La politique budgétaire a aujourd'hui une orientation expansionniste, fondée sur l'augmentation des dépenses. Ces dépenses supplémentaires ne menacent pas la viabilité budgétaire, la dette publique poursuivant son recul en proportion du PIB. Toutefois, une partie de ces nouvelles dépenses est mal ciblée. Ainsi, le chèque énergie hivernal (WEP, Winter Energy Payment) n'est pas soumis à conditions de ressources pour les personnes âgées de 65 ans ou plus, l'enseignement supérieur gratuit profite davantage aux groupes socioéconomiques favorisés, et les principaux bénéficiaires du programme KiwiBuild sont les personnes qui ont les moyens financiers d'acquérir un logement. Un ralentissement de la progression des dépenses se traduira par une orientation légèrement restrictive de la politique budgétaire en 2020.
La banque centrale devrait relever son taux d'intérêt directeur à la fin de 2019 et en 2020, de manière à contenir l'inflation. Des taux d'intérêt plus élevés réduiront encore l'accessibilité financière des logements, la hausse rapide des prix de l'immobilier d'habitation observée depuis 2011 ayant considérablement accru l'endettement des ménages. Le renchérissement des logements a été modéré par les décisions des autorités d'interdire les achats de logements anciens par des étrangers, de durcir les normes de chauffage et d'isolation pour l'immobilier locatif, et d'élargir le champ de l'imposition des plus-values réalisées lors de la cession d'un bien immobilier de placement. Si elles se concrétisent, les propositions visant à imposer de manière plus générale les plus-values réalisées sur des placements immobiliers, à cantonner les pertes sur investissement locatif (en les rendant non déductibles des autres formes de revenus imposables) et à garantir une plus grande sécurité d'occupation permettraient de limiter davantage la hausse des prix. L'investissement en logements sera soutenu à partir de la mi-2019 par le programme KiwiBuild, même si l'on présume que les investissements supplémentaires correspondants ne se concrétiseront pas intégralement au cours de la période considérée, compte tenu de la persistance d'obstacles liés à l'urbanisme, à la fourniture des services d'infrastructure et aux capacités du secteur de la construction.