Intégration de l’action climatique et environnementale dans les activités de coopération pour le développement

Canada

Comment les programmes de développement post‑COVID‑19 intègrent-ils systématiquement les objectifs climatiques et environnementaux ?

Engagements politiques, stratégies et outils

Engagements politiques du Canada

Comme indiqué dans le discours du Trône en 2020 et dans le budget fédéral 2021 du Canada, la promotion d’un environnement plus propre, de l’action climatique et de l’économie verte constitue une priorité absolue pour le pays. Cette priorité transparaît également dans les engagements du Canada à lutter contre le changement climatique et la perte de biodiversité à travers le monde.

Lors du Sommet des dirigeants du G7 de 2021, le Canada a annoncé le doublement de son engagement international en matière de financement climatique. Cet engagement s’élèvera ainsi à 5,3 milliards CAD pour les cinq prochaines années. Cet effort contribuera à la réalisation de l’objectif collectif de mobiliser 100 milliards USD par an pour le financement international de la lutte contre le changement climatique d’ici à 2025. Le Canada a également adopté le Pacte du G7 pour la nature à l’horizon 2030 et son objectif consistant à faire cesser et à inverser la perte de biodiversité d’ici à 2030. Il s’agit notamment de veiller à ce que l’aide internationale ne nuise pas à la nature et à ce qu’elle produise des résultats positifs dans l’ensemble pour les populations, le climat et la nature, dans le cadre des engagements qu’a pris le pays et des efforts qu’il déploie pour parvenir à des émissions nettes nulles d’ici à 2050 et avoir un effet positif sur la nature d’ici à 2030.

Cibles

La participation du Canada au financement international de la lutte contre le changement climatique est un programme phare qui joue un rôle de premier plan dans la promotion d’économies et de sociétés sobres en carbone et résilientes face au changement climatique dans les pays en développement. Lors du Sommet des dirigeants du G7 de 2021, le Canada a annoncé le doublement de son engagement international en matière de financement climatique. Cet engagement s’élèvera ainsi à 5,3 milliards CAD pour les cinq prochaines années, avec une augmentation des fonds consacrés à l’adaptation et à la biodiversité. Le gouvernement du Canada a également augmenté à 40 % les contributions qu’il verse sous la forme de dons pour le financement de la lutte contre le changement climatique, contre 30 % précédemment. Ces engagements font l’objet d’un suivi au niveau des projets et le Canada continuera de publier ses progrès régulièrement dans des rapports annuels et sur la page web consacrée à la participation du Canada au financement international de la lutte contre le changement climatique.

Le Canada suit trois indicateurs clés relatifs à l’environnement et à l’action climatique dans son aide au développement. Il s’agit des indicateurs suivants :

• le nombre de personnes nouvellement embauchées dans le secteur de l’environnement, notamment à des postes techniques, de supervision et de gestion (Objectif de développement durable [ODD] 13)

• le nombre de bénéficiaires de projets d’adaptation au changement climatique (ODD 13.1)

• le nombre de mégatonnes d’émissions de gaz à effet de serre réduites ou évitées (ODD 13).

Les progrès accomplis sont présentés dans des publications annuelles, telles que le Rapport au Parlement sur l’aide internationale du gouvernement du Canada. 

Stratégies et politiques permettant l’intégration systématique

L’environnement et l’action pour le climat constituent l’une des six priorités du Canada au titre de sa Politique d’aide internationale féministe. Dans le domaine de l’environnement et de l’action pour le climat, le Canada articule son action autour de trois axes d’intervention : 1) renforcer la gouvernance environnementale et la participation des femmes à la prise de décisions ; 2) investir dans des économies à faible émission de carbone et résilientes face au changement climatique ; 3) favoriser les pratiques environnementales qui appuient des communautés saines, résilientes et adaptatives.

La politique de champ d’action sur l’environnement et l’action pour le climat guide l’intégration des considérations touchant à l’environnement et au changement climatique dans tous les secteurs d’activité de l’aide internationale canadienne de façon à ce que celle-ci soit durable du point de vue environnemental, dans le cadre d’un processus d’intégration de l’environnement. Ce processus permet de faire en sorte non seulement que les efforts d’aide internationale ne nuisent pas à l’environnement, mais aussi que la dégradation de l’environnement n’entrave pas les gains issus du développement et que l’on puisse déceler les possibilités liées à l’environnement, au changement climatique et à la gestion des ressources naturelles et en tirer parti.  

La Stratégie ministérielle de développement durable de 2020 à 2030 vient à l’appui de la Stratégie fédérale de développement durable (SFDD), conformément à la Loi fédérale sur le développement durable. Affaires mondiales Canada soutient les objectifs énoncés dans la SFDD dans le cadre des activités décrites dans la Stratégie ministérielle de développement durable (SMDD). C’est au travers de la SMDD qu’Affaires mondiales Canada contribue à la réalisation de trois objectifs de la SFDD 2019‑2022, à savoir :

• l’écologisation du gouvernement

• la prise de mesures relatives au changement climatique

• une croissance propre.

Dispositifs clés et piliers

Dans la Politique d’aide internationale féministe du Canada, les principales composantes de la politique de champ d’action sur l’environnement et l’action pour le climat sont les suivantes :

• Axe d’intervention 1. Renforcer la gouvernance environnementale et la participation des femmes à la prise de décisions : l’objectif du Canada dans le cadre de cet axe d’intervention est de soutenir les efforts que déploient les organisations gouvernementales et internationales dans l’élaboration, le financement, la mise en œuvre et l’application d’interventions diplomatiques, de lois, de politiques, de plans, de cadres et de services robustes en matière d’environnement qui prennent en compte les considérations environnementales. De façon stratégique, cet axe d’intervention sera centré sur la mobilisation de représentants du secteur privé et de la société civile, particulièrement des femmes et des personnes vulnérables, en tant que leaders et participants actifs. Cette approche encourage la prise de décisions fondées sur des éléments probants tirés de données et d’analyses environnementales fiables.

• Axe d’intervention 2. Investir dans des économies à faible émission de carbone et résilientes face au changement climatique : l’objectif du Canada dans le cadre de cet axe d’intervention est de promouvoir la transition vers des économies à faible émission de carbone et résilientes face au changement climatique. À cette fin, le Canada travaille avec tout un ensemble de partenaires financiers, ainsi qu’avec des groupes de réflexion, des universités et la société civile afin d’accroître les occasions d’investissement et d’affaires, et d’améliorer les moyens de subsistance, notamment pour les femmes et les personnes vulnérables, dans les secteurs à faible émission de carbone et à croissance propre. Le Canada cherche à améliorer l’accès à un financement favorisant l’égalité des genres, et la disponibilité de ce financement, pour des projets d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à ses effets, ainsi que pour des technologies innovantes et écologiquement durables, en accordant la priorité à celles qui répondent aux besoins et aux intérêts des femmes. 

• Axe d’intervention 3. Favoriser les pratiques environnementales qui appuient des collectivités saines, résilientes et adaptatives : l’objectif du Canada dans le cadre de cet axe d’intervention est d’appuyer l’adoption de pratiques respectueuses de l’environnement afin de bâtir la résilience, de renforcer l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à ses effets, de réduire la pollution et d’améliorer la gestion durable des ressources naturelles. De manière stratégique, cet axe d’intervention vise à aider les femmes, les jeunes et les groupes vulnérables à exercer un leadership et un contrôle dans l’élaboration de pratiques et de technologies locales – par exemple, l’agriculture intelligente face au climat –, qui les outilleront pour planifier les défis liés à la durabilité, s’y préparer et y répondre. Cette approche porte aussi sur la réduction des risques de catastrophes, et comprend notamment des stratégies visant à améliorer la résilience face au changement climatique.  

Encadré 1. Marqueurs climatiques et environnementaux du Système de notification des pays créanciers

Note : « Autres marqueurs environnementaux » porte sur les aspects Biodiversité, Environnement et Lutte contre la désertification qui ne se superposent pas avec l’atténuation et l’adaptation. L’APD en lien avec la biodiversité est comprise dans les colonnes, mais elle est aussi présentée séparément, de sorte qu’elle soit plus visible.

Source : OCDE (2021), Système de notification des pays créanciers (base de données), https://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSetCode=crs1

Outils opérationnels pour l’intégration systématique

La Loi sur l’évaluation d’impact a pour objet de veiller à ce que toutes les ressources du gouvernement du Canada, y compris l’aide au développement, soient utilisées d’une manière qui ne nuise pas à l’environnement et à la société.

Conformément à la directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, l’ensemble des politiques, plans et projets, y compris tous les documents de nature stratégique, sont évalués en vue de réduire les risques que ces initiatives produisent des effets négatifs et de mettre au jour les possibilités de les améliorer.

Pour se conformer à la Loi sur l’évaluation d’impact et à la directive du Cabinet, depuis mai 2014, Affaires mondiales Canada met en œuvre un processus d’intégration de l’environnement, qui s’applique aux initiatives d’aide au développement. Ce processus simplifie et regroupe en son sein les politiques et les exigences juridiques du ministère en matière d’environnement. Dans ce cadre, l’ensemble des initiatives d’aide au développement sont soumises à un examen.

Cadres de suivi, d’évaluation et d’apprentissage

La politique de champ d’action sur l’environnement et l’action pour le climat de la Politique d’aide internationale féministe du Canada est appliquée au moyen d’un cadre de résultats pour le champ d’action, qui renferme les outils opérationnels de gestion suivants basés sur les résultats : un modèle logique à l’échelle du ministère, une théorie du changement et un éventail d’indicateurs. Cet éventail d’indicateurs comprend des indicateurs de rendement clés (IRC) utilisés pour l’agrégation de données et la compilation de résultats sélectionnés stratégiquement au niveau des projets, et ce, à l’échelle du ministère. Un rapport de résultats accompagné d’une analyse des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs est élaboré chaque année pour chaque projet. Ce suivi au niveau des projets est effectué par des exécutants et par des membres du personnel du ministère affectés aux différents programmes.

La Direction de l’évaluation d’Affaires mondiales Canada intègre des objectifs environnementaux et climatiques dans toutes les évaluations en fonction de ce qui est pertinent, et notamment lorsque la programmation met l’accent sur ces questions. La Direction coopère en outre étroitement avec des experts du ministère afin de déterminer comment les évaluations peuvent être utilisées pour collecter systématiquement des données communes sur l’environnement et le changement climatique. Son Plan quinquennal d’évaluation du ministère, qui répond aux exigences de la Politique sur les résultats du Conseil du Trésor, se base sur une analyse approfondie et les résultats de plusieurs consultations menées avec des parties prenantes clés, le but étant que les évaluations planifiées soient en phase avec les exigences, les besoins et les priorités du ministère. Ce plan comprend une évaluation à venir sur l’environnement et l’action pour le climat, qui constituent l’un des principaux champs d’action de la Politique d’aide internationale féministe. La Direction de l’évaluation a par ailleurs récemment coopéré avec Environnement et Changement climatique Canada pour la réalisation d’une évaluation de la Coopération internationale en matière de changement climatique, à laquelle a été intégré un examen de ses programmes internationaux en matière de financement climatique.

Comment les programmes de développement soutiennent-ils la transition, déterminée par les pays eux-mêmes, vers des trajectoires de développement durables d’un point de vue environnemental, à faible émission de carbone et résilientes face au changement climatique ?

Soutien à des plans nationaux de transition proportionnés aux objectifs internationaux

Afin de soutenir ses pays partenaires dans la mise en œuvre de leurs propres transitions nationales vers des trajectoires de développement durables d’un point de vue environnemental, à faible émission et résilientes face au changement climatique, le Canada a créé des fonds au sein de nombreuses institutions financières internationales, dont la Banque asiatique de développement (BAsD), la Banque interaméricaine de développement (BID), la Banque mondiale et d’autres mécanismes axés sur le climat et l’environnement, tels que le Fonds vert pour le climat et le Fonds pour l’environnement mondial. Ces fonds soutiennent la mise en place d’infrastructures durables et de qualité, notamment pour les énergies renouvelables.

Exemples de projets visant à soutenir les plans nationaux de transition

• Dans le cadre de sa participation au financement international de la lutte contre le changement climatique, le Canada s’est engagé à verser 4 millions CAD au Réseau mondial pour les plans nationaux d’adaptation (PNA) afin d’aider les pays en développement, en particulier les plus pauvres et les plus vulnérables, à planifier et à mettre en œuvre plus efficacement leurs mesures d’adaptation. 

• Le Canada a apporté un appui à Haïti dans le cadre d’un projet dont l’objectif était de produire un plan d’action national dans le secteur de l’énergie propre pour la restructuration de l’énergie utilisée par les ménages et les petites entreprises en substituant ou réduisant l’utilisation du bois et du charbon de bois et en promouvant d’autres solutions.

• Le Canada soutient le Fonds pour les changements climatiques en Afrique (FCCA), qui centre son intervention sur l’égalité des sexes et l’action pour le climat en Afrique. Ce financement permet de soutenir des projets à petite échelle résilients face au changement climatique visant à accroître l’autonomisation économique des femmes et des initiatives renforçant la participation des femmes aux négociations sur le climat dans les pays d’Afrique. Les activités du projet comprennent : 1) le soutien aux femmes et aux filles dans le travail d’adaptation au changement climatique et à d’autres bénéficiaires qui cherchent à saisir les possibilités et les défis pour les femmes dans la transition vers des économies à faible émission de carbone ; 2) l’organisation des activités de formation, d’information et de sensibilisation pour accroître la participation des femmes aux négociations sur le climat et promouvoir l’intégration des questions d’égalité entre les sexes dans les plans nationaux sur le climat (CDN) et d’autres stratégies nationales sur le changement climatique.

Mise en œuvre de la transition vers des trajectoires de développement durables d’un point de vue environnemental, à faible émission de carbone et résilientes face au changement climatique

L’engagement international accru du Canada en matière de financement climatique s’inscrit dans une prise de conscience de l’urgence d’agir face aux crises interconnectées du changement climatique et de la perte de biodiversité, qui touchent de façon disproportionnée les plus pauvres et les plus vulnérables. Ce financement aidera les pays en développement à renforcer leurs capacités nationales de lutte contre le changement climatique, à améliorer leur résilience et à réduire la pollution, notamment en trouvant des solutions au changement climatique fondées sur la nature, telles que la protection de la biodiversité et la plantation d’arbres, et en soutenant la transition vers une énergie propre et l’élimination progressive du charbon.

Dans le cadre de l’alignement sur l’Accord de Paris, la priorité devrait être accordée aux initiatives à faible émission de carbone, aux autres activités à faible émission de carbone et aux technologies de réduction des émissions, telles que le captage, l’utilisation et le stockage du dioxyde de carbone et l’efficacité énergétique au stade de l’utilisation finale, ainsi qu’aux investissements résilients face au changement climatique qui soutiennent les plans nationaux de lutte contre le changement climatique des pays en développement. L’énergie à faible émission de carbone comprend l’électricité renouvelable, l’énergie nucléaire, les combustibles durables et d’autres sources d’énergie à faible émission de carbone. L’abandon progressif du charbon au profit d’une énergie propre, tant au niveau national que dans les pays en développement, est essentiel pour préserver les acquis du développement des dernières décennies et pour donner des moyens d’action supplémentaires aux personnes les plus pauvres et les plus vulnérables, en particulier les femmes et les filles. Cette transition pourrait exiger d’utiliser d’autres combustibles fossiles émettant moins de carbone, tels que le pétrole et le gaz dans certains cas.

Soutien à des infrastructures durables et de qualité

Le Canada soutient la mise en place d’infrastructures de qualité dans le cadre de ses fonds consacrés au climat. Par exemple, le Fonds climatique canadien pour le secteur privé en Asie a financé un projet au Viet Nam, dont l’objectif était d’installer des panneaux solaires flottants sur les grands réservoirs de la centrale hydroélectrique de Da Mi, afin que les centrales électriques puissent être alimentées même pendant la saison sèche. La centrale solaire flottante de 47,5 MWp est le premier projet solaire flottant à grande échelle en Asie du Sud-Est. Il permettra à d’autres pays de se lancer dans les énergies renouvelables avec plus de confiance.

Exemples de projets à l’appui de transitions durables d’un point de vue environnemental, à faible émission de carbone et résilientes face au changement climatique

• Lancé en 2018, le Programme Canada-Société financière internationale (IFC) de financements climatiques mixtes, d’un montant de 250 millions CAD, octroie des co-financements concessionnels à des initiatives qui : 1) viennent renforcer le financement et l’engagement du secteur privé dans un large éventail d’activités d’atténuation et d’adaptation ; et 2) cherchent à promouvoir des activités de transformation du marché susceptibles de faire évoluer les marchés vers des trajectoires à faibles émissions de carbone et résilientes face au changement climatique. Le Programme Canada-IFC de financements climatiques mixtes, qui accorde une attention croissante aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables, promeut des investissements climatiques tenant compte de la problématique femmes-hommes, sachant que les effets du changement climatique touchent de façon disproportionnée les filles et les femmes.

• Le Canada soutient également le Fonds climatique canadien pour le secteur privé en Asie. Ce fonds vise à catalyser davantage d’investissements du secteur privé dans des projets d’atténuation et d’adaptation dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure de la région Asie et Pacifique et dans les petits États insulaires en développement à revenu intermédiaire de la tranche supérieure de la région. Le fonds octroie des financements concessionnels combinés à des ressources de la BAsD à des projets du secteur privé qui ont besoin de conditions plus généreuses pour être viables.

• Le Canada participe à des initiatives de transition énergétique clés ainsi qu’à des dialogues stratégiques sur l’énergie propre dans l’enceinte du G7, du G20, de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), de l’Agence internationale de l’énergie, de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, de l’Agence pour l’énergie nucléaire, du Groupe ministériel sur l’énergie propre et de Mission Innovation. Le Canada co-préside, avec le Royaume-Uni, la Powering Past Coal Alliance, l’une des principales initiatives mondiales visant à accélérer l’élimination progressive de l’électricité produite à partir de charbon à l’échelle mondiale. Le Canada est également membre d’un groupe de hauts représentants gouvernementaux aux aspirations similaires, qui détiennent des parts dans les six grandes banques multilatérales de développement, leur objectif étant de plaider pour que ces banques s’alignent sur les objectifs de l’Accord de Paris. 

Comment les programmes de développement aident-ils les PEID dans leur quête d’un développement durable ?

Réponse aux besoins spécifiques des PEID

Le Canada joue un rôle de chef de file aux côtés de ses homologues de la Jamaïque et de l’Organisation des Nations Unies (ONU) dans le cadre de l’initiative de financement du développement à l’ère de la COVID-19 et au-delà. Cette initiative a pour but de trouver des solutions stratégiques à court, moyen et long terme face aux répercussions économiques désastreuses de la pandémie, notamment pour les PEID.

En particulier, les PEID ont été nombreux à saisir les possibilités qu’offrait cette initiative s’agissant d’alimenter et de faciliter le dialogue avec le G20, le G7, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, ainsi que d’appeler l’attention sur la vulnérabilité économique et climatique particulière des PEID.

Dans les Caraïbes, le Canada a accordé la priorité à l’appui des mécanismes de résilience face aux catastrophes naturelles et de relèvement après de telles catastrophes. À la suite de la saison des ouragans de 2017, le Canada a engagé 100 millions CAD pour la reconstruction, afin de renforcer la résilience climatique et économique dans les Caraïbes, notamment en favorisant la participation du secteur privé. En 2020, le Canada a annoncé le lancement de nouvelles initiatives pour un montant de 61,5 millions CAD. Ces initiatives visaient à aider les pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) à renforcer leur résilience climatique et économique, à intensifier le renforcement des capacités au moyen d’une assistance technique, et à intensifier les échanges éducatifs. Sur ce montant, 20 millions CAD ont été affectés au Fonds d’adaptation climatique du Canada pour CARICOM, afin de contribuer au paiement des primes du Dispositif d’assurance catastrophes naturelles pour les Caraïbes (CCRIF) pour neuf pays éligibles à l’aide publique au développement (APD) et de fournir une assistance technique en vue de l’élaboration de nouveaux instruments de financement innovants pour l’adaptation et la résilience face au changement climatique.

Lors du dernier Sommet des dirigeants du G7, le Canada a annoncé le doublement de son engagement en matière de financement climatique, avec notamment une augmentation des fonds consacrés à l’adaptation, ainsi que des solutions naturelles et fondées sur la nature conformes au Pacte du G7 pour la nature à l’horizon 2030, dont les PEID bénéficieront.

Le Canada s’efforce de faire avancer les travaux qui sont menés dans des enceintes internationales telles que l’ONU, la Banque mondiale et le FMI, le Fonds vert pour le climat et le G7 pour mieux répondre aux difficultés que rencontrent les PEID et contribuer à améliorer leur accès au financement climatique pour l’adaptation et l’adaptation. Dans ce contexte, le Canada soutient le CCRIF, qui a élaboré des polices paramétriques adossées aux marchés traditionnels et des capitaux et qui propose des dédommagements rapides. Dans le cadre de la réunion des ministres du Développement et des Finances des pays du G7 et du Club de Paris, le Canada a également plaidé pour des instruments de dette résilients, qui permettent un allégement du service de la dette pour les pays qui ont été victimes de catastrophes naturelles.

Au cours de sa présidence du G7, le Canada a plaidé pour une mobilisation accrue des ressources et des connaissances dans le cadre de démarches novatrices de financement, telles que les financements mixtes, les instruments de dette résilients face au changement climatique, les outils d’atténuation des risques et les partenariats d’investisseurs. Le Canada a créé des fonds de financement (concessionnel) mixte afin de mobiliser des investissements du secteur privé en faveur de l’action pour le climat, notamment par l’intermédiaire de la BID et de l’IFC, qui se sont toutes deux fixé des objectifs pour l’apport d’un soutien aux Caraïbes.

Lors d’une conférence tenue à Nairobi en 2018, le Canada s’est engagé à verser 65 millions CAD au fonds fiduciaire multidonneurs PROBLUE de la Banque mondiale. Les pays des Caraïbes s’intéressent de plus en plus à l’économie bleue (utilisation durable des ressources des océans au service de la croissance économique, amélioration des moyens de subsistance et des emplois, et santé de l’écosystème marin) dans une démarche visant à maximiser et préserver les possibilités offertes par leurs vastes territoires maritimes, ainsi qu’à diversifier leur économie. Dans ce contexte et dans le droit fil de la contribution canadienne au fonds fiduciaire PROBLUE, le Canada et la Banque de développement des Caraïbes ont coorganisé deux manifestations en marge du Forum caribéen des énergies renouvelables, afin d’édifier et de diffuser une vision pour l’économie bleue. Le Canada a également appuyé la tenue de discussions sur le rôle des femmes dans l’économie bleue lors de ces manifestations.

Enfin, les Caraïbes ont souscrit au Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe et organisé en juillet 2020, en Jamaïque, la sixième édition de la Plateforme régionale pour la réduction des risques de catastrophe dans les Amériques, laquelle a été perçue comme une possibilité pour la région d’accélérer son action contre les catastrophes naturelles et anthropiques. Le Canada a appuyé la participation de pays éligibles à l’APD aux conférences précédentes.

Exemples de projets à l’appui du développement durable des PEID

Le Canada a fait de la résilience économique mondiale face aux catastrophes une priorité de sa présidence du G7 en 2018, et il a annoncé l’affectation de 100 millions CAD à l’élargissement de la couverture de l’assurance contre les risques associés au changement climatique dans les pays vulnérables, notamment les PEID.

Le Canada a consacré 60 millions CAD à la mise en place d’un programme de développement des énergies renouvelables dans les PEID à la Banque mondiale. Ces fonds appuieront l’expansion des systèmes et infrastructures d’énergie propre (notamment des solutions reposant sur l’utilisation de batteries). Ils viseront également à améliorer l’accès des femmes et des filles à l’énergie, en plus d’offrir des possibilités de formation et d’emploi aux femmes dans les secteurs des technologies durables non traditionnels dans les PEID.

Soutien à l’accès des PEID aux financements

Le Canada a consacré 9,5 millions CAD au Climate Finance Access Network, afin d’aider les pays en développement les plus vulnérables face au changement climatique, notamment les PEID, à renforcer leurs capacités en matière de structuration et d’obtention de financements publics et privés à l’appui d’investissements prioritaires dans des mesures d’atténuation et d’adaptation. Alors qu’ils ne contribuent que de façon négligeable aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, les PEID se retrouvent en première ligne de la lutte contre le changement climatique et ils sont les plus vulnérables face à ses répercussions.