La Banque d’Indonésie a relevé ses taux directeurs de 175 points de base depuis la mi‑mai afin d’endiguer les sorties de capitaux. Pour l’heure, les taux débiteurs des banques – qui sont élevés par rapport aux taux de rémunération des dépôts – n’évoluent guère, ce qui limite l’impact de ce resserrement monétaire sur l’économie nationale. Cependant, la Banque d’Indonésie devra probablement relever une nouvelle fois ses taux au cours de la période considérée, face à la hausse des taux d’intérêt aux États-Unis. Autoriser une nouvelle dépréciation progressive de la roupie réduirait l’ampleur du tour de vis nécessaire. La Banque d’Indonésie met actuellement en place de nouveaux instruments financiers pour faciliter la couverture des risques, parmi lesquels un nouveau taux d’intérêt de référence au jour le jour et des contrats d’échange de taux d’intérêt. Enfin, un nouvel effort de développement des marchés de capitaux pourrait renforcer leur résilience.
Le déficit budgétaire devrait diminuer, ce qui élargira la marge par rapport au plafond de déficit de 3 % du PIB et réduira le recours à l’emprunt. Une plus grande efficacité de la dépense publique pourrait soutenir la croissance. Les cours internationaux du pétrole ont augmenté depuis le dernier budget, mais il faudrait rejeter l’idée de nouvelles hausses des subventions au gazole pour ne pas réduire d’autres dépenses. Une relance de la réforme des subventions énergétiques libérerait des fonds supplémentaires pour des mesures d’action sociale mieux ciblées. Une tarification des combustibles, plus conforme au coût, réduirait la demande, freinerait les importations et améliorerait ainsi la situation au regard de l’environnement. Une meilleure discipline fiscale, qui passerait par des investissements dans les services fiscaux, permettrait de financer des dépenses dans les infrastructures et dans le domaine social.
Les autorités ont annoncé une série de mesures pour réduire les importations, parmi lesquelles l’obligation d’utiliser davantage le biogazole et la majoration des taxes prélevées à la source sur 1 147 biens importés (essentiellement des biens de consommation). Donner un coup de pouce aux exportations en simplifiant les réglementations et en raccourcissant les délais d’attente dans les ports, par exemple, permettrait de mieux soutenir l’économie.
La relance de la dynamique des réformes pourrait renforcer la résilience et l’inclusivité de l’économie, sur fond de montée des tensions commerciales à l’échelle mondiale. Poursuivre sur la voie d’une réduction du coût de l’activité économique, de la lutte contre la corruption et de l’assouplissement de la liste négative d’investissement contribuerait à attirer l’investissement direct étranger. Le nouveau service unique de délivrance en ligne des licences et autorisations est une bonne chose et devra être amélioré en fonction des retours d’expérience des utilisateurs. L’expérimentation d’un assouplissement de la réglementation de l’emploi et d’un salaire minimum réduit en faveur des jeunes dans les zones économiques spéciales pourrait permettre d’accroître l’emploi formel.