Le solde budgétaire des administrations publiques est la différence entre leurs recettes et leurs dépenses. Il permet d’établir si les comptes publics sont équilibrés ou s'ils sont excédentaires ou déficitaires. La récurrence au fil du temps d'un solde déficitaire implique une accumulation de dette publique et risque d’envoyer des signaux inquiétants aux consommateurs et aux investisseurs concernant la viabilité des comptes publics, ce qui peut dissuader les premiers de consommer et les seconds d’investir. Néanmoins, lorsque la dette est maintenue à un niveau raisonnable, les déficits peuvent aider à financer les investissements publics nécessaires ou, dans les situations exceptionnelles comme des chocs externes inattendus (par exemple une pandémie, une guerre ou une catastrophe naturelle), contribuer au maintien des conditions de vie et à la préservation de la stabilité sociale.
En 2021, le solde budgétaire moyen des pays de l’OCDE s’établissait à -7.5 % du PIB (graphique 11.17). La Norvège (10.6 % du PIB), le Danemark (3.6 %) et le Luxembourg (0.7 %) étaient les seuls à afficher un excédent, tandis que la Suède présentait des comptes équilibrés. Ces quatre pays ont également été les seuls, parmi les 27 membres de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles, à enregistrer un excédent en 2022. Le solde budgétaire des administrations publiques de la zone OCDE dans son ensemble et de ses principales économies a affiché une tendance similaire sur la période 2007-22 (graphique 11.18). Les effets les plus sévères des deux grands chocs mondiaux ont été relevés en 2009, au moment de la crise financière mondiale (le déficit moyen dans la zone OCDE était alors de 8.5 % du PIB), et en 2020, lors de la pandémie de COVID-19 (avec un déficit moyen de 10.2 % du PIB). Après 2009, la zone OCDE et ses principales économies ont réalisé des efforts d'assainissement budgétaire, à des niveaux d'intensité variables (graphique 11.18). Après les déficits – moindres – de 2021 et 2022 provoqués par la profonde récession de 2020, le rebond a été plus rapide qu’anticipé (OCDE, 2023).
Le solde primaire des administrations publiques est la différence entre les recettes et les dépenses, hors paiement des intérêts. Il indique la capacité des administrations publiques à honorer leurs dettes sans avoir besoin de s’endetter davantage. Il donne une idée plus précise de la situation générale des finances publiques d'un pays que le solde budgétaire. En 2021, le solde primaire moyen des pays de l’OCDE s’établissait à -5.6 % du PIB (graphique 11.19). Cela veut dire que les administrations publiques empruntaient de l’argent pour financer certains des biens et des services qu’elles fournissaient cette année-là aux citoyens et aux entreprises. Les seuls pays de l’OCDE ayant enregistré un excédent primaire étaient la Norvège (9.1 % du PIB), le Danemark (3.4 %), le Costa Rica (1.7 %) et le Luxembourg (0.4 %). Dans les pays de l’OCDE-UE, le déficit du solde primaire des administrations publiques s’est réduit en 2022, passant de -3.6 % du PIB en moyenne en 2021 à -2.1 %.
Les paiements d’intérêts nets du service de la dette représentent une part incompressible du budget de l’État et doivent impérativement être honorés pour pouvoir accéder aux marchés financiers internationaux et aux fonds multilatéraux. En 2021, ces paiements se sont établis à 1.9 % du PIB en moyenne dans la zone OCDE (11.19). Les pays où ces paiements ont été les plus élevés en pourcentage du PIB étaient l’Italie (3.4 % du PIB), les États-Unis (3.2 %) et la Colombie (3.0 %). Dans les pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles, la plus forte hausse des paiements d’intérêts nets entre 2021 et 2022 a été enregistrée au Royaume-Uni (1.4 p.p.), en Italie (0.8 p.p.) et en France (0.5 p.p.). En revanche, la baisse la plus importante au cours de la même période a eu lieu au Portugal (-0.5 p.p.).