L'Inde dispose d'une faible marge de manœuvre budgétaire et monétaire. Le déficit et la dette publics restent élevés en proportion du PIB. La démonétisation, la mise en œuvre de la GST et les amnisties fiscales ont accéléré la réduction de l'économie informelle et conduit à une augmentation du nombre de contribuables. Cependant, la hausse des salaires et des retraites dans le secteur public, les tensions auxquelles sont soumis les bilans des entreprises et des banques, l'effacement de la dette des agriculteurs et la baisse des droits d'accises pèsent sur les résultats budgétaires. De ce fait, il n'est guère possible de financer l'amélioration des infrastructures et des services sociaux. Les prévisions reposent sur l'hypothèse d'un relèvement marginal des taux directeurs permettant de maintenir l'inflation à l'intérieur de la fourchette retenue comme objectif et d'ancrer les anticipations d'inflation.
Des réformes structurelles sont indispensables pour pérenniser la croissance et élever les niveaux de vie. La réforme des subventions en cours, qui consiste à remplacer les subventions aux prix par des transferts monétaires directs aux ménages versés sur leurs comptes bancaires et à utiliser un numéro d'identification unique, accroît l'équité et l'efficacité des aides aux ménages. En outre, elle renforce l'inclusion financière, réduit les distorsions sur les marchés et génère des économies pour l'État. Les initiatives qui, à l'échelle locale, ont permis de réformer les subventions aux produits alimentaires et aux engrais, devraient être étendues. Le nouveau Code de l'insolvabilité et de la faillite facilite l'apurement des créances douteuses et change progressivement le comportement des débiteurs. Pour en tirer pleinement parti, il faudrait accroître les ressources judiciaires. Afin d'assainir le secteur financier, la recapitalisation prévue des banques publiques devrait s'accompagner d'une réforme de la gouvernance et d'une amélioration des systèmes destinés à prévenir les fraudes bancaires.
La création d'emplois plus nombreux et de meilleure qualité est une priorité pour élever les niveaux de vie, faire reculer l'économie informelle et réduire les inégalités de revenus. Il est essentiel d'adapter les programmes de formation aux besoins des employeurs afin de renforcer les créations d'emploi dans le secteur formel, les gains de productivité et les résultats à l'exportation. Les réformes de la réglementation du travail mises en œuvre au niveau des États fédérés devraient être évaluées et étendues lorsqu'elles sont efficaces, ce qui nécessiterait des données à jour sur l'emploi et sur la qualité des emplois. Par ailleurs, l'Inde a la possibilité d'améliorer sa participation aux chaînes de valeur mondiales, de réaliser des gains de productivité et d'accroître les revenus en facilitant davantage l'exercice des activités économiques et en libéralisant les échanges et l'investissement.