Le changement climatique a de plus en plus d'influence sur la politique du développement et les décisions d'investissement de l’Australie, et influera à l’avenir sur la planification et la gestion des risques à long terme. Il est donc pris en compte dans l’aide au développement fournie par le pays au travers d'une approche intégrant également la réduction des risques de catastrophe dans tous les secteurs du programme de développement australien.
Les « partenariats au service de la reprise » (Partnerships for Recovery) décrivent comment procède l’Australie avec toutes ses ressources disponibles (notamment dans les domaines suivants : diplomatie, défense, sécurité, liens commerciaux, capacités scientifiques et liens interpersonnels) pour, outre son aide au développement, relever les défis de la crise du COVID‑19 dans la région Indo-Pacifique. L'accent est mis en priorité sur le Pacifique, le Timor-Leste et l’Indonésie. Ces partenariats visent surtout à accroître la sécurité sanitaire, à maintenir la stabilité sociale et à stimuler la reprise économique, autrement dit à jeter les bases d'une prospérité partagée et à établir les fondements de la sortie de crise. Les objectifs énoncés dans ces partenariats ont servi de base à l'élaboration de plans de développement en réaction à la crise du COVID‑19 aux niveaux bilatéral, régional et mondial. Les nombreuses initiatives mises sur pied par l’Australie pour travailler avec des partenaires de la région dans le but de reconstruire sur de meilleures bases mettent également l’accent sur les solutions technologiques à faibles émissions.
La stratégie australienne de lutte contre le changement climatique comporte trois objectifs :
Promouvoir l’évolution vers un développement à faible émission dans la région Indo-Pacifique ;
Aider les pays partenaires à s'adapter au changement climatique ainsi qu'à planifier, se préparer et intervenir face aux impacts ;
Miser sur l’innovation pour faire face au changement climatique, notamment en encourageant l'investissement du secteur privé, en s'appuyant sur les savoirs traditionnels autochtones (comme les cultures sur brûlis) et en soutenant les solutions fondées sur la nature.
Cette stratégie préconise par ailleurs des activités spécifiquement liées au climat ainsi que l'intégration du changement climatique dans le programme de développement. Prenant appui sur cette stratégie, l’Australie intègre la question du changement climatique à toutes les étapes de l’élaboration des politiques ainsi que du cycle de gestion des programmes de développement. Le but est de s'assurer que l’ensemble des nouveaux investissements de grande ampleur qui sont réalisés tiennent compte – en s'y adaptant – des risques de changement climatique, de ses impacts (notamment pour les communautés vulnérables) ainsi que des possibilités d'aller vers un développement résilient au changement climatique et à faible émission. Les engagements de l’Australie en matière de financement climatique incluent des investissements ciblés sur le climat dans les différents programmes de développement, ainsi que l’intégration de l’action climatique dans les secteurs clés (par exemple : énergie propre, infrastructures, agriculture, eau, santé et gouvernance).
La priorité numéro un du pays est d'accompagner les efforts d’adaptation et de renforcer la résilience dans le Pacifique. En témoigne le versement, ces quatre dernières années, de plus de 70 % en moyenne de ses financements bilatéraux, régionaux et internationaux au profit de programmes d’adaptation et de résilience, dont la majorité bénéficie aux petits États insulaires en développement (PEID) et aux pays les moins avancés (PMA).
L’approche de l’adaptation et de la résilience adoptée par l’Australie consiste à relier et optimiser les actions menées aux niveaux local, national, régional et international afin de mieux gérer les risques climatiques, de protéger les communautés et d’accroître la résilience des économies. Le pays partage son expertise dans des domaines comme la gouvernance et la planification, la réforme économique, la climatologie et la météorologie, l’eau, l’agriculture, les infrastructures, ainsi que la préparation et la réponse aux catastrophes, avec des partenaires de la région dans le but de les aider dans leurs efforts pour lutter contre le changement climatique, améliorer les résultats en matière de développement et atteindre les Objectifs de développement durable. L’Australie considère que les dons et le renforcement des capacités jouent un rôle essentiel dans les secteurs où le financement privé n’est pas immédiatement disponible.
Conformément à l’objectif de sa stratégie de lutte contre le changement climatique préconisant de miser sur l’innovation, l’Australie accroît son soutien aux « solutions fondées sur la nature ». Elle financera à cet égard tout un éventail de programmes qui, utilisant différentes approches reposant sur la nature, génèrent des bienfaits à la fois en termes de biodiversité et de développement humain.
L’Australie reconnaît que la mobilisation de fonds privés pour financer l’action climatique est capitale pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris et est importante pour promouvoir une reprise économique post-COVID‑19 inclusive et durable. Elle comprend que les financements publics ne peuvent à eux seuls permettre de réaliser les investissements qui seront requis pour assurer la transition au cours des dix prochaines années. Son ministère des Affaires étrangères et du Commerce (DFAT) doit faire un usage stratégique des fonds publics pour éliminer les différents obstacles aux flux des fonds privés vers les pays en développement, le but étant de stimuler l’innovation et de faire en sorte que les projets d’infrastructure soient durables et résilients au changement climatique.
Le dispositif de protection sociale et environnementale mis en place par le DFAT permet de prendre en compte les risques sociaux et environnementaux qui sont associés à tous les nouveaux investissements d’APD de quelque montant que ce soit. Ce dispositif inclut un processus d’examen approfondi à l'aide d'un outil permettant de déterminer si tel ou tel investissement risque d'accroître la vulnérabilité environnementale, climatique et/ou sociale et, si nécessaire, de s'assurer que des mesures de gestion des risques sont en place.