Perspectives économiques de l'OCDE, Volume 2018 Numéro 2

Portugal

La croissance du PIB devrait rester globalement stable, aux alentours de 2 % par an en 2019 et 2020. La demande intérieure et de nouveaux gains à l’exportation soutiendront l’activité économique. En particulier, la progression de la consommation restera soutenue, le taux de chômage poursuivant son repli. La hausse des coûts de main‑d’œuvre entraînera une accélération de l’inflation.

Le déficit budgétaire devrait se résorber d’ici 2020 et le ratio dette/PIB est fermement orienté à la baisse, ce qu’il convient de faire au vu des problèmes de viabilité budgétaire à long terme. Si la croissance devait être plus forte que prévu, l’ensemble des recettes exceptionnelles devraient être mises à profit pour réduire plus rapidement le ratio d’endettement. La transition verte de l’économie peut être améliorée encore en relevant les taxes environnementales, de sorte que les prix des différentes sources d’énergie reflètent convenablement leurs incidences sur l’environnement.

L’activité économique reste stable

La confiance des entreprises et celle des consommateurs se sont érodées ces tout derniers mois, mais l’une comme l’autre restent à des niveaux relativement élevés. La progression de l’investissement privé est étayée par les dépenses en machines et équipement, le secteur de la construction automobile montrant les signes notables d’une utilisation accrue de capacités. L’investissement dans le logement enregistre une forte hausse due à une progression vigoureuse des prix des logements neufs et anciens. Les conditions continuent de s’améliorer sur le marché du travail, le taux de chômage ayant désormais reflué à moins de 7 %.

Les pouvoirs publics vont devoir continuer de soutenir les finances publiques

Après avoir été légèrement expansionniste en 2018, l’orientation budgétaire devrait être globalement neutre en 2019 et 2020. Les autorités doivent continuer de trouver un juste équilibre entre les objectifs d’amélioration des finances publiques et de soutien à la reprise économique. Dans ce contexte, le projet du gouvernement d’atteindre un budget à l’équilibre d’ici 2020 est une bonne chose. Les recettes exceptionnelles éventuelles devront être mobilisées pour réduire encore le ratio dette publique/PIB qui, à plus de 120 % du PIB, reste extrêmement élevé.

Portugal

Source : Base de données des Perspectives économiques de l'OCDE, n°104; et Statistics Portugal.

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Des pistes sont possibles pour modifier la structure fiscale et améliorer l’efficience des dépenses publiques, ce qui serait bénéfique pour les finances publiques et pour l’économie. Ainsi, il est envisageable d’alourdir la fiscalité environnementale de sorte que les prix de l’énergie en reflètent convenablement les coûts pour l’environnement. Dans le même temps, les activités d’innovation des jeunes entreprises, qui accusent souvent des pertes, pourraient être mieux encouragées en autorisant le report pour une durée indéterminée des crédits d’impôt non utilisés de la recherche-développement, ou leur remboursement.

Portugal. Emploi, revenu et inflation

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Les ressources des Fonds structurels de l’UE devraient contribuer de façon positive à la progression de l’investissement en 2019 et 2020 et le secteur bancaire est désormais en meilleure posture pour financer des projets d’investissement. Moody’s ayant récemment relevé la note de la dette souveraine, le coût de financement des investissements devrait s’en trouver abaissé.

La croissance devrait rester stable

Le rythme de l’activité économique devrait rester globalement inchangé en 2019 et 2020 et s’établir aux alentours de 2 % par an. Des gains d’emplois et la hausse des salaires réels soutiendront la progression de la consommation et favoriseront une légère accélération de l’inflation dans les années qui viennent. Le ralentissement attendu du rythme de l’activité chez les principaux partenaires commerciaux du Portugal freinera la croissance à l’avenir.

Les risques de divergence par rapport aux prévisions tiennent au durcissement des conditions financières. En particulier, un relèvement du taux d’intérêt versé sur les obligations d’État pourrait entraîner des difficultés financières, en raison des fragilités accrues que font peser le niveau élevé de la dette publique et l’importance du stock de créances douteuses et litigieuses dans le système bancaire. De nouvelles hausses du prix du pétrole pourraient aussi peser sur la croissance, puisque le Portugal est un important importateur net de pétrole. À l’inverse, des mesures visant à achever l’union bancaire dans la zone euro pourraient doper la confiance et stimuler l’investissement au Portugal.