Intégration de l’action climatique et environnementale dans les activités de coopération pour le développement

Nouvelle-Zélande

Comment les programmes de développement post-COVID-19 intègrent-ils systématiquement les objectifs climatiques et environnementaux ?

Engagements politiques, stratégies et outils

Engagements politiques de la Nouvelle-Zélande

La déclaration de la Nouvelle-Zélande concernant la politique en matière de coopération internationale aux fins d’un développement durable efficace (New Zealand’s International Co-operation for Effective Sustainable Development Policy Statement), publiée par le gouvernement en novembre 2019, énonce les engagements suivants en matière de changement climatique et d’environnement :

• « La Nouvelle-Zélande œuvrera en faveur de solutions mondiales pour relever les défis du développement durable à l’échelle planétaire et en particulier accélérer la lutte contre le changement climatique et ses impacts. »

• « Bien gérer l’environnement et le climat » est l’un des cinq objectifs que cette politique engage la Nouvelle-Zélande à affirmer à travers sa coopération pour le développement.

En février 2021, le gouvernement néozélandais a répondu à une enquête sur l’aide de la Nouvelle-Zélande dans le Pacifique, réalisée par une commission spéciale. Le rapport est disponible ici. La commission spéciale recommandait, entre autres, « que le gouvernement continue de soutenir et de faire avancer les objectifs du Pacifique pour un développement à faible émission de carbone et résilient face au changement climatique durant les différentes phases de la réponse de la Nouvelle-Zélande à la pandémie de COVID-19. » Le gouvernement a répondu qu’il « se rallie à cette recommandation et fait observer que le ministère continue de redoubler d’efforts pour que le changement climatique soit pris en considération dans tous les investissements au titre de l’aide. Le ministère s’emploie à ce que la question du changement climatique soit prise en compte dans toutes les activités de coopération internationale pour le développement et à ce que toutes les initiatives d’aide conduisent à la prise de mesures visant à renforcer la résilience et réduire les émissions. La proportion des initiatives de la Nouvelle-Zélande au titre de l’aide qui prennent en considération la question du changement climatique devrait s’accroître dans les années à venir, et le ministère continue de mettre en œuvre des programmes spécifiquement dédiés à cette question. »

Cibles

La Nouvelle-Zélande s’est engagée à consacrer au moins 300 millions NZD au financement de la lutte contre le changement climatique sur la période 2019-2022 afin de contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le monde et renforcer la résilience des institutions, infrastructures, environnements et populations au climat, en concentrant son action sur le Pacifique et en favorisant une reprise verte post-COVID‑19. Sur cet engagement de 300 millions NZD au titre du financement climatique, au moins les deux tiers seront dépensés dans le Pacifique et au moins 50 % affectés à des initiatives d’adaptation.

Les progrès accomplis au regard de ces cibles font l’objet d’un suivi mensuel. Selon les prévisions, la Nouvelle-Zélande ira au-delà de cet engagement en matière de financement climatique, la majorité des activités portant sur l’adaptation et 66 % du montant étant consacré au Pacifique.

Les indicateurs de performance phares du ministère des Affaires étrangères et du Commerce (MAFT), l’organe chargé d’administrer la coopération néozélandaise internationale pour le développement, assignent des cibles d’impact à l’action de la Nouvelle-Zélande.

Les principales cibles des intentions stratégiques de la Nouvelle-Zélande pour la période 2020-2024 (New Zealand’s Strategic Intentions 2020–2024, document d’orientation à moyen terme) sont énumérées ci-après. Les cibles proviennent des objectifs « Environnement » et « Pacifique ». Il est à noter qu’elles sont plus larges que la coopération pour le développement, mais que la coopération pour le développement concourt considérablement à les atteindre :

• La résilience du Pacifique face au changement climatique s’est accrue grâce aux soutiens et financements multilatéraux.

• La Nouvelle-Zélande a exercé une influence positive sur l’action mondiale en faveur de l’atténuation du changement climatique.

• La pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) a été maintenue à zéro dans l’océan austral et a été réduite dans le Pacifique.

• La pollution marine, en particulier les débris plastiques marins, a été réduite grâce à une action régionale et internationale efficace.

• Les subventions à la pêche dommageables ont été supprimées.

• 1714La diversité biologique marine des aires ne relevant pas des juridictions nationales a été préservée et gérée durablement, et ses bienfaits sont répartis équitablement.

• Un Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 et les axes de travail y afférents qui visent à enrayer le recul de la biodiversité à l’échelle mondiale, favorisent l’utilisation durable et sont fondés sur la science ont été adoptés et mis en œuvre.

• Les pays du Pacifique sont devenus plus résilients aux risques naturels et à l’intensification des effets du changement climatique.

• Les ressources naturelles du Pacifique ont été gérées durablement et l’environnement protégé.

Stratégies et politiques permettant l’intégration systématique

Le changement climatique est un domaine d’action prioritaire de la coopération pour le développement et de l’engagement international de la Nouvelle-Zélande. Le Plan d’action climatique 2019-2022 (Climate Action Plan 2019-2022) articule l’approche du MAFT de la Nouvelle-Zélande en matière de coopération pour le développement au niveau mondial et dans le Pacifique autour du soutien à une réponse mondiale efficace face au changement climatique et de l’amélioration de la résilience du Pacifique. Il contextualise sa coopération pour le développement, qui est principalement axée sur le changement climatique dans le cadre des objectifs plus larges de la Nouvelle-Zélande concernant l’action climatique mondiale. La Nouvelle-Zélande s’engage à mener les activités ciblées de lutte contre le changement climatique et à faire de la transition vers une économie à faible émission et résiliente face au changement climatique une constante de toutes ses activités de développement.

Sa coopération pour le développement est centrée sur la région Pacifique. La Nouvelle-Zélande privilégie les engagements régionaux dans le Pacifique et les cadres d’action qui sont alignés sur le processus actuel du Comité d’aide au développement (CAD) :

• La Déclaration de Kanaiki II pour une action urgente et immédiate contre le changement climatique Kainaki II Declaration for Urgent Climate Change Action Now (2019).

• Le cadre en faveur d’un développement résilient dans le Pacifique (Framework for Resilient Development in the Pacific), qui traite du changement climatique et de la résilience aux catastrophes en fixant trois objectifs : 1) renforcement des actions intégrées d’adaptation et de réduction des risques visant à accroître la résilience au changement climatique et aux catastrophes ; 2) développement sobre en carbone, et ; 3) amélioration de la préparation, de la réponse et du relèvement en cas de catastrophe.

Dispositifs clés et piliers

Le Plan d’action climatique 2019-2022 (Climate Action Plan 2019-2022) définit :

• quatre résultats prioritaires :

  • Les pays insulaires du Pacifique sont en mesure de piloter leur réponse au changement climatique.

  • La résilience dans le Pacifique est renforcée grâce à des activités d’adaptation sur le terrain.

  • L’action mondiale en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre s’intensifie.

  • Aider les pays insulaires du Pacifique à participer aux mécanismes mondiaux et à en bénéficier.

• un cadre stratégique pour mener des actions dans quatre domaines :

  • Action ambitieuse : Les pays en développement deviennent plus résilients face au changement climatique et réduisent les émissions de gaz à effet de serre, l’accent est mis sur la résilience dans le Pacifique et sur une reprise verte post-COVID-19.

  • Promouvoir le Pacifique : Identifier les priorités internationales communes au Pacifique et à la Nouvelle-Zélande en matière de changement climatique et avancer dans leur concrétisation.

  • Engagement à l’échelon mondial : L’engagement international de la Nouvelle-Zélande contribue à la mise en œuvre de l’Accord de Paris et à la reconnaissance de la vulnérabilité particulièrement forte des États insulaires du Pacifique et des petits États insulaires en développement (PEID).

  • Leadership stratégique : Des progrès sont accomplis dans la mise en œuvre aux niveaux mondial et régional des mesures indispensables pour que le Pacifique relève les défis et saisisse les opportunités liés au changement climatique.

Des précisions et des mises à jour sur le programme relatif au changement climatique sont disponibles sur le site web du MAFT.

Encadré 1. Marqueurs climatiques et environnementaux du Système de notification des pays créanciers

Graphique 1. Intégration par la Nouvelle-Zélande des objectifs climatiques

Note : « Autres marqueurs environnementaux » porte sur les aspects Biodiversité, Environnement et Lutte contre la désertification qui ne se superposent pas avec l’atténuation et l’adaptation. L’APD en lien avec la biodiversité est comprise dans les colonnes, mais elle est aussi présentée séparément, de sorte qu’elle soit plus visible.

Source : OCDE (2021), Système de notification des pays créanciers (base de données), https://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSetCode=crs1

Outils opérationnels pour l’intégration systématique

Les principes de la Nouvelle-Zélande en matière de développement international exposent les normes de qualité auxquelles doit impérativement répondre sa coopération pour le développement. Les normes relatives au changement climatique et autres questions environnementales sont largement couvertes par le principe de résilience du développement. Une version abrégée de ce document d’orientation est disponible sur le site web du MAFT. Une version interne plus détaillée de ce document est utilisée par le personnel.

Une politique opérationnelle de lutte contre le changement climatique est en place depuis 2016. En 2021, des travaux ont été entrepris pour que la problématique du changement climatique soit davantage prise en compte systématiquement dans tous les domaines de la coopération néozélandaise pour le développement.

Les normes relatives à la préservation de l’environnement permettent une gestion efficace des éventuels effets préjudiciables des activités de développement sur l’environnement, de manière à ce qu’au minimum la coopération néozélandaise pour le développement ne nuise pas. Toutes les activités sont examinées et classées au regard de leurs éventuels effets préjudiciables ; une analyse d’impact des risques identifiés proportionnelle à leur gravité est effectuée ; des plans d’atténuation et de gestion sont élaborés pour les risques identifiés clairement imputables ; et les communautés concernées, s’il y a lieu, sont consultées durant ce processus. La Nouvelle-Zélande fournit au personnel des outils opérationnels pour les aider à accomplir cette tâche.

Cadres de suivi, d’évaluation et d’apprentissage

Le programme susmentionné d’activités de la Nouvelle-Zélande relatif au changement climatique comprend un cadre pour le suivi, l’évaluation, la recherche et l’apprentissage, qui accorde une attention toute particulière aux objectifs environnementaux et climatiques.

En plus de ce programme, toutes les stratégies des programmes bilatéraux, et la plupart de celles des programmes régionaux et autres, intègrent les objectifs climatiques et environnementaux et définissent des indicateurs permettant d’assurer le suivi. Le climat et l’environnement sont donc pris en considération dans la grande majorité des rapports annuels des programmes de la Nouvelle-Zélande et de ses processus de réflexion internes.

La politique opérationnelle néozélandaise de lutte contre le changement climatique prévoit que l’activité de développement considérée comme ayant un objectif « significatif » ou « principal » au regard d’un marqueur climatique ou environnemental intègrera une mesure concernant le climat/l’environnement dans son cadre des résultats.

En outre, les objectifs sont examinés régulièrement dans le cadre du système de performance du MAFT, et il est rendu compte annuellement de l’avancement des progrès dans le Rapport annuel.

S’agissant des résultats à court terme, deux des mesures de performance à haut niveau dont le MAFT s’est employé à rendre compte au Parlement pour l’exercice budgétaire 2020-2021 concernant les résultats de la coopération néozélandaise pour le développement sont :

• La proportion de son programme de coopération internationale pour le développement qui est considérée avoir pour objectif « principal » la lutte contre le changement climatique. La mesure de performance présente une « tendance à la hausse » chaque année.

• Le « Nombre des personnes bénéficiant directement des activités visant à augmenter la résilience au changement climatique et à la dégradation de l’environnement ». Le suivi de cette mesure est assuré en agrégeant les résultats des différentes activités de coopération pour le développement ; le résultat sera communiqué au Parlement en octobre 2021. Les progrès réalisés au regard des résultats et des domaines d’action énoncés dans le Plan d’action climatique 2019-2022 (Climate Action Plan 2019-2022) font l’objet d’un suivi sur un cycle de 18 mois. Actuellement, dans leur ensemble les progrès sont notés « vert », mais certains domaines subissent les effets de la pandémie de coronavirus (COVID-19).

Comment les programmes de développement soutiennent-ils la transition, déterminée par les pays eux-mêmes, vers des trajectoires de développement durables d’un point de vue environnemental, à faible émission de carbone et résilientes face au changement climatique ?

Soutien à des plans nationaux de transition proportionnés aux objectifs internationaux

Le soutien aux stratégies nationales de transition des pays partenaires constitue un élément important de la coopération néozélandaise pour le développement, qui est guidé par les priorités des gouvernements partenaires. Cette approche du développement dirigée par les pays se reflète dans les plans de travail quadriennaux de la Nouvelle-Zélande avec tous les pays partenaires pour lesquels elle a un important programme bilatéral de développement. Une transition équitable vers des trajectoires de développement durables d’un point de vue environnemental, à faible émission de carbone et résilientes face au changement climatique est en cours dans tous les secteurs et, par conséquent, est intégrée à sa planification quadriennale. Par exemple, que le soutien soit apporté dans le secteur de l’éducation, de la santé, de la pêche, de l’énergie ou de l’infrastructure, il prend en compte les possibilités d’adoption de trajectoires à faible émission de carbone dans leur conception et leur mise en œuvre ainsi que la façon dont elles servent les stratégies nationales de transition, comme les Plans nationaux d’adaptation (PNA) et les Contributions déterminées au niveau national (CDN). En plus d’intégrer cette approche dans tous ses programmes, la Nouvelle-Zélande apporte également un soutien ciblé lorsque les pays ont défini un domaine prioritaire pour parvenir à un développement à faible émission de carbone et résilient face au changement climatique.

Tous les plans quadriennaux seront publiés avant fin 2021.

Exemples de projets visant à soutenir les plans nationaux de transition

L’accent est mis sur les deux programmes suivants :

• Soutien au Pacific NCD Hub (piloté par la GIZ, Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH) : Accroître et mettre en œuvre les CDN reste une priorité pour l’action mondiale contre le changement climatique et un axe essentiel de la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris. Ce soutien vise à apporter une aide ciblée, pertinente au niveau régional, aux pays insulaires du Pacifique afin d’accroître et mettre en œuvre leurs CDN, de manière à parvenir à un développement durable et résilient et à emprunter une trajectoire de développement à faible émission de carbone. En 2020-2021, le Pacific NCD Hub a mené son action à plus grande échelle avec succès, répondant aux demandes des pays en faveur de l’accroissement et de la mise en œuvre des CDN. Le Hub a reçu, et répondu à, de nombreuses demandes de soutien, portant notamment sur l’élaboration de plans d’investissement et de réservoir de projets à Fidji et Kiribati, la réglementation en matière d’efficacité énergétique à Palaos et les systèmes de mesure, de notification et de vérification dans les secteurs des déchets, du transport terrestre et de l’électricité dans les îles Marshall.

• Planification à faible émission et résiliente au climat : la Nouvelle-Zélande aide les pays insulaires du Pacifique à orchestrer leur riposte au changement climatique en contribuant à renforcer la capacité à assurer une planification réellement à faible émission de carbone et résiliente face au changement climatique. Une telle planification augmente les effets que ses actions et investissements produisent en matière d’atténuation et d’adaptation. Elle permet d’engendrer des effets à long terme en aidant à concevoir des feuilles de route pour les politiques, plans et investissements de lutte contre le changement climatique dans un large éventail de secteurs – comme l’électricité, le transport, l’agriculture, le tourisme et l’aménagement urbain. Sur la période 2020-2021, des projets ont été soutenus à Tonga et Vanuatu pour mettre en place leurs stratégies nationales à long terme de développement à faible émission de gaz à effet de serre ; à Kiribati pour rendre opérationnelle sa stratégie pour une agriculture résiliente au changement climatique ; en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour mettre sur pied une politique inclusive de financements verts relative au secteur bancaire ; et à Fidji pour opérer la transition vers un développement à faible émission de carbone dans le secteur de l’énergie et pour mettre en œuvre son projet de loi sur le changement climatique. Ce programme continue de s’étoffer à mesure que les pays insulaires du Pacifique définissent de nouvelles priorités pour leur transition vers des trajectoires à faible émission.

Mise en œuvre de la transition vers des trajectoires de développement durables d’un point de vue environnemental, à faible émission de carbone et résilientes face au changement climatique

Les principes de la Nouvelle-Zélande en matière de développement international exposent les normes de qualité auxquelles doit répondre sa coopération pour le développement. Les normes relatives au changement climatique et autres questions environnementales sont largement couvertes par le principe de résilience du développement. Une version abrégée de ce document d’orientation est disponible sur le site web du MAFT. Une version interne plus détaillée de ce document est utilisée par le personnel.

De même, le Plan d’action climatique 2019-2022 de la Nouvelle-Zélande détaille les résultats spécifiques qu’elle souhaite atteindre en matière de lutte contre le changement climatique et montre comment elle accompagne et soutient les pays partenaires dans leur transition vers un futur à faible émission, en plus de répondre à leurs besoins en matière d’adaptation. Sa démarche se fonde sur ses plans quadriennaux associés à chaque programme, lesquels intègrent les problématiques du changement climatique et de l’environnement dans les différentes interventions sectorielles.

En outre, la Nouvelle-Zélande étoffe actuellement ses orientations stratégiques et son soutien en ce qui concerne sa démarche d’intégration de la question du changement climatique dans l’élaboration des activités du programme d’aide.

Soutien à des infrastructures durables et de qualité

La Nouvelle-Zélande appuie les travaux sur les actions à mener et la réglementation devant être réalisés en amont pour soutenir les infrastructures de qualité compatibles avec la transition vers des trajectoires de développement durables d'un point de vue environnemental, à faible émission de carbone et résilientes face au changement climatique. Ainsi, elle s’est associée au Global Green Growth Institute pour aider Fidji à créer dans son code de la construction un chapitre consacré à la durabilité – qui traite de l’adaptation, de la résilience et de l’utilisation efficiente des ressources.

De façon plus générale, la Nouvelle-Zélande est un des donneurs du Pacific Regional Infrastructure Facility, qui facilite la coordination en matière d’infrastructure dans la région et qui investit dans les moyens techniques de développer des plans stratégiques pour l’infrastructure au niveau des pays. La planification efficace des infrastructures est essentielle pour des infrastructures de qualité propices à des trajectoires de développement durables d’un point de vue environnemental, à faible émission de carbone et résilientes face au changement climatique.

Exemples de projets à l’appui de transitions durables d’un point de vue environnemental, à faible émission de carbone et résilientes face au changement climatique

L’exemple ci-dessous est extrait de la page 6 du rapport annuel sur les résultats du programme, intitulé New Zealand’s International Development Co-operation 2019-20, :

Soutenir le Tonga dans sa transition vers des énergies renouvelables et un réseau d’électricité plus résilient

En soutenant le projet de modernisation du réseau de Nuku’alofa, la Nouvelle-Zélande aide le Tonga à atteindre son objectif de parvenir à 50 % d’énergie renouvelable d’ici 2020. Grâce à ce projet, les pertes de distribution et la consommation de diesel ont diminué, contribuant ainsi à une énergie d’un meilleur rapport coût-efficacité pour les consommateurs, à la résilience aux catastrophes naturelles et à la réduction des émissions de carbone. L’important soutien fourni par la Nouvelle-Zélande pour améliorer les réseaux d’électricité au Tonga ces dernières années a contribué à ce que les sections modernisées du réseau subissent moins de dégâts et soient réparées beaucoup plus vite que les sections n’ayant pas encore été modernisées.

Comment les programmes de développement aident-ils les PEID dans leur quête d’un développement durable ?

La coopération néozélandaise pour le développement trouve son assise dans la Déclaration de la Nouvelle-Zélande concernant la politique en matière de coopération internationale aux fins d’un développement durable efficace. Cette déclaration énonce les engagements suivants :

• « La Nouvelle-Zélande œuvrera en collaboration avec les PEID à faire entendre leur voix et à défendre leurs intérêts en matière de développement durable. »

• La Nouvelle-Zélande allouera au moins 60 % du total de son aide publique au développement (APD) aux pays insulaires du Pacifique, soit par le canal bilatéral, soit dans le cadre d’initiatives régionales. Tous les pays insulaires du Pacifique sont des PEID.

La Nouvelle-Zélande a également des programmes de développement dans les PEID non situés dans le Pacifique. Le principal d’entre eux est au Timor-Leste, un pays moins avancé (PMA).

Étant donné que la coopération néozélandaise pour le développement cible en majorité les PEID, ses mesures et stratégies sont configurées pour répondre à leurs besoins particuliers. Elle reconnaît que toutes les initiatives dans les PEID doivent tenir compte du fait que les petits États ont de petites administrations et qu’une multiplicité de donneurs, projets et obligations de rendre compte demeure pour les gouvernements une charge importante qui peut facilement limiter leur capacité à se concentrer sur leur programme national de développement et à le mener à bien. Tous les partenaires au développement ont la responsabilité essentielle de privilégier les principes fondamentaux d’efficacité du développement dans les PEID, en particulier le principe de l’harmonisation lorsque cela est possible, pour s’employer à réduire cette charge au minimum. La Nouvelle-Zélande a beaucoup bénéficié du travail visant à renforcer les systèmes financiers et administratifs publics dans les PEID, et les utilise considérablement dans les pays du Pacifique où des progrès ont été accomplis. Il en résulte que dans certains PEID la mise en œuvre par les autorités locales est maintenant la principale modalité de mise en œuvre et s’accompagne de gains d’efficience et d’une appropriation au niveau local. Faire preuve de flexibilité dans le choix de la modalité est également privilégié afin d’encourager l’appropriation locale et d’éviter de faire peser une charge excessive sur les petites administrations.

Parmi les autres importants défis/enseignements tirés, on peut citer :

• L’importance de renforcer et soutenir la capacité locale à analyser, planifier et piloter les initiatives de développement – par exemple, dans le domaine de la lutte contre le changement climatique où, faute de capacités locales suffisantes, il a été difficile pour les PEID de planifier et concevoir les initiatives les plus efficaces à soumettre en vue d’obtenir des financements climatiques.

• L’alignement sur les cadres de notification lorsque cela est possible. Dans la région du Pacifique, la Feuille de route du Pacifique pour un développement durable (The Pacific Roadmap for Sustainable Development) élaborée et adoptée par le Forum des îles du Pacifique a été un résultat extrêmement utile. La feuille de route utilise un sous-ensemble d’indicateurs relatifs aux ODD pour rendre compte des progrès réalisés au regard de multiples programmes des Nations Unies (ONU) et autres programmes, y compris du Programme à l’horizon 2030, des Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de SAMOA) et du Partenariat mondial pour une coopération efficace au service du développement. Des rapports périodiques sont produits tous les quatre ans, le second rapport quadriennal devant être achevé en 2022. L’approche régionale en matière de notification allège la charge que représente pour les petites administrations des PEID du Pacifique l’établissement de rapports, grâce à la mise en commun des capacités et au recours aux organisations régionales.

Pour de plus amples informations, veuillez consulter la réponse de la Nouvelle-Zélande au questionnaire 2021 du Secrétaire général des Nations Unies sur la mise en œuvre des Orientations de SAMOA, jointe à la réponse à l’enquête. Ce questionnaire a été adressé début mai 2021. Il n’est pas encore paru, mais sera publié dans le courant de l’année.

Réponse aux besoins spécifiques des PEID

Un certain nombre de réponses à de précédentes questions sur le changement climatique portent sur le Pacifique, région à laquelle la Nouvelle-Zélande s’est engagée à allouer au moins la moitié de ses financements climatiques. Tous les pays insulaires du Pacifique visés par la coopération pour le développement sont des PEID – par conséquent, ces éléments d’information sont également pertinents pour cette question.

Soutien à l’accès des PEID aux financements

L’accès des PEID aux financements pour le développement est soutenu au moyen de diverses approches. Les initiatives dans ce sens incluent :

• Actions en cours pour faire entendre la voix des PEID, sensibiliser à leurs problèmes et faire prendre en compte leurs besoins au sein du système multilatéral, y compris en préconisant spécifiquement d’accorder aux PEID des financements pour le développement notamment en augmentant les allocations de base octroyées par les banques multilatérales de développement (BMD) aux pays membres et aux fonds mondiaux comme le Fonds vert pour le climat et le Fonds pour l’adaptation.

• Engagement d’allouer aux PEID du Pacifique 20 % de son APD au titre de l’aide pour le commerce.

• Soutien à un programme actuel de réforme de la gestion des finances publiques et de renforcement des capacités dans les PEID du Pacifique. Le COVID-19 ayant perturbé cet objectif, le programme aide les PEID du Pacifique à surmonter la crise provoquée par la pandémie et non à engager des réformes majeures. En temps utile, le programme renouera avec son objectif de réformes visant à accroître les financements pour le développement mis à disposition des PEID du Pacifique.

• Soutien pour rendre la dette viable à long terme : l’engagement de la Nouvelle-Zélande se manifeste au travers des programmes de soutien budgétaire en lien avec les réformes mis en place dans divers pays du Pacifique susmentionnés, qui s’accompagnent d’un dialogue substantiel sur les mesures à prendre, et par la fourniture d’une assistance technique via le Centre d’assistance technique financière du Pacifique du Fonds monétaire international (FMI), auquel la Nouvelle-Zélande contribue de longue date en tant que donneur. La Nouvelle-Zélande s’emploie en outre à stimuler le débat régional sur la question, par exemple en collaborant avec des spécialistes des ressources des îles du Pacifique à la rédaction d’un article sur la viabilité de la dette paru en décembre 2018 dans la revue Pacific Economic Monitor de la Banque asiatique de développement (BAsD).

• Activités visant à intensifier la mobilisation des ressources intérieures : un exemple notable est l’activité de renforcement des ressources publiques menée durant une décennie (2009-2019) dans les îles Salomon, qui comprenait une importante assistance technique fournie par la direction générale des impôts (Inland Revenue Department) de la Nouvelle-Zélande.

• Soutien technique consultatif aux îles du Pacifique afin d’attirer l’investissement direct étranger en allouant des fonds à Pacific Islands Trade and Invest.

• Diverses initiatives visant à la création d’un environnement plus porteur pour les entreprises dans les pays du Pacifique, notamment soutien à la Société financière internationale (SFI) et à l’Initiative en faveur du développement du secteur privé dans la région du Pacifique (PSDI) de la BAsD. Ces activités aident les PMA du Pacifique à attirer l’investissement direct étranger.

• Dialogue en cours sur les questions de gouvernance économique dans le cadre de la réunion des ministres de l’Économie du Forum des Îles du Pacifique.

Des financements visant à assurer un développement à faible émission de carbone et résilient au climat sont recherchés dans le cadre des engagements ci-dessus, qui sont pilotés par les partenaires à travers leurs plans de transition. Le travail réalisé dans le cadre du Hub CDN et de la planification à faible émission de carbone et résiliente au climat vise à renforcer la planification nationale et sectorielle des pays en vue de mobiliser les financements susmentionnés au service d’un développement durable et résilient.