Le solde budgétaire structurel ou sous-jacent est la différence entre les recettes et les dépenses publiques, corrigée des effets pouvant être attribués au cycle économique et aux événements ponctuels. Le fait d'éliminer les fluctuations liées à la situation économique permet aux responsables de l’action publique de mettre en évidence les tendances profondes des agrégats économiques et de mieux évaluer la viabilité des finances publiques sur le long terme. En période de crise économique, les recettes publiques ont tendance à diminuer vu que les revenus baissent. Parallèlement, les dépenses publiques tendent à augmenter sous l’effet de la demande accrue d'aide sociale ou d'allocations chômage de la part de la population. Il peut aussi arriver que les administrations publiques accroissent leurs dépenses pour stimuler l’économie. Tous ces effets ont été visibles au moment de la pandémie de COVID-19. Le solde structurel mesure le solde budgétaire qu'obtiendrait une administration publique avec les politiques qui sont appliquées si l’économie fonctionnait à plein (ce que l'on appelle le « PIB potentiel »).
En 2022, le solde structurel moyen des administrations publiques dans les pays de l’OCDE était de ‑3.5 % du PIB potentiel, soit la même valeur qu’en 2019 (graphique 11.20). Un excédent structurel a été enregistré en 2022 par le Danemark (2.1 %), la Finlande (0.1 %), l’Irlande (1.2 %), le Luxembourg (0.4 %), la Norvège (0.1 %) et la Suisse (0.8 %). Entre 2021 et 2022, le déficit structurel moyen des administrations publiques a diminué de 3.3 points de pourcentage (il s'élevait à 6.8 % du PIB potentiel en 2021). Au cours de cette période, les baisses les plus fortes du déficit structurel ont eu lieu aux États-Unis (7.7 p.p.), en Estonie (4.7 p.p.) et en République slovaque (3.4 p.p.).
Le solde primaire structurel correspond au solde primaire corrigé de l’impact des intérêts nets versés au titre des engagements des administrations publiques (c’est-à-dire la différence entre les intérêts créditeurs et les intérêts débiteurs). Le solde primaire structurel dans les pays de l’OCDE s'établissait en moyenne à -5.2 % du PIB potentiel en 2021, pour remonter à ‑1.6 % en 2022 (graphique 11.21). Au cours de la période 2007-22, le déficit primaire structurel dans les pays de l’OCDE a atteint un niveau record en 2020, à 5.7 % du PIB potentiel en moyenne (voir le graphique G.6.10 en ligne). Ce chiffre de 2020 traduit la détérioration structurelle de la situation économique liée à la pandémie de COVID-19, qui a entraîné des bouleversements tels qu’une légère hausse des dépenses et des perturbations des chaînes d'approvisionnement (OCDE, 2021).
D'ici 2024, le solde primaire structurel moyen devrait se rapprocher de l’équilibre, à ‑0.5 % du PIB potentiel (graphique 11.22). Les plus fortes progressions de ce solde entre 2022 et 2024 devraient avoir lieu en Hongrie (+5.0 p.p.), en Autriche (+2.5 p.p.), en Lettonie (+2.4 p.p.) et en Allemagne (+2.2 p.p.). Bien que les prévisions économiques soient encore peu sûres, cette tendance à la hausse s’explique par les perspectives prometteuses du côté des consommateurs et des entreprises, par la croissance économique fragile mais positive, par le début de baisse des prix de l’énergie et des produits alimentaires, et par un essoufflement général des poussées inflationnistes (OCDE, 2023).