La croissance devrait monter progressivement pour atteindre 2 ¾ pour cent en 2020. Le faible niveau du chômage, l’ampleur des envois de fonds des travailleurs émigrés et le redressement des salaires réels soutiendront la consommation des ménages. L’investissement, dont la faiblesse est persistante, se renforcera à la faveur du programme d’investissement public annoncé et du regain de confiance suscité par la signature de l’accord commercial entre les États‑Unis, le Mexique et le Canada. Les exportations vont marquer le pas, du fait de conditions mondiales moins favorables, en particulier aux États‑Unis. L’inflation a été tirée à la hausse par l’augmentation des prix de l’énergie, mais les anticipations et l’inflation sous‑jacente restent ancrées et demeurent dans la fourchette cible fixée par la banque centrale. L’économie informelle cède lentement du terrain, mais demeure importante et contribue à la persistance de fortes inégalités et à une faible productivité.
La politique monétaire devrait légèrement s’assouplir sur fond de modération progressive de l’inflation. Les risques d’inflation sont considérables, du fait des prix de l’énergie et de nouvelles pressions à la baisse sur le cours du peso. Les anticipations d’inflation demeurent bien ancrées. Les autorités seraient contraintes de relever leurs taux d’intérêt si ces risques devaient se matérialiser par de plus fortes tensions inflationnistes. Il est important de maintenir la discipline budgétaire pour que le ratio dette publique/PIB reste orienté à la baisse. Toutefois, l’ampleur des besoins sociaux pourrait nécessiter de mieux cibler les dépenses et d’améliorer le taux de recouvrement de l’impôt, actuellement faible. L’élargissement de l’assiette d’imposition et la modification de la structure fiscale pourraient aussi aider à lutter contre l’économie informelle.