer l’écosystème (« prise en compte systématique »).
La loi d’orientation et de programmation pour la coopération environnementale internationale 2020‑2022 du MITE susmentionnée préconise le renforcement des synergies entre les objectifs des trois Conventions de Rio, du Programme 2030 et du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe. Elle énonce des priorités générales et spécifiques pour la coopération pour le développement dans le domaine de l’environnement.
Les thèmes retenus pour la période 2020‑22 sont l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à ses conséquences, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Les travaux prioritaires interviendront dans les domaines suivants : biodiversité, écosystèmes marins et terrestres, forêts ; désertification, sécheresses et dégradation des sols ; patrimoine culturel naturel matériel et immatériel ; diversité bioculturelle et approches équilibrées entre l’homme et la nature ; risques drivant de catastrophes naturelles et d’événements climatiques extrêmes ; l’eau en tant que bien commun et droit humain universel ; émissions responsables du changement climatique et facteurs de pollution ; déchets marins et gaspillage alimentaire ; économie circulaire et assainissement de l’environnement.
Encadré 1. Marqueurs environnementaux et climatiques du Système de notification des pays créanciers
Outils opérationnels pour l’intégration systématique
L’Agence italienne pour la coopération au développement (AICS) prépare actuellement des Lignes directrices opérationnelles et techniques pour le renforcement des mesures en matière de durabilité environnementale et en matière d’adaptation et d’atténuation.
Elle met également sur pied un programme qui prévoit l’établissement de profils des pays partenaires du point de vue de l’environnement et du changement climatique. Ces fiches‑pays seront des instruments utiles pour structurer et orienter les interventions de coopération au service du développement dans le domaine environnemental et, en même temps, pour accompagner les pays partenaires dans leur transition écologique. Elles aideront les bureaux locaux de l’Agence à utiliser la matrice de durabilité environnementale, et donneront en outre une vision à long terme de ses activités de coopération en fournissant des informations sur les problèmes environnementaux critiques du pays concerné, les évolutions prévues, les besoins technologiques et les principaux enjeux en matière de durabilité environnementale que celui‑ci s’est engagé à résoudre.
Cadres de suivi, d’évaluation et d’apprentissage
L’évaluation de l’incidence environnementale des programmes de la coopération italienne pour le développement est l’une des priorités stratégiques du processus d’évaluation conduit par le MAECI en application de la loi n° 125/2014. Des évaluations externes sont réalisées conformément au programme triennal d’évaluation (la mise au point du programme 2022‑24 est en voie d’achèvement), en tenant compte des ODD et du Programme 2030, des objectifs du document stratégique triennal de la coopération italienne pour le développement et des critères d’évaluation du CAD de l’OCDE. Le ministère veille à ce que chaque programme triennal évalue plusieurs interventions essentiellement consacrées à l’environnement ; en parallèle, la prise en considération de la dimension environnementale est un point de référence transversal dans l’évaluation des retombées des différents projets.
Les recommandations et enseignements dégagés de chaque évaluation alimentent un processus d’adaptation de la gestion mené conjointement par le MAECI et l’AICS. L’Agence est chargée d’assurer la mise en œuvre, la gestion et le suivi des projets de coopération pour le développement.
Les lignes directrices opérationnelles comportent également une liste de contrôle (matrice) que les agents de l’aide internationale peuvent utiliser pour mesurer l’intégration systématique de l’environnement et du changement climatique à toutes les phases du projet (avant, pendant et après son exécution), de manière à en ajuster le déroulement le cas échéant et à assurer une contribution permanente au développement durable.
Dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation pour la coopération internationale en matière d’environnement 2020‑22, le MITE a fait de la mise en place d’un mécanisme de suivi, de contrôle et d’évaluation sa priorité majeure, dans l’objectif de rehausser l’efficience, la transparence et la redevabilité des activités et l’affectation des financements, y compris l’évaluation des retombées environnementales des interventions de la coopération pour le développement.
Comment les programmes de développement soutiennent‑ils la transition, déterminée par les pays eux‑mêmes, vers des trajectoires de développement durables d’un point de vue environnemental, à faible émission de carbone et résilientes face au changement climatique ?
Soutien à des plans nationaux de transition proportionnés aux objectifs internationaux
L’Italie participe à l’action climatique et à la mise en œuvre des stratégies nationales de transition des pays en développement au travers de canaux et de programmes divers (bilatéraux, multilatéraux, et par l’intermédiaire de fonds et banques multilatérales de développement [BMD] spécialisés ; voir le quatrième rapport bisannuel de la Convention‑cadre des Nations Unies sur les changements climatiques [CCNUCC] : Italie [BR4] et la soumission de l’UE au titre de l’article 9.5 à la CCNUCC).
S’agissant des canaux multilatéraux, la plupart des fonds climatiques multilatéraux octroient des ressources à l’appui de projets élaborés par les pays bénéficiaires eux‑mêmes, souvent avec le soutien d’agences nationales accréditées et (ou) d’organismes des Nations Unies qui valident les demandes des pays. Ce mécanisme vise à optimiser l’appropriation des projets et leur exécution par les pays bénéficiaires.
Tous les projets et programmes financés dans le cadre de la coopération bilatérale tiennent compte des priorités et objectifs des partenaires, y compris des contributions déterminées au niveau national (CDN) et autres stratégies nationales pertinentes en matière de changement climatique et d’environnement. La coopération bilatérale se fonde sur les échanges entre pairs avec les pays partenaires et adhère aux principes d’une coopération efficace au service du développement.
Exemples de projets visant à soutenir les plans nationaux de transition
Pour aider le Viet Nam à mettre en œuvre son propre plan d’action national pour le développement, la coopération italienne pour le développement a accordé un prêt concessionnel de 15 millions EUR pour la construction d’un système d’irrigation dans la région collinaire de Bac Bihn et d’un système de traitement et de distribution d’eau potable dans le district Nord. Les deux projets s’inscrivent dans la stratégie du Viet Nam en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030.
En ce qui concerne les canaux multilatéraux, l’Italie apporte son concours au Fonds vert pour le climat (FVC), instrument multilatéral de première importance pour la réalisation des objectifs ultimes de l’Accord de Paris (article 2) et de la CCNUCC. Au cours de la première conférence de reconstitution du FVC, en octobre 2019, elle a annoncé une contribution de 300 millions EUR pour la période 2020‑23 (FVC‑1), portant ainsi son engagement total au travers du Fonds à 550 millions EUR (mobilisation initiale : 250 millions EUR). Le montant annoncé total a déjà été officialisé dans le cadre d’accords de contribution. Par ailleurs, dans le cadre de sa coopération bilatérale, le MITE aide les pays en développement partenaires à obtenir le soutien du FVC et à mettre au point des projets au travers des organismes accrédités existants. Les contributions servent également à financer les programmes dits de « préparation » qui visent à améliorer la capacité d’absorption des pays bénéficiaires afin qu’ils utilisent efficacement les ressources.
Le MEF italien est membre du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et fait partie de ses bailleurs. Les contributions revêtent la forme de dons et de financements concessionnels. Le MEF a contribué aux sixième et septième reconstitutions des ressources du FEM (couvrant la période juillet 2018‑juin 2022), à hauteur de 92 millions EUR dans les deux cas, et participera aux négociations de la huitième. Les décaissements de l’Italie en faveur du FEM se sont montés à 36.9 millions EUR en 2020.
L’Italie prend en outre part aux cycles de reconstitution des ressources du Fonds international pour le développement agricole (FIDA‑12), du Fonds asiatique de développement (FAsD‑13), de l’Association internationale de développement (IDA‑20) et du Fonds africain de développement (FAD‑16).
Depuis 2015, elle apporte son concours au Fonds d’adaptation (FA) par l’intermédiaire du MITE. En 2019, le MITE a décaissé 7 millions EUR en faveur du Fonds, qui les utilisera au cours des années à venir, portant à un total de 21 millions EUR ses contributions à ce mécanisme depuis sa création. En 2020, l’Italie s’est engagée à lui apporter une nouvelle contribution de 30 millions EUR. Elle prévoit de renforcer son soutien au FA au cours des prochaines années, notamment par l’allocation du produit de la mise aux enchères.
Les informations relatives aux contributions multilatérales du MITE couvrent les transferts aux institutions financières internationales (IFI) et aux BMD, ainsi que les accords avec les organisations et partenariats internationaux et l’appui aux accords et conventions multilatéraux.
Mise en œuvre de la transition vers des trajectoires de développement durables d’un point de vue environnemental, à faible émission de carbone et résilientes face au changement climatique
Conformément aux dispositions du DPI, le mandat de la coopération italienne au développement consiste à participer à l’exécution du Programme 2030 et à réaliser les ODD tout en respectant le principe de ne laisser personne de côté. Ce faisant, elle tient compte des contextes locaux et des besoins et priorités inscrits dans les plans nationaux de développement, des engagements pris aux niveaux bilatéral et multilatéral, et des avantages comparatifs et de l’expérience des acteurs du système italien de coopération pour le développement. La vision stratégique de l’Italie se fonde sur les cinq piliers du Programme 2030 (populations, planète, prospérité, partenariats, paix) et prend en compte les synergies profondes entre les aspects environnementaux, économiques et sociaux des processus de transition.
Soutien à des infrastructures durables et de qualité
L’AICS œuvre dans le respect des Principes du G20 pour l’investissement dans des infrastructures de qualité afin d’appuyer, en s’y conformant, la transition vers des trajectoires de développement durables du point de vue environnemental, sobres en carbone et résilientes face au changement climatique dans les pays partenaires, dans la droite ligne de leurs CDN et plans nationaux d’adaptation. Plus généralement, son action revêt les formes suivantes : intensifier le recours aux technologies durables innovantes dans les nouvelles infrastructures et dans la rénovation des infrastructures existantes ; concevoir et mettre en place des projets intégrés englobant les infrastructures durables en construction et les activités de l’économie circulaire ; consolider les mesures de prévention de la dégradation environnementale dans le cadre des projets et programmes de réduction des risques de catastrophe ; mobiliser la participation des parties prenantes à toutes les étapes du projet et (ou) programme ; dispenser des programmes de formation et de renforcement des capacités aux intervenants nationaux et locaux ; former le personnel de l’AICS aux questions relatives à l’environnement et à la durabilité ; mobiliser les acteurs du système de coopération pour le développement.
Au Liban, l’Italie offre un programme cohérent de prêts concessionnels, plus de 50 millions EUR étant destinés à la construction d’infrastructures de qualité pour le traitement de l’eau et 10 millions EUR au développement agricole dans les régions côtières, avec l’assistance des technologies de désalinisation, essentielles à l’adaptation au changement climatique et à la lutte contre les avancées de la désertification. Elle a en outre apporté au Programme de développement des Nations Unies (PNUD) 1.5 million EUR sous forme de dons pour améliorer le système national de collecte des déchets et de recyclage.
Un autre exemple intéressant est celui de l’Autorité palestinienne : en 2021, l’Italie a signé avec la Banque mondiale un accord portant sur 8 millions EUR pour la réalisation d’un réseau de collecte et de transport des eaux relié à une usine de désalinisation en construction dans la bande de Gaza. Ce projet d’envergure est géré par la Banque mondiale et mobilise de nombreux donneurs.
Exemples de programmes et projets à l’appui de transitions durables d’un point de vue environnemental, à faible émission de carbone et résilientes face au changement climatique
La Coopération italienne au développement aide les pays partenaires africains à satisfaire à leurs besoins en matière d’adaptation au changement climatique, notamment dans le domaine agricole, en privilégiant l’adoption de pratiques durables de culture, de transformation et de consommation, et en assurant une gestion viable des ressources naturelles. L’Italie encourage les activités agricoles durables, car l’agriculture est l’élément central de la transition vers un développement sobre en carbone et résilient au changement climatique. Un exemple concret de cette approche est le Projet d’intensification écosoutenable ‑ L’agriculture dans les Niayes (Sénégal) (PIESAN), qui consiste en un prêt concessionnel de 10 millions EUR destiné à enrayer la dégradation naturelle des terres et à favoriser l’adoption de pratiques agricoles innovantes, viables sur le plan écologique et efficientes dans la région des Niayes.
L’Italie a récemment lancé, en collaboration avec le PNUD au Pakistan, le programme « Glaciers et Étudiants ‑ Une approche scientifique pour une surveillance du climat et des glaciers dans les régions montagneuses du Pakistan à l’appui de la prévention des risques hydrogéologiques », moyennant un don de 1.1 million EUR. Le programme ne se contentera pas de mettre en place un processus de transfert de connaissances au profit des scientifiques et des habitants de la région, mais fournira aux autorités pakistanaises des instruments utiles pour élaborer leurs propres stratégies face au changement climatique dans les régions montagneuses.
L’Italie s’efforce également de promouvoir la gestion durable des ressources en eau et des ressources marines et côtières et de créer des emplois pour les populations locales dans le domaine de l’économie bleue.
Pour compléter les financements à visées climatiques aux pays en développement, l’Italie fait appel à une source de fonds importante, à savoir le produit des mises aux enchères des quotas d’émission de GES, conformément au décret législatif n° 30/2013.
Entre 2017 et 2019, le MITE a apporté un concours substantiel, par l’intermédiaire du PNUD, à la mise en place d’un réseau stratégique de Laboratoires d’accélération au travers du Centre africain pour le climat et le développement durable, établi en 2017. Douze millions EUR ont été engagés et seront décaissés entre 2020 et 2022 pour accélérer la réalisation des objectifs de développement durable dans les pays africains et latino‑américains. Dix autres millions EUR ont été promis et seront versés entre 2020 et 2022, par le biais du PNUD, pour les opérations d’un fonds fiduciaire visant à promouvoir les solutions d’énergies renouvelable dans les pays en développement.
Cassa Depositi e Prestiti, l’institution italienne de financement du développement (IFD) participe, à hauteur de 35 millions EUR, à l’AREF II, deuxième phase d’un programme précédemment couronné de succès mené en 2014‑15 et créé dans l’objectif de financer la construction de centrales utilisant des sources d’énergie renouvelables en Afrique subsaharienne. Le programme est compatible avec l’initiative de l’Afrique sur les énergies renouvelables (AREI), lancée lors de la conférence de Paris sur le changement climatique (COP21).
Comment les programmes de développement aident‑ils les PEID dans leur quête d’un développement durable ?
Réponse aux besoins spécifiques des PEID
Comme indiqué dans le PDI, les interventions de la Coopération italienne pour le développement dans le domaine de l’action climatique sont centrées sur les écosystèmes fragiles, prêtant ainsi appui aux pays les plus exposés aux effets du réchauffement climatique mondial : les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays dont les capacités de lutte contre le changement climatique et la résilience à ses effets sont moindres. Dans les PEID, la priorité politique consiste à soutenir les aires protégées maritimes, la production d’énergie durable et la gestion des risques de catastrophe.
Comme réaffirmé dans la Loi d’orientation et de programmation pour la coopération internationale en matière d’environnement 2020‑22, le MITE s’investit actuellement dans la mise en œuvre des interventions en renforçant les partenariats existants avec les petites îles du Pacifique, les Caraïbes, les Maldives et les Comores, en favorisant la participation du secteur privé et des collectivités locales, et en mettant en commun l’expérience acquise au niveau national.
Les priorités énoncées par les gouvernements des PEID ont principalement trait à l’édification de sociétés résilientes et à la gestion des risques dérivant du changement climatique. C’est pourquoi, tout au long de la coopération établie de longue date entre l’Italie et ces gouvernements, les efforts ont essentiellement porté sur deux grands domaines :
Programme d’énergie durable : pour répondre aux demandes des PEID de favoriser l’accès à une énergie durable, l’Italie a apporté son concours à l’évaluation des besoins en énergie, au renforcement des politiques énergétiques, à l’électrification rurale, au développement des biocarburants, et aux sources d’énergie renouvelables.
Programme d’adaptation au changement climatique : réduction des risques de catastrophe et préservation de la biodiversité et des écosystèmes marins et terrestres.
En particulier, l’électrification des centres halieutiques des îles périphériques leur a permis d’obtenir des résultats en matière de sécurité énergétique et d’atténuation des effets du changement climatique et, en parallèle, de consolider les petites communautés locales de pêcheurs en encourageant une pêche durable dans les centres de petite taille, de contribuer à la sécurité alimentaire des populations locales , et d’œuvrer à la préservation des habitats marins et côtiers à des fins de résilience écologique, économique et sociale. Pour de plus amples renseignements, cliquer ici.
Dans le contexte des activités de coopération avec les petits États insulaires en développement du Pacifique (PEIDP), établies dans le cadre d’un partenariat lancé en 2007, le MITE finance les projets de formation liés au climat et aux océans destinés aux jeunes fonctionnaires, conformément à l’article 11 de l’Accord de Paris.
Ce programme de formation ambitieux comprend le projet de renforcement des capacités de la CCNUCC, Capacity Award Programme to Advance Capabilities and Institutional Training in one Year (CAPACITY), qui se déroule sur cinq ans, jusqu’en 2022.
Exemples de projets à l’appui du développement durable des PEID
Le programme en cours le plus récent auquel le MITE contribue, « Renforcement du système météorologique marin cubain (surveillance maritime) » (MITE‑CITMA), est mené à Cuba, petit État insulaire de la région caraïbe, en collaboration avec le PNUD en tant qu’organisme d’exécution. Il vise les objectifs suivants : acquisition d’instruments et technologies innovants pour la détection et la surveillance des marées noires, des vagues, des courants marins et des champs de vent fondée sur le traitement de l’imagerie radar à ouverture synthétique (ROS) ; fourniture par internet d’images ROS à haute résolution actualisées chaque jour ; et formation technique spécialisée.
Les projets engagés en 2017‑18 sont les suivants :
Adaptation énergétique : un programme durable d’électrification rurale de grande envergure (Îles Salomon) ; planification d’un réseau électrique (Îles Salomon) ; systèmes solaires photovoltaïques hors réseau pour les centres halieutiques des îles périphériques (Kiribati) ‑ phase II.
Renforcement des capacités : programme de bourses pour le renforcement des capacités en matière de changement climatique et d’océans (Fidji) ; Programme de bourses Tonga 2018 sur l’environnement et l’océan (Tonga Fellowship on the Environment and Ocean [TFEO]).
Sécurité hydrique et alimentaire : accroître la résilience des Palaos aux phénomènes de sécheresse extrêmes : prendre des mesures pour l'adaptation à long terme aux conséquences du changement climatique (Palaos) ; irrigation pour une agriculture résiliente et durable (Vanuatu) ; projet de stockage de l’eau à domicile (Nauru), phases II et III.
Aires protégées marines et économie océanique : renforcement de la gestion des aires protégées au Royaume de Tonga ; développement de l’aire protégée des Îles Phœnix et création d’aires protégées maritimes similaires à Kiribati ; éducation et sensibilisation au sanctuaire marin national des Palaos.
Systèmes d’alerte avancée : renforcement de la résilience des infrastructures (Îles Marshall).
Le MAECI participe également au partenariat de développement avec les PEIDP, notamment par le financement de programmes confiés à l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Un exemple intéressant en est le projet « Petits États insulaires en développement du Pacifique ‑ Énergie, écosystèmes et moyens d’existence durables », lancé en 2020 en partenariat avec l’UICN. Celui‑ci prévoit, entre autres, un programme de réhabilitation solaire et de systèmes solaires domestiques à Tonga, des recherches sur les biocarburants à Samoa, de nouveaux systèmes d’éclairage photovoltaïque en Papouasie‑Nouvelle‑Guinée, et un cadre de gestion des huiles usagées aux Îles Marshall.
Soutien à l’accès au financement des PEID
Le projet « Petits États insulaires en développement du Pacifique ‑ Énergie, écosystèmes et moyens d’existence durables » comporte aussi un volet de prêts concessionnels pour faciliter l’accès aux financements, notamment pour les investissements dans l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à ses effets. La coopération italienne pour le développement envisage en outre une collaboration plus ciblée avec des banques régionales pour aider les PEID à gérer leur vulnérabilité aux phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes, les coûts économiques et sociaux insoutenables qui en résultent, et la menace que fait peser le changement climatique sur la viabilité et la compétitivité de secteurs stratégiques de leur économie.
La participation des banques régionales devrait accroître le volume de ressources concessionnelles à la disposition des PEID pour qu’ils puissent mieux renforcer la résilience socioéconomique, technologique et environnementale de leurs économies.