Les investissements publics permettent d'accroître la productivité et de stimuler la croissance économique, de contribuer au bien-être sociétal et d'apporter un soutien à long terme aux politiques publiques. Les dépenses publiques peuvent être assimilées à des investissements lorsqu’elles sont affectées à des actifs durables comme l’infrastructure des transports et de l’énergie, les établissements éducatifs et de santé, les systèmes informatiques et les systèmes de défense, ainsi qu'à des actifs immatériels comme la recherche-développement. Les investissements des administrations publiques incluent souvent des acquisitions permettant de mettre en œuvre des politiques à long terme, comme par exemple la mise en place d'une infrastructure adaptée aux énergies vertes pour promouvoir un développement durable.
Dans la zone OCDE, les dépenses d'investissement des administrations publiques ont atteint en moyenne 3.4 % du PIB en 2021, avec une fourchette allant de 6.6 % (et 6.9 % pour 2022) en Hongrie à 1.7 % au Mexique. Entre 2019 et 2021, les investissements ont augmenté dans 22 pays sur 38, en moyenne de 0.1 p.p par rapport au PIB. Les hausses les plus importantes ont été relevées en Grèce (+1.2 p.p.), au Portugal (+0.9 p.p.), en Slovénie (+0.8 p.p.) et en Islande (+0.7 p.p.). En 2022, les investissements publics représentaient 3.3 % du PIB dans les pays de l’OCDE-UE. Dans neuf de ces pays plus le Canada, ces investissements ont marqué une progression entre 2021 et 2022. La plus forte hausse a eu lieu en Slovénie (+0.7 p.p.) (graphique 11.14). En 2021, les investissements des administrations publiques représentaient en moyenne 15 % du total des investissements dans la zone OCDE (graphique G.6.8 en ligne).
La part des investissements par rapport aux dépenses totales des administrations publiques donne une idée de l’importance relative de la formation de capital dans le total des dépenses. De 8.1 % en 2019, elle est passée à 7.4 % en moyenne en 2021. Au cours de la même période, la part de ces investissements a par ailleurs fortement baissé en Israël et en Colombie (respectivement -3.5 p.p. et -2.8 p.p.). Elle a en revanche progressé entre 2021 et 2022 dans 22 des 26 pays possédant des données pour les deux années. Les hausses les plus fortes ont été relevées en Slovénie (2.4 p.p.), au Canada (1.5 p.p.), en Autriche (1.4 p.p.) ainsi qu’en Irlande et en République slovaque (1.0 p.p. dans les deux cas) (graphique 11.15).
La ventilation des dépenses d’investissement entre les niveaux d'administration est très variable et présente de grandes différences entre les États fédéraux et unitaires. En 2021, 42.6 % en moyenne des investissements publics réalisés dans la zone OCDE étaient le fait de l’administration centrale, 28.5 % des administrations d’États fédérés et 28.3 % des administrations locales. Dans 23 des 37 pays de l’OCDE, plus de la moitié des investissements publics étaient effectués par l’administration centrale. De manière générale, dans les États non fédéraux, les investissements publics sont engagés majoritairement par l’administration centrale, comme par exemple au Chili (88.6 %), en Türkiye (86.9 %), en Hongrie (79.8 %) et au Royaume-Uni (71.2 %). En revanche, dans les États très décentralisés ou fédéraux, ils sont réalisés principalement par les administrations d’États fédérés et, dans une moindre mesure, par les administrations locales. À titre d’exemples, au Canada, les pourcentages sont de 4.9 % pour l’administration centrale, 54.1 % pour les administrations d’États fédérés et 41.0 % pour les administrations locales ; en Belgique, ils sont respectivement de 23.5 %, 51.8 % et 24.1 % ; enfin, au Mexique, ils sont de 29.4 %, 39.4 % et 28.2 %. Entre 2021 et 2022, la part des investissements publics effectués par l’administration centrale s’est accrue dans 17 des 26 pays de l’OCDE pour lesquels des données étaient disponibles (graphique 11.16).