En Indonésie, le soutien aux producteurs ne représentait plus que 5.2 % des recettes agricoles brutes en 2021-23, contre 26.5 % à son plus haut niveau, en 2015. Sa composante majoritaire est le soutien des prix du marché (SPM) perçus par les producteurs, conformément à la politique du gouvernement, qui met l’accent sur la souveraineté alimentaire et l’autosuffisance. Les prix perçus par les agriculteurs étaient en moyenne 1 % supérieurs aux prix des marchés mondiaux. Pour les produits de base visés par les programmes d’autosuffisance (sucre, maïs, volaille, riz et œufs, par exemple), les transferts au titre d’un seul produit étaient particulièrement élevés et représentaient au moins 15 % des recettes agricoles brutes.
La part des transferts aux producteurs susceptibles de créer le plus de distorsions s’est élevée à 92 % en 2021-23, ce qui reflète le poids du SPM (notamment l’important soutien négatif des prix lié à l’augmentation des droits d’exportation frappant l’huile de palme) et des paiements au titre de l’utilisation d’intrants variables non assortie de contraintes (en particulier les engrais) dans la panoplie de mesures de l’Indonésie.
Le programme d’aide alimentaire de l’Indonésie (BPNT) soutient les consommateurs pauvres en leur distribuant des bons d’achat électroniques. Toutefois, ce transfert budgétaire est inférieur aux transferts des consommateurs aux producteurs découlant des mesures de soutien des prix des produits de base. Les consommateurs sont donc pénalisés par la politique agricole, avec une estimation du soutien aux consommateurs représentant -13 % des dépenses de consommation, mesurée en sortie d’exploitation.
Les dépenses au titre des services d’intérêt général (estimation du soutien aux services d’intérêt général, ESSG) sont principalement consacrées aux infrastructures d’irrigation et au stockage public, et sont d’un faible niveau par rapport au soutien aux producteurs, puisqu’elles ne représentent que 6.7 % de l’estimation du soutien total (EST). L’ESSG représente 0.5 % de la valeur de la production agricole, soit moins que dans les autres économies émergentes telles que la République populaire de Chine (ci-après « la Chine »).
L’EST a diminué, passant de 1.2 % à 0.8 % du produit intérieur brut (PIB) au cours des vingt dernières années. Ce déclin s’explique par une croissance du PIB supérieure à celle du soutien et à une augmentation du SPM négatif pour certains produits (en particulier l’huile de palme), alors que le soutien positif au secteur sʼest accru au cours de la même période.